La Presse Bisontine 215 - Décembre 2019

RETOUR SUR INFO - LE GRAND BESANÇON 30

La Presse Bisontine n°215 - Décembre 2019

En finir avec les violences faites aux femmes

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Grand Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Novillars : quand jardiner permet de soigner

L e 19 octobre, des militantes d’Osez le féminisme 25 et de Solidarités Femmes s’étaient rassemblées sur la place Pasteur et le pont Battant à Besan- çon pour dénoncer les féminicides. Plus que jamais d’actualité, leur combat a trouvé un nouveau relais lors de la semaine du 19 au 28 novembre. Diverses confé- rences, formations et rencontres cinéma ont été organisées dans la capitale comtoise en écho à la journée internationale de lutte contre les violences faites aux

#metoo et #balancetonporc sem- ble avoir en tout cas permis de libérer la parole, y compris sur le plan local. “Nous avons un plus grand nombre de sollicitations” , constate Anne Peiffer, présidente du Centre d'information sur les droits des femmes et des familles (C.I.D.F.F.) du Doubs. Sur les 2 050 entretiens réalisés en 2018, 20 % concernaient des violences conju- gales. En 2019, cela monte à 23% sur 1 800 entretiens jusqu’ici. “Les choses évoluent. Il y a même des personnes de 60 ou 70 ans, vic- times depuis des années, qui nous consultent aujourd’hui. On a long- temps cantonné ces violences à la sphère familiale et privée, alors qu’on contraire cela relève de la sphère publique” , souligne Vanessa Jade-Parisot, porte parole d’Osez le féminisme 25. Les associations attendent aujourd’hui beaucoup des pro- positions du Grenelle contre les violences faites aux femmes, espérant qu’il lance un plan natio- nal de lutte avec des actions concrètes. Le manque de moyens financiers et humains est le plus criant en termes d’accompagne- ment et de prévention. n

femmes, avec le concours d’autres associations. Le décès d’Adelissa à Mandeure et celui de Razia à Besançon sous les coups de leurs conjoints, à la fin 2018, restent bien sûr ici dans tous les esprits. “Depuis le début de l’année, on dénombre déjà 134 femmes tuées en France et ce n’est pas fini” , remarque Christine Perrot, présidente de Solidarités Femmes Besançon. Le triste décompte dépasse celui de 2018 (121 féminicides). La médiatisation des mouvements

D ans le cadre des activités proposées aux patients du centre hospitalier de Novil- lars, les équipes soignantes ont créé, dans le grand parc arboré de l’hôpital, un jardin thérapeu- tique. “C’est une thérapie qui vient en complément des soins médi- camenteux et a montré tous ses bienfaits : stimulation de l’esprit, des sens, de la motricité, des fonc- tions cognitives, sentiment d’ac- complissement, de bien-être et de détente” résume le personnel soignant. D’origine Anglo- saxonne, la thérapie par le jardin ou encore appelée “hortithérapie” s’est développée au XIX ème siècle aux États-Unis et au Canada, puis est arrivée en France dans les années quatre-vingt. Les jardins thérapeutiques de l’hô- pital de Novillars entament cette année leur deuxième saison. Après une année d’expérimentation, le projet s’est structuré et a pris pro- gressivement sa place au sein de l’institution. “Le jardin thérapeu- tique est devenu un centre d’in- térêt et a créé une mobilisation générale parmi le personnel soi- gnant, les cadres des unités et même parmi le personnel des ser-

Après une année d’expérimentation, le jardin thérapeutique prouve toute sa pertinence.

vices techniques et administratifs !” se réjouit l’établissement. Chacun a apporté quelque chose : une bêche, un sécateur, des bottes ou le surplus de graines, mais également son savoir et savoir- faire. Depuis le printemps dernier, les ateliers de plantation, d’arro- sage et de dégustation se sont succédé. Parmi les allées du jardin, on peut désormais y trouver des espèces anciennes ouméconnues comme les tomates ananas noires, les courges gourdes mini-cale- basses, des tomates bleues ozou, un amélanchier, du basilic

citronné…L’appropriation du pro- jet par les patients a été immé- diate. L’un d’eux raconte : “On a cueilli des cassis et arrosé nos belles roses. Bientôt, on plantera des glaïeuls et un arbre fruitier… Au jardin, c’est calme, on peut se promener et regarder les fleurs, voir pousser les légumes et aussi les manger !” Le jardin de Novillars a pu s’agran- dir et s’étoffer cette année grâce aux dons versés par des entre- prises et associations locales, notamment l’association la Croix Verte de Roche-lez-Beaupré. n greffe sous l’impulsion du Profes- seur Patrick Hervé dans les années soixante-dix à Besançon. À cette époque, personne encore ne savait traiter les leucémies.” Si ces premières expérimentations furent des réussites, suivies dés- ormais d’une cinquantaine de nou- velles greffes réalisées par an au C.H.U. de Besançon, le taux de guérison n’est toujours pas garanti. Il se situe à environ 60 % aujourd’hui. “On n’a toujours pas la solution reconnaît le Professeur Deconinck, mais évidemment on y travaille. Nous sommes d’ailleurs dans une période charnière avec le travail mené en lien avec l’Éta- blissement français du sang autour de la C.A.R. T.-cell”, une techno- logie basée sur le fait de transfor- mer un lymphocyte T en médica- ment “vivant” . Les premiers essais en la matière donneraient des résultats très prometteurs pour la guérison des patients. n

“Chaque année, 220 000 femmes en France sont victimes de violences conjugales”, rappellent les associations bisontines.

40 ans de greffe de moelle osseuse au C.H.U.

L e C.H.R.U. de Besançon a fêté en ce mois de novembre le 40 ème anniversaire des greffes demoelle osseuse. Pionnier en la matière, l’établissement bisontin a pratiqué depuis, plus de 1 600 autogreffes (c’est-à-dire avec la moelle du patient opéré) et près de 1 300 allogreffes (avec la moelle d’un donneur) à des patients atteints de pathologies type cancer, leucémie ou aplasie

(diminution brutale du nombre de globules dans le sang). “En qua- rante ans, les techniques ont bien évolué rappelle le Professeur Éric Deconinck, chef du pôle cancé- rologie et du service hématologie. En 1979, on traversait la place Saint-Jacques en courant avec la poche congelée sous le bras entre le labo et le bloc opératoire. Besan- çon a été un des premiers établis- sements à pratiquer ce genre de

Le Professeur Éric Deconinck, chef du pôle cancérologie et du service hématologie du C.H.R.U. de Besançon.

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