La Presse Bisontine 231 - Septembre 2021
Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besançon
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JEAN-LOUIS FOUSSERET SORT DU SILENCE “BESANÇON NE DOIT PAS DEVENIR UN ÎLOT DE VERDURE
INACCESSIBLE” L’ancien maire égratigne l’actuelle majorité
p. 6 à 8 Anne Vignot, un an après Ce qui a été fait… et ce qui attend les Bisontins
p. 24 à 29 Sécurité routière Politique du tout-radar : ça ne marche plus !
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2 Retour sur info - Besançon La Citadelle subit une baisse de fréquentation
La Presse Bisontine n°231 - Septembre 2021
Les derniers commerçants du Centre Saint-Pierre en sursis
Les deux étages sont quasiment déserts, et les quelques commerçants encore en place dans le centre sont désormais mena- cés de fermeture, depuis que la Ville a envoyé un courrier au syndicat de copro- priété les informant d’une prochaine fer- meture administrative. Ce courrier faisait suite à plusieurs passages de la com- mission de sécurité des pompiers qui avaient relevé que les conditions de sécu- rité incendie n’étaient plus réunies. La date-butoir du 3 septembre a été indiquée aux commerçants. Sans travaux de mise en sécurité, les derniers commerces pour- raient donc fermer incessamment et avec leur disparition, refermer un glorieux pan de l’histoire commerciale avec la fermeture du Centre Saint-Pierre dont l’agonie aura tout de même duré plus de deux décen- nies. Un des derniers occupants - la bou- tique Ginko - avait même anticipé ce scé- nario catastrophe et envisageait de déménager avant la fin de l’année. n
L e centre commercial de la rue de la République faisait la fierté du com- merce bisontin dans les années qua- tre-vingt. On y venait faire ses emplettes dans des magasins dernière mode tout
en profitant des cafés et restaurants ins- tallés sur place. Le centre grouillait de monde. C’était en quelque sorte “the place to be” à Besançon. Le visage actuel de ce centre commercial a bien changé.
Le Centre Saint-Pierre périclite lentement depuis les années quatre- vingt-dix.
Juillet en baisse, août stable pour la Citadelle de Besançon.
L e temps maussade de juillet n’a pas arrangé les affaires du site le plus fréquenté de Franche-Comté. Avec près de 31 000 visiteurs sur le mois de juillet (soit - 4,6 % par rapport à 2020 et - 11 % par rapport à 2019), la fréquentation de la Citadelle suit lamême tendance que la plupart des sites touristiques cet été. Les gestionnaires du site Vauban sont paradoxalement plutôt surpris en bien de ces résultats. “Compte tenu de la météo peu clé- mente en juillet et des contraintes sanitaires en vigueur, la baisse de fréquentation est moindre par rapport à ce que l’on aurait pu imaginer et les baisses annoncées par d’autres sites touristiques (baisse jusqu’à 60%pour certains sites touristiques nous indique à l’échelle nationale le S.N.E.L.A.C.)” commente la direction
de la Citadelle. Le mois d’août a connu une plus grande stabilité par rapport aux chiffres de l’an dernier. “Le mois n’est pas terminé mais au 22 août, on enregistrait 29 000 visi- teurs. La fréquentation d’août est stable par rapport à 2020” confirme la direction. Parmi les bonnes surprises de l’été à la Citadelle, on peut citer une excel- lente fréquentation estivale du nou- veau Bar éphémère le Qinzé, avec près de 8 400 personnes compta- bilisées en soirée sur tout l’été. “C’est un excellent résultat pour un lance- ment et une première année de fonc- tionnement de la terrasse. Cela nous conforte dans la volonté d’une dyna- mique renouvelée avec la création de nouvelles offres et activités pour un public élargi” ajoute la direction de la Citadelle. n
La vaccination repart à la hausse à Micropolis
A près êtremonté en régime jusqu’à la fin du mois de juillet, le rythme du centre de vaccination de Micropolis avait quelque peu marqué le pas au mois d’août. Mais le retour des vacances et sans doute la mise en application du pass sanitaire ont convaincu de nouveaux patients de se faire administrer la piqûre. Fin juin, Micropolis qui dispose pourtant d’une capacité maximale d’ac- cueil de 1 500 personnes par jour n’avait accueilli que 3 573 personnes candidates à la vac- cination pour l’ensemble de la dernière semaine de juin. Depuis cette date, le nombre de vac- cinations (première ou seconde dose), a régulièrement aug- menté. Les professionnels de santé de Micropolis ont ainsi
amorcée : “11 728 vaccins la semaine du 26 juillet, 6 734 la semaine du 2 août et 6 273 la semaine du 9 août” détaille le service communication des pompiers du Doubs (S.D.I.S. 25). Cet étiage n’a été que pro-
injecté 5 893 doses au cours de la semaine du 5 juillet, 9 007 doses durant la semaine du 12 juillet. Le “record” de l’été a été atteint la semaine du 19 juillet avec 12 148 vaccins administrés. Puis une nouvelle baisse a été
visoire puisque les chiffres sont à nouveau à la hausse depuis lami-août. Ainsi, Micropolis aura reçu près de 8 000 candidats à la vaccination dans la semaine du 16 au 22 août. L’amorce de nouveaux records ? n
Après un creux au cœur de l’été, le nombre de vaccination est reparti à la hausse à Micropolis.
Parmi les réussites de l’été, le bar éphémère le Qinzé.
