La Presse Bisontine 231 - Septembre 2021
18 Besançon
La Presse Bisontine n°229 - Juillet 2021
SOCIAL
La contestation ne faiblit pas Anti-pass, et surtout anti-vax Le sixième rassemblement de l’été a rassemblé deux milliers de personnes place de la Révo- lution à Besançon. Derrière l’ambiance bon enfant, des manifestants de plus en plus détermi-
L a sono crache des chants entraî- nants, repris en chœur par les manifestants, les pancartes sont brandies avec le sourire, on danse, on forme des farandoles, on se croirait presque à une Fête de L’Huma. Sauf que derrière les sourires, il y a une vraie détermination et une aversion grandissante contre les décisions du gouvernement et la parole officielle. La sixième manifestation anti-pass, et anti-vax, de l’été à Besançon ce 21 août donne le ton de la rentrée. Clan contre clan. Lui est venu de Vesoul pour crier sa colère, elle de Dole, celui- là de Rougemont et bien d’autres du Grand Besançon. Interrogés tour à tour, tous confirment qu’ils ne sont pas vaccinés et qu’ils ne veulent pas du vaccin. Cette pharmacienne hospita- lière la première, elle qui brandit une pancarte en expliquant que “l’autori- sation de mise sur le marché du vaccin Pfizer n’est que conditionnelle. En vou- lant nous injecter ce produit, on nous prend pour des cobayes” dit-elle. La pharmacienne ajoute : “Pourquoi refuse- t-on de traiter les patients avec des pro- duits comme l’ivermectine, dont 60 études montrent qu’elle est efficace si elle est administrée à temps ?” Cet autre couple a été touché il y a quelques mois par le Covid, ils ont
Ambiance toujours bon enfant, mais détermination intacte. Génocide, apartheid… Les contestataires ne mâchent plus leurs mots.
Et des slogans toujours imaginatifs.
perdu respectivement 8 et 15 kg. “Notre médecin nous a prescrit du Doliprane ! Si on avait été traité à temps et correc- tement, nous n’aurions pas autant souf- fert.” Même refus de se faire vacciner. “Le vaccin n’empêche ni d’être malade, ni de transmettre le virus” tranche cet homme.
hôpitaux sont débordés” répond cet homme. Son épouse ajoute : “Comme il y a le pass sanitaire et que nous refu- sons la vaccination, nous sommes en train de faire des stocks de nourriture à la maison.” Sa voisine ajoute : “Je préfère mourir du Covid que du vac- cin !” Cet autre manifestant estime que “le pass sanitaire a été créé pour tuer la culture. Il est demandé dans les cinémas, les théâtres, les biblio- thèques, c’est juste pour supprimer la culture et tout espace de débat.” À la question : quelle alternative pro- posez-vous pour enrayer l’épidémie de Covid, ces manifestants répondent : “Le masque et les gestes barrières suf- fisent largement. Le pass est fait pour que les gens prennent peur, c’est leur façon de gouverner.” n J.-F.H.
Quant au pass, la, majorité des per- sonnes rencontrées ce jour-là estiment qu’il a été créé “juste pour diviser la population.” La montée des chiffres du Covid dans les départements d’outre- mer ? “Les chiffres sont faux, ils ont fait venir des figurants pour faire croire que les
Cette pharmacienne
hospitalière anti-vaccin.
SOCIAL Anti-pass Les professionnels de santé disent non également
Ils manifestaient notamment le 19 août dernier devant les locaux de l’Agence régionale de santé à la City. Environ 200, sans masque, et bien déterminés contre le gouvernement.
Cécilia, adjoint administratif au C.H.U. “Je ne veux pas du vaccin, j’irai jusqu’au bout” “Je ne me ferai pas vacciner, quitte à être licenciée, j’irai jusqu’au bout. Nous avons cette échéance du 15 novembre, nous avons déjà subi l’état d’urgence, nous n’en pouvons plus d’être soumis à des décisions du gouvernement en qui nous n’avons plus confiance. Tous les chiffres qu’on nous annonce concernant le Covid sont faux, y compris aux Antilles en ce moment. Je ne suis pas complotiste mais je ne crois à aucun de ces chiffres. Mon fils travaille lui aussi à l’hôpital, j’essaie de le dissuader de se faire vacciner malgré la pression qu’il subit de sa hiérarchie. Je lui conseille même d’aller voir un de ses copains qui a attrapé le variant delta, ça lui fera quelques semaines de sursis pour échapper au vaccin ! Une de mes collègues anti-vaccin était presque contente d’attraper le variant delta pour échapper à la vaccination !” n
A ccès de colère contre la politique de santé ou plus simplement contre le gouvernement ? Difficile de démêler les fils de la contes- tation à entendre les quelque 200 professionnels de santé et leurs soutiens qui manifestaient devant l’A.R.S. ce jour-là.
En tête de ce rassemblement, Rachel Messousse la secrétaire départementale de F.O. précise d’emblée : “On n’est ni pro ni anti-vax, on est contre le pass sanitaire et contre l’obligation de se faire vacciner pour les soi- gnants.” Les arguments relatifs à la protection d’autrui par le
Le personnel de santé dit non à l’obligation vaccinale.
vaccin ou à l’immunité collective sont balayés d’un revers demain par ces militants qui disent “ne plus avoir confiance du tout à ce gouvernement. Punir ceux qui ne souhaitent pas se faire vac- ciner est intolérable. Où sont les valeurs de liberté et de fraternité de la France en ce moment ?” s’interroge la leader syndicale qui va encore plus loin : “On va finir par licencier les personnes qui ne sont pas vaccinées et elles vont en plus subir la réforme de l’assurance chômage. Et pendant ce temps-là, ce gouvernement a continué à supprimer des lits à l’hôpital. Je ne suis pas complo-
en danger. Le syndicat Sud- Santé y voit, lui, “une nouvelle attaque contre le droit du tra- vail.” Un certain nombre de ces mani- festants du monde de la santé se sont retrouvés quels jours plus tard pour le cinquième samedi de mobilisation place de la Révolution à Besançon.Même combat : ils ne veulent pas du pass, ni pour eux, ni pour les autres. n J.-F.H.
tiste, mais je ne peux pas m’em- pêcher de penser que tout est lié” poursuit Rachel Messousse. Ludivine Vinel, secrétaire F.O. au C.H.U. de Besançon poursuit : “On veut nous obliger à nous faire vacciner sans nous deman- der notre avis et après, le gou- vernement s’étonne qu’on soit dans la rue ! Mais de qui se moque-t-on ?” s’enflamme la res- ponsable syndicale qui estime que par conséquent, le droit à se faire soigner est aujourd’hui
Ludivine Vinel, secrétaire F.O. au C.H.U. de Besançon.
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