La Presse Bisontine 218 - Mars 2020

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

La Presse Bisontine n°218 - Mars 2020

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Fusion GBH/Saiemb : y aura-t-il augmentation accrue des loyers ?

Liberté Malgré les apparences, bien trompeuses, les réseaux sociaux sont les ennemis de la liberté. Ils ont été créés pour que chacun, puissant ou anonyme, puisse de la même estrade numérique s’exprimer librement, et nourrir par l’échange sans filtre et sans censure, les discussions et le dialogue. Une sorte d’agora moderne où chacun peut être entendu. La réalité est tout autre. C’est justement à cause de ces mêmes réseaux qu’aujourd’hui, le débat démo- cratique, hélas, est mort. Le paroxysme semble avoir été atteint avec la disparition brutale du paysage politique de Benjamin Griveaux, dernière victime expiatoire de ce déferlement devenu incontrôlable. Cette campagne des municipales est sans doute la première du genre en France à faire et défaire les réputations en quelques clics anonymes. Les États-Unis, ce pays où les plus grandes décisions géopolitiques sont désormais prises par de simples tweets présidentiels, ont montré le funeste chemin. Sans même tomber dans le sor- dide du cas Griveaux, ces mêmes réseaux ne servent en rien la cause qu’ils sont censés défendre (la liberté d’expression) puisque toute opinion divergente, toute idée originale, toute réflexion constructive peut désormais être ensevelie en un éclair sous un tombereau de réactions hostiles qui la condamne sans autre forme de pro- cès. Dans cette campagne des munici- pales - c’est encore plus vrai dans une ville comme Besançon où se confrontent de nombreuses listes - les réseaux sociaux ne permettent plus de prendre la distance nécessaire à l’analyse et la hauteur de vue indispensable à l’assimilation des informations. Une image est chassée par un bout de programme, une proposition est recouverte par une photo, sans hié- rarchie, sans classement, sans dévelop- pement qui serait de nature à y voir plus clair. Et surtout sans le nécessaire filtre de la vérification des informations et de l’analyse, ce que tentent encore de faire les médias classiques. Il est cependant à craindre que ces plateformes de liberté que sont les réseaux, s’ils ne sont pas mieux régulés à l’avenir, remplacent à la fois les penseurs et les juges et ne finissent pas avoir la peau de la démocratie en ins- taurant une dictature de l’immédiateté où la loi du plus bruyant remplacera celle du plus pertinent. n Jean-François Hauser Éditorial

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, eux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. ous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Pôle Viotte : face au manque de parking, les fonctionnaires demandent une gratuité des transports

Pascal Curie, président

de GBH : “On n’augmente pas les loyers comme on veut”.

L a fusion des offices publics de l’habitat va- t-elle entraîner des sur- coûts de loyer pour les loca- taires de GBH et de Saiemb logements ? Candidate au sein de la liste Besançon Verte et Solidaire, Claire Arnoux qui s’est procurée l’expertise confidentielle commandée par le Comité social et éco- nomique de GBH assure que oui. “En 2027, les loyers dans la nouvelle SEM - société d’économie mixte fusionnée – sont 7% supérieurs par rap- port ce qu’ils auraient été sans la fusion. Soit une augmen- tation conséquente pour les locataires HLM” dit-elle. Pré- sident de GBH, Pascal Curie s’inscrit en faux : “On ne fait pas ce que l’on veut avec les loyers ! Il sont encadrés par l’Etat et je rappelle que ceux de GBH sont de 11% infé- rieurs au plafond. Avec cette fusion, nous cherchons à amé- liorer la rentabilité avec une baisse de la vacance. Madame Arnoux se trompe : ce ne sont pas les loyers qui vont aug- menter mais nos recettes ! D’ailleurs, il y a une erreur dans le rapport : ce n’est pas 7,5%de recettes supplémen- taires mais 3,5%” dit le pré-