L a rentrée risque d’être chaude, à Besançon comme partout enFrance, dans un climat d’hystérisation des débats autour de la situationsanitaire, risquant de provoquer des failles profondes entre différentes catégories de la société. Il ya ceux, sans douteunemajorité silencieuse, qui font confiance en la science et aux déci- sions politiques qui endécoulent,et acceptent volontiers de penser que le pass sanitaire participe justement de la liberté individuelle et collective et n’entrave en rien la vie quo- tidienne. Ceux-ci estiment également que sans ce sésame, la France risquerait à court terme de devoir subir un nouveau confine- ment et les établissements recevant dupublic de devoir à nouveau fermer leurs portes. Puis il y a les autres, ceux qui estiment au contraire que le pass est une entrave à leur liberté, tout comme l’obligation vaccinale Éditorial Hystérie
les vraies raisons de la colère.Celle-ci, il faut bien le reconnaître, a tous les atours d’une contestation plus politique que sanitaire. On assiste même médusés à une sorte de convergence des luttes mêlant dans les mêmes cortèges des partisans de la France Insoumise et des représentants de l’extrême droite, images surréalistes prouvant tout de même la confusion mentale qui règne dans notre pays. On a beau, par prudence, estimer que le vaccin n’est pas fiable. Ou encore penser que le pass sanitaire nuit pro- visoirement à la liberté individuelle. Si on prend la peine d’élever un peu notre regard, on est en droit de se dire que les probléma- tiques auxquelles est confrontée la France sont sans doute à relativiser si un temps soit peu on lesmet en abyme avec les autres questions fondamentales qui devraient occu- per l’opinionpubliqueaprèsunétéànouveau marqué par des incendies gigantesques ou une situation géopolitiquemondiale qui n’a jamais été aussi instable. n Par le directeur de la rédaction Jean-François Hauser
imposée aux soignants.Ce sont eux que l’on voit manifester désormais tous les samedis leur colère et déverser des tombereaux de reproches à un gouvernement en lequel ils n’ont plus aucune confiance. La fracture entre ces deux franges de population risque de s’aggraver encore aumoment où les sanc- tions contre ceux qui refusent la vaccination commenceront à tomber.Mais dès à présent on sent cette hystérie dans certaines prises de parole. À l’image de cet agent du C.H.U. de Besançon qui avouait lors d’un récent rassemblement préférer attraper le variant delta plutôt que de se soumettre à la piqûre salvatrice, niant au passage systématique- ment tous les chiffres officiels émanant des autorités de santé, jusqu’à remettre endoute la véracité des images diffusées sur la situa- tion catastrophique des hôpitaux dans nos départements d’outre-mer. Le fameux “manque de recul”que d’aucunsmettent en avant pour justifier leur refus du vaccin a tout de même parfois du mal à dissimuler
Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Rédaction : Édouard Choulet, Frédéric Car- taud, Thomas Comte, Jean-François Hauser. A collaboré à ce numéro : Sarah George. Directeur artistique : Olivier Chevalier. Conception pubs : Alexandra Tattu, Noémie Rognon. Équipe commerciale : Anne Familiari, Aurélie Robbe, Anthony Gloriod. est éditée par la société “Publipresse Médias” S.I.R.E.N. : 424 896 645 Rédaction et publicité : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr Crédits photos : La Presse Bisontine, Adoecom, A.N.B., A. Favre, Citadelle de Besançon, G.B.M., Guilin, Inforoutes 25.
Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Août 2021 Commission paritaire : 0225 D 80130
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4 L’interview du mois
La Presse Bisontine n°231 - Septembre 2021
TÉMOIGNAGE
L’ancien maire Jean-Louis Fousseret
“Besançon ne doit pas devenir un îlot de verdure inaccessible” C’est un Jean-Louis Fousseret plutôt fringant avec qui nous avons rendez-vous. L’ancien maire n’a rien perdu de son enthousiasme quand il s’agit de parler de sa ville et de politique. À fleurets mouchetés, il ne se prive pas de fustiger ceux qui lui ont succédé à la tête de Besançon. Le “vieux lion” de la politique bisontine en a encore sous la semelle.
L a Presse Bisontine : Un an après avoir quitté la scène politique bisontine, comment allez- vous Jean-Louis Fousseret ? Jean-Louis Fousseret : Je vais bien, je suis en pleine santé et j’ai même un peu mai- gri ! (rires). Sans doute parce que depuis un an j’ai une vie plus équilibrée, moins stressante, que je mange moins vite et plus sainement. Je fais aussi de l’exercice, de vélo notamment avec des copains, je me sens très bien. L.P.B. : Et sur le plan moral ? J.-L.F. : Le plus compliqué sans doute après une vie publique bien remplie, avec des journées où je travaillais de 8 heures le matin à 23 heures le soir et ce, pendant 37 ans, c’est d’arrêter du jour au lendemain.Un jour on a le pouvoir législatif et réglementaire en tant que maire et du jour au lendemain, on le passe à d’autres, sans transition. Le télé- phone sonne moins, même s’il sonne quand même encore beaucoup, et j’ai donc beaucoup plus de moments calmes, c’est logique. Même si elle est brutale, je m’étais préparé à cette rupture. J’ai le grand avantage d’être très bien entouré par ma famille et mes amis proches. Et ce temps libéré me permet de faire plein de choses que je ne pouvais pas faire avant comme aller chercher ma petite- fille au lycée, voir plus mes petits-enfants à Paris, ou encore classer mes archives ! J’en avais l’équivalent de 40 mètres linéaires ! J’ai tout donné aux archives, elles seront consultables dans 50 ans. L.P.B. : Bientôt la rédaction de mémoires ? J.-L.F. : Ce serait sans doute un peu pré- tentieux de ma part de me lancer dans un tel exercice… L.P.B. : Avez-vous tout de même gardé un pied dans la vie publique ? J.-L.F. : Oui, dans le milieu associatif notamment. Je fais partie du comité de l’Amicale cycliste bisontine, le club du président Pascal Orlandi qui prépare l’organisation à Besançon d’une manche de la coupe du Monde de cyclocross en fin d’année où on espère bien accueillir Mathieu van der Poel etWout Van Aert. Je suis aussi depuis cette année vice- président de l’office de tourisme de Besan- çon aux côtés de la nouvelle présidente
sation et l’avenir de notre territoire. Je pense clairement que sur certains dos- siers il y a nécessité d’accélérer la cadence. Je ne comprends pas qu’il soit si com- pliqué que cela de mener à leur terme des projets qui avaient été validés par les équipes précédentes. Je pense évi- demment aux Vaîtes, à la R.N. 57 ou à la future grande bibliothèque. Pendant que Besançon prend son temps, il ne faut pas oublier que les autres avancent. On peut discuter et concerter à l’infini sur des détails mais à unmoment donné, le rôle d’un maire, c’est de trancher. L.P.B. : Anne Vignot souhaite améliorer tous ces dossiers avant de les valider. J.-L.F. : Oui, je veux bien,mais des dossiers comme la R.N. 57 avec ces trois malheu- reux kilomètres restants, c’est précisé- ment le sujet pour lequel nous avions pris le temps de concerter, d’étudier toutes les possibilités et justement d’ap- porter les améliorations nécessaires pour qu’il soit accepté par tous. Pendant que ce dossier n’avance pas, ce sont aussi les voitures qui restent bloquées et qui pol- luent. Je me souviens déjà qu’en 1997 avec Paulette Guinchard on discutait de la fin de ce tronçon. 25 ans plus tard, on discute toujours… Quant à la grande bibliothèque, il me semble que j’avais obtenu 50 % de sub- ventions pour les équipements et 40 % pour sa construction. On peut toujours encore améliorer les choses, mais jusqu’où ?… L.P.B. : L’actuelle maire a revu ce projet pour améliorer la performance énergétique de ce futur bâtiment. Elle semble vouloir suivre ses idées politiques jusqu’au bout. J.-L.F. : Je suis bien d’accord, sauf que Besançon ne doit pas devenir un îlot de verdure inaccessible. Nous avions contri- bué à faire de cette ville par deux fois, et c’est inédit, la capitale française de la biodiversité. Mais en même temps, il faut que Besançon reste dynamique ! On peut tout à la fois rester dynamique, implanter des entreprises et construire des logements, et rester en même temps champions de la biodiversité. Le déve- loppement durable, ce n’est pas empêcher de construire des logements et envoyer les gens habiter à 30 km de Besançon.
