La Presse Bisontine 219 - Juillet 2020
Mensuel d'informations de Besançon et du Grand Besançon
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JUILLET 2020
Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon
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LA REPRISE EST-ELLE AU RENDEZ-VOUS ? LA VIE REPREND DANS LE GRAND BESANÇON
p. 6 à 8 Municipales : la dernière ligne droite La tension est montée d’un cran entre les candidats bisontins
p. 12 Quatre piscines municipales Retour progressif à l’eau dans les bassins bisontins
RETOUR SUR INFO - BESANÇON
La Presse Bisontine n°219 - Juillet 2020
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Occuper les enfants cet été : la M.J.C. de Palente fait au mieux
Et après ?… C’est sans doute la première fois dans l’histoire de l’humanité que les dirigeants au pouvoir privilégient les questions de santé aux préoccupations économiques. Il faut évidemment s’en réjouir car il résulte sans aucun doute de ce choix inédit un bilan moins lourd du point de vue de la mortalité. Néanmoins, une fois la crise sanitaire - on l’espère - derrière nous, il reste à espérer que les victimes de la crise économique à venir ne soient pas plus nombreuses que celles qui ont suc- combé à ce sournois virus. Si le décon- finement est enfin une réalité en France, les conséquences de cette mise sous cloche sans précédent dans l’Histoire de la vie sociale et économique de tout un pays, montrera ses conséquences sans doute dans quelques mois. À la clé il faut le craindre, nous assisterons à des sup- pressions d’emplois en nombre dans de nombreux secteurs d’activité, allant de l’industrie au commerce, en passant par les prestataires du tourisme et les acteurs de l’événementiel et de la culture. Aucun secteur ne sera pas épargné et cette crise violente laissera aussi des entreprises sur le bas-côté, fragiles dès avant le 16 mars et pour qui cette pause forcée de trois mois aura été fatale. Le déconfi- nement arrive paradoxalement dans un contexte de fortes tensions sociales et d’exacerbation des postures : manifesta- tions contre les forces de l’ordre, remise en question caricaturale de l’Histoire de France sous des prétextes de justice dévoyée par des relents de communau- tarisme… Il est à craindre que l’après- crise sanitaire se double aussi d’une crise sociétale. Mais cette crise sanitaire aura eu aussi ses vertus. Relisons tous La Peste d’Albert Camus. “On apprend au milieu des fléaux qu’il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser.” De ce chef-d’œuvre d’écriture il ressort notamment plusieurs leçons. D’abord que dans le malheur se dresse souvent le meilleur côté de l’Homme. On en a eu la belle illustration avec ces magni- fiques élans de solidarité qui ont fleuri ici et là dans le Grand Besançon et partout ailleurs. Et qu’aussi, toute crise de la sorte doit forcément être source de réflexions politiques et morales pour un après plus équilibré. Ayons l’audace de miser sur cet effet salutaire de la crise. n Jean-François Hauser Éditorial
L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, eux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. ous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Le méconnu musée de l’anesthésie est menacé
U ne des premières victimes du démantè- lement de l’hôpital Saint-Jacques récem- ment vendu au groupe Vinci sera sans doute l’intéressant - mais trop peu connu - musée de l’anesthésie installé à l’abri des épais murs de pierre de Saint-Jacques. Le 28 mai dernier, la direction du C.H.U. de Besançon organisait une rencontre avec les responsables du rema- niement de l’hôpital Saint-Jacques et la direction collégiale de ce musée d’anesthésie et des tech- niques médico-chirurgicales, représentée par les docteurs Nu Nguyen et Alain Neidhardt. “Le but de cette rencontre était de nous faire connaître la décision prise par les autorités hospitalières supérieures de faire disparaître du site de l’hôpital Saint-Jacques le bloc opératoire conçu par André Walter (1887-1963), originaire de Montbéliard, bloc implanté dans le site en 1958. Et il était annoncé aux responsables du musée son déman- tèlement, programmé pour mars 2021” se désole
le Docteur Neidhardt. En contrepartie de cette disparition, “un espace restreint pourrait être consacré à l’évocation du passé dans les nouvelles structures bâties en périphérie de la ville dans des locaux dépendant du nouveau C.H.U.R. Minjoz.” Ainsi disparaîtrait le dernier bloc opératoire conçu par André Walter qui en avait réparti une trentaine de par lemonde… Lequel bloc opératoire avait été inscrit au titre des monuments historiques en 2012. Ce bloc opératoire avait pourtant fait l’objet d’une coûteuse restauration au début des années 2000. Ce musée est situé au fond à droite du cloître. Derrière la statue de Saint-Jacques se trouve la vieille pharmacie et qui à elle seule vaut la visite. Le musée d’anesthésie est à l’étage. C’est là pré- cisément que fut réalisée la première anesthésie à l’éther, le 31 janvier 1847. Dans ce musée, 450 appareils ou instruments dignes d’intérêt sont conservés. n
Le programme de l’accueil de loisirs à la M.J.C. a été revisité.
P as simple d’établir un programme estival pour les enfants et les adolescents. La M.J.C. de Palente est tout de même parvenue à dresser une liste d’activités pour petits et grands. Seul hic : il y aura des déçus, mesures sanitaires obligent. Les adhérents seront prioritaires sur les réserva- tions, les autres ensuite. La structure constate une véritable attente des parents mais attendait de savoir si la Ville pouvait lui mettre à dis- position l’école maternelle et le gymnase Jean-Zay pour accueillir des enfants dès le 6 juillet. “Ce programme a été mis à jour après le décon- finement du 11 mai dernier. Il a été élaboré avec nos équipes d’animation et les prestataires avec lesquels nous travaillons habituelle- ment. Si toutes les conditions d’organisation d’accueil et
de sécurité sanitaire sont réu- nies, les activités de loisirs pourront se dérouler. Toute- fois, cette crise sanitaire pou- vant encore évoluer, ce pro- gramme pourra être modifié. On a déjà éliminé des activités où il aurait été difficile de faire respecter les règles sanitaires comme le stage arts plas- tiques. On aura une fréquen- tation plus faible” témoigne Rachid Kaalal, responsable du secteur enfance jeunesse. Prise de température, port du masque…, le protocole est déjà établi. Parmi les acti- vités proposées : arts mar- tiaux, cirque, flamenco, graff zone, multi-activités, du 6 juil- let au 28 août. À côté de cela, la Ville de Besançon a annoncé la tenue de l’opé- ration Vital’été à la Malcombe. En revanche, pas d’informa- tion sur l’ouverture de la mai- son de la forêt aux Petites baraques par la Ville. n
Le musée vaut notamment pour son fameux bloc opératoire conçu par André Walter.