sident de GBH. Les deux offices ont fait appel à un nouvel actionnaire, Ades- tia. “C’est un privé qui aura un pouvoir prépondérant dans les décisions prises par le C.A.” annonce Claire Arnoux. “C’est vrai, on est allé cherché un financeur extérieur, filiale de la caisse des dépôts, confirme GBH. On garde tou- jours notre gouvernance et surtout, on ne cherche pas de rentabilité car nous inves- tissons dans la rénovation des logements”. Autre point d’in- quiétude : les agents. Tous sont gardés mais leur mission va évoluer pour certains. “On prévoit de créer un syndic social. Une société d’écono- mie mixte nous permet de diversifier nos activités” annonce Pascal Curie qui plaide pour le bien-fondé de loi Elan. “Grâce à l’ANRU, 8 millions d’€ seront investis dans le cadre de la rénovation urbaine à Planoise. Lorsque nous avons présenté ce plan, Europe-Ecologie Les Verts et le P.C. se sont abstenus. S’il n’avait pas été adopté, le Grand Besançon aurait perdu 8millions d’€ !”. Tout lemonde l’a compris : le logement social est un enjeu municipal. n

E n fin d’année, 800 agents fonctionnaires de l’état et 200 de la Région se retrou- veront au Pôle Viotte, dans ce nouveau bâtiment en construc- tion près de la gare. Les sites de la Départementale des Ter- ritoires, de l’Agence Régionale de Santé, de la D.R.E.A.L. seront abandonnés. Depuis le lance- ment du projet, les élus de Besançon, Jean-Louis Fousseret en tête, clament les mérites de ce bâtiment administratif. Mais tous les agents n’ont pas la possibilité de prendre le train. Les désavantages, les fonction- naires se chargent de les annon-

fonctionnaires vont “perdre du temps et de l’argent. Prendre le train pour venir au travail, oui, mais encore faut-il avoir des horaires adaptés” disent Fran- çois De Pasqualin et Christian Jacquemard. Et d’ajouter : “Ce sera la galère mais aussi pour toutes les personnes qui devront venir dans nos services.” Ce qu’ils réclament, c’est une expé- rimentation de la gratuité des transports pour tous les agents, une adaptation du nombre de bus, davantage de navettes à la gare d’école-Valentin. à l’état et aux futurs candidats de répon- dre. n

cer. “Dès le départ, ce site a été mal choisi, il est en cul-de-sac ! En période de pointe, ça va bou- chonner” annonce François De Pasqualin (U.N.S.A.). Ce n’est pas la principale crainte. Le site ne propose que 300 places de parking dont 150 réservées aux véhicules de service. “Nous nous sommes battus pour obtenir 50 places supplémentaires et pour avoir sur le site un restaurant interadministratif qui n’avait pas été pensé ! Finalement, nous les avons mais côté parking, c’est insuffisant” déclare l’Intersyn- dicale, qui regrette ce manque de vision. Pour beaucoup, les

François De Pasqualin et Christian Jacquemard, inquiets pour les 800 fonctionnaires qui vont

intégrer le Pôle Viotte.

“Pour ne laisser personne seul face à la mort”, Jalmalv Besançon a besoin de bénévoles

T out le monde a été, est ou sera un jour confronté à la fin de vie mais per- sonne ne souhaite être aban- donné ou voir son proche l’être. “Pourtant, de plus en plus de personnes en fin de vie se retrouvent seules” témoigne une bénévole de l’association Jusqu’à la mort accompagner la vie (Jalmalv) de Besançon. 40 bénévoles accompagnent des personnes en fin de vie ou font vivre l’association. Mais leur engagement se heurte à la réalité : “Il n’y a plus ou pas assez de bénévoles pour

répondre aux demandes. Les demandes viennent des ser- vices hospitaliers (spécialité ou unités de soins palliatifs), des E.H.P.A.D. (établissements hospitaliers pour personnes âgées dépendantes) ou des réseaux de soins à domicile. Les demandes sont de plus en plus nombreuses” témoigne l’association. Un appel est lancé. Deux profils de bénévoles sont particulièrement recherchés : des bénévoles formés et

accompagnés pour assurer une présence physique et prê- ter une oreille attentive et bien- veillante aux personnes en fin de vie, des bénévoles “de structure” capables de tenir des permanences d’accueil, travail administratif, trésorerie, communication. n

est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645

Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Ont collaboré à ce numéro : Bernadette Cordier, Séverine Maisières, Zoé Noël, Frédérique Tandin. Contact publicitaire : 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Février 2020

Les bénévoles accompagnent des

personnes en fin de vie qui se retrouvent seules.

Commission paritaire : 0225 D 80130 Crédits photos : La Presse Bisontine, Ben, P. Bastien,S. Lapray-Meunier.

Renseignements au 03 81 81 48 98

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