La Presse Bisontine 227 - Avril 2021
Économie 31
La Presse Bisontine n°227 - Avril 2021
INTERNET
La menace industrielle Ces sous-traitants gougnafiers qui menacent le réseau
D es installations mal faites, des percements incongrus dans la façade d’une habitation, des rendez-vous prévus jamais honorés, des voisins débranchés puis des pannes à répétition : voilà à quoi ressemble le raccordement à la fibre optique jusqu’à l’abonné. La faute à qui ? “A des sous-traitants non préparés alors qu’on leur met à disposition un réseau qui fonctionne à 100 % grâce à de l’argent public. Eux saccagent tout !” répond un Denis Leroux excédé. Le président du syndicat Doubs mixte Doubs Très Haut-Débit a lâché une bombe en dénonçant ce qu’il appelle “un saccage industriel.” Il a convoqué les opérateurs (Free et Bouygues étaient présents) et des représentants d’autres départements comme l’Alsace et Drôme-Ardèche qui vivent les mêmes problèmes pour faire avancer ce dossier qui dure depuis au moins deux ans. Le syndicat Doubs Très Haut-Débit, grâce à l’argent des impôts des Doubiens fait pourtant le boulot puisqu’il a déjà investi 130 millions d’euros, permis à 68 000 foyers d’être éligibles et 25 000 abonnés de recevoir la fibre. Pourtant, il ne maîtrise plus les derniers mètres de fibres allant jusqu’à chez vous le raccordement étant à 99 % des cas pris en charge par une société sous-traitante, qui peut être différente de la société char- gée de déployer le réseau. C’est là que le bât blesse.
Les “désabusés de la fibre optique” sont nombreux. Le syndicat Doubs Très Haut-Débit chargé de déployer n’est pas la cause du problème mais la victime. Denis Leroux pousse un coup de gueule. À La Tour-de-Sçay, ils font différemment Pour raccorder les habitants de La Tour-de-Sçay et des villages environ- nants de Rignosot, Cendrey, Flagey, Doubs Très Haut-Débit a décidé de passer du mode “S.T.O.C.” pour “sous- traitance aux opérateurs commerciaux”. Le syndicat Doubs Très Haut-Débit a lancé l’opération “Dé-Stoc-Age” pour mettre fin aux interventions de ces sous-traitants mal équipés ou peu for- més. Ce même syndicat aimerait se passer de l’action de ces sous-traitants qui menacent les installations neuves. Pour La Tour-de-Sçay, c’est l’entreprise spécialisée François Bénard S.A.S., connue du syndicat, qui intervient. n
Denis Leroux, président de Doubs Très Haut-Débit, ici lors d’un
déploiement de la fibre optique avec Françoise Bride, maire de La Tour-de-Sçay.
Alors que le Doubs est un des pionniers dans le déploiement de ce service avec les raccordements jusque dans la mai- son (F.F.T.H.) sont réalisés en dépit du bon sens. Ceci est le résultat d’un mélange détonnant entre une organi- sation en dépit du bon sens mise en place entre les opérateurs d’infrastruc- tures et opérateurs commerciaux, connue sous le nom de mode S.T.O.C. (sous-traitance opérateur commercial) dans le jargon des télécoms et une cas- cade de sous-traitants auto-entrepre- neurs mal pilotés, mal formés, sous- équipés et mal rémunérés. “Certains
demande d’où l’arrivée de gens non formés mais nous ne partageons pas la méthode car nous nous sommes amé- liorés” explique Olivier Raugel, pré- sident de la société Free I.T. Le Doubs a choisi d’évincer les sous- traitants pour certains chantiers. “Mais le syndicat va travailler avec qui ? , interroge le président de Free. Avec les mêmes qu’il dénonce” poursuit-il. Pas simple. À Besançon et dans le Grand Besançon, c’est Orange qui est chargé de déployer la fibre et non le syndicat. n E.Ch.