Marie-Anne Spony, une femme très dyna- mique. Je suis toujours très attaché au fait que Besançon soit une vraie desti- nation touristique. Je reste aussi membre du conseil de surveillance du C.H.U. de Besançon, j’avais demandé cette faveur à l’A.R.S. car tout le monde connaît mon attachement aux questions médicales et de santé. Nous avons à Besançon des équipes fantastiques, soignants et non soignants, en matière de santé. L.P.B. : Vous gardez aussi des liens avec des fonctions nationales ? J.-L.F. : J’ai laissé la présidence de l’institut de formation d’En Marche à Bérangère Abba, la secrétaire d’État à la Biodiver- sité, mais je reste vice-président de cet institut. Je suis toujours membre de l’as- sociation des sites majeurs Vauban, ce qui me permet de continuer à suivre l’évolution de ces sites remarquables du patrimoine à travers le France. Je ne m’ennuie pas. L.P.B. : Tout cela vous laisse quand même du temps pour suivre l’actualité bisontine. Quel regard portez-vous sur les dossiers actuels ?
Retiré des affaires municipales depuis un an, Jean-Louis Fousseret observe toujours de près l’évolution des dossiers locaux.
éteigne complètement l’éclairage de la Citadelle ? La qualité de vie dans une ville, c’est évidemment indispensable. Mais il ne faut pas non plus oublier la précarité, la solitude des personnes âgées et malades. Il serait sans doute bien de rendre plus lisibles dans cette ville les politiques qui vont dans le sens des soli- darités. L.P.B. : Un mot sur la suppression du défilé du 14-Juillet ? J.-L.F. : Je crois que cette décision a choqué. L’Armée à Besançon, c’est 6 000 feuilles de paie, des enfants dans les écoles, des familles dans les magasins. Besançon est le siège de la 1 ère division de l’Armée de Terre, il faut l’avoir en tête. L.P.B. : Petit retour sur votre sortie de scène l’an dernier. Vous n’avez pas de regret d’avoir soutenu une liste qui n’a pas passé la barre des 5 % ? J.-L.F. : Si j’ai un regret, c’est qu’il n’y ait pas pu y avoir d’accord avec d’autres mouvements pour conduire une large liste allant du centre-droit au centre- gauche composée de candidats qui croient au développement de leur ville. Jean Minjoz n’avait rien fait d’autre que de rassembler des gens d’horizons divers, Robert Schwint avait su également le faire avec le P.C. et moi-même je l’avais fait avec les Verts. Ce genre de rassem- blements était bénéfique pour la ville. J’aurais bien sûr préféré que les choses se passent autrement cette fois-ci. Mais je reste convaincu que le programme que j’ai soutenu l’an dernier correspond parfaitement à ce que les Bisontins atten- dent aujourd’hui.
Le projet des Vaîtes tel que nous l’avions tra- vaillé, c’était tout sauf un bloc de béton ! Je ne comprends pas com- ment on peut bloquer ce projet. Même chose pour le projet d’allon- gement du tram : il faut avancer. Je suis évidem- ment bien placé pour comprendre que ce genre de dossiers est souvent compliqué, mais il faut d’abord marquer la volonté de les faire. Si j’avais fait un référendum sur le tram il y a dix ans, on connaît le résultat : il y aurait eu 80 % de non. Qui râle après le tram aujourd’hui ? Un maire doit décider. Quand
J.-L.F. : Je suis de près l’actualité bisontine évi- demment, et je m’aper- çois que ça fait du bien de regarder tout cela avec plus de recul, et plus dans les détails. C’est la raison pour laquelle je ne pose pas de regard et de juge- ment définitif sur ce que fait l’équipe actuelle. Je sais par expérience qu’il faut laisser du temps au temps et que les choses s’installent dans la durée. Ceci dit, je reste très vigilant par rapport à ce qui se passe actuellement à Besan- çon. L.P.B. : Quels sont justement vos principaux points de vigi- lance ? J.-L.F. : Ce sont des points de vigilance, voire d’in- quiétude sur l’organi-
“Pendant que Besançon prend son temps,
“Le projet des Vaîtes, c’était tout sauf un bloc de béton !”
les autres avancent.”
