La Presse Bisontine 215 - Décembre 2019

ÉCONOMIE 36

La Presse Bisontine n°215 - Décembre 2019

EN BREF

LOISIRS Un nouveau directeur au Casino “On propose ici une autre consommation du jeu” Arrivé en octobre, Franck Héribel a pris la tête de l’établissement de jeux bisontin situé en face du parc Micaud. Ce Normand d’origine évolue depuis 30 ans dans le milieu des casinos. Entretien.

Handicap Dans le cadre du mois de l’Économie sociale et solidaire, l’A.D.A.P.E.I. du Doubs a visité l’entreprise Prolabor industrie. Au sein de cet établissement et service d’aide par le travail (E.S.A.T.), 200 travailleurs handicapés mettent leur savoir-faire au service des clients de l’entreprise. Colporteurs La troupe “théâtre et chanson” les Colporteurs, basée à Larnod, fête ses dix ans. L’âge de raison ? Pas sûr, mais en forme, oui ! À cette occasion, la troupe jouera un spectacle créé pour la circonstance : “Nos beaux dix ans”. Samedi 7 décembre à 20 h 30 à la salle polyvalente de Larnod. Humour, poésie, ambiance festive et conviviale au rendez-vous de ce spectacle tout public et familial. Renseignements au 06 86 44 43 49. Livre L’association du livre et des auteurs comtois (A.L.A.C.) a décerné ses deux prix annuels, Marcel-Aymé et Lucien-Febvre. Le prix Marcel-Aymé 2019 a été attribué à Bénédicte Belpois, une Bisontine, pour son roman “Suiza” aux Éditions Gallimard. Le prix Lucien-Febvre 2019 revient à Paul Dietschy, maître de conférences à l’Université de Franche-Comté, pour son livre historique “Le sport et la Grande guerre” aux Éditions Paris Chistera.

L a Presse Bisontine : Pouvez- vous en dire plus sur votre par- cours ? Franck Héribel : Je suis arrivé dans ce monde du jeu un peu par hasard après des études en B.T.S. électronique et mon service militaire.À ce moment- là, le casino de Deauville recru- tait. J’ai débuté comme assis- tant de salle en février 1989. Puis j’ai évolué à différents postes : assistant technique, caissier, membre du conseil d’administration…et je me suis formé durant un an au mana- gement à l’Institut français de gestion de Paris. J’ai notam- ment dirigé les casinos deTrou- ville-sur-Mer, Ouistreham et Dinard. L.P.B. :Vous avez surtout travaillé en station balnéaire,pourquoi avoir choisi Besançon ? F.H. : L’opportunité s’est présen- tée. L’ancienne directrice de ce casino est partie fin juillet. Cela

m’intéressait d’évoluer dans un autre environnement avec un bassin de population diffé- rent. Dans un casino de ville, la fréquentation est plus linéaire que dans les stations balnéaires, où il y a des pics d’activité durant les périodes touristiques et le week-end. L.P.B. : Comment se porte l’activité ici ? F.H. : Plutôt bien. La fréquen- tation du casino de Besançon est en hausse de 4 à 5 % cette année, avec une base de clients fidèles mais aussi des joueurs plus occasionnels. Il a un temps souffert, comme les autres casi- nos, d’évolutions peu favorables avec l’entrée en vigueur de l’in- terdiction de fumer et des contrôles à l’entrée. Ces deux facteurs ont généré une perte de 30 % du chiffre d’affaires dans les casinos, il a fallu s’adapter.Mais depuis quelques années, la croissance est de

“Le casino, qui emploie 68 personnes, dispose de 120 machines à sous, une quarantaine de jeux électroniques et cinq tables de jeux”,précise Franck Héribel.

aujourd’hui. Tous les ans, le parc est renouvelé avec cinq nouvelles machines à sous et jeux électroniques L.P.B. :Avez-vous des projets en vue ? F.H. : Nous aimerions séduire une nouvelle clientèle en orga- nisant des soirées à thème et des concerts live deux à trois fois par an. On devrait égale- ment lancer des after-works le jeudi soir à partir de février. L’idée est d’en faire un vrai centre d’animations et de loisirs en s’appuyant aussi sur son restaurant (avec ses 45 000 couverts annuels) et de déve- lopper encore plus la destina- tion Besançon. L.P.B. : À l’heure des jeux en ligne et de la privatisation de la Française des jeux, on peut se demander quel

retour. Le dernier bilan (de novembre 2018 à fin octo- bre 2019) s’est clos ici sur une hausse d’1,8 %. L.P.B. : Que recherchent les joueurs aujourd’hui ? F.H. : Les jeux électroniques de la roulette et du black-jack sont les plus en croissance, plébis- cités par la tranche d’âge des 20-30 ans qui apprécient l’in- teractivité. Nous avons respec- tivement 32 et 7 postes pour répondre à cette demande. Sur nos 120 machines à sous, on compte encore aussi 16 machines à rouleau classique pour les plus nostalgiques,mais c’est peu à peu délaissé. Le poker qui a eu ses heures de gloire, représente également unmoins gros marché qu’avant avec une unique table à l’étage

