La Presse Bisontine 220 - Aout 2020
14 Spécial été - L’eau
Frasne
Fragiles et mystérieuses tourbières Situées au cœur de la Vallée du Drugeon, les tourbières de Frasne-Bouverans nous invitent à la découverte d’un milieu original et particulièrement sensible.
P lantes carnivores, pins à crochets, sphaignes, lézard vivipare, vipère péliade, myrtilles, airelles, callune : les tourbières abritent des espèces très spéci- fiques capables de survivre dans unmilieu acide. C’est toute l’ori- ginalité de ces filles des glaciers qui offrent au regard des pay- sages qu’on retrouve habituel- lement dans les pays nordiques. Les tourbières de Frasne-Dru-
geon ont été aménagées dans le respect de l’environnement pour proposer aux visiteurs une découverte de grande qualité, en toute sécurité. Il y a deux accès possibles avec différents circuits possibles dont la lon- gueur varie d’1,6 à 9 km. Contrairement aux étés précé- dents, le chalet d’accueil situé au parking des tourbiers sera probablement fermé au public, y compris les toilettes. Stricte
Des visites accompa- gnées sont programmées tout l’été. Renseigne- ments au Point Info tourisme (photo C.F.D.).
application des mesures sani- taires. “Les sentiers restent acces- sibles. Celui des tourbiers est composé de différents supports : platelage, écorce, terre minérale qui permettent s’imprégner de l’ambiance très spécifique de cette tourbière bombée. Ces tour- bières s’inscrivent dans le péri- mètre d’une réserve naturelle régionale qui s’étend sur 292 hectares. C’est donc un espace réglementé qui impose de res- pecter quelques règles : rester sur les sentiers, ne rien cueillir,
du pauvre. Cette tradition qui n’est heureusement plus d’ac- tualité fait toujours l’objet d’une fête à vocation patrimoniale. La tourbière de Frasne intéresse aussi les scientifiques qui vien- nent mesurer ici l’impact du réchauffement climatique. Ceux qui voudraient aller plus loin dans la découverte de ces
milieux peuvent participer aux visites accompagnées program- mées tous les mercredis de l’été à partir de 15 heures depuis le parking des tourbiers situé entre Frasne et Bonnevaux.À signaler également les visites théma- tiques nocturnes encadrées par le Centre Permanent d’Initiative à l’Environnement. n
ramasser ses déchets, tenir les chiens en laisse…” , juge utile de préciser Élodie Mael, conser- vatrice des réserves naturelles régionales de Frasne-Bouverans et de la seigne des Barbouillons. Ce sentier présente aussi l’in- térêt d’être accessible en totalité à la mobilité réduite. Il est jalon- née des tables d’interprétation qui expliquent l’origine et l’évo- lution de ces tourbières. On y découvre aussi qu’elles ont été exploitées par l’homme pour y extraire la tourbe, le charbon
Visites thématiques accompagnées Réservations obligatoires au Point info tourisme : 03 81 49 89 86 ou e-mail : pointinfo.frasne@gmail.com
Les tourbières abritent une flore exceptionnelle à l’instar de la droséra, plante carnivore qu’on ne retrouve que dans ces milieux acides.
Les Gras
Ouhans
Les cascades des “Chaudières” pour monter en pression
Source de la Loue : la résurgence chère à Courbet Curiosité géologique, passé historique, industrieux et artistique, cette source a tout pour plaire aux amateurs de nature et de culture.
des temps. Au siècle dernier, la Loue actionnait encore plusieurs moulins et scieries. Les bâti- ments ont été détruits en 1926. “À la base de ce cirque de rochers jaillit, toute formée, la Loue rapide.” L’origine de cette résurgence typique du relief karstique jurassien est plutôt savoureuse. En effet, c’est l’incendie de la distillerie Pernod à Pontarlier qui a révélé la communication entre le Doubs et la Loue. L’in- cendie s’est déclenché le 11 août 1901 à 12 h 30 et l’absinthe qui s’est écoulée dans le Doubs est ressortie à la source de la Loue le mardi à 12 heures. Sur la rive opposée, on trouve aussi un chevalet invitant à prendre la pose dans laquelle le peintre Courbet aimait à reproduire cette source durant la période des années 1863- 1864. Puisant en son terroir natal, ces huiles sur toile for- ment un ensemble déclinant un même thème pris sous différents angles. Accès depuis Ouhans. n
C e genre d’endroit, seul le massif jurassien en recèle. Situées aux Gras, près de Morteau, “les cascades des haudières” sont taillées dans le calcaire. Elles forment des lieux de baignade en mode “nature”. Pour rejoindre cet endroit, il faut avant d’entrer dans Les Gras, après le hameau “Les Saules”, prendre à gauche derrière les mai- sons, après le pont. Suivre ensuite le chemin jusqu’à l’aire de pique- nique. De là, suivre le sentier par- tant tout droit sur la rive gauche du ruisseau (fléchage). En moins de 5 minutes de marche, la cascade des “Chaudières” s’offre à vous. L’eau dévalant les pentes du Mont Châteleu a creusé un petit vallon avec une belle chute d’eau. Le ruisseau forme plusieurs cascades sur un dénivelé d’une trentaine de mètres, des piscines naturelles où il fait bon faire trem- pette quand il fait chaud. La plus haute des cascades fait 4 mètres de hauteur. L’ensemble des cas- cades se répartit sur 120 m de lon- gueur. n
A vant de connaître la renommée touristique qu’elle mérite, la source de la Loue fut d’abord le siège d’une intense activité indus-
trieuse comme en témoignent les ornières creusées dans la pierre par le passage des cha- riots sur l’unique chemin d’accès au site exploité depuis la nuit
Une source qui mérite ses trois étoiles au guide Michelin (photo C.R.T.).
La plus haute des cascades mesure 4 mètres.
Les Gras, à 20 minutes de Pontarlier
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