La Presse Bisontine 235 - Janvier 2022
32 Économie
La Presse Bisontine n°235 - Janvier 2022
ÉNERGIE
Site industriel planté à Merey-sous-Montrond Centrale cogénération plantée : récit d’une usine à gaz à 36 millions d’euros
Le groupe Bonnefoy, avec le soutien de l’État, a investi dans une centrale cogéné- ration unique en France qui utilise les déchets industriels pour produire de l’éner- gie. Or, l’usine est à l’arrêt, la société en redressement judiciaire. Une bataille judiciaire s’engage avec un constructeur qui n’aurait pas rempli son contrat.
La centrale cogénération de Merey-sous- Montrond a fonctionné quelques mois en 2020. Elle est à l’arrêt.
I l y a de l’eau dans le gaz à Mérey-sous-Montrond, où la société Synnov déchets, filiale du groupe Bonnefoy, va engager dans les semaines à venir une procédure contrac- tuelle à l’encontre de la société Leroux et Lotz Technologies. Cette dernière est chargée d’ins- taller, purifier et produire le syngas (gaz de synthèse), un combustible qui faisait - et qui fait toujours - l’originalité de cette usine annoncée comme
l’arrêt alors qu’elle a fonctionné durant neuf mois en 2020 ! Une procédure de redressement judi- ciaire a été ouverte par le tri- bunal de commerce de Besançon - le 18 novembre dernier - à l’en- contre de Synnov déchets pour un projet tout de même évalué à 36 millions d’euros, soutenu par l’État via la Caisse des Dépôts (6 350 000 euros), le groupe Bonnefoy, actionnaire majoritaire, et des privés à l’image du groupe Nicollin. Bref, il y a de véritables enjeux éco- nomiques. Les douze salariés de l’usine ont été reclassés dans d’autres sites ou ont été licen- ciés. Comment en est-on arrivé là ? Le 31 décembre 2020, après deux ans d’une mise en instal- lation complexe et chaotique, le groupe Leroux et Lotz chargé du lot 1 devait remettre l’outil de production à Synnov pour
“unique au monde.” Ici devait naître un process industriel ori- ginal et durable pour l’environ- nement où l’électricité produite puise sa source dans des déchets du bâtiment non valorisables en déchetterie ou cimenterie. De l’énergie fatale devait éga- lement alimenter une unité de séchage chargée ensuite de res- tituer la chaleur dans un réseau relié à d’autres entreprises. Quatre ans après le début des travaux, la cogénération est à
combustion et gazéification. Jusqu’en 2021, une procédure de conciliation a tenté de rabi- bocher les deux parties. Rien n’y a fait. “Les conditions et les coûts d’exploitation garantis par contrat ne sont pas respectés. Nous envisageons donc une pro- cédure contractuelle contre Leroux et Lotz” annonce Frédéric Bonnefoy qui se dit soutenu par l’État. Synnov essuie les plâtres mais ne compte pas baisser les armes. n E.Ch.
a rempli son contrat ! , contre- attaque Patrick Blanc, président de cette firme basée à Échirolles et Nantes. Le groupe Bonnefoy ne peut pas nous tenir comme seul responsable alors que la cause des défaillances est liée à la conduite du projet, où l’on note une absence de maîtrise d’ouvrage et de maîtrise d’œuvre. J’estime que Bonnefoy fuit ses responsabilités” poursuit l’opé- rateur qui met en avant ses 35 années d’expérience dans le domaine des technologies de
valider la “réception”. “Or, nous avons refusé de le réceptionner car les tests d’endurance et de performance n’ont pas été concluants. Cela a été validé par un expert indépendant mais Leroux et Lotz refuse de recon- naître sa responsabilité” répond Frédéric Bonnefoy, pour la société Synnov qui n’a, du coup, pas payé les 5 % restant du contrat à Leroux et Lotz, sur un montant total de 16 millions d’euros tout de même. Un bras de fer est engagé. “Leroux et Lotz
L’usine pourrait repartir en 2022 Malgré le redressement judiciaire de Synnov, la société a toujours le soutien de ses actionnaires. Frédéric Bonnefoy se veut rassurant : “Il est important de regarder vers l’avenir car cette technologie s’inscrit dans le développement durable. Nous sommes tout proches du but pour que cette installation fonctionne, cela nécessite quelques modifications que le groupe Leroux et Lotz a refusé à engager. On réfléchit à un réinvestissement pour une mise en route en 2022.”
GENEUILLE Appel à candidatures Local à prendre : tous les projets sont les bienvenus La mairie de Geneuille lancera les travaux de réhabilitation de son ancienne Poste courant 2022. Elle appelle les porteurs de projet à se manifester dès maintenant, pour que la rénovation soit adaptée à leur activité.
“à occuper : surface de 255 m 2 au centre d’un village de 1 330 habitants, à proxi- mité immédiate de Besan- çon, de l’autoroute et de la gare T.G.V. Situé sur un axe routier où se croisent 2 700 véhicules par jour, à côté de l’école, du périscolaire, de la salle multisport, l’emplacement dispose d’une dizaine de places de parking attenantes.” Ce genre d’annonce tenterait plus d’un porteur de projets.C’est ce que propose en substance la mairie de Geneuille, qui profite de travaux de réhabilitation pour lancer un appel à candidatures. “Notre ancien bâtiment de Poste a subi un sinistre, suite à un incendie en 2019. Après l’obtention du feu vert des assu- rances, nous attendons les propositions pour adapter au mieux les locaux à leur future destination” , précise le maire, Patrick Oudot.
Les dossiers peuvent être déposés jusqu’à la fin janvier. Accompagnée par la Boutique de gestion (B.G.E.), la commune souhaiterait accueillir en priorité un commerce (type épicerie ou boucherie multiservice) et/ou une profession libérale (notaire, praticien médical…). “L’idée est de ne pas venir mettre en concurrence nos commerçants déjà en place, mais de compléter l’offre
L’équipe municipale pourrait intégrer dans la rénovation, la création d’un réseau de chaleur pour les bâtiments communaux.
de services” , remarque Philippe Lienard, adjoint au développement écono- mique. Sachant que le vil- lage accueille déjà une boulangerie, un bureau de tabac, un coiffeur, une cave à vin, un hôtel, des restaurants, des trai- teurs… En plus de sa zone industrielle. “ Nous sommes aussi peu
dans un premier temps par CitésLab et Grand BesançonMétropole, puis les dossiers retenus seront proposés au conseil municipal. Il y aurait déjà plu- sieurs touches. Le démarrage des tra- vaux se fera courant 2022, pour une livraison au printemps 2023. L’opéra- tion, qui devrait avoisiner le million d’euros, intégrera à l’étage la création de 3 à 4 logements. n S.G.
estime atteindre les 1 700 administrés d’ici deux ans. Les habitants enquêtés espèrent, eux, un nouveau commerce avec de larges amplitudes horaires. “C’est pourquoi nous envisageons aussi d’installer des casiers de distribution automatique, accessibles 24 heures sur 24, tournés vers les circuits courts” , souligne Denis Perin, adjoint aux bâtiments commu- naux. Les demandes seront traitées
concernés par la désertification médi- cale, avec déjà quatre kinésithérapeutes, un ostéopathe, une infirmière, unméde- cin généraliste…” Avec la construction des nouveaux lotissements, la commune pourrait toutefois avoir besoin assez vite de sages-femmes ou d’une micro- crèche. “Même si nous collaborons déjà avec la crèche de Devecey et la micro- crèche de Vieilley, cela pourrait venir en complément” , indique le maire qui
Compléter les services déjà en place.
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