Rentrée universitaire, ils se préparent au pire
M esure sanitaire oblige, se dirige-t-on vers une rentrée universitaire sans étudiants à Besançon ? L’université de Franche-Comté compte 24 000 étudiants (dont 19 000 à Besançon) et 6 000 stagiaires du C.L.A. Elle emploie 2 400 personnels. “Ce serait une catastrophe quand on sait l’investissement de la collectivité pour son université” imagine Dominique Schauss, (ex) vice- président de Grand Besançon Métropole en charge de l’uni- versité. La note de cadrage du président de l’Université de Franche-Comté Jacques Bahi adressée à l’ensemble du per- sonnel le 28 mai dernier a créé certaines tensions au sein des
équipes. Il prévoit dans celle- ci une rentrée avec un présentiel limité. Le 5 juin, le président a organisé une conférence de presse pour s’expliquer. “S’il n’y a plus de Covid, cette rentrée se fera en présentiel, c’est notre souhait ! Mon rôle est aussi d’anticiper pour assurer l’accueil des étu- diants avec peut-être des modi- fications d’emploi du temps, des étudiants en présentiel une semaine sur deux si la pandémie est encore là” dit Jacques Bahi, qui répond aux critiques des syndicats. Augmenter le nombre d’heures de cours ? “J’aimerais, mais c’est accroître la masse salariale et on ne le peut pas.” L’Université dispose de
300 000 m 2 d’espaces. Selon leur configuration, la capacité d’accueil des amphis en version Covid sera comprise entre 10 et 25%de leur capacité actuelle et celle des salles de cours à 30 % (tables de 2) ou 50 % (tables individuelles). Bref, c’est un casse-tête et une respon- sabilité qui incombe au prési- dent. “L’Université va prendre des mesures : investissement dans l’infrastructure informa- tique et réseaux, création de modules pour accompagner les étudiants dans l’enseignement à distance. La décision d’une reprise des enseignements en présentiel reviendra au ministère de l’Enseignement supérieur et en fonction de l’évolution de la
est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER
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Le président de l’Université de Franche-Comté Jacques Bahi répond aux critiques : il anticipe.
crise sanitaire” dit l’Université. À noter que l’élection du nou- veau président de l’U.F.C. pré- vue en avril a été décalée en
raison de l’épidémie à une date pour le moment inconnue. Un recours au tribunal administratif a d’ailleurs été déposé. n
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L’INTERVIEW DU MOIS
La Presse Bisontine n°219 - Juillet 2020
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POLITIQUE
La présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté
“Le secteur du tourisme est un des plus ravagés par cette crise” En première ligne sur le front de la crise
économique qui se profile, la Région Bourgogne- Franche-Comté prépare un nouveau plan d’aide. Sa présidente Marie-Guite Dufay consacre l’intégralité de son emploi du temps à gérer l’après-crise sanitaire et la reprise - espérée - de l’économie régionale. Interview.
L a Presse Bisontine : Comment personnellement avez-vous vécu cette période si particu- lière ? Marie-Guite Dufay : J’avoue que j’ai été sidérée, en état de choc. Je me revois le dimanche soir où je suivais les résultats des muni- cipales pour toutes les com- munes de la région et le lundi matin, j’ai complètement oublié ce sujet pour passer à autre chose. Je n’ai plus pensé à rien d’autre pendant deux mois et demi. Je sentais bien dès le 16 mars qu’une urgence écono- mique allait frapper à la porte de la région. On a tout de suite vu que sur ce plan-là, nous allions devoir être plus réactifs que jamais. Happée par ce sujet, j’en suis même arrivée à me demander ce que je faisais avant le 16mars…Voilàmon état d’es- prit depuis deux mois et demi où je passe mes journées en lien avec les entreprises, les acteurs socio-économiques, les élus ter- ritoriaux… Et par la force des choses, je n’ai plus bougé de Besançon alors que je suis sans cesse sur la route habituelle- ment. L.P.B. : Après avoir géré l’urgence, déployé un plan d’aides aux petites entreprises notamment, quelle est votre préoccupation ? M.-G.D. : Il faut désormais accom- pagner au plus près le rebond attendu, la relance. Je n’em- ploierai pas de grandes formules du genre “Il faut inventer le monde d’après” car il y a déjà
est à venir ? M.-G.D. : Mon rôle est de me pro- jeter et oui, je le pense. J’ai été par exemple une des premières à sonner l’alerte sur la question de la formation, qui est essen- tielle. Elle doit être considérée comme un levier pour sécuriser les parcours et c’est immédia- tement qu’on doit commencer à travailler ce sujet essentiel. Parallèlement, nous travaillons désormais à la meilleure manière de venir en aide aux petites entreprises pour qu’elles maintiennent la tête hors de l’eau. La reprise sera sans doute plus poussive que prévu. Il y a aussi la question de l’investis- sement massif à engager pour les P.M.E. de notre territoire. Problème : comment s’y prendre sachant que les finances de la Région sont prises dans un véri- table étau ? L.P.B. : Comment la crise pèse-t-elle justement sur les finances de la Région Bourgogne-Franche-Comté ? M.-G.D. : Les Régions sont les col- lectivités territoriales les plus impactées par cette crise, sim- plement parce que jusqu’ici on était les mieux loties, grâce à une recette dynamique liée à la T.V.A., aux taxes sur le carbu- rant ou encore aux recettes sur les cartes grises. Depuis deux mois, ces recettes ont catastro- phiquement diminué. Sur cette année 2020, la Région Bour- gogne-Franche-Comté est en train de perdre 45 millions d’eu- ros de recettes liées à la fiscalité. Et pour 2021, nous prévoyons une perte de 125 millions. Nous nous apprêtons donc à perdre 170 millions d’euros dans les 18 mois qui arrivent. C’est un effet ciseau dévastateur entre la hausse de nos dépenses et la baisse de nos recettes. Si bien que la capacité d’investissement de la Région, si l’État ne garantit pas les recettes des Régions, serait divisée par deux. On demande donc solennellement à l’État que les recettes des Régions soient garanties à hau- teur de ce qu’elles étaient en 2019. L’objectif est capital : cela nous permettra d’emprunter de façon correcte pour accompagner le plan de relance prévu par l’État. Il ne faut pas perdre de
Marie-Guite Dufay, présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté, jusqu’en mars 2021, au moins.
