La Presse Bisontine 233 - Novembre 2021

20 Besançon

La Presse Bisontine n°233 - Novembre 2021

CIRCULATION

Toujours plus de bouchons et de ronchons

La Ville change la fréquence des feux tricolores : les bouchons explosent

desseins de Besançon sont clairs. Il faut repousser la voiture du centre- ville dans un horizon proche (d’ici 2024). “Interdire la voiture au centre-ville, on y va, confirme M. Zéhaf. Bien sûr, il faut permettre à ceux qui viennent tra- vailler de pouvoir se déplacer mais il faudra faire des efforts surtout lorsque 20 000 déplacements dans l’agglomé- ration bisontine font moins d’1 km. Si on ne contraint pas, les gens iront jusqu’au bout avec leur véhicule.” C’est un mauvais signal pour “le cen- tre-ville et son dynamisme” commente

Ce changement devait pourtant fluidifier le trafic ! Besançon explique ces couacs par la fermeture provisoire du tunnel de la Citadelle, des travaux, des accidents, alors même que le pont de la République sera interdit aux véhicules en 2022.

C e commerçant s’agace. Tous les matins du mardi au samedi, il descend du plateau de Saône pour rejoindre son commerce situé dans la Boucle. Depuis la rentrée de septembre, lui comme d’autres auto- mobilistes font ce constat implacable : le feu tricolore situé devant le F.R.A.C. avenue Gaulard, à quelques mètres du pont de Bregille, met plus de temps pour passer au vert. Ce ne serait pas le seul. Irrémédiablement, les voitures s’agglutinent dans la côte de Morre. Le soir, il est tout aussi délicat de sortir de Besançon, notamment au niveau de la gare de la Mouillère. “Effective- ment, après une étude menée par un cabinet, nous avons modifié la fréquence des feux tricolores avenue Droz mais aussi au niveau de la rue Sarrail,

confirmeMarie Zéhaf, conseillère muni- cipale chargée de la voirie. Entre-temps, il y a eu des travaux, le tunnel de la Citadelle fermé, la fermeture de la côte de Morre, des accidents et la fin du télétravail, ce qui peut expliquer ces bouchons qui, je le comprends, peuvent paraître insupportables” poursuit l’élue. La ville va-t-elle revoir sa copie et changer le phasage des feux ? “Non, on ne va pas changer le séquençage des feux ! Place Leclerc, les automobilistes s’engagent lorsque le feu est au rouge, ce qui a pour effet de congestionner le carrefour” poursuit cette dernière. Seule éclaircie : le retour en fonction de la ligne ferroviaire des horlogers le 31 octobre où les trains remplacent les bus. Il ne faut toutefois pas s’at- tendre à un miracle d’autant que les

Tout le monde l’a constaté : les bouchons ont fleuri depuis la rentrée de septembre à Besançon. Explications.

révision du Plan des Mobilités en cours se dirige vers une place moins impor- tante dédiée aux voitures. Parallèlement, la Ville et le Grand Besançon ont lancé en juin une étude avec le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (C.E.R.E.M.A.) pour réaliser une “charte logistique urbaine durable” visant à organiser la livraison du dernier kilo- mètre pour les transporteurs, en cen- tre-ville et dans l’agglomération. Les conclusions doivent être connues d’ici la fin de l’automne. n E.Ch.

Saint-Amour) ou en voie de suppression (place du Jura), des bornes d’accès au centre-ville qui ne se baissent plus et pénalisent les habitants et travailleurs, modifications sur les capteurs de cir- culation… Il est clair que, désormais, la voiture n’est plus la bienvenue au centre-ville de Besançon” dit l’opposant. “Tout doit être mis en œuvre pour en faciliter l’accès, y compris en voiture, et donner envie à un maximum de per- sonnes d’y venir. C’est une question d’attractivité et de dynamisme” poursuit ce dernier. Besançon et l’agglomération ne pren- nent pas cette direction puisque la

Ludovic Fagaut, chef de file de l’opposition de la liste “Besançon Maintenant”. “La pers- pective d’un pont de la République interdit aux voitures s’inscrit dans la logique obser- vée ces derniers mois avec des places de sta- tionnement déjà sup- primées (rues Morand ou Renan, square

“La voiture n’est plus la bienvenue en centre-ville.”

SPORT

Coupe du Monde de cyclo-cross “En faire une grande fête populaire, comme en Belgique”

Pascal Orlandi, président de l’Amicale cycliste, et ses bénévoles, préparent la Coupe du monde de cyclo-cross.

