La Presse Bisontine 219 - Juillet 2020

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n°219 - Juillet 2020

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BANQUE

La directrice générale du C.A.F.C. “On ne s’oriente pas vers la même crise bancaire qu’en 2008”

Élisabeth Eychenne, directrice générale du Crédit Agricole Franche-Comté (C.A.F.C.) fait le point sur les mesures exceptionnelles prises par les banques pour soutenir l’activité et jette un regard sur la sortie de crise. Interview.

L a Presse Bisontine : Comment le Crédit Agricole Franche-Comté a-t-il soutenu ses clients pendant la crise sanitaire ? Élisabeth Eychenne : Nous avons instruit pendant la période plus de 1 750 dos- siers de P.G.E. (prêts garantis par Franck Bertrand, nouveau directeur général C’ est sans doute la dernière interview d’Élisabeth Eychenne qui part en retraite en cette fin du mois de juin. Son suc- cesseur est Franck Bertrand, aupara- vant directeur général de la caisse régionale du Finistère. L’emblématique directrice, originaire du Sud-Ouest, restera attachée à sa région d’adoption en s’installant dans le Jura proche. “Nous avons tilté sur la Franche-Comté, nous y restons” dit-elle. n

de cette crise sanitaire. Si bien que les entreprises qui étaient solides avant la crise le resteront même si elles sont blessées par cette crise. Celles qui n’étaient pas très en forme évidemment vont subir cette période plus durement. On a affaire à une crise en U. La barre du U a terminé sa descente, elle est en train de remonter. L.P.B. :Vous écartez donc un scénario semblable à 2008 ? E.E. : Je pense qu’on ne s'oriente pas vers la même crise bancaire qu'en 2008 qui avait été catastrophique pour le secteur. Notamment parce que depuis 2008, tous les ans, les banques fran- çaises notamment ont rempli des exi- gences de plus en plus fortes d'année en année, de manière à ce qu’elles répondent, sur le plan de la trésorerie par exemple, à tous les critères requis par les instances monétaires mondiales. Deuxième élément : la B.C.E., via les mesures prises par l’État, permettra cette fois-ci aux banques d’assurer tous les prêts qui sont consentis à leurs clients.

l’État) pour l’équivalent de 200millions d’euros. Le taux de refus n’a pas dépassé les 3 %. Parallèlement, nous avons activé plus de 60 000 pauses (reports de remboursement) pour un montant de 60 millions d’euros. L.P.B. : L’activité de vos clients semble repar- tir ? E.E. : L’activité repart en effet assez fort surtout depuis le 5 juin. Les niveaux de paiement par carte des par- ticuliers ont rejoint ceux d’avant-crise. L’activité “retraits” est déjà à 80 % de ce qu’il était avant le 16 mars, sachant que pendant la crise, le paiement sans contact a été élargi. Les ventes à dis- tance, qui avaient considérablement augmenté pendant la crise sanitaire pour dépasser les 50 %, sont redescen- dues autour de 40 %. L.P.B. : Doit-on craindre un affaiblissement voire un écroulement des banques françaises dans la crise économique qui s’annonce ? E.E. : Les mesures mises en œuvre par l’État et la B.C.E. avaient été faites pour s’adapter à la durée incertaine

Élisabeth Eychenne, directrice générale du C.A.F.C.

et de prêts habitat. Ce rebond apparent de l’économie ne doit pas faire oublier les difficultés de certains secteurs comme l’aéronautique dont de nom- breux sous-traitants sont installés en Franche-Comté également. Mais je suis persuadée le caractère industriel ne notre région constitue un atout énorme. Et que si la France veut se réindustrialiser, c’est en Franche-Comté qu’elle pourra trouver les bases d’un redémarrage. La capacité d’adaptation du tissu industriel franc-comtois est remarquable. n Propos recueillis par J.-F.H.

L.P.B. : Comment voyez-vous le redémarrage ? E.E. : Les spécialistes de l’économie esti- ment qu’après ce type d'accidents, il devrait y avoir un effet de rattrapage rapide. Il faut évidemment admettre que les entreprises déjà fragiles auront du mal à passer le cap. Mais de nom- breux secteurs de la consommation semblent repartir assez fort, comme l’automobile ou l’habitat par exemple. Beaucoup de nos clients ont profité du confinement pour mûrir leurs projets d’acquisition d’une voiture ou d’un logement. On le voit directement dans la demande de prêts à la consommation

SAÔNE

Un nouveau centre commercial Le Figaro de Saône a ouvert ses portes

pétards et farces et attrapes dans unmagasin connu sur tout le plateau : le Bazar Franc-Com- tois tenu pendant des décennies par la famille Voilhes et fermé depuis une quinzaine d’années. Le trentenaire a eu l’opportunité de racheter ce lieu “mythique” des Saônois, situé au 12, rue de l’Étoile et de le transformer inté- gralement pour y aménager ce nouveau salon de coiffure, un commerce de vêtements, une autre cellule commerciale bien- tôt occupée, et deux apparte- ments à l’étage.Après plusieurs mois de travaux, le site est méconnaissable. “Je suis parti de l’idée qu’il était nécessaire d’amener de la qualité en cam- pagne et qu’il n’y avait aucune raison pour que les belles enseignes ne soient qu’en ville. C’est un peu la philosophie de ce projet plutôt orienté moyen- haut de gamme. Les clients ont aujourd’hui le choix entre le cen- tre-ville de Besançon et les zones

Coiffeur à Besançon et entrepreneur dans l’âme, Gérald Morin a ouvert un deuxième salon sur le plateau de Saône dont il est originaire, doublé d’un commerce d’habillement.

O n revient toujours aux sources…Originaire de Nancray où sa maman était… coiffeuse, Gérald

Morin vient d’ouvrir son deuxième salon au cœur du cen- tre-bourg de Saône, à l’endroit même où gamin il venait acheter

Gérald Morin le Figaro de Bersot est aussi désormais le Figaro de Saône.

sur 500 m 2 dispose d’une tren- taine de places de parking pour la clientèle. Pour tenir les rênes de ce salon, Gérald Morin s’est entouré de professionnels reconnus de la coiffure. “Depuis que je suis ins- tallé à mon compte à Besançon, je cherche à dénicher des pépites. Pour le salon de Saône, c’est une coiffeuse originaire de Perpi- gnan, Laurence, qui sera res- ponsable, épaulée de Florine et de Mounir. Pour les hommes, on

propose un accès privilégié le lundi soir entre 17 heures et 21 h 30 pour la coupe et la barbe” ajoute le responsable. Côté tarifs, ils sont sensiblement les mêmes que ceux pratiqués dans son premier salon créé il y a cinq ans rue Bersot à Besan- çon. Le Figaro de Saône ouvre ses portes du lundi au samedi de 8 heures à 20 heures. Quatre emplois sont créés à cette occa- sion. n J.-F.H.

commerciales. Je voulais leur proposer une autre alternative” résume Gérald Morin, conscient également que le plateau de Saône abrite un pouvoir d’achat relativement élevé et que le potentiel est bien là. Ce nouveau centre commercial est situé à deux pas de l’église de Saône, au carrefour qui mène au golf de La Chevillotte avec lequel l’entrepreneur a d’ailleurs convenu d’un partenariat. Le centre commercial qui s’étend

Les anciens s’en souviennent, voilà le site avant les travaux.

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