il faut qu’on soit dans le coup d’après en préparant l’avène- ment de l’hydrogène. L.P.B. : Un mot de l’agriculture régio- nale ? M.-G.D. : C’est un de mes grands sujets. Les habitudes alimen- taires ont commencé à changer et cette prise de conscience s’est renforcée pendant cette crise. Manger local est non seulement bon pour l’environnement, mais pour l’économie locale, le por- tefeuille, les paysages, les pâtu- rages, etc. Je travaille à la créa- tion, j’espère d’ici l’année prochaine, d’un label régional pour la distribution des produits locaux par la grande distribu- tion. Certaines grandes surfaces - Super U, Intermarché et Leclerc par exemple - le font déjà. Il faut étendre ce concept à l’échelle régionale. C’est un de mes objectifs avant la fin du mandat. L.P.B. : Cette crise aura-t-elle eu du bon dans la façon de travailler ? Le télé-travail est-il efficient, y compris pour les élus régionaux ? M.-G.D. : Le télé-travail était auparavant considéré comme un instrument de luxe, voire
pas très sérieux. Il a prouvé son efficacité mais attention, il ne peut pas être généralisé partout et tout le temps. Il peut aussi créer d’autres tensions, notam- ment au sein des familles, et une forme d’isolement. L.P.B. :Vous évoquiez la fin du mandat programmée en mars 2021. Pensez- vous déjà à la suite ? Serez-vous à nouveau candidate ? M.-G.D. : Je commence à peine à me poser ces questions. Je n’ai pas de réponse à ce jour… L.P.B. : Quelle autre leçon tirez- vous de cette crise ? M.-G.D. : On s’est aperçu depuis deux mois et demi que les Fran- çais se sont sans doute rendu compte qu’ils avaient besoin au quotidien de leurs élus locaux et que ces derniers ont un rôle essentiel. Dans ce cadre, la Région a toute sa légitimité dans l’animation du territoire et de la concertation. C’est par ce genre d’événements qu’on nouera une vraie conscience ter- ritoriale à même de constituer un rempart par rapport à l’in- certitude dans laquelle cette crise nous a plongés. n Propos recueillis par J.-F.H.
vue que 70%de l’investissement public en France sont assurés par les collectivités locales. L.P.B. : En avril, vous aviez annoncé la création d’un fonds régional doté de 22 millions d’euros, abondé par les établissements publics de coopération intercommunale (E.P.C.I.) pour soutenir l’économie régionale. Où en est-on ? M.-G.D. : Nous sommes en train de le détricoter complètement pour en faire un nouveau. Plu- sieurs raisons à cela : d’abord l’État nous l’a siphonné et n’ac- ceptait pas que ces aides publiques soient consacrées à des lignes d’investissement alors qu’on est plus dans le fonction- nement. Ensuite, ce fonds tou- chait finalement peu d’entre- prises car la plupart ont eu recours au prêt garanti par l’État (P.G.E.) qui a connu un succès phénoménal. Les 300 entreprises qui avaient sollicité ce fonds seront bien évidemment soute- nues, mais cette enveloppe de 22millions seramobilisée d’une autre façon. L’idée est d’être actif à partir de septembre aumoment où les entreprises en auront le plus besoin. Ce nouveau plan sera voté à la prochaine assem- blée régionale mi-juin.
L.P.B. :Quels sont les secteurs d’activité qui vous inquiètent le plus ? M.-G.D. : Concer- nant les petites entreprises du tourisme, je me fais beaucoup de souci. C’est sans doute un des sec- teurs les plus ravagés par cette crise. Dans l’in- dustrie automo- bile, ce sera sans doute aussi très compliqué. L’hor- logerie souffre également et je crains beaucoup
“Vers un label régional pour la
une réalité immé- diate à gérer : le tissu économique de notre région a été mis sous cloche et le chômage par- tiel couvert par l’État a été certes une vraie sécurité pour les entre- prises, mais aussi un éteignoir de la réalité. Comment vont se passer les choses à partir de ce début juin ? C’est toute ma préoccupation. L.P.B. : Estimez-vous que le plus compliqué
distribution des produits locaux.”
“La reprise sera sans doute plus poussive que prévu.”
de rapatriements de frontaliers du Haut-Doubs. Concernant les grands groupes, il y a aussi des inquiétudes. L’exemple-type, c’est General Electric à Belfort. On assiste là un véritable scan- dale, avec des méthodes de voyous de la part des dirigeants américains qui ont profité de la crise sanitaire pour délocaliser des productions en Hongrie et aux États-Unis dans des régions moins touchées par le Covid. Dans le Nord Franche-Comté,
BESANÇON
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Le savoir-faire d’un centenaire Spécialiste des systèmes coulissants pour le bâtiment et l'industrie, le groupe Mantion - créé en 1920 - a fait preuve de réactivité en concevant un distributeur de gel hydroalcoolique. INDUSTRIE Le groupe Mantion a profité du confinement pour développer un produit
Moyen-Orient, au Canada, et bientôt aux États-Unis. Depuis avril, le groupe possède une nouvelle corde à son arc : “Le Totem”, du nom de ce dis- tributeur de gel hydroalcoolique inventé et fabriqué par le bureau d’études de l'entreprise. “Si nous nous sommes lancés dans la création de ce produit, ce n’est pas pour gagner de l’argent mais bien pour mettre notre savoir-
faire au service des commerçants et parler de manière positive de l’industrie” résume Jean-Charles Thoulouze, le directeur indus- triel. La société fonctionnant à lamoitié de ses capacités durant le confinement, elle en a profité pour lancer ce projet : “Comme toutes les entreprises, nous devons respecter les gestes bar- rières. Poser un flacon de gel sur une table, ce n’est pas pratique.
