La Presse Bisontine 221 - Septembre 2020

A g e n d a

La Presse Bisontine n°221 - Septembre 2020

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BESANÇON

De la petite à la grande dimension

BESAN-

Paul Gonez revient au “Temps premier” Le sculpteur bisontin, connu pour ses œuvres monumentales, ouvre son atelier rue de l’Avenir, du 18 septembre au 11 octobre, pour une nou- velle exposition. L’occasion de découvrir ses dernières créations.

Le parcours de Paul Gonez est fait de commandes privées et publiques, de vagabon-

C’ est sur le lieu même de leur création, dans un espace-atelier de 250 m 2 où se trouvait autrefois la première usine de Bourgeois Découpage (qui sert aussi d’habi- tation à l’artiste), que les œuvres sont présentées. “ Ici, il y a toujours un côté rétrospectif” , concède Paul Gonez, “car j’expose aussi d’an- ciennes sculptures.” Au cours de la déambulation, on s’aperçoit d’ail- leurs assez vite de la dynamique créatrice protéiforme de l’artiste. Il faut dire qu’il a derrière lui un demi-siècle de création. Explorant tantôt les figures minérales, ani- males ou humaines, tantôt les représentations de l’espace-temps et même l’archéologie (en clin d’œil aux fouilles réalisées à l’âge de 16- 18 ans sous la direction de Jacques- Pierre Millote), son œuvre touche à différents univers.À la fois monu- mentale et intimiste. Relevant

autant de la main de l’artiste que celle de l’artisan. Chez Paul Gonez, il y a ce souci de la technique. À contre-courant de ses contemporains de plus en plus tournés vers le minimalisme. “Il y a une partie artisanale dans mon art” , reconnaît-il. Enfant déjà, il aimait travailler de ses mains, “en bricolant des jouets, en transformant toutes sortes d’objets usuels” , sans penser pour autant devenir artiste. “Je ne savais même pas que c’était un métier” , s’amuse-t-il. Les cours suivis le jeudi aux Beaux- Arts de Besançon alors qu’il n’était encore que collégien, lui donneront l’envie de poursuivre dans cette voie, avec les encouragements de son professeur Jean Gilles. Puis il complétera sa formation, plus tard, par divers savoir-faire. “À ma sortie d’école, j’ai tout réappris chez Georges Oudot, mais aussi

Bio express l Né en Loire- Atlantique en 1946, il arrive en Franche- Comté à 9 ans l Ancien dessinateur à l’institut de géographie de la Faculté des lettres de Besançon l Chevalier de l’ordre des arts et des lettres en 1986 l Fondateur et président de l’association de sculpteurs “3 ème Dimension” de 1984 à 2006

dage et de résidences d’artiste.

de lui, cette sculpture en forme d’alliance munie d’un balancier, trônant sur le rond-point d’Étalans. Mais Paul Gonez, c’est aussi ces éléments architecturaux (fon- taines, cheminées…), cette abs- traction symbolique autour du tra- vail du bronze et cette démarche figurative (avec les masques et les effigies guerrières) que lui a ins- pirées un séjour au Zaïre. “L’Afrique a été un retour aux sources à la fois technique et ins- pirationnel.” Dans cette dernière exposition, baptisée “Temps premier”, on retrouve beaucoup de petites sculp- tures sphériques avec insertion de pierres (lapis-lazuli, agape,

pyrite, jaspe…) symbolisant la spi- rale du temps, la formation de la terre et des astres. Une nouvelle approche de l’artiste aux mille facettes, qui évoque avec nostalgie devant une photo cet atelier pro- visoire aménagé dans le tunnel sous la Citadelle. “J’y travaillais parfois à - 8 °C.” C’était à ses débuts. Depuis, bien du chemin a été par- couru, et reste à parcourir. Paul Gonez a notamment créé avec Phi- lippe Vuillemin un modèle d’hor- loge comtoise contemporaine, “Oscilla’’ (série limitée à 8 exem- plaires). “J’ai voulu explorer un champ nouveau autour d’une œuvre utilitaire cette fois.” n S.G.

chez un chaudronnier, un sou- deur… Histoire d’avoir un bon bagage technique.” Et c’est par la sculpture animalière qu’il se fera d’abord connaître. Ses

insectes monumen- taux en acier (tantôt réalistes, tantôt imaginaires), se font rapidement une place dans le pay- sage franc-comtois. Tout comme ses oiseaux de 5 et 7 m installés aux col- lèges de Frasne et des Clairs-Soleils. On retient aujourd’hui, surtout

“Il y a une partie artisanale dans mon art.”