La Presse Bisontine 235 - Janvier 2022
Le Grand Besançon 29
La Presse Bisontine n°235 - Janvier 2022
NOVILLARS
L’hôpital psychiatrique face à la crise Absentéisme, difficulté de recrutement, “l’hôpital psy” dégaine des mesures Au moins quatre postes de
C omme les autres établissements de santé, l’hôpital de Novillars a gelé onze de ses lits sur deux structures ambulatoires, faute de personnel. Au Pôle A, plus aucun entretien préalable n’est engagé avec les nouveaux patients arrivant en ambulatoire, les urgences, elles, sont assurées. “La situation est préoccupante mais maîtrisée, témoigne le directeur délégué du Centre hospitalier de Novil- lars. L’accès aux soins reste une priorité. À cette heure, nous n’avons pas déclen- ché le plan blanc mais si l’absentéisme venait à s’aggraver, nous serions plus en difficulté” admet Thierry Roussillon. L’hôpital est confronté à la probléma- tique des recrutements, du turn-over, et de l’absentéisme. Côté recrutement, deux postes de psychiatre sont vacants au pôle gérontologie, deux postes de psychiatre sont vacants aux pôles gérontologie et adultes du C.H. Novillars et 16 infir- mier(e)s sont absent(e)s. La direction propose une bourse de 500 euros aux élèves infirmiers et le paiement des heures supplémentaires.
psychiatre sont vacants au pôle adultes, et un poste de psychiatre est vacant au pôle enfants-adolescents. Il n’y a pas ou peu de candidatures pour ces postes recherchés à Novillars mais aussi dans d’autres établissements. Du côté de l’absentéisme, 16 équivalents temps plein manquent à l’appel sur les 250 infirmiers de l’hôpital, créant une forte tension chez les équipes en place. “On gère au jour le jour car les agents sont sollicités. La plupart d’entre eux tiennent le coup” remarque Valérie Étienney, soignante et membre du syn-
Après la contestation, l’hôpital de Novillars a pris des mesures pour inciter les agents à rester.
dicat Force ouvrière, ce que confirment ses col- lègues de Sud ou de la C.G.T. La direction de l’établis- sement doit présenter une note pour payer les heures supplémentaires aux agents, proposition validée par les syndicats. Le Comité technique d’établissement (C.T.E.) doit également proposer des allocations d’études pour les étudiants infir- miers, ce que confirme la direction. C’est une bourse
“Nous formons, mais les jeunes partent.”
soignants. Quid de la suite ? “Les mesures que nous prenons aujourd’hui auront des effets décalés. Cela nous oblige à faire encore plus attention aux élèves et aux professionnels qui travaillent avec nous.” Le secteur de la psychiatrie, souffre mais tient. n E.Ch.
La direction a mené une opération de communication auprès des élèves infir- miers pour les inciter à choisir l’éta- blissement de l’est bisontin. Pour l’heure, la directionmaintient les congés de fin d’année à ses agents, une “situa- tion sur le fil, certes, mais nous arrivons à assumer” poursuit le directeur délé- gué qui tient à tirer son chapeau aux
à hauteur de 500 euros par mois pour les élèves de troisième année condi- tionnée sur le fait qu’ils s’engagent à venir servir durant les prochaines années. “La difficulté est la suivante : nous formons des jeunes mais ils s’en vont. Ils sont mobiles, partent en libéral, ou en Suisse, mais ne restent pas” confirme la syndicaliste.
Les trois éoliennes déplacées vers La Chevillotte et Saône Malgré les protestations, la mairie de Nancray poursuit sa volonté d’installer trois éoliennes non plus au bois de Faule mais en limite de La Chevillotte, Saône et Bouclans. NANCRAY Le projet éolien en évolution “Propos calomnieux, menaces”
Les anti-éoliens réunis fin novembre avant la dernière réunion publique d’information à Nancray.