M antion à Besançon, c’est un savoir- faire. Depuis 1920, la société fabrique et commercialise
des systèmes coulissants qu’elle décline dans le bâtiment et l’in- dustrie. 110 salariés travaillent sur le site bisontin, 140 pour le groupe : à Dubaï, en Inde, au
Matthieu Boucard. au bureau d’études, à l’origine de cette création.
a fait part de son intérêt et com- mandé des distributeurs. La Ville de Besançon prévoit d'en commander 100 et la pré- fecture du Doubs va donner l’in- formation aux collectivités sur la naissance de ce produit. “C’est bien la preuve de l’agilité d’un groupe qui malgré ses cent ans sait innover. Toute l’entreprise y a contribué : la partie marke- ting avec la création de flyers, la partie commerciale” se félicite Martial Devaux, le directeur général du groupe présidé par Denis Schnoebelen. Cette créa- tion n’est sans doute pas l’outil le plus complexe que Mantion a pu réaliser, mais il démontre sa capacité à se réinventer. n E.Ch.
Encore moins dans un com- merce. On a donc pensé à un dis- tributeur de gel qui soit léger, stable, mobile et économique” poursuit le directeur industriel. Mathieu Boucard au bureau d’études a pris le relais et conçu ce dispositif en l’espace de quelques jours. Il est désormais disponible en deux versions : le distributeur de gel automatique qui délivre 1 000 gouttes, et le manuel. Prix de vente dans les réseaux de distribution d’enseignes de bri- colage et chez Métro : 150 euros pour la première version, 65 pour le manuel. L’Union des commerçants de Besançon, l’as- sociation Bars Boîtes et Restos de Besançon Unis (B.B.R.B.U.)
Martial Devaux (2 ème à
droite), le directeur général : “C'est la preuve de notre agilité.”
La Presse Bisontine n°219 - Juillet 2020 l’événeMent
Municipales 2020 : la dernière ligne droite
Ils sont trois finalistes à Besançon, chacun ayant adapté son programme à la crise sanitaire et à ses suites. Besançon n’est pas la seule commune où la lutte s’annonce à couteaux tirés, certains villages de la périphérie ont eux aussi un second tour à boucler. C’es la fin d’un marathon électoral inédit.
l Besançon par Nature
La liste à “abattre”?
“Une équipe fière de son programme !” Attaquée par ses adversaires, Anne Vignot leur répond pour la première fois. Elle dit ses colistiers plus motivés que jamais car le programme trouve encore plus de légitimité après cette crise.
L a Presse Bisontine : Vous êtes arrivée en tête du pre- mier tour avec votre liste d’union avec le Parti socia- liste, le Parti communiste, Générations et A gauche Citoyens en devançant de 7 points Ludovic Fagaut (L.R.). Anne Vignot est désignée comme la candi- date à déstabiliser. Que répondez- vous aux attaques répétées de vos adversaires ? Anne Vignot : Je ne me penche pas sur ces attaques : c’est le style Vignot. ça ne m’intéresse pas de jouer les gros bras mais je vais quand même répondre à l’équipe d’Éric Alauzet jugeant notre équipe “d’extrémistes”. C’est incroyable car cette équipe a travaillé avec la nôtre depuis des années et ils n’ont aucun argument derrière cette attaque. C’est du vieux conservatisme de leur part ! Je fais confiance aux électeurs.
sibilité de ne pas voter le budget tous les ans. On ne peut pas faire des alliances à tout prix ! J’ai été élue sur la base de la loyauté et la constance. Eux la refusent. Je ne pouvais pas non plus travailler avec des per- sonnes qui refusent de mettre les mains dans le cambouis car ils ne voulaient pas des postes à responsabilité. L.P.B. : La crise sanitaire a-t-elle fait évoluer votre programme ? A.V. : Non, au contraire. Notre équipe est fière de ce programme qui montre que nous sommes dans le vrai, tant au niveau de la solidarité, de la santé, de l’éco- logie. On va néanmoins conso- lider la transition écologique et les filières locales. L.P.B. :Votre point faible est-il la sécurité dans les quartiers ? A.V. : A Planoise, les gens savent
L.P.B. : Les compteurs sont remis à zéro pour ce second tour. Craignez- vous un renversement de situation ? A.V. : Non, je ne repars pas de zéro car les électeurs ont montré au premier tour qu’ils voulaient un projet écologiste, particulier, et rassembleur. Je rappelle que dans notre liste, 50 % des per-
besoins, notamment écono- miques. J’ai besoin de l’adhésion d’un maximum, et ensuite cha- cun aura sa feuille de route. L.P.B. : Vous avez été la première à demander que les écoles ne rouvrent pas. Puis, vous avez demandé la réou- verture des classes à Besançon. Para- doxal. A.V. : On nous explique que les enfants sont des risques poten- tiels, donc on ferme les écoles. On rouvre ensuite les grandes surfaces mais toujours pas les écoles. C’est prendre nos enfants en otage. n Propos recueillis par E.Ch. Anne Vignot, ici rue des Granges.
groupe d’experts locaux en place. Nous nous sommes engagés sur le 0 artificialisation nette. L.P.B. : La création de la piste cyclable sur le boulevard était-elle une planche savonnée pour montrer que chasser la voiture au profit du vélo créerait des tensions ? A.V. : On ne l’a pas identifié, mais un lobby a tout fait pour la décré- dibiliser. L.P.B. : Que feriez-vous au lendemain de votre élection ? A.V. : Je demande à l’ensemble de mes adjoints de réunir tous les acteurs pour analyser les
qu’armer les policiers munici- paux ne changera rien. Je veux des réunions hebdomadaires entre la Police nationale et municipale et si l’on doit envoyer des moyens, on en enverra. L’État doit aussi jouer son rôle. Les familles nous demandent de l’aide : on répondra. L.P.B. :Avez-vous évolué sur le dossier de la vidéoprotection ou celui de l’ur- banisation des Vaîtes ? A.V. : Pour la vidéoprotection, je demande un moratoire. Pour les Vaîtes, je m’engage à restau- rer la zone humide et je limite la construction. On mettra un
sonnes n’ont rien à voir avec des par- tis politiques. Nous sommes le renou- vellement. L.P.B. : Vous semblez confiante. Pourtant, vous n’avez pas pu faire l’union avec la liste Besançon verte et solidaire portée par Claire Arnoux (8%). Pourquoi ? A.V. : Ils voulaient des postes mais se donnaient la pos-
“Ne pas répondre à l’attaque, c’est le style Vignot”.
