La Presse Bisontine 225 - Février 2021
34 DOSSIER ÉCONOMIE
La Presse Bisontine n°225 - Février 2021
BESANÇON 34 millions d’euros d’investissement L’équipementier automobile Antolin s’installe à Témis Cela aurait dû être confirmé plus tôt. L’implantation durable du groupe Antolin à Besançon est actée, avec la construction prochaine d’un ensemble immobilier de plus de 21 500 m 2 sur la technopole.
Le bâtiment de près de 22 000 m 2 accueillera 4 000 m 2 de centre de R & D technique.
L a crise sanitaire n’aura contrarié que de quelques mois le projet, qui a pu se reposer sur la bonne coopération des collectivités locales pour se concrétiser. “Une des dirigeantes du groupe a salué les savoir- faire et les relations de travail de qualité noués avec les acteurs locaux” , précise Bruno Favier, directeur de Témis, qui se félicite de cette arrivée. Et il y a de quoi. L’ancrage local de ce poids lourd des systèmes d’éclairage pour les constructeurs et équipementiers auto- mobiles mondiaux (filiale de la société espagnole éponyme) est pour le moins bienvenu, dans ce contexte économique complexe. Rappelons qu’il emploie près de 400 personnes localement et une centaine d’intérimaires, sur huit sites. C’est jus- tement sa croissance et le positionne- ment sur des produits à forte valeur ajoutée qui l’ont amené à réfléchir à cette réorganisation autour d’un site unique. L’entreprise a vu son chiffre d’affaires
doubler en 8 ans et a connu des agran- dissements successifs en louant des bâtiments à Thise et Chalezeule. Elle est présente à Besançon depuis 2012, année du rachat de l’activité historique de la société S.O.C.O.P. créée en 1948 (devenue ensuite C.M.L. Innovative
plan de développement et de moderni- sation de l’entreprise” , nous apprend- on. Elle inclura “les dernières techno- logies clés de son domaine d’activité.” Impossible d’en savoir davantage, si ce n’est qu’il y aura “une digitalisation de certains process.” Les normes envi- ronnementales amèneront aussi cer- tains aménagements avec jusqu’à 6 000 m 2 de toiture photovoltaïque. Le bâtiment prendra place le long de la Rocade entre l’université des sports et l’hôtel-restaurant All Suites-Chez Elle. “L’investissement immobilier sera porté par une société créée spécifique- ment qui associe la Caisse des dépôts, Aktya et Bâtifranc” , précise Bruno Favier. C’est G.A. Smart Building qui en est le promoteur. La construction, qui doit s’étaler sur 15mois aumaximum, devrait démarrer en mars avec une livraison prévue au printemps 2022. “Cela pourrait coïn- cider avec la sortie de crise et la reprise de l’activité si tout va bien.” n S.G.
Technologies). Son site central de la rue du Barlot et tous les autres seront donc prochaine- ment remplacés par un nouvel ensemble à Témis, qui regroupera les activités indus- trielles, la logistique de production et un centre de R & D. 15 nouveaux postes y seront créés à moyen terme. Coût de l’investissement : 34 millions d’euros (dont 10 millions de matériels). “La nouvelle usine 4.0 sera en phase avec le
Livraison au printemps 2022.
Besançon est le siège de la division éclairage du groupe qui est aussi spécialisé dans les pavillons, panneaux de porte et tableaux de bord (photo Grupo Antolin).
ÉNERGIE
Désormais sous régime rural
Le S.Y.D.E.D. a signé un nouveau contrat de concession avec Enedis et E.D.F. En vigueur depuis le 1 er janvier, le contrat renouvelle pour 30 ans la concession de distribution d’électricité, avec un changement majeur dans le régime d’électrification qui devrait être profitable aux travaux des communes.
De gauche à droite, David Mourot et Patrick Corne pour le
Territoire d’énergie Doubs - S.Y.D.E.D.
C’ est le grand changement de cette renégociation, qui aura pris près de deux ans. Le pré- cédent contrat signé en 2000 entre le Syndicat mixte d’énergies du Doubs (S.Y.D.E.D.), le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité (Enedis) et le fournisseur (E.D.F.) était établi selon le régime urbain et était parti pour durer jusqu’en 2025. “Nous avons profité d’un accord-cadre national pour le renouveler et passer sous le régime rural” , explique David Mourot, directeur général du Syndicat. Assez étranger du grand public, ce contrat a pourtant une importance clef dans leur quotidien des usagers. “C’est ce qui fait qu’on a du courant dans le Doubs” , résume le directeur. Il génère
130millions d’euros de chiffre d’affaires par an au niveau local pour Enedis. C’est lui qui fixe également un certain nombre de critères comme le temps de coupure moyen par habitant (50
lisera que les travaux d’enfouissement basse tension pour motif esthétique. “Cela répond à notre volonté d’être plus proche des communes, quand avant elles avaient à faire jusqu’ici à Enedis. On veut traiter tous ces dossiers avec plus de proximité” , souligne Patrick Corne, président du syndicat. Cela sup- pose dans le même temps une montée en puissance. Pour financer ces travaux supplémen- taires, le Syndicat pourra bénéficier du F.A.C.E., qui est un fonds national d’aide à l’électrification rurale, à hau- teur de 2 à 3 millions par an. De nou- velles ressources qui permettront de mieux financer les travaux d’électricité “L’autre avantage est qu’on ne facturera
Doubs - S.Y.D.E.D. qui se charge, pour les communes rurales, de réaliser et financer le renouvellement et le déve- loppement des réseaux. Pour rappel, il représente 563 communes du Doubs. Pour les 519 qui sont classées “rurales” par arrêté préfectoral, il continuera ainsi à réaliser tous les travaux qu’il fait déjà, et réalisera désormais en plus la quasi-totalité des travaux en basse tension (renforcement, sécuri- sation et extensions). Enedis restera, lui, maître d’ouvrage sur le réseau haute tension (et pour quelques travaux basse tension comme les branche- ments). Rien ne change, en revanche, pour les 44 communes classées “urbaines” pour qui le syndicat ne réa-
pas la T.V.A. aux communes.” Le contrat intègre aussi des engage- ments de travaux (dont la sécurisation de 1 000 km de réseau haute tension et de 400 km de basse tension) et s’ac- compagne d’une convention sur 5 ans sur les questions environnementales. “Cela vient en plus du fonds de tran- sition énergétique que nous avons créé en 2017 pour subventionner les toitures photovoltaïques, l’éclairage public per- formant ou réaliser des diagnostics par nos ingénieurs. Ici, on s’engage plus largement avec Enedis à réfléchir à l’optimisation des installations, à la précarité énergétique, la mobilité élec- trique…” n S.G.
minutes au maximum par an dans le Doubs). “On a eu un exemple récent avec la tempête Bella qui a privé 3 000 à 4 000 personnes d’électricité dans la nuit. Enedis a réglé ça en quelques heures. Cela fait partie du contrat.” Pourquoi décider finale- ment de modifier le sys- tème actuel ? Avec le pas- sage en régime rural, c’est le Territoire d’énergie
Une plus grande proximité des équipes.
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