j’étais aux manettes, j’avais toujours en tête que je n’étais pas le maire du P.-S. ou d’EnMarche,mais le maire des Bison- tins. L.P.B. : Le réchauffement climatique ne justifie- t-il pas qu’on remette justement en cause certains projets d’aménagement ? J.-L.F. : Je suis entièrement d’accord pour dire que tout ce qui touche à l’environ- nement est un argument fort pour les villes de demain. Mais Besançon n’est quand même pas le Sahara ! On a plus de 3 000 hectares d’espaces verts. La question de la biodiversité justifie-t-elle par exemple qu’on ne fauche plus les herbes folles dans les cimetières ou qu’on
L’interview du mois 5
L.P.B. : Sur le plan local, on vous reverra aussi ? J.-L.F. : Je reste évidemment disponible, y compris pour l’équipe actuelle s’il faut aller rencontrer des industriels, si je peux aider avec mon réseau. Si demain on a besoin de moi pour aider cette ville, je serai toujours là. Je ferai tout pour que Besançon continue à exister. Car je sens tout de même une certaine inquié- tude dans les discussions que j’ai avec les Bisontins ou avec des gens de la péri- phérie sur les risques de déclassement de notre agglomération. L.P.B. : On vous reverra aussi aux côtés d’Alexandra Cordier dont vous aviez soutenu la liste l’an der- nier ? J.-L.F. : Sans doute que oui. Elle doit consti- tuer à la rentrée son association Ensem- ble ! qui proposera sans doute un four- millement d’idées nouvelles avec des visages nouveaux. Je m’impliquerai dans la dynamique de ce mouvement avec mon expérience. Je pense qu’en 2020, on avait vu juste. L.P.B. : Vous, comme vos deux prédécesseurs à la mairie de Besançon, avez chacun aligné au moins trois mandats consécutifs à la tête de la ville. Cette tradition a-t-elle des chances de per- durer ? J.-L.F. : (rires). Ce sont les Bisontins qui jugeront… n Propos recueillis par J.-F.H.
L.P.B. : Mènerez-vous encore d’autres combats politiques ? J.-L.F. : Mon prochain combat sera de sou- tenir l’actuel président de la République. Emmanuel Macron, c’est le capitaine- courage de la France. Il se prend en pleine face des crises à répétition (éco- nomique, Gilets jaunes, pandémie…) et il a un courage remarquable. Quel pré- sident a subi autant d’épreuves ? Et aucun d’entre eux, à moins d’un an de la présidentielle, n’a jamais eu une telle cote de confiance. Et tous ceux qui le
soutiennent, ce n’est pas ceux qu’on entend le plus. Je serai à sa dispo- sition en 2022 pour le soutenir autant que je pourrai le faire. Je suis persuadé aussi que se prépare un grand mou- vement autour de lui pour qu’il continue, per- suadé aussi qu’il portera un projet fort pour la France. Il sera un prési- dent courageux et ras- sembleur. Les gens d’ail- leurs n’aiment pas candidats clivants. Je souscrirai 100 % à sa démarche. On me reverra donc sans doute en 2022 ! (rires).
“Emmanuel Macron, c’est le capitaine- courage de la France.”
6 L’ÉVÉNEMENT
La Presse Bisontine n°231 - Septembre 2021
PREMIÈRE ANNÉE, PREMIER BILAN, PROCHAINES MESURES
l Bilan Gestion des affaires courantes, mise en place du programme “Je ne mets rien sous le tapis, je consulte, et après je tranche” Les dossiers des Vaîtes, la R.N. 57 ou encore la future bibliothèque ont animé la première année de mandat d’Anne Vignot et parfois scindé sa propre majorité. Bilan, et perspectives pour l’élue verte et son équipe.
Un an après sa prise de fonction, Anne Vignot s’est fait remarquer par des mesures pragmatiques, et d’autres, plus discutables.
finances. Toutes les aides liées à la crise sanitaire ne sont pas évoquées ici. L’éducation, priorité numéro 1, se confirme. La rénovation des bâtiments scolaires a débuté à hauteur de 10millions d’euros par an comme à Jules-Ferry, Boul- loche, Kergomard, Kennedy. Des réno- vations plus lourdes concernent les Vieilles-Perrières, Jean-Macé, Paul-Bert. 60 millions d’euros seront investis sur lemandat. 300 nouvelles places de cantine
3 65 jours, c’est long et court à la fois. Anne Vignot, au début de l’été, s’est posée quelquesminutes dans la salle d’honneur de l’Hôtel deVille, là où sont accrochés les portraits des anciens maires de la cité comtoise, pour dresser le tableau d’un an de pouvoir, accompagnée de cinq autres élus de sa majorité représentant chacune une mou- vance politique (P.C.F., P.-S., Générations, À Gauche citoyens). Des regrets sur ce qu’elle aurait pu faire ou ne pas faire, la maire avoue ne pas en avoir : “Je ne suis jamais dans le regret, j’avance, coupe l’écologiste. Le seul regret, c’est ce Covid qui nous a mis à distance les uns des autres” dit-elle. De la distance, en a-t-elle pris avec une partie de ses équipes et de ses opposants depuis qu’elle s’est assise dans son bureau situé au premier étage de la rue Mége- vand, qui au passage ne dispose plus de
climatiseur ? La maire assure que non et rappelle que tous les lundis soir une réunion de travail est organisée avec son groupe : “Ma méthode, c’est la transpa- rence. Je partage mon agenda de travail, je ne cache rien, j’ai baissé mon indemnité de maire, vendu la voiture. Rien n’est mis sous le tapis, je consulte, et après je tranche comme je l’ai fait pour le dossier des Vaîtes, ou la R.N. 57.” Une phrase qui hérisse le poil de ses opposants à laVille de Besançon (lire par ailleurs) mais aussi auGrand Besançon où des vice-présidents estiment que la “co-construction”, terme régulièrement utilisé par l’élue, ne fonc- tionne que dans un sens. Comme l’avoue un de ses proches conseil- lers, réaliser la synthèse des actions menées depuis juillet 2020 en quelques lignes est ardu, “mais c’est bien la tran- sition écologique qui nous guide” rappelle Anthony Poulin, adjoint chargé des
Présentation du bilan avec une partie de l’équipe. à droite, Abdel Ghezali (P.-S.), le premier adjoint d’Anne Vignot.
mis de louer visant à éviter la location de logements insalubres ou énergivores. En revanche, les propriétaires peuvent profiter d’aides pour les réhabiliter. “Il n’est plus envisageable de piloter une opé- ration d’aménagement sans intégrer les enjeux du changement climatique” martèle AnneVignot qui n’a pas - encore - présenté un grand dossier d’envergure pour Besan- çon ou le Grand Besançon. “N’attendez pas d’elle qu’elle construise un grand bâtiment pour qu’elle y inscrive son nom” confie un collaborateur.À écouter les éco- logistes, l’action est concrète, de tous les instants. n E.Ch.