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l Droite et centre Le programme reverdi Ludovic Fagaut : “Ouverture, contre dogmatisme” Le candidat arrivé deuxième au premier tour compte sur la mobilisation des abstentionnistes… et des électeurs d’Éric Alauzet notamment pour combler son retard sur la liste de gauche.
M.Alauzet. Ses électeurs ont tout intérêt pour l’avenir de Besançon de voter utile” estime Ludovic Fagaut, fusti- geant au passage le dogmatisme de la liste portée par AnneVignot. “L’exem- ple de la liste cyclable éphémère prise sans aucune concertation est vraiment parlant : on veut toujours opposer les vélos aux voitures, sans nuances, alors que nous, nous préférons donner le choix entre les deux aux utilisateurs, avec un projet partagé et constructif.” Le projet “BesançonMaintenant” porté par l’équipe Fagaut a été révisé à l’aune de la crise sanitaire même si la tête de liste affirme que “le projet initial collait déjà parfaitement à l’après- crise. Quand on projette de remettre de la vie dans cette ville, nous sommes parfaitement en phase.” Le programme a donc été complété par un plan de relance et d’accompagnement à l’emploi et aux investissements “qui sera décliné sur le plan local à l’échelle de la com- munauté urbaine, avec notamment la création d’un fonds de soutien, la pos- sibilité pour les restaurants et cafés d’augmenter la surface de leur terrasse sans augmentation des tarifs, la créa- tion de boutiques éphémères dans les cellules vides pour les producteurs locaux, etc.”
P our Ludovic Fagaut, ce second tour n’a que l’apparence d’une triangulaire. “Pour moi, c’est une finale qui se joue : entre une équipe qui pousse dangereusement vers l’extrême gauche et une vraie liste d’ouverture” dit-il, semblant balayer la troisième liste portée par Éric Alau- zet et qu’il considère disqualifiée d’of- fice. Pire, il estime que “l’obstination d’un homme qui reconnaissait dès le soir du premier tout qu’il n’avait aucune
Ludovic Fagaut plus motivé que jamais, a reçu le soutien de Jean-Philippe Allenbach, Alexandra Cordier ou encore Didier Gendraud.
chance de l’emporter fait prendre de graves risques à Besançon.” Pour l’emporter au soir du 28 juin, Ludovic Fagaut compte non seulement sur son programme enrichi par les leçons de la crise sanitaire, mais aussi sur les réserves de voix qu’il pense nombreuses. “Elles se trouvent d’abord chez les abstentionnistes du premier tout, ils étaient plus de 61 %, mais aussi clairement dans l’électorat des autres candidats et y compris celui de
indique le candidat. La campagne du second tour a pris une autre tournure sur la forme pour l’équipe Fagaut qui a lancé une web T.V. locale (BMTV 2020) sur laquelle le candidat déroulera son programme jusqu’au scrutin à travers des Facebook lives. n J.-F.H.
Sur le plan du “consommer local”, le projet des Vaîtes sera également un des points-clés du programme : “Nous le réorientons complètement avec la création d’une ferme urbaine et un pro- jet baptisé “Terra Vesontio” unique en France qui comportera un volet éducatif. Des logements seront faits aux Vaîtes, mais de façon beaucoup plus mesurée”
l L.R.E.M. et MoDem
Le troisième homme
Éric Alauzet jusqu’au bout
carner ? Je suis persuadé que c’est notre programme. Il faut dépasser ses émotions sans vou- loir trouver à tout prix des res- ponsables à ses turpitudes” com- mente Éric Alauzet, lui, la victime collatérale de la grogne anti-système. Pour se convaincre qu’il a encore une chance de combler son retard, il a sorti sa calculette : “Anne Vignot n’a été choisie au premier tour que par 11 % des inscrits, Ludovic Fagaut 9 et moi 7. Les écarts sont bien faibles en nombre de voix avec la forte abs- tention du premier tour. C’est pour cela que ce second tour est une toute nouvelle élection” conclut-il. n J.-F.H.
Non seulement un retrait de sa candidature n’a jamais été envisagé, mais le candidat Alauzet estime que son programme seul est adapté aux récentes évolutions de la situation sanitaire et économique.
Q ue deux membres de sa liste originelle aient rejoint celle de Ludovic Fagaut, qu’il soit arrivé seule- ment troisième avec 18 % des suffrages, qu’il soit accusé de tous les maux de Besançon et de la France à tel point que des militants d’extrême gauche aient voulu sa peau en tentant d’in- cendier sa voiture : rien n’arrê- tera Éric Alauzet dans sa ten- tative de convaincre les Bisontins que sa liste est “celle qui ressemble le plus à Besançon” affirme-t-il. Lui soutient ne
jamais avoir “fait semblant de croire” à un rapprochement avec la liste Fagaut, encore moins envisagé un retrait aumotif qu’il est arrivé troisième du premier tour. “Imaginer qu’on ait pu le faire est indécent. Dans quelle ville a-t-on déjà vu ça ?” interroge le candidat qui poursuit sa cam- pagne, égrenant les thèmes comme ce jour-là devant la gare de la Mouillère celui des trans- ports et des mobilités. “De toute façon, Ludovic Fagaut fait aussi peur aux gens de gauche qu’Anne Vignot aux gens de droite. Besan-
çon est une ville plus équilibrée que cela, comme ma liste et mon programme” dit-il en épinglant au passage “le vide absolu de la liste Vignot en matière écono- mique et l’absence de convictions et d’un programme crédible de Ludovic Fagaut enmatière d’éco- logie.” Le troisième homme peut-il alors passer premier au soir du pre- mier tour ? “Le contexte a radi- calement changé depuis le pre- mier tour. La relance et la transformation sont les grands enjeux dumoment. Qui pour l’in-
Éric Alauzet avait rassemblé à peine plus de 18 % des suffrages au premier tour. À l’approche du second tour, il y croit.
