La Presse Bisontine 231 - Septembre 2021

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La Presse Bisontine n°231 - Septembre 2021

POLITIQUE L’avis du sénateur Jacques Grosperrin “La sanction d’unemésentente” M embre de la Commission culture et éducation, professeur d’Université, le sénateur du Doubs Jacques Grosperrin admet “que la sanction est sévère” parce que la pertinence des trois axes scientifiques (agroalimentaire, santé, microtechniques) qui structuraient cet I-Site “était reconnue” dit-il. Pourquoi le jury a-t-il émis un avis négatif ? “Cet avis repose sur le déficit flagrant de volonté unitaire de la part des établissements membres et de leurs présidents (antérieurs) : pas d’identité commune, pas de gouvernance unifiée forte, mais un modèle confédéral sans équivalent ailleurs, jugé peu crédible parce qu’il repose sur la bonne entente des chefs, plus apparente que réelle” répond le sénateur. L’absence de portage politique international a semble-t-il causé la perte. L’U.B.F.C. aurait tardé à transférer l’appartenance de l’Université de Bourgogne à l’université européenne Forthem. Le président Grevey assure que non. Toujours selon le parlementaire, ce désaveu est “la sanction d’une mésentente entre les principales villes : reven- dication dijonnaise d’un leadership et le refus bisontin défensif à l’idée de fusion par peur de perdre un seul des sièges actuellement localisés à Besançon.” n

UNIVERSITÉ

Rayonnement international “L’an prochain, l’université figurera dans les classements internationaux” La perte du label I-site a fragilisé l’Université Bourgogne-Franche-Comté mais ne l’a pas tuée. Dominique Grevey, son président, croit plus que jamais au modèle fédéral.

L a Presse Bisontine : L’annonce - au début des vacances - de la perte du label I-site, gage de recon- naissance internationale pour l’Université de Bourgogne-Franche-Comté (U.B.F.C.), est-elle digérée ? Dominique Grevey (président) : Oui, bien sûr. Ce fut une réelle décep- tion car nous nous étions engagés dans la transformation du site en prenant en compte les diffi- cultés rencontrées en 2018. Le modèle confédéral (c’est-à-dire sans fusion) n’a pas convenu au jury… mais nous souhaitons maintenir cette trajectoire puisque c’est celle qui nous per- mettra d’être visibles. Nos cher- cheurs pourront travailler à l’in- ternational, nous créerons des ponts avec d’autres universités, proposerons des doubles diplômes, enverrons nos étu- diants à l’étranger. La perte de ce label ne signifie pas que nous nous sommes cassé la figure.

Disons que nous sommes ralentis dans notre élan. L’an prochain, nous figurerons dans les classe- ments internationaux car les équipes jouent ensemble. L.P.B. : La perte du label prive les cher- cheurs d’environ 10 millions d’euros par an. Quel avenir pour les salariés d’U.B.F.C. dont le siège est à Besançon ?

“Nous sommes juste ralentis dans notre élan.”

D.G. : Entre 15 et 20 postes sont concer- nés par une fin de contrat prévue mi- 2022. Je négocie une aide avec le ministère sachant que ces personnes étaient en contrat à durée détermi- née. L.P.B. :Une réunion avec les directeurs d’unités de recherche se déroule

à la rentrée. Quel est l’objectif ? D.G. : Expliquer l'évaluation du jury, montrer que nous avons pris en compte les remarques. L.P.B. : Le 4 ème Plan d’investissement d’avenir lancé par le gouvernement prévoit plus de 20 milliards d’euros pour la relance économique dont une bonne partie dédiée à la recherche.

Avez-vous candidaté ? Dans quel domaine ? D.G. : Nous avons déposé un dos- sier dans trois axes prioritaires dont celui de l’agroalimentaire, plus précisément les écosystèmes microbiens, un thème assez fédé- rateur. On espère obtenir entre 10 et 20 millions d’euros. n Propos recueillis par E.Ch.

Dominique Grevey, président de l’Université de Bourgogne-Franche-Comté.

ASSOCIATION Danse classique “Nous voudrions monter un jeune ballet à Besançon” L’association “Petits pas dansés”, créée il y a un an, veut constituer un tremplin entre l’école de danse, avec une pratique amatrice, et le ballet, pour ceux qui souhaitent en faire leur métier. Les cours sont dispensés par Brigitte Hermetz de l’Opéra de Paris.

Brigitte Hermetz (à gauche) ici avec Véronique Guyon, transmet sa passion de maître à maître “à la façon d’un artisan.”

U ne petite ville de Province comme Besançon semble trou- ver, ici, une vraie chance. Rares sont celles qui peuvent, en effet, se targuer de proposer des cours de danse par de grands noms du milieu.

Brigitte Hermetz y a pourtant posé ses valises. Issue de la génération de Patrick Dupond ou Élizabeth Platel, elle s’est produite sur les scènes du monde entier et a travaillé avec des professionnels renommés tels que Vio-

lette Verdi, Maître Brieux ou encore Rudolf Noureev, qui l’a notamment choisi pour danser avec lui le pas de trois du “Lac des Cygnes” dans sa ver- sion en 1978 à l’Opéra de Paris. Elle forme aujourd’hui, depuis cinq ans déjà, un petit groupe de danseuses et danseurs bisontins, autour de cours d’éveil, d’initiation, de perfectionne- ment… Un gala de 2 heures à la cha- pelle du Centre Diocésain a également pu être organisé en juin dernier avec le concours de l’association “Petits pas dansés”, portée par les parents de ses élèves. À la recherche d’un local “pour avoir plus de facilité d’horaires et de cré- neaux” , la professeure donne pour l’ins- tant ses cours à l’école de danses Biton et Martin de la rue Xavier-Marmier. En cours de structuration, l’association support des “Petits pas dansés” aimerait également développer les “classes danse” en partenariat avec l’Éducation nationale. “Dans l’idéal, nous aimerions nouer un partenariat avec un collège et un lycée local pour permettre à cer- taines classes d’avoir un emploi du

aujourd’hui à 12 ans au sein du pres- tigieux Opéra de Paris ou cette autre danseuse partie au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse, la porte à croire qu’il y a du potentiel. “Ce qui m’importe c’est que les enfants s’épanouissent et développent leurs capacités au maximum. Bien sûr, ce métier implique beaucoup d’exigences et de restrictions. Il faut que le mental de l’élève soit éduqué dans le goût du travail, sans chercher les récompenses et tout ce qui brille.” n S.G.

temps aménagé” , indique Véronique Guyon, sa présidente. Brigitte Hermetz aspire également à créer un jeune bal- let : une troupe de danseur(se)s pro- fessionnel(le)s formé(e)s durant cinq à six ans qui feraient un peu de scène

avant de rejoindre d’autres maisons. “J’aimerais faire connaître l’opéra à Besan- çon, présenter son vaste répertoire et partager la scène avec d’autres choré- graphes” , ajoute-t-elle. L’émergence de premiers talents parmi ses élèves bisontins, tels que Thomas Guyon qui entre

En recherche d’un local.

Brigitte Her- metz forme des élèves de tous âges.

Contact : petitspasdanses@gmail.com

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