La Presse Bisontine 236 - Février 2022

12 Besançon

La Presse Bisontine n°236 - Février 2022

SPORT

Tir sportif Les “France” en ligne de mire

de tir de Besançon organise avec la Fédération française, les 44 èmes Cham- pionnats de France de tir sportif à Micropolis. Une manifestation d’en- vergure, qu’elle avait déjà accueillie il y a 8 ans, et qui comptera plusieurs milliers de compétiteurs venus de toute la France. Un événement, le premier championnat de France de la saison et le plus grand de tir en salle de l’an- née, qui demande une préparation par- ticulière en ces temps de crise sanitaire. “Les préparatifs ont été compliqués” rappelle Catherine Demoly, responsable communication du club. “Nous avons commencé à travailler sur l’événement en 2019, car rappelons-le, il devait déjà se dérouler en février 2021.” Mais la pandémie a fait son chemin… “La logis- tique pour Micropolis est importante. Il y a un budget de 180 000 euros pour cet événement, financé par la Fédération, laVille, le Département, les inscriptions et les exposants. Le championnat de France est la deuxième plus grosse orga- nisation européenne avec le champion- nat de Bavière. ” En termes de retom- bées économiques, le chiffre est loin d’être anecdotique : on peut les estimer à 550 000 euros pour laVille de Besan- çon et son agglomération. Pour réussir l’organisation de ce qui reste la plus grosse concentration de tireurs en France sur une semaine, la Société de tir de Besançon pourra s’ap- puyer sur 300 bénévoles mobilisés pour accueillir 2 500 tireurs et autant d’ac- compagnateurs. “Nos licenciés répon-

Du 14 au 19 février, Micropolis accueille les championnats de France de tir sportif. Arbalète, carabine, pistolet, il y en aura pour tous les goûts. De grands noms de la discipline, comme Franck Dumoulin champion olympique ou Océanne Muller cham- pionne du monde seront présents dans la capitale comtoise.

L ors des Olympiades, la première médaille d’or est souvent remise au champion olympique de tir au pistolet. Pas étonnant quand on sait que le baron Pierre de Coubertin en a été 7 fois champion de France. Le tir sportif (5 425 licenciés en Franche- Comté au 31 août dernier) est le troi-

sième sport individuel pratiqué dans le monde, après le tennis et le golf. C’est dire si la discipline, où le mental est fondamental, est loin d’être ano- nyme. Elle va devenir familière pour les Bison- tins. Du 14 au 19 février prochain, durant les vacances scolaires, la Société

Michel Petetin le président du club, et Jean Vieille-Petit, président de la Ligue régionale de tir de Franche-Comté.

manquer. “Les écoles de tir se sont vidées. La Fédération a proposé la gra- tuité des licences et le club aussi a sou- tenu ses licenciés.” Des gestes appré- ciés. n A.B. Les principaux rendez-vous l Mercredi 16 février, finale carabine à 17 heures et 18 h 30 l Vendredi 18 février : finale vitesse à 12 h 30 et finale pistolet à 18 h 30 l Samedi 19 février : finale dames pis- tolet à 18 h 30 Accès à Micropolis libre et gratuit durant toute la compétition. Finales retransmises sur la chaîne Youtube FFTir-TV

dront présents” se félicite Michel Pete- tin, le président du club et du comité d’organisation local de l’événement, présélectionné pour les Jeux Olym- piques de Barcelone en 1992. “Ils sont 250 et nous sont restés fidèles malgré la crise sanitaire. Une confiance dont

nous sommes fiers.” Et une fidélité qui, elle aussi, aurait pu disparaître ces dernières années. “Nous avons eu deux années blanches” poursuit Michel Petetin qui se fera une joie d’accueillir le prési- dent de la Fédération de tir sportif Michel Baczyk durant toute la semaine. Entre eux, les sujets de discussion ne vont pas

Le président de la fédération sera présent.

Catherine Demoly, responsable communication du club de tir de Besançon.

THÉÂTRE

Un texte toujours actuel Les Mémoires d’Hadrien sur le devant de la scène

La compagnie Bacchus, qui signe l’unique adaptation théâtrale autorisée par Gallimard du chef-d’œuvre de Marguerite Yourcenar, fait l’unanimité à chaque représentation. Prochaine date, le 8 février au théâtre Ledoux.

titude du contexte sanitaire, la compagnie Bacchus continue de créer. “On reprend “La dernière bande” de Samuel Beckett et on va jouer “La Nuit juste avant les forêts” de Bernard-Marie Kol- tès : un monologue d’une actua- lité incroyable” , précise Jean Pétrement. On garde ici plus que jamais le goût de la scène, même si l’éloignement forcé des planches a eu un impact. “Il y a une nette baisse de fréquenta- tion. C’est désespérant mais le Covid n’est pas seul en cause. Les plateformes de streaming et la peur des contaminations écar- tent un peu plus les spectateurs” , note la comédienne Maria Ven- dola, qui regrette dans le même

D ans les notes de son ouvrage “Mémoires d’Hadrien”, Marguerite Yourcenar avoue avoir voulu mettre en dialogue son texte. Sans l’avoir finalement fait. Son roman, écrit à la pre- mière personne, est présenté comme une longue lettre de l’em- pereur romainHadrien adressée à Marc-Aurèle. Il n’en fallait

turgique autour de quatre per- sonnages. Hadrien et Plotine bien sûr, mais aussi deux per- sonnalités inventées : Élixa (jeune esclave grecque) et Antoine (fils de bonne famille). “On m’a laissé entendre que je n’aurais jamais le droit de l’adapter. Je l’ai quand même écrite et contre toute attente, on m’a donné l’autorisation.” Sa pièce prend la forme d’un huis clos, dans lequel la mort de l’Empereur n’est pas déter- minante. On y parle davantage de relations au pouvoir, à l’amour, de la jeunesse avec l’ex- périence, aux choix que l’on fait dans la vie… “Ce texte a plein de résonances contemporaines.” Présenté cette année au Festival d’Avignon dans une troisième version, le spectacle rencontre à chaque fois un franc succès. “La directrice du centre culturel du lycée français de New-York nous l’a commandé pour la sai- son prochaine.” Il doit à nouveau être joué à Besançon ce 8 février, puis àVesoul les 27 et 28 février. En parallèle et malgré l’incer-

pas plus à Jean Pétrement, dont c’est l’un des livres de chevet, pour s’en emparer et essayer de dramatiser l’ensemble. “Je l’ai lu au moins dix fois. J’avais envie de le transmettre et de le partager” , explique le directeur artistique de la compagnie bison- tine. Avec “un immense respect pour les mots de l’auteur” , il a ainsi créé une situation drama-

temps la frilosité des programmateurs. La compagnie Bacchus se voyant aujourd’hui reprocher “un registre trop intelligent” dans un contexte déjà anxiogène. “Aujourd’hui, ce ne sont plus les artistes qui font la culture, ce sont les producteurs. On ne prend plus de risque” , conclut-elle amère. n S.G.

D’autres créations à venir.

L’adaptation théâtrale de Jean Pétrement a été saluée par la critique.

Jean Pétrement et Maria Vendola de la compagnie Bacchus.

Made with FlippingBook Ebook Creator