La Presse Bisontine 221 - Septembre 2020
RETOUR SUR INFO - BESANÇON
La Presse Bisontine n°221 - Septembre 2020
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Les commerçants ont animé l’été
Méthode Deuxmois tout juste qu’Anne Vignot a enfilé le costume de maire de Besançon, doublé de celui de présidente de Grand Besançon Métropole. Aux yeux de ses concurrents, de droite comme de gauche, ce costume était bien trop large pour ses épaules de militante écologiste. Les observateurs de la vie politique l’avaient découverte lors du précédent mandat en adjointe néophyte, plutôt mal à l’aise quand il s’agissait de développer un argumentaire ou de défendre un dossier en conseil municipal, souvent brouillonne, voire obscure si on veut avoir la dent dure…Son programme aussi avait été traité avec une certaine condescendance par des adversaires ironisant sur la pro- pension de l’élue verte à une certaine naï- veté, sinon incompétence, lorsqu’il s’agira d’empoigner les dossiers chauds de la ville - insécurité en tête - ou d’affronter la crise économique engendrée par la crise sanitaire du printemps. Anne Vignot est aujourd’hui à l’œuvre et les goguenards l’attendent au tournant. Si on pense en général que c’est l’homme - ou la femme - qui fait la fonction, il peut apparaître aussi parfois que la fonction fasse l’homme, en l’occurrence la femme. Anne Vignot a commencé son mandat par des symboles, en baissant sa rémunération, en supprimant la clim dans son bureau ou en se défaisant d’une des voitures officielles attachées à ses fonctions officielles de maire. Derrière ces symboles que d’aucuns prendront pour des gadgets, il faut sans doute y voir autre chose. Sans avoir l’air de rien, la nouvelle maire de Besançon a commencé à imposer un style. Bien sûr, c’est aux actes et à la manière dont elle gérera les grands dossiers structurants pour la ville et la communauté urbaine qu’elle sera jugée crédible, ou pas. Les premiers mois de son mandat seront en cela cruciaux. Sous ses airs faussement naïfs, on perçoit au contraire une sorte de force tranquille de persuasion, et des idées bien claires sur la direction vers laquelle elle veut emmener Besançon. Ses équipes semblent reconnaître en elle une vraie cheffe. Au-delà des symboles de départ, la méthode Vignot pourrait peut-être au final dessiner le contour d’une politique plus audacieuse et moins timorée que celle de ses prédécesseurs. Il lui appartient désormais en cette rentrée de confirmer à tous les Bisontins que le cos- tume est taillé pour elle. n Jean-François Hauser Éditorial
L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, eux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. ous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Zone commerciale des Marnières : la C.N.A.C. dit oui à 6 800 m 2 supplémentaires
E n juin dernier, La Presse Bisontine révélait les recours déposés par les groupes Car- refour et Mercialys (Casino) contre la construction de cellules commerciales sur la partie haute des Marnières à Chalezeule, un dos- sier pourtant validé par la commission départe- mentale d’aménagement commerciale le 28 janvier dernier. Il était question de la création d’un ensem- ble commercial d’une surface de vente de 6 800 m 2 comprenant la création de 9 magasins dont deux du secteur alimentaire, sept de l’équi- pement à la personne, ainsi que la création d’un magasin attenant à Brico Dépôt (3 200 m 2 ). Suite à ce recours, la commission nationale (C.N.A.C.) a tranché le 9 juillet dernier. Elle valide la création des 6 800 m 2 au motif que l’auteur du recours, Mercialys, “n’exerce pas dans la
zone de chalandises, que le projet est situé à 4 km du centre-ville et donc qu’il répond aux dispositions du Schéma de cohérence territoriale (S.C.O.T.), qu’il n’impactera pas les équilibres commerciaux à l’échelle de vie du bassin, qu’il est desservi par des transports publics…” Une décision qui va faire réagir les commerçants du centre-ville, mais aussi les écologistes pas forcément enthousiastes à l’idée de bétonner… bien que le terrain était occupé à l’origine par des bâtiments. Les espaces verts représenteront 20 % du projet, soit 3 600 m 2 . La commune de Chalezeule a validé le permis de construire le 13 août dernier. Les travaux portés la “S.C.V.V. Chalezeule” devraient débuter avant la fin de l’année. n
Pas de braderie en juillet au centre-ville de Besan- çon. Celle des 9 et 10 octobre est encore incertaine.
