La Presse Bisontine 219 - Juillet 2020

10 BESANÇON

La Presse Bisontine n°219 - Juillet 2020

ÉDUCATION

Tous les élèves auront-ils le droit à une rentrée ?

“Accueillir tous les élèves : on ne demande que cela”

“pour que tous les enfants retrouvent une vie sociale, dit-il. Pour les élèves qui ne peuvent être directement pris en charge par un professeur, je propose de mobiliser le tissu associatif sportif et culturel, les maisons de quartiers, les M.J.C., les musées, les biblio- thèques… Dans l’académie de Besan- çon, ce sont près de 70 communes qui ont conventionné avec l’Éducation Nationale pour la mise en place d’ac- tivités “sport, santé, civisme et culture” (2S2C). Besançon doit s’engager très rapidement dans ce dispositif” sug- gère-t-il. Yves-Michel Dahoui rappelle que Besançon est confrontée aumême titre que les grandes villes à ce problème et qu’il n’y aurait pas un système meil-

L e 16 juin, 3 000 des 9 000 élèves en classe de maternelle et pri- maire à Besançon étaient retournés à l’école, les autres restaient à la maison. Les

Les 9 000 écoliers bisontins ne sont pas encore certains de pouvoir tous retourner en classe le 22 juin, date officielle de reprise.

enfants accueillis sont dits “prioritaires” car inscrits en classe de grande section de maternelle, de C.P. et CM2, ou parce que leurs parents sont des personnels soignants ou des professeurs. La limite : 10 enfants par classe de maternelle, 15 pour le primaire. Le 22 juin, les 9 000 écoliers pour- ront-ils faire leur “deuxième rentrée” à deux semaines des vacances estivales comme le veut le président de la Répu- blique ? “Oui, s’il n’y a plus de restric- tions de distanciation. Accueillir tous les élèves, on ne demande que cela en concertation avec les enseignants et directeurs d’école, répond Yves-Michel Dahoui, adjoint à l’Éducation. Le pré- sident de la République a annoncé la reprise le 22 juin mais on ne sait plus à quel saint se vouer car le lendemain le ministre dit autre chose ! Si les res- trictions sont levées, nous serons prêts.” Si les mesures persistent, il y aura - selon la Ville - incompatibilité : il fau- drait deux fois plus de classes supplé- mentaires pour respecter la distancia- tion d’1 mètre latéral. Manœuvre impossible. Parmi les candidats aux municipales à Besançon, Anne Vignot (Besançon par nature) demande un retour en classe. Laurent Croizier pour la liste Besançon 2020 souhaite cette rentrée

leur qu’un autre. Il tient à saluer le travail des agents de la Ville qui ont répondu présents. Idem pour les institu- teurs. Certains enseignants ont réalisé un travail de repérage dans le réseau d’éducation prio- ritaire (R.E.P. +) qui a permis d’augmenter le taux de présence des élèves en passant de 25 à 60 % dans certaines écoles de Planoise. Si Besançon ne pourra pas “pousser les murs” de ses écoles, elle devrait toutefois pou- voir passer de 3 000 à 4 000 enfants accueillis à partir du 22 juin dans le pire des cas. Dans le meilleur : la totalité. n E.Ch.

Avec la règle du 1 mètre latéral, il faudrait

doubler le nombre de classes.

Va-t-on abandonner le marquage au sol, comme ici à la maternelle Granvelle à Besançon ?

CONCOURS

Les “médecine” face à la sélection

1 180 étudiants pour un concours hors-norme et une vocation

repas pour tous les élèves pour aussi éviter les allées et venues dans des restaurants à proxi- mité” précise-t-il. 3 000 m 2 , des gestes barrières, du gel, des masques… et du stress pour “un concours qui s’est déroulé comme les années précédentes à la différence près que les étudiants ont eu un mois de plus pour réviser” précise le Professeur Thierry Moulin, doyen de l’U.F.R. Santé. Le fameux numerus clausus

La faculté de médecine a poussé les murs de Micropolis pour permettre la tenue du concours de Première année commune aux études de santé (P.A.C.E.S.). Doyen de la faculté de médecine, le Professeur Thierry Moulin rend hommage aux étudiants (plus âgés) qui ont été au front face à l’épidémie de Covid.

Le concours de Première année en médecine organisée cette année dans des conditions particulières (photo archive L.P.B.).

augmente cette année, “et cela depuis quelques années.Nous étions à 180 admissibles en médecine il y a 3 ans, pour 212 cette année, indique le doyen. En phar- macie, il y aura 75 admissibles, 25 en dentaire, 27 en maïeutique.” Si les étudiants en

C’ est l’un des rares concours que l’Uni- versité de Franche- Comté a pu tenir en “présentiel”. Et ce n’était pas, et de loin, le plus simple àmettre sur pied. Le P.A.C.E.S., pour Première année commune aux études de santé a accueilli du 15 au 18 juin à Micropolis- Besançon 1 180 étudiants qui rêvent de devenir médecin, kiné,

“Nos étudiants ont maintenu le cap.”

ophtalmologiste ou dentiste. C’est souvent le concours d’une vie… qu’il a fallu repousser de quelques semaines en raison de l’épidémie. L’Université de Franche-Comté a réquisitionné pour l’occasion les services du C.R.O.U.S. pour préparer des repas, à la demande du président de l’Université Jacques Bahi : “Je dois l’équité à tous. Nous avons donc décidé d’offrir les

première année ont cravaché, que dire des aînés ? “Ils ont maintenu le cap et permis la continuité des soins en se décla- rant volontaires durant l’épidé- mie ! Ils ont tenu la ligne et per- mis que la digue ne cède pas. C’est remarquable ce qu’ils ont fait : ils méritent aussi la prime. Les 3 ème année ont par exemple grossi les rangs du centre 15, les

cien hospitalier. Reste à savoir comment la ren- trée universitaire de septembre va s’opérer. En présentielle ou à distance ? La réponse n’est pas tranchée. La faculté de médecine a promis d’aider les étudiants en fracture numérique pour les doter de matériel infor- matique. n E.Ch.

internes sont revenus en masse, les kinés ont aidé. Avec l’épidé- mie, certains ont pu valider leurs gardes” poursuit le Doyen. Bref, la génération de soignants à venir ne serait pas moins impli- quée que la précédente. “Ils sont même encore meilleurs car ils ont une certaine agilité. Ce sont des étudiants à la tête bien faite et bien pleine” conclut le prati-

Made with FlippingBook HTML5