aux conseillers municipaux qui tranche- ront. Le dossier R.N. 57, Anne Vignot assure qu’elle le portera comme il a été accepté après avoir scindé sa majorité. La maire s’est fait remarquer par un arrêté municipal “anti-poids lourds” dont l’effet médiatique a fragilisé la parole publique après le véto de la préfecture. Quant aux herbes folles qui poussent sur les ronds-points ou dans les cimetières, lamairie assume. Les Bisontins s’y feront, biodiversité oblige.Une politique d’achats responsables (utilisation de peintures sans perturbateurs endocriniens,marchés favorisant la réinsertion…) est en place. Au centre-ville, laVille a instauré le per-
ont été créées, 300 anima- teurs déprécarisés. La rénovation énergétique de quatre gymnases a été lan- cée (Malcombe, Saint- Claude, Orchamps, annexe du Palais des sports). Pas besoin d’être une mairie écolo pour cela. En revanche, la sortie de l’épi- neux dossier des Vaîtes dont la maire avait promis une issue en 2021 est confirmée. Le 30 septem- bre, le projet sera présenté
“N’attendez pas d’elle un grand bâtiment où elle puisse inscrire son nom.”
La Presse Bisontine n°231 - Septembre 2021 L’événement 7 PAS D’ANNONCES FRACASSANTES POUR LA RENTRÉE
l Sport
Au-delà des premières mesures déjà mises en place, quelques annonces ont fuité. Elles concernent la vie quotidienne des Bisontins. l Restauration scolaire 782 inscrits de plus à la cantine Réflexion pour une nouvelle cuisine centrale
Les écologistes pas si dogmatiques
“Certains clubs s’interrogeaient de l’arrivée d’une mairie écolo… on a répondu” Le prochain chantier de la municipalité concerne la pénurie d’infrastructures sportives.
L’augmentation des places d’accueil en cantine scolaire est un sujet prioritaire. La tension diminue.
E n 2018, 4 079 écoliers bisontins étaient ins- crits dans l’une des can- tines de Besançon pour 496 enfants refoulés faute de place. Ils seront 4861 inscrits à la rentrée de septembre 2021 pour “seulement” 179 refus. La Ville a réussi cette prouesse grâce à un système de plats en liaison froide ache- tés à l’extérieur de la cuisine centrale de Besançon notam- ment. Àquelques jours de la rentrée 2021, l’adjointe à l’éducation Claudine Caulet ne veut pas s’arrêter sur cette bonne note : “Il faut que l’on regarde les
travaux que l’on peut faire dans chaque restaurant sco- laire pour augmenter les places d’accueil mais aussi travailler à recruter du per- sonnel” expose l’élue.Objectif : arriver à 70% d’élèves ins- crits à la cantine. Une assis- tante à maîtrise d’ouvrage a été lancée pour envisager la création d’une nouvelle cui- sine centrale capable d’aug- menter la capacité de plats en liaison chaude. Si le projet est validé, il n’entrera pas en fonction avant la fin de ce mandat. Produire des repas est une chose, encore faut-il disposer de la place nécessaire
E n 2011, sous l’ère Jean-Louis Fousseret, lesVerts s’opposaient au versement d’une subvention de 10 000 euros pour l’organisation du combat de boxe deKhedafi Djelkhir, le vice-champion olympique. Benoît Cypriani, à l’époque conseiller muni- cipal devenu adjoint à la sécurité, avait argumenté la position de “son” groupe en soulevant le caractère “vio- lent” de ce sport. Ce qui au passage avait créé quelques tensions au sein du groupe.Dix élus avaient voté contre. Onze ans plus tard, la boxe se pratique toujours à Besançon ! “Que n’ai-je pas entendu au lendemain de l’élection ?…
admet Abdel Ghezali (P.-S.), actuel premier adjoint et chargé des sports. Certains clubs ou sportifs se posaient des questions sur l’arrivée d’unemairie écologiste, nous avons répondu en maintenant la subvention aux sports de haut niveau, en gérant des situations d’urgence durant la crise Covid, en maintenant les subventions aux asso- ciations qui n’ont pu organiser des manifestations” argumente l’élu. C’est au niveau de Grand BesançonMétro- pole que doit se décider la création d’une nouvelle salle ou d’un vélodrome qui pourrait accueillir en son sein des sports collectifs. n
Créer des places supplémentaires dans les cantines était une promesse de campagne.
l’image de l’école des Cha- prais. Elle recrute également des animateurs pour des contrats de 1, 2 ou 3 ans. n
pour accueillir les enfants. La Ville lance plusieurs restruc- turations ouagrandissements dans ses établissements, à
LES DOSSIERS À VENIR
l Transports
Piste cyclable
Nouvelles pistes à Planoise, chemin du Rond Buisson, Trépillot
L es sports en extérieur et en inté- rieur manquent de place ou de créneau. La Ville a lancé les tra- vaux de rénovation énergétique des gymnases Malcombe, Saint Claude, Orchamps et l’annexe du Palais des Sports. Ces travaux, dont le montant s’élève à 4 900 000 euros, ont pour objectif d’améliorer l’efficacité éner- gétique des bâtiments sportifs. La création d’un gymnase aux Hauts- du-Chazal évoquée par l’ancienne
municipalité ne semble plus d’actua- lité. Anne Vignot a annoncé en revanche l’extension du gymnase Dide- rot à Planoise. L’agrandissement per- mettra d’offrir de nouveaux créneaux horaires aux sports collectifs. Quant à la création d’un nouveau com- plexe sportif qui pourrait “soulager” le Palais des Sports Ghani-Yalouz, la décision est dans les mains du Grand Besançon… qui pour l’instant n’a pas tranché. La maire, accompagnée de
son premier adjoint et du vice-prési- dent en charge des sports à Grand Besançon, a rencontré un entrepre- neur qui propose la création d’un anneau cycliste couvert qui pourrait accueillir en son centre un terrain de sport collectif voire des concerts. “C’est un projet de territoire mais rien n’est décidé” tempère Michel Jassey, vice- président du Grand Besançon en charge des sports. n
d’une voie cyclable et l’élargissement du Pont de Velotte, les cyclistes vont bénéficier de nouvelles intercon- nexions. Parent pauvre dans ce type d’équipement, le quartier de Planoise (secteur Brabant-Flandres-Piémont) entrevoit l’arrivée de travaux ainsi que sur la rue Beauregard,Trépillot, Port-Douvot et chemin du Rond-Buis- son (en liaison avec Thise). n
D évelopper le réseau des pistes ou voies cyclables était un argument de campagne. La mairie le met à exécution. Après la mise en sens unique de la rue Midol à Besançon pour permettre la création Besançon poursuit le dévelop- pement du réseau cyclable.