ÉVÉNEMENT L’ÉVÉNEMENT
La Presse Bisontine n°219 - Juillet 2020
8
l Pirey
Patrick Ayache à 8 voix près Un duel à “deux contre un” à Pirey
De son côté, PatrickAyache veut rester serein contre ce qu’il qua- lifie lui d’une “alliance de la carpe et du lapin.” Il dit aborder ce second tour “toujours avec la même envie et la même passion. Nous avons nous une équipe par- faitement soudée depuis le départ, un programme clair pour les Piroulets et des projets qui s’intégreront parfaitement avec les compétences de Grand Besan- çon Métropole.” La liste Ayache a adapté son programme de cam- pagne pour tenir compte de la récente crise sanitaire en pro- posant plusieurs mesures sup- plémentaires comme l’installa- tion au lendemain de l’élection d’une “cellule de crise permanente susceptible d’être activée en cas de rebond de l’épidémie ou de tout autre aléa” , lamise en place d’une “réserve citoyenne, forte d’un réseau de bénévoles, réactive dès que nécessaire pour faire face à tout type d’événements” , en proposant “des stages de révision dans les matières fondamentales en août pour les élèves de l’école élémentaire qui le souhaitent” ou encore en “accompagnant les entreprises piroulettes en diffi- culté suite à la crise par la créa- tion d’une cellule d’écoute et de médiation avec G.B.M. et le Conseil régional.” n J.-F.H.
I l manquait 8 petites voix à Patrick Ayache et à sa liste pour être élus au premier tour le 15 mars. Et éviter ainsi à la campagne de s’étirer
en longueur, ponctuée qu’elle a été par de nouvelles tensions - distribution de masques par l’équipeAyache accusée de récu- pération politique, démission de 5 conseillers de l’équipe actuelle dans laquelle siège Thierry Ruffin, menace de plainte pour injure, etc. Le 28 juin, les Piroulets n’auront donc plus que le choix entre deux listes suite à la décision prise par les deux autres têtes de liste d’unir leurs forces : Thierry Ruffin (arrivé second le 15 mars avec 35,11 % des voix) et AurélienMarandet (troi- sième avec 15,70 %). Même si d’aucuns disent que ce sera le combat du pot de terre (Ruffin- Marandet) contre le pot de fer (Ayache), l’issue de ce duel Ayache contre Ruffin-Marandet est donc pour le moins incer- taine. Pourquoi ce rapprochement des deux listes autrefois concur- rentes ? “Cette union a été déci- dée dès l’issue du premier tour car nous nous sentons beaucoup plus proches des idées soutenues par Thierry Ruffin et ses co-lis- tiers que par celles défendues
par Patrick Ayache. Les projets qu’il annonce ne sont pas tous finançables alors que les nôtres ont été précisément chiffrés et ni Thierry Ruffin ni moi n’avions promis des choses irréalistes. C’est ce qui nous rapproche” jus- tifie Aurélien Marandet qui deviendrait adjoint en cas de victoire. Le constat qu’il dresse est par-
Deux des listes concurrentes au premier tour se sont réunies pour faire barrage à la troisième, à l’issue d’une longue campagne pour le moins tendue à Pirey.
tagé par Thierry Ruffin, nouvelle tête la liste “com- mune” qui dit “par- tager beaucoup d’idées avec celles qu’AurélienMaran- det avait défendues pour le premier tour. Sur le plan des projets, on ne pourra pas tout faire : il faut notam- ment arrêter de lan- cer des programmes de construction à tout-va et on ne peut pas promettre des complexes sportifs qu’on ne pourrait pas payer” avance- t-il.
“L’alliance de la carpe et du lapin.”
Si la mairie de Pirey est remportée par Patrick Ayache, ce dernier siégera à la communauté urbaine. Si c’est Thierry Ruffin qui l’emporte, ce serait Jacques Cointet qui représenterait la commune à G.B.M. Un accord “surprenant” selon Patrick Ayache.
l Châtillon-le-Duc
Les challengers “s’unissent” face au maire
“Additionner le résultat des deux listes, c’est aller vite en besogne” Maire sortante,
Catherine Botteron est sortie en tête en premier tour (37,9 %) face à deux autres listes, qui se sont unies contre elle. Peut-elle perdre ? Sa réponse.
L a Presse Bisontine : Ces der- nières semaines, vous avez davantage géré la crise sanitaire que les municipales. Quel regard por- tez-vous sur cette période ? Catherine Botteron : Ce fut une période très dense avec l’orga- nisation des courses alimen- taires pour nos aînés, l’organi- sation des écoles, une veille
voies douces, cyclables, les sen- tiers et lieux de convivialité. Lors du dernier conseil, j’ai mis au vote le taux de l’impôt (N.D.L.R. : sur le foncier bâti et non bâti). J’ai décidé de le main- tenir mais Monsieur Colson et ses colistiers se sont opposés. Cela veut dire qu’ils sont pour l’augmentation des impôts. n Propos recueillis par E.Ch.
téléphonique…Nous avons tenu un conseil municipal le 28 mai et fait un bilan de notre cellule de crise à laquelle des conseillers municipaux volontaires ont par- ticipé. J’ai associé les deux autres listes à ce travail. L.P.B. :Les deux listes adverses fusion- nent contre vous. Vous êtes l’élue à abattre ? C.B. : Cette union des deux listes, je considère que c’est l’associa- tion de la carpe et du lapin. C’est illogique car ils ont des concep- tions différentes. Je demande à voir sur un mandat de 6 ans comment ils peuvent s’entendre entre un Renaud Colson indi- vidualiste et une liste plus modé- rée et démocratique. On imagine bien la zizanie. Additionner le résultat des deux listes, c’est aller vite en besogne. De notre côté, nous sommes toujours debout et unis. L.P.B. : Modifiez-vous votre pro- gramme ? C.B. : Nous restons dans notre ligne de conduite.Toutefois, nous avons remarqué au fil des ren- contres avec les habitants une frilosité sur la vidéoprotection. On lancera une consultation citoyenne sur ce sujet. les ques- tions environnementales, il y a des demandes concernant les
Catherine Botteron, maire sortante de Châtillon et candidate à sa réélection.
