La Presse Bisontine 220 - Aout 2020
32 Spécial été - Les musées et visites guidées Ornans
Le Musée Courbet prépare son avenir La fréquentation devrait être trois fois moins importante que d’habitude à Ornans mais malgré les contraintes sanitaires, les visites vont bon train. Le musée fermera ses portes fin septembre pour un chantier de rénovation.
“Nous avons évidemment beau- coupmoins d’étrangers que d’ha- bitude, mais on voit que les visi- teurs sont heureux de découvrir ou de redécouvrir le musée. Le port du masque ne semble pas être une gêne pour eux” pour- suit-il. Le musée Courbet enre- gistre en moyenne 45 000 visi- teurs par an (si on met de côté la fréquentation exceptionnelle de 70 000 visiteurs l’an dernier dû au bicentenaire Courbet). “Cette année, nous devrions faire environ 15 000 entrées sur les deux mois d’été, ce qui ne serait déjà pas si mal vu le contexte du printemps” ajoute M. Foudral. Le Musée Courbet propose tou- jours son exposition permanente au cours de laquelle on peut admirer quelques grands chefs- d’œuvre du peintre ornanais (dont le “Chêne de Flagey” par
Benjamin Foudral, le jeune conservateur
du pôle muséal
Courbet, vit son premier été à Ornans (photo D.R.).
À Ornans, il est toujours aussi agréable de se poser en terrasse, face au musée, à la fraîcheur d’un matin d’été, pour prendre un petit café avant d’entrer dans ce qui constitue depuis sa réno- vation en 2011 un des phares culturels du département : le
Musée Courbet. Cet été n’est pas tout à fait comme les autres puisque les mesures sanitaires obligent à limiter la jauge du musée et à restreindre les groupes, mais “la saison d’été a plutôt bien commencé” rassure Benjamin Foudral, le conserva- teur du pôle muséal Courbet.
Après sa fermeture (anticipée) fin septembre, le musée Courbet fera l’objet de travaux “demoder- nisation du génie climatique et de l’éclairage notamment” indique le conservateur. “Et on en profitera pour revoir le par- cours permanent. Ces travaux englobent également la restau- ration de l’atelier de Courbet à Ornans.” L’ensemble rouvrira ses portes à l’été 2021 avec une exposition-événement sur le thème “Courbet-Picasso”, un dia- logue inédit entre les œuvres des deux grands maîtres. “Cer- taines œuvres de Picasso nous seront prêtées par les Musées Picasso de Paris et de Barcelone” note Benjamin Foudral, le jeune conservateur arrivé en début d’année et qui vit donc son pre- mier été à Ornans. Un été par- ticulier. n J.-F.H.
exemple) et poursuit durant tout l’été l’exposition temporaire “Gérald Mainier (1978-2019) - Au fil de la vie, un cours d’eau intranquille”, prolongée jusqu’au 28 septembre. Infatigable arpen- teur de la nature comtoise, GéraldMainier, qui nous a quit- tés subitement, a su, à la lisière d'un registre figuratif, trouver une douce tension pour poser un regard pénétrant sur les beautés de la nature jadis domp- tées par Gustave Courbet. Au- delà des peintres contemporains qui ont constitué un fil d’Ariane pour l’artiste, dans son rapport si particulier à la matière pic- turale, la référence au maître d’Ornans transparaît en fili- grane. “Cette exposition propose, au travers d’un parcours essen- tiellement thématique rassem- blant une quarantaine d’œuvres
importantes de GéraldMainier, la redécouverte d’un itinéraire singulier, conviant le visiteur à une sorte de chemin initiatique sur les voies réinventées de la peinture ouvertes en son temps par Gustave Courbet.” Le pôle muséal Courbet, c’est aussi à quelques kilomètres d’Or- nans la Ferme de Flagey où tout l’été l’exposition “Dans tes yeux” de Vanly Tiene est à découvrir. Vanly Tiene est un peintre et sculpteur ivoirien né en 1978 à Abidjan. Diplômé de l’École Nationale des Beaux-arts d’Abid- jan puis de l’Institut Supérieur des Beaux-arts de Besançon, il vit et travaille en France où il s’est installé depuis près d’une décennie.À Flagey, l’artiste pré- sente ici pour la première fois son travail de peinture à travers 20 œuvres.