l Sécurité Police municipale Opération coup de poing sur la vitesse en ville et arrivée de feux tricolores intelligents Après la chasse au stationnement gênant, la maire souhaite davantage de contrôles à la rentrée dans certaines rues.
dressé 483 verbalisations pour stationnement gênant (35 euros), 135 P.V. pour sta- tionnement très gênant et 62 mises en fourrière. Un an plus tard, la Ville s’at- taque à la vitesse. La maire va demander d’ici l’automne un renfort des contrôles dans certaines rues, ou à proximité de certaines écoles où des excès ont déjà été constatés. Les policiers municipaux seront chargés d’effectuer les contrôles. Toujours en matière de sécu- rité routière, une réflexion est en cours pour installer des feux tricolores dits intel- ligents. Ils seront capables de verbaliser un automobi- liste passant au rouge. n
Au niveau du chemin du Rond-Buisson, une voie cyclable sera créée. Elle permettra de relier Thise.
E n septembre 2020, quelques mois après sa prise de fonction, Anne Vignot - accompagnée de son adjoint chargé de la sécurité routière - s’est ren- due Grande rue à Besançon pour lancer l’opération “Stop au stationnement gênant”. Objectif : mettre la pression sur les automobilistes qui confondent un trottoir avec une place de parking en les amendant. S’il n’a pas dis- paru, le stationnement gênant a diminué. Sur un mois (exemple de novem- bre 2020), les agents de sécu- rité de la voie publique ont
l Hydrologie Études Bientôt des centrales hydroélectriques ?
Velotte et Port-Douvot. La Ville doit aussi négo- cier avec Voies naviga- bles de France pour s’assurer de pouvoir utiliser le débit du Doubs pour produire de l’électricité renou- velable. n
A nne Vignot a demandé qu’une étude soit conduite pour imaginer la faisabilité de quatre
micro-centrales hydro- électriques sur le Doubs. Les sites ont été identifiés : le Moulin Saint-Paul, Tarragnoz,
Les contrôles de vitesse seront menés par la police municipale.
8 L’événement
La Presse Bisontine n°231 - Septembre 2021
l Opposition
403 questions posées, peu de réponses
“Ce n’est pas un bilan qu’Anne Vignot présente, mais un dépôt de bilan !” Ludovic Fagaut (Les Républicains) déplore l’absence de vision pour (re)placer “Besançon sur la carte de France.” Opposant ou toujours mauvais perdant ?
Ludovic Fagaut :
L a Presse Bisontine : En tant que chef de file de l’oppo- sition chez Les Républicains, vous ne manquez rarement une occasion d’égratigner la maire. Auriez-vous fait mieux ? Ludovic Fagaut : Nous aurions fait complètement différemment. L’unité de cette majorité n’est qu’un déguisement, un spectacle tragicomique où rien n’est pré- paré. Lorsqu’Anne Vignot parle de son bilan, moi je parle de dépôt de bilan parce qu’il n’y a pas d’action forte à venir. Les Bisontins méritent mieux et notre ville prend du retard par rapport à d’autres territoires. Je ne suis pas contre Anne Vignot mais contre cette philo- sophie de militante, contre sa manière d’aller dans le symbo- lisme, comme enlever les clima- tisations dans son bureau, empê- cher les commerçants du centre-ville de travailler, de ne pas présenter un plan pour l’at- tractivité de la Citadelle, du cen- tre-ville.
sur les modalités d’organisation. Lorsque j’interroge sur la ques- tion de l’attractivité en lien avec la Citadelle, on me répond qu’une réflexion est en cours ! Quand on pose la question de l’avenir des lions à la Citadelle en conseil municipal, on nous dit que rien n’est décidé. Trois jours plus tard, on apprend que le lion Élios est exfiltré. Lorsque j’interroge sur la question du marché de Noël, personne ne répond. Ce n’est pas entendable pour nous, ni pour les Bison- tins. L.P.B. : Il y a tout demême des avancées comme davantage de places en cantine, la rénovation des écoles, demain des gymnases. L.F. : Sur la cantine, nous nous sommes mobilisés avec Marie Lambert (conseillère munici- pale). Il manque encore des places. La rénovation des écoles, nous l’aurions engagée égale- ment. Anne Vignot manque d’honnêteté intellectuelle
L.P.B. : N’êtes-vous pas dans la critique perpétuelle ? L.F. : Avec les membres de l’équipe, nous avons posé 403 questions depuis un an, fait 118 propositions. À chaque fois, on nous écarte, on nous dissimule la vérité. Quand Anne Vignot prône la transparence, elle fait exactement le contraire. Nous avons demandé les chiffres men- suels de la délinquance, rien
“Nous avons
produit 118 propositions en un an. Aucune n’a été retenue.” (photo archive L.P.B.).
n’est arrivé. AnneVignot n’a même pas dai- gné lire nos dix propositions sur la sécurité. Concernant le G.E.E.C. des Vaîtes, j’ai dû saisir la C.A.D.A. (com- mission d’accès aux documents administratifs) pour recevoir des documents
“Elle prend la parole pour noyer les choses.”
lorsqu’elle dit que 80 policiers supplémentaires sont arrivés grâce à elle. Je rends hommage à Jean-Louis Fousseret qui l’a permis. L.P.B. : Vous semblez parfois agressif envers la maire… L.F. : Il n’y a pas d’agressivité de ma part.Mon premier problème est l’absence de réponse. Elle prend la parole pour noyer les
dans notre volonté de faire vivre Besançon même si le débat public est confisqué en raison des non-réponses qui nous sont apportées, la dernière en date étant celle du passage de Besan- çon en commune touristique. Anne Vignot m’a promis qu’elle répondrait au conseil commu- nautaire de Grand Besançon Métropole… n Propos recueillis par E.Ch.
choses.
L.P.B. : Vous parlez du manque d’unité au sein la majorité. La vôtre n’est-elle pas désunie avec le départ de Thierry Pétament, ou sinon découragée ? L.F. : Thierry Pétament a démis- sionné car il a vu que ses pro- positions n’étaient jamais rete- nues (N.D.L.R. : il est remplacé par Karine Lamit).Malgré tout, cela ne va pas nous décourager
l G.B.M.
