La Presse Bisontine 218 - Mars 2020

BESANÇON 14

La Presse Bisontine n°218 - Mars 2020

ROUTE

Le débat relancé

Alain Marguet en croisade contre les 80 km/h Le conseiller départemental y est allé de son intervention lors de la dernière session publique du Conseil départemental. Il se fait le porte-parole des partisans du retour à 90 km/h. La présidente Christine Bouquin avait tranché en faveur du maintien des 80 km/h.

A lainMarguet, défenseur des travailleurs fronta- liers et élu au Conseiller départemental a fait entendre une voix dissonante lors de la dernière réunion publique de la collectivité le 17 février dernier. Maniant (un peu) l’ironie, et prônant (tou- jours) le retour aux 90 km/h sur les routes départementales après que le gouvernement en ait donné la possibilité aux Départements. Son ton était très direct à l’endroit de sa col- lègue présidente Christine Bou- quin : “ Qu’il me soit permis de vous tresser des couronnes.Vous avez choisi le statu quo. Vous avez décidé de ne rien changer. C’est la décision la plus consen- suelle, la plus aisée à prendre et à justifier. Celle qui permet de renvoyer tout le monde dos à dos. La décision malheureu- sement de tous les Ponce Pilate de la terre, plus préoccupés de

se laver les mains de la situation qu’ils laissent que d’affronter les réalités. Et en plus en pouvant se réfugier derrière l’argument infondé du coût de l’opération, tellement aisé à vendre. Mais laissez-moi vous dire, malgré ce pseudo-argument du coût, que ce n’est pas ce qu’attendent

élus tournent le dos. Ils veulent que leurs élus assument leurs responsabilités, et qu’ils les écou- tent.” À croire qu’AlainMarguet est passé dans l’opposition… AlainMarguet explique que l’ar- gument de la sécurité routière n’est pas plus valable que celui du coût induit par un éventuel changement de panneaux. “Bien d’autres éléments interviennent en matière de sécurité, comme l’état et la qualité des infrastruc- tures ou leur fréquentation.Alors bien sûr, c’est plus difficile que de retenir les 80 km/h généra- lisés. Mais est-il si impossible de dégager quelques critères alternatifs, et de se mettre autour d’une table ? J’ai proposé quelques-uns de ceux-ci, du type de lignes droites d’1 à 3 km. Il est encore temps pour s’en sai- sir.” AlainMarguet, promoteur inlas- sable du réseau routier, a lancé une dernière petite pique à sa

Un entrepreneur local qui a “perdu tous ses points.”

nos concitoyens, comme ils ont eu de multiples occasions de le dire. En parti- culier sur ce sujet. À croire que vous n’avez rien entendu et que ce qui se passe en France actuellement vous échappe. Nos concitoyens ne veulent pas que devant les difficultés, les

Alain Marguet, pourtant membre de la majorité, a vertement critiqué la décision prise de maintenir les 80 km/h (photo archive LPB).

majorité : “Au début du mandat de la présente majorité, j’ai pro- posé un grand plan routier. On ne m’a pas suivi, et on s’en est tenu à une politique au jour le jour. C’est bien dommage. On en voit maintenant les inconvé- nients.Mais il n’est pas trop tard pour retrouver la sagesse” estime M. Marguet. “J’enrage sur ce dossier” , a-t-il avoué à ses “chers collègues.” Pour plaider la cause du retour

partiel des 90 km/h, Alain Mar- guet avait envoyé à l’automne dernier un courrier au préfet et à la présidente du Département plaidant “une atteinte aux liber- tés individuelles” , sans obtenir de réponse. Dans son combat, M.Marguet estime être soutenu par “de nombreux travailleurs qui empruntent les routes du département tous les jours.” Il prend l’exemple d’un entrepre- neur local qui a “perdu tous ses

points sur la déviation du Bizot lors des travaux sur la R.D. 437, à Narbief. C’est une honte d’em- merder les gens qui travaillent.” Malgré cette charge de l’élu local, la présidente Bouquin n’est pas revenue sur la décision de main- tenir partout les 80 km/h, tous comme ses onze vice-présidents d’accord avec elle.AlainMarguet est la voix dissonante de lamajo- rité. n J.-F.H.