L’exposition Mainier a été prolongée jusqu’au 28 septembre.
Les Hôpitaux-Neufs
Conifer Tél. : 03 81 49 10 10 réservation en ligne : www.conifer.org
Le Conifer à l’heure des animations estivales
Le petit train touristique fait toujours le bonheur des touristes qui profitent aussi des animations proposées au terminus de Fontaine Ronde, dans le respect des règles sanitaires.
Une meule de charbon de bois est réalisée à l’ancienne sur le site de Fontaine Ronde du 5 au 15 août.
Ceux qui ont eu la chance d’assister au festival “Art on Train” organisé à Fontaine Ronde du 11 au 14 juillet peuvent aussi témoigner de l’esprit d’ouverture de ces passionnés qui accueillent une vingtaine d’artistes graffeurs décorant sous les yeux du public une douzaine de wagons mis à leur disposition. “Les gens adorent ça. On doit toujours avoir le souci de sortir de l’ordinaire.” Face au Covid, le Conifer a dû se résou- dre à annuler en ce printemps moult réservations d’autocaristes prêts à faire découvrir ce produit touristique à une clientèle de seniors. Une perte sèche. Pas de quoi non plus faire dérail- ler une association qui a toujours su mobiliser ses bénévoles, la pierre angu- laire de ce concept qui attire bon an mal an près de 30 000 visiteurs. “Le Conifer, c’est reparti” , s’empresse de confirmer Jean-Claude Lengacher en évoquant la sortie quotidienne qui achemine chaque après-midi de l’été les voyageurs de la gare des Hôpitaux- Neufs au terminus de Fontaine Ronde à 8 km de là. Départ à 15 heures. À l’arrivée, possibilité d’aller voir l’éton- nante source vauclusienne de Fontaine Ronde avec son phénomène d’inter- mittence assez surprenant. Une pause s’impose de toute façon le temps pour le chauffeur et le mécanicien d’effectuer
les manœuvres nécessaires : recharger la locomotive à vapeur en eau, en bois, et la dételer pour la remettre dans le sens de retour sur cette voie unique. Pas de souci pour les voyageurs de tout âge. Certains prennent plaisir à observer le travail des cheminots, les démons- trations du forgeron, d’autres jouent aux quilles, se désaltèrent à la buvette. Même les enfants peuvent se dégourdir sur les structures gonflables ou au volant de mini-tracteurs. À partir du 5 août, il est possible de suivre le fameux chantier de lameule de charbon de bois. Une dizaine de jours est néces- saire avant l’ouverture de la meule. Au Conifer, on pense à tout sans oublier de rappeler les règles de distanciation, le port du masque obligatoire dans le train. Comptez au total 1 h 30 pour la sortie qui est proposée jusqu’à la fin du mois d’août. Autre animation de l’été avec la Guinguette du Conifer programmée les 5, 12, 19 et 6 août. Une soirée spéciale avec repas, orches- tre et chapiteau pour guincher sans complexe. “On part à 19 heures pour revenir à 23 heures” , précise Jean- Claude Lengacher en rappelant un autre train spécial dédié à la fête de la gastronomie le dimanche 27 sep- tembre. n F.C.
Une excursion est proposée chaque jour à 15 heures entre la gare des Hôpitaux- Neufs et le terminus de Fontaine Ronde.
O n peut aimer les locomotives du passé sans perdre de vue la modernité. Savez-vous qu’il est désormais possible de réserver ses places en ligne au Conifer ? “On s’y est mis, note Jean-Claude Lengacher, membre actif de cette association. C’est beaucoup plus pratique pour l’enregis- trement et cela évite parfois à certains de rater le départ.” Diverses animations attendent les voyageurs en faisant escale à Fontaine Ronde où ils peuvent notamment assister aux démonstrations du forgeron.
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