Dominique Tournier se retire par “éthique personnelle” C’ était sa première campagne électorale. Arrivé en troisième position avec tout de même 29,2 % des voix (une vingtaine de voix d’écart avec la 2ème liste), Dominique Tournier se retire du second tour alors que 8 de ses ex-colistiers fusionnent avec la liste de Renaud Colson. Pourquoi ? “Monsieur Colson et Madame Botteron ont la même façon de pratiquer la politique, répond le Châtillonais. J’ai une éthique : je ne peux pas dire un jour que je suis en opposition avec eux, et le lendemain dire que je suis d’accord. Je comprends que mes colistiers aient choisi de s’unir avec M. Colson pour travailler dans le futur conseil. Moi, je ne voulais pas d’un positionnement électoraliste. J’ai ma conscience, poursuit-il. Il ne s’agit pas d’une critique envers telle ou telle personne, mais bien la mise en œuvre d’une méthode. Les négo- ciations ont abouti pour présenter une liste de fusion, j’en prends acte. Je suis désolé de ne pas être arrivé à convaincre mes colistiers de continuer. Je leur souhaite d’arriver à mettre en œuvre le plus possible les idées que nous avons défendues au cours de cette campagne. La tâche sera certainement difficile”, conclut Dominique Tournier. n
RENAUD COLSON Le premier adjoint veut la place La réponse du berger à la bergère Arrivé deuxième (32,8 %), l’adjoint Renaud Colson s’unit avec la troisième liste pour tenter de renverser la vapeur. Il sait la tâche ardue.
L a Presse Bisontine : La fusion avec la liste portée par Domi- niqueTournier est-elle un gage de victoire ? Renaud Colson : Je ne vais pas additionner les voix ! Le pre- mier tour s’est réalisé dans des conditions particulières avec une forte abstention. Je suis confiant mais ce n’est pas gagné d’avance. J’étais le challenger en étant le premier adjoint de Madame Botteron. Ce résultat au premier tour, ce n’est pas si mal pour quelqu’un qui ne vou-
lait pas se présenter.
de très bonnes compétences, notamment une personne expé- rimentée sur la transition éco- logique et énergétique des bâti- ments. Nous voulons travailler dans la transparence, ce qui n’était plus possible avec le maire actuel. L.P.B. : Avez-vous changé certains axes de campagne ? R.C. : Non. Je possède une jeune équipe motivée qui nous tire de l’avant. Je suis combatif. n Recueilli par E.Ch.
L.P.B. :Que répondez-vous à la critique de l’équipe adverse sur votre alliance de circonstance ? R.C. : Non, ce n’est pas l’alliance de la carpe et du lapin comme le dit Madame Botteron mais l’union de personnes qui veulent travailler ensemble. J’ai eu un bon dialogue avec l’autre équipe. On accueille 8 per- sonnes de cette liste, leur pro- gramme est sensiblement proche du nôtre. Il y a d’ailleurs
10 BESANÇON
La Presse Bisontine n°219 - Juillet 2020
ÉDUCATION
Tous les élèves auront-ils le droit à une rentrée ?
“Accueillir tous les élèves : on ne demande que cela”
“pour que tous les enfants retrouvent une vie sociale, dit-il. Pour les élèves qui ne peuvent être directement pris en charge par un professeur, je propose de mobiliser le tissu associatif sportif et culturel, les maisons de quartiers, les M.J.C., les musées, les biblio- thèques… Dans l’académie de Besan- çon, ce sont près de 70 communes qui ont conventionné avec l’Éducation Nationale pour la mise en place d’ac- tivités “sport, santé, civisme et culture” (2S2C). Besançon doit s’engager très rapidement dans ce dispositif” sug- gère-t-il. Yves-Michel Dahoui rappelle que Besançon est confrontée aumême titre que les grandes villes à ce problème et qu’il n’y aurait pas un système meil-
L e 16 juin, 3 000 des 9 000 élèves en classe de maternelle et pri- maire à Besançon étaient retournés à l’école, les autres restaient à la maison. Les
Les 9 000 écoliers bisontins ne sont pas encore certains de pouvoir tous retourner en classe le 22 juin, date officielle de reprise.
enfants accueillis sont dits “prioritaires” car inscrits en classe de grande section de maternelle, de C.P. et CM2, ou parce que leurs parents sont des personnels soignants ou des professeurs. La limite : 10 enfants par classe de maternelle, 15 pour le primaire. Le 22 juin, les 9 000 écoliers pour- ront-ils faire leur “deuxième rentrée” à deux semaines des vacances estivales comme le veut le président de la Répu- blique ? “Oui, s’il n’y a plus de restric- tions de distanciation. Accueillir tous les élèves, on ne demande que cela en concertation avec les enseignants et directeurs d’école, répond Yves-Michel Dahoui, adjoint à l’Éducation. Le pré- sident de la République a annoncé la reprise le 22 juin mais on ne sait plus à quel saint se vouer car le lendemain le ministre dit autre chose ! Si les res- trictions sont levées, nous serons prêts.” Si les mesures persistent, il y aura - selon la Ville - incompatibilité : il fau- drait deux fois plus de classes supplé- mentaires pour respecter la distancia- tion d’1 mètre latéral. Manœuvre impossible. Parmi les candidats aux municipales à Besançon, Anne Vignot (Besançon par nature) demande un retour en classe. Laurent Croizier pour la liste Besançon 2020 souhaite cette rentrée
leur qu’un autre. Il tient à saluer le travail des agents de la Ville qui ont répondu présents. Idem pour les institu- teurs. Certains enseignants ont réalisé un travail de repérage dans le réseau d’éducation prio- ritaire (R.E.P. +) qui a permis d’augmenter le taux de présence des élèves en passant de 25 à 60 % dans certaines écoles de Planoise. Si Besançon ne pourra pas “pousser les murs” de ses écoles, elle devrait toutefois pou- voir passer de 3 000 à 4 000 enfants accueillis à partir du 22 juin dans le pire des cas. Dans le meilleur : la totalité. n E.Ch.
Avec la règle du 1 mètre latéral, il faudrait
doubler le nombre de classes.
Va-t-on abandonner le marquage au sol, comme ici à la maternelle Granvelle à Besançon ?