L’Amicale cycliste bisontine organise la Coupe de Monde de cyclo-cross, dimanche 28 novembre à Besançon, un rendez-vous qui pourrait attirer

ensuite participer auxMondiaux. En plus, Besançon n’est pas loin de la Belgique ou des Pays-Bas. J’aimerais tellement reporter ici l’engouement des cyclo-cross en Belgique. C’est une fête popu- laire que nous pourrions repro- duire à Besançon car le site de la Malcombe (N.D.L.R. : le com- plexe Michel-Vautrot) s’y prête magnifiquement.On peut y accé- der facilement en trampar exem- ple. On prend ses bottes, on vient avec ses enfants qui peuvent jouer dans la boue, on boit un verre de vin chaud, on assiste au spectacle et on peut même le soir terminer par le marché de Noël de Besançon. Voilà un beau programme (il sourit). On devrait réunir 10 000 personnes. Les spectateurs pourront visua- liser toute la course grâce au tracé dessiné parMickaël Kirsch et Francis Mourey, aidés par Emmanuel Savonnet et Jean- Philippe Gauthier. L’épreuve sera également retransmise à la télévision durant deux heures. Le spectacle sera fantastique. 80 cyclistes féminines sont atten- dues, et 80 hommes. L.P.B. : Comment un club comme le vôtre puise-t-il cette énergie dans des organisations de ce type ? P.O. : Pour donner envie aux jeunes, pour démocratiser encore

les stars montantes du vélo que sont Mathieu Van Der Poel ou Wout Van Aert.

L a Presse Bisontine : L’Amicale bisontine avait l’habitude d’or- ganiser des manches de Coupe de France de cyclo-cross, puis un championnat de France en 2016. Le 28 novembre, vous passez à la vitesse supérieure avec une manche de Coupe du monde. Pascal Orlandi (résident de l’Amicale cycliste bisontine) : Le championnat de France organisé en 2016 qui a vu la victoire de Francis Mou-

plus le vélo dans notre ville, il faut organiser des épreuves de haut niveau. Je me souviens, plus jeune, avoir croisé les same- dismatin SeanKelly à Besançon chez Jean de Gribaldy. On a gardé cet esprit de formation transmis par Jean De Gribaldy qui a forgé à Besançon une cul- ture et une vision sportive. Nous avons la chance d’être soutenus par toutes les collectivités, notamment laVille de Besançon. Du côté des sponsors, j’ai été agréablement surpris des retours rapides - et positifs - des entre- prises. Cela a été très encoura- geant. Mon seul regret : n’avoir pas pu convaincre une marque de montre alors que nous sommes un berceau de l’horlo- gerie. L.P.B. : L’Amicale clôt une saison excep- tionnelle d’un point de vue sportif.

Quels sont les prochains défis ? P.O. : Romain Grégoire a effecti- vement été titré champion d’Eu- rope junior sur route, et médaillé d’argent aux Mondiaux. Notre équipe junior a obtenu d’excel- lents résultats. C’est une géné- ration dorée. Nous formons des champions mais aussi des citoyens. Nous avons un cham- pion duMonde sur piste,Morgan Kneisky, qui stoppe sa carrière. Quoi de mieux que d’utiliser son expérience pour la transmettre ! C’est pour cette raison que je vais appuyer - à nouveau - la création de ce vélodrome à Besançon, car le vélo, c’est la santé. On voit de plus en plus de jeunes se déplacer à vélo à Besançon et je m’en réjouis. Il faut maintenant leur donner un apprentissage en guise de sécu- rité. n Propos recueillis par E.Ch.

rey, le local de l’étape, fut un grand succès. À l’époque, on a organisé ce rendez-vous au pied levé car la Ville qui devait l’or- ganiser au départ s’est retirée au dernier moment. On a sauvé à ce moment-là la Coupe de France et gagné des galons auprès de la fédération. Puis, il y a eu un deuxième champion- nat de France en 2019 - où le professionnel cycliste Francis Mourey a mis fin à sa carrière - et après est survenu le Covid. Au club, nous nous sommes interrogés pour savoir si nous devions repartir dans une nou- velle organisation en sachant que nous n’avions plus de vedette régionale ? Et puis, sont arrivés les stars du cyclo-cross, le Hollandais MathieuVan Der Poel et le BelgeWout Van Aert, des coureurs que l’on voit sur le Tour de France. L.P.B. : Ces champions seront-ils à Besançon ? P.O. : Je l’espère, car ils doivent marquer des points U.C.I. pour

Francis Mourey : “Le cyclo-cross

est un sport à la mode.”

En 2019, le local Francis Mourey avait fait ses adieux au monde du cyclo-cross à Besançon, lors du championnat de France.

Coupe de Monde de cyclo-cross à Besançon, complexe Michel-Vautrot, stade de la Malcombe (6 ème manche), dimanche 28 novembre Achat des billets sur www.acbisontine.com

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker