La Presse Bisontine 219 - Juillet 2020

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

La Presse Bisontine n°219 - Juillet 2020

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Occuper les enfants cet été : la M.J.C. de Palente fait au mieux

Et après ?… C’est sans doute la première fois dans l’histoire de l’humanité que les dirigeants au pouvoir privilégient les questions de santé aux préoccupations économiques. Il faut évidemment s’en réjouir car il résulte sans aucun doute de ce choix inédit un bilan moins lourd du point de vue de la mortalité. Néanmoins, une fois la crise sanitaire - on l’espère - derrière nous, il reste à espérer que les victimes de la crise économique à venir ne soient pas plus nombreuses que celles qui ont suc- combé à ce sournois virus. Si le décon- finement est enfin une réalité en France, les conséquences de cette mise sous cloche sans précédent dans l’Histoire de la vie sociale et économique de tout un pays, montrera ses conséquences sans doute dans quelques mois. À la clé il faut le craindre, nous assisterons à des sup- pressions d’emplois en nombre dans de nombreux secteurs d’activité, allant de l’industrie au commerce, en passant par les prestataires du tourisme et les acteurs de l’événementiel et de la culture. Aucun secteur ne sera pas épargné et cette crise violente laissera aussi des entreprises sur le bas-côté, fragiles dès avant le 16 mars et pour qui cette pause forcée de trois mois aura été fatale. Le déconfi- nement arrive paradoxalement dans un contexte de fortes tensions sociales et d’exacerbation des postures : manifesta- tions contre les forces de l’ordre, remise en question caricaturale de l’Histoire de France sous des prétextes de justice dévoyée par des relents de communau- tarisme… Il est à craindre que l’après- crise sanitaire se double aussi d’une crise sociétale. Mais cette crise sanitaire aura eu aussi ses vertus. Relisons tous La Peste d’Albert Camus. “On apprend au milieu des fléaux qu’il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser.” De ce chef-d’œuvre d’écriture il ressort notamment plusieurs leçons. D’abord que dans le malheur se dresse souvent le meilleur côté de l’Homme. On en a eu la belle illustration avec ces magni- fiques élans de solidarité qui ont fleuri ici et là dans le Grand Besançon et partout ailleurs. Et qu’aussi, toute crise de la sorte doit forcément être source de réflexions politiques et morales pour un après plus équilibré. Ayons l’audace de miser sur cet effet salutaire de la crise. n Jean-François Hauser Éditorial

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, eux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. ous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Le méconnu musée de l’anesthésie est menacé

U ne des premières victimes du démantè- lement de l’hôpital Saint-Jacques récem- ment vendu au groupe Vinci sera sans doute l’intéressant - mais trop peu connu - musée de l’anesthésie installé à l’abri des épais murs de pierre de Saint-Jacques. Le 28 mai dernier, la direction du C.H.U. de Besançon organisait une rencontre avec les responsables du rema- niement de l’hôpital Saint-Jacques et la direction collégiale de ce musée d’anesthésie et des tech- niques médico-chirurgicales, représentée par les docteurs Nu Nguyen et Alain Neidhardt. “Le but de cette rencontre était de nous faire connaître la décision prise par les autorités hospitalières supérieures de faire disparaître du site de l’hôpital Saint-Jacques le bloc opératoire conçu par André Walter (1887-1963), originaire de Montbéliard, bloc implanté dans le site en 1958. Et il était annoncé aux responsables du musée son déman- tèlement, programmé pour mars 2021” se désole

le Docteur Neidhardt. En contrepartie de cette disparition, “un espace restreint pourrait être consacré à l’évocation du passé dans les nouvelles structures bâties en périphérie de la ville dans des locaux dépendant du nouveau C.H.U.R. Minjoz.” Ainsi disparaîtrait le dernier bloc opératoire conçu par André Walter qui en avait réparti une trentaine de par lemonde… Lequel bloc opératoire avait été inscrit au titre des monuments historiques en 2012. Ce bloc opératoire avait pourtant fait l’objet d’une coûteuse restauration au début des années 2000. Ce musée est situé au fond à droite du cloître. Derrière la statue de Saint-Jacques se trouve la vieille pharmacie et qui à elle seule vaut la visite. Le musée d’anesthésie est à l’étage. C’est là pré- cisément que fut réalisée la première anesthésie à l’éther, le 31 janvier 1847. Dans ce musée, 450 appareils ou instruments dignes d’intérêt sont conservés. n

Le programme de l’accueil de loisirs à la M.J.C. a été revisité.