Une agence d’attractivité Les chantiers d’Anne Vignot à l’échelle du Grand Besançon
L es projets d’AnneVignot et des élus communau- taires à l’échelle du Grand Besançon sont regroupés sous l’appellation “Action Grand Besançon” qui fixe les grandes orientations du mandat. Cette feuille de route validée par le conseil commu- nautaire se décline en actions,
Actualisation du schéma de cohérence territoriale (S.C.O.T.), lancement du nouveau Plan local de l’habitat, nouveau schéma directeur des gens du voyage, projet Synergie campus font partie du programme Vignot à l’échelle du Grand Besançon. Avec toujours en toile de fond, la prise en compte des priorités environnementales.
et d’apprentissage.” Autre projet communautaire sur ce thème : la réhabilitation du camping de Chalezeule. Sur le plan du développement économique intercommunal, G.B.M. s’engage à travailler sur une actualisation des zones d’ac- tivité économique. Sur ce point, il semblerait que la volonté d’AnneVignot et de ses soutiens ne soit pas de créer de nouvelles zones avec la consommation de foncier qui les accompagnent, mais plutôt de réhabiliter les bâtiments existants désaffec- tés. Les priorités en matière envi- ronnementale, fil conducteur réaffirmé des actions de G.B.M., doivent se traduire notamment par les actions suivantes : accé- lération de la mise en œuvre du schéma des pistes cyclables avec un abondement annuel d’1,2mil- lion d’euros, un programme ren- forcé pour soutenir les com- munes dans leurs investissements pour le passage en Leds de l’éclairage public (400 000 euros), une transition électrique progressive du parc de véhicules de la collectivité, le développement des achats dits “socialement et écologique- ment responsables.” n J.-F.H.
avec un fil conducteur : “La prise en compte du Plan Climat Air Énergie (P.C.A.E.T.) dans l’en- semble des procédures et des projets” insiste G.B.M. Sur le plan de l’aménagement du territoire, le syndicat mixte du S.C.O.T. se verra doter de 40 000 euros supplémentaires cette année pour accompagner la révision de ce schéma. Autre action programmée cette année : le lancement du nouveau Plan local de l’habitat “qui détermi- nera les orientations de la poli- tique d’habitat, mais aussi le nouveau schéma directeur des gens du voyage” précise la col- lectivité présidée par Anne Vignot. La mise en œuvre de projets dits “structurants” fait égale- ment partie de la feuille de route de la présidente de G.B.M., à l’image de ce que les services de la communauté urbaine citent comme “l’exemple le plus marquant : le projet Synergie campus et de grande biblio- thèque.” Ce projet Synergie cam- pus prévoit notamment “la créa- tion d’un nouveau bâtiment pour l’école d’ingénieurs I.S.I.F.C., la nouvelle implantation du jardin des sciences, la création d’un learning-centre à la Bouloie ou encore le réaménagement du
Campus Sport.” Le contrat deVille et le Nouveau programme de rénovation urbaine (N.P.R.U.) constituent un autre dossier d’envergure dès cette année pour G.B.M., avec notamment la reconfigu- ration urbaine du quartier de Planoise pour laquelle G.B.M. investira 19,1 millions d’euros. “Cette année, G.B.M. lance éga- lement les études pour une recon- figuration et un réaménagement du quartier Palente-Orchamps” précisent les services. L’attractivité du territoire est aussi, quoi qu’en dise l’opposi- tion, “au cœur des actions de G.B.M.” insiste la collectivité.
La réflexion autour de la création d’une structure d’attrac- tivité est d’ailleurs engagée. Sur le plan touristique, G.B.M. envisage notam- ment “la deuxième phase de réhabilita- tion de la base de loisirs d’Osselle- Routelle, avec reva- lorisation des accès, amélioration de l’ac- cueil et rénovation du site de loisirs en accentuant les par- cours de découverte
Synergie campus, un des grands projets.
Les études sur une requalification du quartier Palente-Orchamps font également partie des projets d’Anne Vignot à l’échelle de G.B.M.
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Crédit photo : Germain Herriau. IREN 775.571.276 e la mutualité - S régie par le code d 7 rue iège social : 6 Mutualité Française Comtoise - s Ce dispositif médical est un produit de santé règlem
.Juin 2021. . des cras - 25041 Besançon cedex enté qui porte au titre de cette règlementation le marquage CE
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Besa 8 place Révolution - 67 rue de
nçon s Cras - ZAC Chateaufarine
10 Besançon
La Presse Bisontine n°231 - Septembre 2021
“casser les lignes droites qui favorisent les vitesses élevées et découragent la marche, ajouter de la végétation et du mobilier urbain.” Besançon a prévu d’ici l’automne une multiplication des contrôles radars par la policemunicipale aux abords des écoles. “La peur du gen- darme ne suffit pas” répond le père de famille. Un collectif de parents de l’école Rivotte s’est constitué pour dénoncer la sécurité à proximité de l’entrée de l’établisse- ment.Aidé par l’associationVélo Besan- çon, le collectif envisage une pétition à la rentrée. Espérons que leurs demandes trouvent un écho aussi rapide que les voitures lancées à vive allure. n E.Ch. C’est un terrible drame, à ce niveau du carrefour Blum à Besançon, qui a incité ce papa bisontin à interpeller les élus. Dans son programme de campagne 2020-2026, l’équipe de Besançon par nature évoquait la possibilité de fermer des rues aux voitures à certaines heures, à certains endroits, pour les rendre accessibles aux piétons, vélos, trottinettes. Pour l’instant, cette pro- position n’a pas été mise en applica- tion mais le service de la sécurité et tranquillité publique “y travaille” comme l’indique Benoît Cypriani, l’adjoint. n Sécurité aux abords des écoles, la mairie y travaille
SÉCURITÉ
Boulevard Blum Après le décès d’un enfant renversé par une voiture, des parents se mobilisent