avenir ont les casinos ? F.H. : Le marché des jeux de hasard et d’argent est porteur. Il n’y a pas spécialement d’in- quiétude à avoir. Si l’arrivée des jeux en ligne a eu un petit impact, cela a surtout créé une proposition supplémentaire pour une cible peu habituée à se déplacer dans les casinos. Avec 200 casinos, tous groupes confondus, le France est un des pays qui en compte le plus. On propose ici une autre consom- mation du jeu. Ce n’est pas comme gratter un ticket, on vient là pour l’ambiance. Les casinos participent par ailleurs à l’économie locale comme ici à Besançon, devant redistribuer au minimum 85 % de ce que les gens jouent. n Propos recueillis par S.G.

Ces deux prix seront attribués lors d’une

cérémonie le 3 décembre au siège du Conseil régional à Besançon.

INDUSTRIE Reconnus à l’international Trois trentenaires épanouis dans le milieu des microtechniques Les entreprises Imasonic, A.R. Électronique et Digital Surf ont fêté leur 30 ème anniversaire à l’E.N.S.M.M. le 21 novembre, marquant une étape historique dans leur activité passée mais aussi à venir.

de son logiciel “Mountains”, qui permet aux industriels et laboratoires de recherche d’analyser des reliefs micro- scopiques, fait des émules. Fort de ses 45 salariés, l’entreprise réalise 4,5 mil- lions d’euros de chiffre d’affaires avec 94 % d’export. Dans le berceau européen du temps- fréquence,A.R. Électronique s’est, elle, naturellement tournée vers la concep- tion des résonateurs à quartz, oscilla- teurs et de filtres piézoélectriques. Des petits dispositifs électroniques (pour la radiocommunication, les radars… ) destinés à 80 % au marché de l’aé- ronautique et de la défense. L’entreprise de 43 salariés, implantée au Parc Lafayette, compte parmi ses clients Airbus, Thalès et Safran et avoisine également les 4,5 millions d’euros de chiffre d’affaires. Au fil des années, l’activité a évolué, ici comme ailleurs, vers des systèmes de plus en plus complexes. Elle se lance aujourd’hui sur le secteur spatial avec de nouvelles technologies d’oscillateurs

I ls ont souhaité placer cette célé- bration sous le signe de “l’aven- ture”. Car “il y a eu des hauts et des bas au fil des années” , comme le souligne Céline Fleury-Mathieu d’Imasonic. Pas facile en effet de tirer son épingle du jeu quand on démarre et qu’on est spécialisé sur des marchés de niche et de haute technologie. Le dirigeant de Digital Surf, Christophe Mignot, se souvient ainsi de ses débuts dans la maison de sa grand-mère et des premiers “bricolages” pour prouver à un gros client qu’il était capable de s’ouvrir à l’international. La crise de 2008, passée par là, a aussi eu son impact. “Il a fallu s’adapter” , souligne Emmanuel Girardet d’A.R. Électronique. Pour autant, cela n’a pas

empêché ces trois entreprises de deve- nir des références chacune dans leur milieu. 30 ans après leur naissance dans la capitale comtoise, toutes rayon- nent même à l’international avec plus de 75 % de leur activité tournée vers l’export. Imasonic est devenu l’un des leaders dans la conception et la fabrication des sondes à ultrasons destinés à des applications médicales et industrielles. Aujourd’hui basée àVoray-sur-l’Ognon, l’entreprise emploie 115 collaborateurs et réalise 13 à 14 millions d’euros de chiffre d’affaires (+ 5 à 10 % par an en moyenne). Alors que Digital Surf s’apprête à deve- nir “leWindows des microscopes” depuis la zone deTrépillot. La dernière version

Les dirigeants des trois entreprises (ici lors de l’anniversaire) avaient créé un club dans les années 2000, prémisse du futur pôle des microtechniques.

et d’ondes de surface. Digital Surf qui a travaillé à ses débuts sur la profilo- métrie, puis sur les microscopes élec- troniques à balayage, s’ouvre désormais aussi à la miscroscopie en champ proche. “C’est une constante quand on travaille dans l’innovation” , remarque Philippe de Joffrey d’A.R. Électronique. Et ces entreprises comptent bien sur “leur tissu de compétences internes très développées, capable de s’adapter” pour aborder au mieux les 30 prochaines années. “Notre travail, c’est aussi de contribuer

à développer l’industrie des microtech- niques” , conclut Céline Fleury-Mathieu. L’un des grands enjeux se trouve notamment dans le déficit de main- d’œuvre. “On a des difficultés à recruter. Les secteurs du biomédical et du luxe absorbent beaucoup, c’est pourquoi on pousse à créer une troisième école bison- tine d’ingénieurs dans le numérique et l’électronique” , précise Christophe Mignot. Une proposition soutenue par Laurent Croizier, candidat MoDem aux municipales. n S.G.

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