CONCOURS
Les “médecine” face à la sélection
1 180 étudiants pour un concours hors-norme et une vocation
repas pour tous les élèves pour aussi éviter les allées et venues dans des restaurants à proxi- mité” précise-t-il. 3 000 m 2 , des gestes barrières, du gel, des masques… et du stress pour “un concours qui s’est déroulé comme les années précédentes à la différence près que les étudiants ont eu un mois de plus pour réviser” précise le Professeur Thierry Moulin, doyen de l’U.F.R. Santé. Le fameux numerus clausus
La faculté de médecine a poussé les murs de Micropolis pour permettre la tenue du concours de Première année commune aux études de santé (P.A.C.E.S.). Doyen de la faculté de médecine, le Professeur Thierry Moulin rend hommage aux étudiants (plus âgés) qui ont été au front face à l’épidémie de Covid.
Le concours de Première année en médecine organisée cette année dans des conditions particulières (photo archive L.P.B.).
augmente cette année, “et cela depuis quelques années.Nous étions à 180 admissibles en médecine il y a 3 ans, pour 212 cette année, indique le doyen. En phar- macie, il y aura 75 admissibles, 25 en dentaire, 27 en maïeutique.” Si les étudiants en
C’ est l’un des rares concours que l’Uni- versité de Franche- Comté a pu tenir en “présentiel”. Et ce n’était pas, et de loin, le plus simple àmettre sur pied. Le P.A.C.E.S., pour Première année commune aux études de santé a accueilli du 15 au 18 juin à Micropolis- Besançon 1 180 étudiants qui rêvent de devenir médecin, kiné,
“Nos étudiants ont maintenu le cap.”
ophtalmologiste ou dentiste. C’est souvent le concours d’une vie… qu’il a fallu repousser de quelques semaines en raison de l’épidémie. L’Université de Franche-Comté a réquisitionné pour l’occasion les services du C.R.O.U.S. pour préparer des repas, à la demande du président de l’Université Jacques Bahi : “Je dois l’équité à tous. Nous avons donc décidé d’offrir les
première année ont cravaché, que dire des aînés ? “Ils ont maintenu le cap et permis la continuité des soins en se décla- rant volontaires durant l’épidé- mie ! Ils ont tenu la ligne et per- mis que la digue ne cède pas. C’est remarquable ce qu’ils ont fait : ils méritent aussi la prime. Les 3 ème année ont par exemple grossi les rangs du centre 15, les
cien hospitalier. Reste à savoir comment la ren- trée universitaire de septembre va s’opérer. En présentielle ou à distance ? La réponse n’est pas tranchée. La faculté de médecine a promis d’aider les étudiants en fracture numérique pour les doter de matériel infor- matique. n E.Ch.
internes sont revenus en masse, les kinés ont aidé. Avec l’épidé- mie, certains ont pu valider leurs gardes” poursuit le Doyen. Bref, la génération de soignants à venir ne serait pas moins impli- quée que la précédente. “Ils sont même encore meilleurs car ils ont une certaine agilité. Ce sont des étudiants à la tête bien faite et bien pleine” conclut le prati-
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INNOVATION Besançon à la pointe du sport-science Quand science et sport s’associent pour la première fois L’ouverture ce mois-ci du Centre d’optimisation de la performance sportive à Besançon va attirer des athlètes de renommée mondiale. Les Bisontins peuvent aussi profiter de cette structure, la seule dotée d’un caisson hyperbare, chambre de cryothérapie, suivi longitudinal.
C’ est un caisson bleu dans lequel de l’oxy- gène circule. Y rester durant 1 heure, c’est
les effets bénéfiques de la pres- sion disponible à Besançon, dans le Complexe d’optimisation de la Performance sportive (C.O.P.S.). “C’est comme si vous étiez à 3mètres sous l’eau” image Romain Bouzigon, docteur en science du sport et responsable des protocoles. La championne de karaté Laura Sivert en a pro- fité pour décrocher une médaille de bronze. Inauguré en le 13 et 14 mars dernier et fermé le lendemain en raison de la crise sanitaire, le C.O.P.S. créé par l’investisseur privé Alexandre Chouffe (ex- cycliste professionnel originaire de Gennes) a ouvert le 2 juin. La crise sanitaire a-t-elle fragi- lisé cette structure ? “Au contraire.Avec le report des Jeux olympiques d’un an et notre ouverture, nous allons pouvoir préparer des athlètes pour Tokyo
2021” répondAlexandre Chouffe. Le site situé chemin des Mon- tarmots se décompose en trois étages. La salle de sport au 3 ème , les salles de cryothérapie et hyperbare au second, et les locaux de l’équipe cycliste pro- fessionnelle Groupama-F.D.J. Cela n’a rien d’un hasard si des coureurs comme Thibaut Pinot viennent (ou viendront) profiter
le gage de repartir boosté. Cette technique, c’est la cure d’oxygé- nothérapie hyperbare, une méthode naturelle qui reproduit
La salle de cryothérapie pour récupérer. Le froid soulage de certaines douleurs.
sionnels. “Nous avons un docteur en science, deux thésards, des étudiants. On veut faire profiter nos connaissances à toutes les fédérations sportives françaises” témoigne Alexandre Chouffe. Des étudiants de l’Université de Franche-Comté collaborent avec la structure dans le cadre de thèses ou de protocoles de recherche. L’un d’eux doit valider l’effet de la récupération grâce à la cryothérapie et au caisson sur la performance sportive. Le Complexe lance également un protocole d’études sur les bles-
sures dans le handball et l’effet de la cryothérapie, en lien avec le club de Palente-Orchamps à Besançon. La salle de sport béné- ficie quant à elle des appareils dernière génération qui savent vous reconnaître : ils s’adaptent à votre morphologie, votre puis- sance… Le sport 3.0 est désor- mais à Besançon. Les Français n’ont rien à envier aux Anglo- saxons, pionniers en la matière. Il faudra transformer ce savoir en médaille olympique dès 2021. n E.Ch.
des équipe- ments dernier cri du C.O.P.S. Le lieu est sur- tout ouvert aux sportifs lambda, à ceux en phase de reprise qui veulent éviter les blessures dans le cadre de suivis gérés par des profes-
“Partager nos connaissances avec les fédérations.”
Romain Bouzigon (2 ème en partant de la droite), docteur en science du sport, et son équipe, sont chargés du suivi et de la préparation des athlètes.
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