L’ emplacement des trois éoliennes change, la contestation demeure. Lors d’une réunion publique le 26 novembre à Nan- cray à laquelle ont participé les services de l’État, l’Office natio- nal des forêts, l’A.D.E.M.E., le promoteur éolien, et bien évi- demment des habitants du sec- teur, le maire Vincent Fiétier a
annoncé - en fin de réunion - que le projet éolien ne concernait plus le bois de Faule mais celui du Peu, situé à l’opposé, entre la limite de La Chevillotte et de Bouclans. Ce n’est donc plus la version 1 mais la version 2 qui est retenue. La raison ? “Le dos- sier a évolué notamment avec le retrait de Gennes du projet et nous avons entendu les
La note du maire de Nancray intitulée “Non aux comporte- ments de certains anti-éoliens” parue à l’automne à destination de tous les citoyens révèle un sujet complexe et tendu. Selon lui, plusieurs pratiques “graves et inacceptables” envers les élus de Nancray ont été constatées : “enfants d’élus confrontés aux remarques de camarades qui colportent des propos violents, message adressé sur “nos cour- riers personnels”, propos calom- nieux et discrédit sur notre action, règles du conseil municipal vio- lées. Où sont les limites ? Le respect ?” écrit Vincent Fiétier. Toujours selon lui, des personnes extérieures manipulent l’opinion et orchestrent des actions. Ce que contestent vivement les associations ou le collectif. Rap- pelons tout de même que ce projet éolien, même s’il est à Nancray, rayonne sur environ vingt communes. n
questionnent les adhérents. Le conseiller départemental du canton Ludovic Fagaut réclame un “moratoire sur tous les projets éoliens sur notre territoire.” L’élu voit dans l’éolien une aberration démocratique et économique parce que cette énergie est lar- gement subventionnée. Rappe- lons que le projet de Nancray s’annonce “participatif ”, c’est- à-dire que les habitants pourront en profiter. Le 16 décembre, le conseil muni- cipal de Nancray s’est réuni pour présenter la délibération vali- dant (ou pas) la phase d’études. “Cela ne veut pas dire que l’on fera le projet, mais que l’on va étudier” insiste le premier magis- trat. Sous les éoliennes, le vent des “anti” et des “pour” (que l’on entend peu) divise tout un ter- ritoire. n E.Ch.
venues ? Nancray maintient sa position de mener à bien ce pro- jet pour répondre “à la problé- matique énergétique, environ- nementale et financière de la commune” insiste le maire. Le 12 décembre dernier, l’asso- ciation de défense a adressé un courrier aux élus de La Che- villotte, Le Gratteris,Mamirolle, Saône, La Vèze, Montfaucon, Fontain, Gennes, Bouclans, Osse et Naisey-les-Granges, pour leur
remarques de personnes qui s’in- quiétaient des problèmes visuels et paysagers dans une zone anthropisée” , répond le maire. La version 2 aurait moins d’im- pact notamment sur la forêt puisque des coupes de bois (en résineux et feuillus) ont été réa- lisées là-bas. “Cette annonce nous a pris de court ! On s’interroge maintenant sur le fait de savoir si d’implanter des éoliennes là-bas permettra de les mutualiser avec d’autres, ce qui serait très inquiétant” disent les opposants réunis au sein d’un collectif et de l’asso- ciationA.V.S.P.E.G. (Association Vigilance sur le site Seveso et le Projet Éolien de Gennes) qui ne regroupe pas moins de 600 personnes. Elle reçoit chaque semaine des demandes d’adhé- sion. Est-ce la preuve que les éoliennes ne sont pas les bien-
demander de lut- ter contre un pro- jet qui “menace- rait les paysages, la faune, le patri- moine et le cadre de vie.Veut-on que le premier plateau ressemble au pla- teau de Rouge- mont- Autechaux ?”
“Un moratoire sur les éoliennes.”
Les membres de l’A.V.S.P.E.G. et du collectif ont été surpris par le changement géographique.
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