P as simple d’établir un programme estival pour les enfants et les adolescents. La M.J.C. de Palente est tout de même parvenue à dresser une liste d’activités pour petits et grands. Seul hic : il y aura des déçus, mesures sanitaires obligent. Les adhérents seront prioritaires sur les réserva- tions, les autres ensuite. La structure constate une véritable attente des parents mais attendait de savoir si la Ville pouvait lui mettre à dis- position l’école maternelle et le gymnase Jean-Zay pour accueillir des enfants dès le 6 juillet. “Ce programme a été mis à jour après le décon- finement du 11 mai dernier. Il a été élaboré avec nos équipes d’animation et les prestataires avec lesquels nous travaillons habituelle- ment. Si toutes les conditions d’organisation d’accueil et

de sécurité sanitaire sont réu- nies, les activités de loisirs pourront se dérouler. Toute- fois, cette crise sanitaire pou- vant encore évoluer, ce pro- gramme pourra être modifié. On a déjà éliminé des activités où il aurait été difficile de faire respecter les règles sanitaires comme le stage arts plas- tiques. On aura une fréquen- tation plus faible” témoigne Rachid Kaalal, responsable du secteur enfance jeunesse. Prise de température, port du masque…, le protocole est déjà établi. Parmi les acti- vités proposées : arts mar- tiaux, cirque, flamenco, graff zone, multi-activités, du 6 juil- let au 28 août. À côté de cela, la Ville de Besançon a annoncé la tenue de l’opé- ration Vital’été à la Malcombe. En revanche, pas d’informa- tion sur l’ouverture de la mai- son de la forêt aux Petites baraques par la Ville. n

Le musée vaut notamment pour son fameux bloc opératoire conçu par André Walter.

Rentrée universitaire, ils se préparent au pire

M esure sanitaire oblige, se dirige-t-on vers une rentrée universitaire sans étudiants à Besançon ? L’université de Franche-Comté compte 24 000 étudiants (dont 19 000 à Besançon) et 6 000 stagiaires du C.L.A. Elle emploie 2 400 personnels. “Ce serait une catastrophe quand on sait l’investissement de la collectivité pour son université” imagine Dominique Schauss, (ex) vice- président de Grand Besançon Métropole en charge de l’uni- versité. La note de cadrage du président de l’Université de Franche-Comté Jacques Bahi adressée à l’ensemble du per- sonnel le 28 mai dernier a créé certaines tensions au sein des

équipes. Il prévoit dans celle- ci une rentrée avec un présentiel limité. Le 5 juin, le président a organisé une conférence de presse pour s’expliquer. “S’il n’y a plus de Covid, cette rentrée se fera en présentiel, c’est notre souhait ! Mon rôle est aussi d’anticiper pour assurer l’accueil des étu- diants avec peut-être des modi- fications d’emploi du temps, des étudiants en présentiel une semaine sur deux si la pandémie est encore là” dit Jacques Bahi, qui répond aux critiques des syndicats. Augmenter le nombre d’heures de cours ? “J’aimerais, mais c’est accroître la masse salariale et on ne le peut pas.” L’Université dispose de

300 000 m 2 d’espaces. Selon leur configuration, la capacité d’accueil des amphis en version Covid sera comprise entre 10 et 25%de leur capacité actuelle et celle des salles de cours à 30 % (tables de 2) ou 50 % (tables individuelles). Bref, c’est un casse-tête et une respon- sabilité qui incombe au prési- dent. “L’Université va prendre des mesures : investissement dans l’infrastructure informa- tique et réseaux, création de modules pour accompagner les étudiants dans l’enseignement à distance. La décision d’une reprise des enseignements en présentiel reviendra au ministère de l’Enseignement supérieur et en fonction de l’évolution de la

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Le président de l’Université de Franche-Comté Jacques Bahi répond aux critiques : il anticipe.

crise sanitaire” dit l’Université. À noter que l’élection du nou- veau président de l’U.F.C. pré- vue en avril a été décalée en

raison de l’épidémie à une date pour le moment inconnue. Un recours au tribunal administratif a d’ailleurs été déposé. n

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