EN BREF

LA BUTTE Un nouveau restaurant Dans la famille poissonniers,

Vidéo Le Théâtre Alcyon propose des stages de formation à la vidéo (au Fort de Chaudanne à Besançon) encadrés par Aurélien Mélior, vidéaste professionnel. Stage “Prise de vue” les 14 et 15 mars. Matériel à prévoir : caméra, ou appareil photo avec mode vidéo, ou smartphone. Stage “Captation” les 2 et 3 mai (formation à la prise de vue vidéo à travers la captation de scènes théâtrales). Et stage “Montage” les 4 et 5 avril et 6 et 7 juin. Renseignements au 06 70 02 46 78. Récompense Le Registre des tumeurs du Doubs du C.H.U. de Besançon a été évalué “AAA” par le Comité d'évaluation des registres (C.E.R.). Cet avis très favorable souligne la qualité de son activité en santé publique et une valorisation scientifique excellente, en lien avec la diversité de ses collaborations. Créé en 1976, le registre des tumeurs du Doubs est l’un des deux registres de cancers généraux français les plus anciens.

je demande le fils Un nouvel établissement de spécialités de poisson vient d’ouvrir avenue Clemenceau, en lieu et place du mythique “Balancier” longtemps resté fermé. Une bonne nouvelle pour les amateurs de produits de la mer. Fraîcheur garantie.

C eux qui parlent de l’an- cien “Balancier” à Besan- çon s’en souviennent comme d’un repaire à noctambules, laissé à l’abandon après sa fermeture il y a trois ans. C’est sur cette île tombée dans le silence et la poussière que Florian Baillet a débarqué, avec dans ses malles le projet d’y ouvrir son restaurant “Le Fils du Poissonnier”, où il servira ses spécialités à base de pois- son. Après six mois de travaux, l’an- cien quartier général des fêtards est aujourd’hui un lieu décoré avec goût et à l’atmosphère feu- trée. Le jeune capitaine a dû cependant faire avec les moyens du bord, “sans budget,mais avec l’aide de ma famille” dit-il. Parlons-en de la famille. Chez les Baillet, le destin semble tracé sur une carte maritime. À bord du Caprice des Temps ou du Carlsen rattachés au port de Boulogne-sur-Mer, un oncle ramène les fruits de sa pêche, transportés par la suite jusqu’aux étals de son frère, le père de Florian, poissonnier ins- tallé depuis une quinzaine d’an- nées rue de Belfort, et désormais fournisseur officiel du Fils du Poissonnier. Sur le bar trône d’ailleurs la photo de l’un des

Florian Baillet présente les trésors pêchés par sa famille.

Au premier plan, les huîtres Gillardeau, au goût de noisette unique, reconnaissa- bles à la lettre G gravée sur leur coquille.

45 euros. Comme dans sa bouil- labaisse, les idées bouillonnent dans l’esprit du chef qui propose également des sushis ou des makis à emporter. “Je cuisine des choses simples, mais tout est fait maison, les plats comme les desserts.” On se rendra dans ce nouveau restaurant en famille, ou entre collègues, une salle ayant été spécialement aménagée pour accueillir les séminaires d’une quarantaine de personnes. n S.M.

navires familiaux, tel un porte- bonheur certifiant l’origine des produits que l’on déguste.

À la carte : soupe de poisson (spé- cialité du chef), bar ou dorade, pavé de saumon, huîtres ou encore noix de Saint- Jacques (de la taille de maca- rons) et servies à volonté, le temps d’un soir, pour

“Sans budget, mais avec l’aide de ma famille.”

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