La Presse Bisontine 231 - Septembre 2021
Le Grand Besançon 31
La Presse Bisontine n°231 - Septembre 2021
SAÔNE
Tennis-santé Le tennis s’ouvre aux non-voyants et aux personnes malades C’est une première en France. Le Tennis-club de Saône propose à la rentrée du tennis sonore pour des enfants aveugles ou des malvoyants. De quoi ravir Ilyess. En parallèle, le club s’ouvre au tennis-santé. Ilyess,
non-voyant, va tester le tennis sonore à partir de septembre au club de Saône. Il est accompagné de sa maman, Jennifer (à droite) et de Laure Joineau, enseignante du club.
I l a la fougue d’un garçon de neuf ans, le vocabulaire d’un adulte. Ilyess, petit bonhomme attachant, a perdu l’usage de ses deux yeux en raison de la maladie : une tumeur au niveau du crâne. Originaire de LaVèze, entouré de ses parents et de ses deux frères, le garçonnet apprend à vivre avec ce handicap et la maladie. Son courage est hallucinant. Comme tous les enfants, il veut courir, se dépenser. Quand il part un peu à l’aventure sans sa canne ou sans être accompagné, Ilyess tâtonne, se cogne parfois la tête. “Ça l’énerve” dit sa maman, Jennifer, jamais très loin. Depuis que Laure Joi- neau, monitrice de tennis au tennis- club de Saône, lui a annoncé qu’il pouvait à la rentrée de septembre pratiquer le tennis, Ilyess ne tient plus en place. Sa raquette est prête, son sac tout autant. Tout ceci est rendu possible grâce à Laure qui a suivi une formation Ten- nis-santé avec la Ligue de tennis de Bourgogne-Franche-Comté : “Il y a deux
volets, explique la présidente du T.C. Saône. Le premier est de proposer des heures de tennis-santé pour des per- sonnes qui ont des pathologies diverses comme le diabète, des problèmes car- diaques, pulmonaires, de dos, de sur-
poids, de sédentarité, en dépression. Le second volet est le tennis sonore, ou “blind tennis”, pour un enfant aveugle ou mal- voyant.” Touchée par lamaladie, la professeure de tennis qui est aussi professeure des écoles dit “vouloir mettre l’humain au cœur de ce projet.” Saône sera le pre- mier club de la région, de France nous dit-on, à se lancer dans le tennis pour personnes malvoyantes alors que la pratique est très répandue au Québec. Le coût de l’achat des
Sa maman l’encourage et l’aide.
l’encourager lorsqu’il frappera ses pre- mières balles sonores. n E.Ch. Contact Tennis sport santé à Saône. Laure Joineau, entraîneur diplômé : 06 81 82 34 37 ou joineau.laure@orange.fr
balles sonores et de l’équipement est de 900 euros. La présidente compte faire appel à des subventions. Elle a reçu le soutien de son conseil d’administration, de la mairie de Saône. Jennifer Boffy, lamaman, accueille cette annonce avec satisfaction : “Petit à petit, on se dit qu’Ilyess aura une vie comme ses frères…
qui jouent au tennis.” Le jeune tennisman ne sera plus sur le bord du court, mais à l’intérieur, prêt à monter au filet. “Ça me tarde de voir” nous lâche le sportif en herbe qui est inscrit à l’école primaire de Saône où il bénéficie du soutien d’un assistant de vie scolaire. On lui a promis de venir
EN BREF
MAMIROLLE
éco-pâturage Des lamas se chargent de la tonte
Espaces verts Quel est le rôle des espaces verts dans les modes de vie urbains ? Une enquête à l’échelle du Grand Besançon a été initiée par une équipe de chercheurs du laboratoire bisontin ThéMA (théoriser et modéliser) mènent une étude sur cette question. Leur objectif est d’essayer de mieux comprendre le poids que l’on peut donner aux espaces verts publics et privés dans nos préférences résidentielles ainsi que nos activités de loisirs. Pour ce faire, ils ont créé un questionnaire en ligne, dont les résultats serviront à la fois à un travail de thèse et à un second projet de recherche, le projet RÉSIDE, financés respectivement par l’Université et la Région de Bourgogne-Franche-Comté. Pour y accéder, il vous suffit de suivre ce lien : https://urlz.fr/g231 Train La S.N.C.F. a entamé un colossal chantier de modernisation de la ligne T.G.V. Paris-Lyon. Un investissement de plus de 300 millions d’euros sur cette voie qui est la plus circulée d’Europe avec un tiers du trafic T.G.V. national et qui peut compter en période de forte affluence jusqu’à 300 T.G.V. par jour.
La commune de Mamirolle a signé une convention avec l’association Cap’Lama Doubs, pour entretenir une partie de ses espaces verts. En test depuis mai, cette pratique d’éco-pâturage pourrait ensuite être élargie.
aux lamas, basée sur la com- mune, qui se chargent de la tonte. “Nous avons aussi gardé plusieurs secteurs en fauche tar- dive, en bordure de route. Ce qui permet de produire du four- rage pour les animaux, tout en conservant des habitats diver- sifiés pour les insectes.” D’abord mené à titre expéri- mental, avec l’octroi d’une sub-
ce type d’éco-pâturage comme les espaces végétaux libres, qui suscitent en ce moment un débat à Besançon, répondent à une nécessaire adaptation à la réglementation. “Les collectivités n’ont plus le droit d’utiliser de produits phytosanitaires depuis 2017” , rappelle l’élu mamirol- lais. “On doit dans ce cadre trou- ver le juste équilibre entre ce qui est acceptable pour la popu- lation et ce qu’il y a de mieux pour la biodiversité.” Engagée de longue date dans cette démarche, Mamirolle a d’ailleurs été l’une des pre- mières communes à s’équiper d’une désherbeuse à mousse avec l’aide financière de l’Agence de l’eau fin 2016. Ici, l’absence de pesticides s’applique y com- pris au terrain de sport et au cimetière, dont l’usage reste pourtant toléré par la loi. “Ce qui ne veut pas dire pour autant qu’on n’entretient pas nos espaces. Bien sûr, tout n’est pas parfait et il faut parfois faire de la pédagogie” , reconnaît-il. L’éco-pâturage s’inscrivait “dans une suite logique” , avec un sou- tien apporté en prime à une association locale. Ce sont en effet les animaux de la Ferme
D epuis quelque temps, en passant devant leur mairie, les habitants de Mamirolle ont la sur- prise de croiser des lamas. Pla-
cés sur un petit terrain com- munal de moins de 10 ares, ils viennent aider à l’entretien des espaces verts. “Nous instaurons une gestion différenciée pour
permettre le maintien de la bio- diversité” , précise Alexandre Benoît-Gonin, adjoint au maire en charge de l’environnement. “Loin d’être une lubie d’élus” ,
vention de 800 euros pour clôturer la par- celle concernée, cet éco-pâturage pour- rait être étendu à d’autres espaces communaux. “On fera un bilan à l’au- tomne.” Plusieurs démarches simi- laires sont déjà enga- gées sur le plateau, comme auMarais de Saône qui voit l’in- tervention de che- vaux pour le défri- chement. Montfaucon a égale- ment emboîté le pas à Mamirolle, avec des lamas qui entre- tiennent les abords du château. n S.G.
“Ce n’est pas une lubie d’élus.”
Les lamas viennent régulièrement en pâture quand il fait beau.
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