S ur l’un des feux tricolores du boulevard Blum, un bouquet de fleurs est longtemps resté accro- ché à la base du poteau à la mémoire du garçonnet de quatre ans fauché par une voiture, le 23 juin der- nier, alors qu’il traversait sur un passage piéton sous une pluie battante. Les fleurs ont disparu. Pas la mémoire du le boulevard Blum n’a pas laissé insensible un papa. Il propose de fermer aux voi- tures des rues proches des écoles comme le font déjà certaines villes. Sa lettre à la mairie n’a pas (encore) trouvé L’accident qui a coûté la vie à un enfant de quatre ans sur
garçonnet dont la main a échappé à celle de sa maman le temps d’une seconde. La voiture, pilo- tée ce jour-là par une dame de 84 ans, aurait - selon les éléments de l’enquête - franchi le feu au rouge. “C’est bien la preuve que les accidents ne sont pas uniquement causés que par des jeunes énervés. La plupart des accidents le sont par
de Besançon. Son courrier n’a pas reçu de réponses. Ses propositions, exposées au travers de cette lettre ouverte, évoquent la fer- meture des rues proches des écoles aux voitures aux heures d’entrée et sortie. Cela se fait déjà à Paris ou à Strasbourg. Dans son programme de campagne, AnneVignot l’a promis.Thomas réclame également de mettre la totalité des rues de Besançon - à l’exception des grands axes - à 30 km/h comme c’est le cas à Nantes ou à Lille, mais aussi
de ces automobilistes qui se croient tout permis. “On ne peut pas continuer d’accepter que nos enfants perdent la vie, renversés par des voitures. On ne peut plus accepter de devoir tenir la main à nos enfants partout en ville, de peur qu’ils fassent un écart et soient renversés par une voiture. On ne peut plus accepter de hurler contre nos enfants dès qu’ils s’éloignent de nous, de peur qu’ils traversent la route ou fassent un faux mouvement qui puisse leur être fatal !” a-t-il écrit à la mairie
Monsieur ou Madame tout le monde qui pense être irréprochable, mais com- met régulièrement une “petite” infraction. Tout peut aller très vite car la place offerte aux voitures est bien trop grande. Ce drame en est l’illustration tragique” témoigne Thomas Henry, Bisontin, et papa. Après ce terrible drame, il a écrit aux élus de Besançon pour leur faire part de son “ras-le-bol” mais surtout de ses propositions. Lui roule souvent à vélo et remarque tous les jours les conduites
Un collectif de parents d’élèves à Rivotte.
EN BREF
SPORT
1 000 adhérents Alliance Natation Besançon : l’espoir d’une saison qui ne tombe pas à l’eau
Comices Samedi 25 septembre se déroule le comice de Marchaux à Rigney et samedi 9 octobre celui du Premier Plateau à Nancray. L’an dernier, cet événement ancré dans la tradition paysanne avait été annulé en raison de l’épidémie. Restauration collective Le pass sanitaire ne concerne pas la restauration collective. Ainsi, la restauration des Oiseaux (Foyer des Jeunes travailleurs à Besançon) n’impose pas à ses adhérents la présentation d’un pass. Les gestes barrières restent évidemment en vigueur. Spiritisme Conférence-débat datée samedi 25 septembre à 14 h 30 à l’Hôtel Siatel Châteaufarine Ouest à Besançon sur le thème “Qu’est-ce qu’un médium”, organisée par le Cercle Spirite Allan Kardec. Cette conférence-débat tentera d’expliquer la médiumnité, laquelle se veut le pont entre deux mondes, celui des “morts” et celui des hommes. Entrée : 6 euros. Renseignements : Claudine Camus au 06 27 15 21 35.
précise Coralie Marchal. Car l’équilibre reste dur à trouver, avec également moins de mécé- nat et de sponsoring. “Jusqu’à présent, nous réussissons à gérer notre association en bon père de famille. Les aides de l’État, comme le Fonds de solidarité qui nous était ouvert, ont permis de se maintenir à flot.” Pour inciter ses 1 000 adhérents à revenir, le club gèle aussi ses cotisations. “Nous n’augmente- rons pas les tarifs pour la deuxième année de suite.” Ses craintes portent surtout sur l’école de natation (et ses 500 enfants) qui pourrait à nouveau se retrouver empêchée, et sur le public adolescent présent sur ses cours de perfectionnement en loisirs. “Leur corps change, l’éloignement des bassins pour- rait les faire plus difficilement revenir.” Le club est moins inquiet pour les créneaux réservés aux com-
Le nombre de réinscriptions se montre plutôt encourageant. Les nageurs de l’A.N.B. aspirent à retrouver durablement les bassins après plus d'un an empêchés par la Covid-19.
L a propagation du variant delta génère de nouvelles incertitudes sur l’évolu- tion du contexte sanitaire dans les mois à venir, alors que les clubs sportifs entament leur rentrée. Comment s’y prépa- rent-ils ?Va-t-il falloir réorienter les choses ? Cela en découra- gera-t-il certains ? Plusieurs interrogations se posent. “On est encore dans le flou” , souligne Coralie Marchal, directrice de l’A.N.B. Mais les premiers chif- fres du club, qui faisaient état de 650 réinscriptions au mois de juillet, sont aussi bons que les années passées, “voire un peu meilleurs” , se félicite-t-elle. Il faut dire qu’ici on avait pro-
posé un avoir ou un rembour- sement aux adhérents sur une partie de l’année écoulée, pour pallier les séances manquées. “On a quandmême pu enmain- tenir un certain nombre, en pro- longeant notamment l’activité
sur juillet.” La com- pensation restait maigre, d’où le choix de ce geste financier (déjà proposé sur la fin de la saison 2020). “Il y a bien sûr une part de frais fixes auxquels on n’a pas touché pour ne pas fragiliser le club financièrement” ,
Ilona Hadhoum et Candice Denizot sont vice-championnes d’Europe juniors de triathlon au titre du relais depuis juin (photo A.N.B.).
Un équilibre financier fragile.
pétiteurs (environ 200 per- sonnes) et ses élites, qui étaient les seuls autorisés à continuer de pratiquer. Ils ont d’ailleurs fini joliment leur saison avec deux titres de vice-champion d’Europe junior en relais triath- lon pour IlonaHadhoumet Can-
dice Denizot. Léa Marchal s’est également imposée dans le top 10 français sur 400 et 800 m nage libre et Falémana Lopez termine champion de France junior du 50mpapillon, à l’Open d’été à Dunkerque. n S.G.
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