arrivent pour déployer la fibre et n’ont par exemple même pas d’échelle pour monter au poteau. C’est l’ubérisation des télécoms” commente le directeur de Doubs très Haut-Débit. À Morteau, excédé d’avoir vu sa fibre coupée à six reprises, un habitant en est venu aux mains avec des “sous-traitants” dont le syndicat ne sait même pas qu’ils intervenaient sur le réseau. Bouygues et Free ne partagent pas - tout à fait - le constat de Denis Leroux : “On com- prend le coup de gueule même si on reconnaît des difficultés. Personne dans la filière n’était prêt à cet afflux de
EN BREF
SPORT
Challenge physique Les seniors donnent un coup de pédale
Étudiants (bis) La Région Bourgogne- Franche-Comté a décidé d’accorder une aide exceptionnelle de 800 euros aux étudiants ayant perdu leur job à cause de l’épidémie de Covid-19. Cette aide est complémentaire des aides du C.R.O.U.S. et aux dispositifs régionaux déjà en place. Elle est destinée aux étudiants inscrits dans un établissement d’enseignement supérieur en Bourgogne-Franche- Comté et titulaires d’un emploi ou d’un stage rémunéré qui a pris fin, a été réduit ou a été interrompu entre le 1 er septembre 2020 et le 15 mars 2021. Dépôt des dossiers en ligne jusqu’au 16 avril, sur le site de la Région : https://www.bourgognefr anchecomte.fr/aide-perte- emploi-etudiants. Plasma L’E.F.S. encourage au don de plasma. En 1 h 30, vous avez le pouvoir de sauver des vies en donnant votre plasma. Donner son plasma est une belle manière de contribuer facilement à sauver des vies tout en prenant un temps pour soi. Renseignements : maison du don de Besançon sur https:// efs.link/besancon.
À l’invitation du Comité départemental d'éducation physique et de gymnastique volontaire (E.P.G.V.), une cinquantaine de seniors du Grand Besançon vont réaliser un Tour de France virtuel à vélo. Une façon de lutter contre la sédentarité.
P as facile de maintenir une activité physique dans le contexte sani- taire actuel. Les cours de gymnastique en salle mis en “stand-by” depuis octobre lais- sent bon nombre d’adhérents du Comité départemental sans alternative. “Il y a bien des cours en extérieur, mais cela ne convient pas à tous” , remarque Martine Valeur, sa présidente. Le prêt de pédaliers, développé initialement dans l’Aube, a ainsi attiré l’attention du Comité. “Nous regroupons une trentaine de clubs et 2 605 participants sur le Doubs et le Territoire de Belfort. 55 % d’entre eux ont plus de 60 ans. Il nous semblait donc primordial de mettre en place un projet permettant à cette population de maintenir une activité physique afin d’évi- ter l’isolement et une certaine forme de sédentarité” , souligne Julien Correia, conseiller de développement, acteur de sa mise en place sur le Doubs.
Le principe est simple : des volontaires sont invités à faire des kilomètres depuis leur domi- cile sur un pédalier qui leur sera prêté, et parcourir ainsi un tour de France virtuel. “Un animateur diplômé sera référent d’un groupe et réalisera un suivi chaque fin de semaine. Nous
cumulerons les kilomètres effec- tués par chacun à l’aide des compteurs. Des destinations à atteindre ont été arrêtées sur la carte de France. À chaque étape, nous enverrons une recette culi- naire de la région et les sites à visi- ter.” Le challenge, à la fois sportif et ludique, veut ainsi instaurer une dynamique
À domicile et en E.H.P.A.D.
Les premiers pédaliers ont été livrés à la mi-mars (photo E.P.G.V.).
résidences autonomie. Les per- sonnes extérieures peuvent s’inscrire en souscrivant une licence (25,80 euros) au Comité départemental E.P.G.V. n S.G.
Champvans-les-Moulins. Une alternance sera proposée au bout de 14 semaines d’utilisa- tion avec protocole de désinfec- tion. Le projet pourrait aussi s’étendre aux E.H.P.A.D. et aux
collective. “Il s’agit d'accroître l’estime de soi et de renforcer le sentiment de solidarité.” 46 per- sonnes sont inscrites sur les communes de Besançon, Deve- cey, Émagny, Geneuille, Deluz,
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