L’ été 2020 ne restera pas dans les annales des commerçants du centre-ville bisontin. Amputée de la braderie de juillet pour cause de crise sanitaire, l’Union des commerçants bisontins (U.C.B.) a pourtant fait son maximumpour sauver l’été. “La braderie de juillet représente 43 % des recettes de l’U.C.B. Nous ne sommes pas encore certains de pou- voir organiser la braderie d’au- tomne prévue les 9 et 10 octobre. Si elle se tient, ce sera peut-être uniquement avec les commerçants séden- taires. Malgré tout, nous avons tenu à marquer notre présence cet été à travers les animations que nous avons mises en place” note Adrien Pourcelot, le directeur de l’U.C.B. Les soldes, eux, ont été plutôt satisfaisants pour de nombreux commerçants qui ont réalisé “un excellent mois de juillet, mais qui n’a fait que compenser un mois
de juin plus calme.” Les places du centre-ville ont vécu au rythme de plusieurs animations coordonnées par l’U.C.B. : la caravane de l’U.C.B. a permis de faire gagner 5 000 euros de chèques-cadeaux et plusieurs centaines de lots. “Nous avons enregistré entre 400 et 500 joueurs par journée” indique Adrien Pourcelot. Le vide-stock a permis aux com- merçants sur plusieurs week- ends d’écouler une partie de leurs marchandises. “Mais ça ne remplace évidemment pas la braderie.” Malgré cet été en demi-teinte, le moral des commerçants n’est pas en berne. Ils gardent cepen- dant une grande inquiétude, celle de voir repartir le virus à la hausse. Concernant la fin de l’année, l’U.C.B. ne sait pas encore si elle pourra orga- niser avec ses partenaires le traditionnel marché de Noël. Le commerce bisontin reste dans l’incertitude. n
Les recours de Carrefour et Mercyalis sont rejetés par la commission nationale d’aménagement commerciale. 9 magasins seront créés.
Pollution du terrain de l’ex-Pomona :
“Cacher la poussière sous le tapis”
L a PresseBisontine a consa- cré de nombreux articles au devenir des anciens ter- rains Pomona devenus une friche depuis 2008. S.N.C.F.-Réseau, le propriétaire, envisage d’en faire un parking. “Pourquoi pas… ” lâche France Nature Environ- nement 25-90 avant d’émettre ses réserves : “Le site situé rue de la Rotonde à Besançon, en pleine ville, est gravement pollué. Plusieurs études de sol montrent que le sol contient du P.C.B., à forte dose de dioxines, des ben- zènes, du trichloréthylène, des hydrocarbures, métaux lourds, mercure, plomb, zinc, arsenic… Il est évident que ces toxiques finiront dans les nappes phréa-
tiques. Les utilisateurs (S.N.C.F. et Pomona) auraient dû faire faire nettoyer ces sols. Ils ne l’ont pas fait” dit l’association de protection de l’environne- ment, inquiète car ce site a servi de stockage de produits ali- mentaires par le passé. La préfecture a répondu à l’as- sociation. Elle estime que “créer un parking à cet emplacement permet une nette amélioration environnementale du site et de maîtriser les risques sanitaires.” Une réponse qui ne convainc pas les représentants : “Cela revient à cacher la poussière
sous le tapis. F.N.E. 25-90 demande aux pouvoirs publics d’user de leur responsabilité pour dépolluer ce site” propo- sent Gilles Benest et Christian Demouge. Plutôt qu’un parking, F.N.E. aimerait une phyto-remé- diation, une dépollution naturelle grâce aux plantes… qui amè- nerait ici de la verdure dans un univers bétonné. n Ces terrains proches de la gare Viotte sont fortement pollués. Solution de l’État : créer un parking.
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