La Presse Bisontine 215 - Décembre 2019

RETOUR SUR INFO - BESANÇON

La Presse Bisontine n°215 - Décembre 2019

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La fusion des bailleurs quasiment actée

Pansement L’idée dangereuse qu’il faille désormais casser pour obtenir gain de cause entre progressivement dans la tête des contes- tataires. Un an après son démarrage sur les ronds-points, le mouvement des gilets jaunes a pris une impasse. Il est aujourd’hui dévoyé par la violence de ses branches rapportées.Tout cela doit être stoppé. Non pas qu’il faille réclamer des manifestants qu’ils ravalent leur rancœur ni qu’ils renon- cent à leurs idéaux de départ, mais ils doivent se démarquer clairement des gau- chistes et autres anarchistes qui ne pour- suivent qu’un idéal, celui de faire tomber la République et l’idée même de cohésion nationale. Si le mouvement des gilets jaunes n’est plus que l’ombre de lui-même, reste un problème : les innombrables fake news relayées notamment sur les réseaux sociaux continuent à instiller comme un poison lent l’idée que l’État continue à ignorer les questions du pouvoir d’achat alors même qu’en un an, ce dernier a en moyenne augmenté de plus de 3 % grâce aux 17 milliards d’euros lâchés à cet effet. Il y a une part non négligeable de gilets jaunes qui restent pourtant campés sur leur impression de départ, oubliant parfois de faire des calculs qui leur permettrait de moduler quelque peu leur jugement. Les efforts de l’État ont aussi été ruinés par de malheureux épisodes, sans doute grossis par la loupe médiatique, comme ces écarts de telle ou telle autorité, sou- venons-nous seulement des homards du “malheureux” De Rugy. Il n’en reste pas moins que malgré ces coups de pouce au pouvoir d’achat, malgré la suppression annoncée de la taxe d’habitation, malgré les promesses d’équité liées à la réforme des retraites, ce sentiment d’inégalité paraît inextinguible. Les Français sentent et savent en effet qu’il est devenu de plus en plus difficile dans ce pays de progresser socialement. Il reste hélas toute une frange de population qui, malgré les milliards débloqués, demeure persuadée qu’elle n’aura jamais l’opportunité dans leur vie de franchir certains paliers et de progres- ser. Plus que le manque de pouvoir d’achat, c’est le manque d’espérance qui ronge la société et alimente la colère. Dans ce contexte, les milliards n’appa- raissent hélas que comme un simple pan- sement qui ne fait que masquer la plaie, sans la guérir. n Jean-François Hauser Éditorial

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, eux qui ont fait la une de l’actualité de Besançon. ous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Planoise

qu’avant mais comme on a augmenté les moyens humains, forcément, on comptabilise plus de procédures et plus d’interpellations. La délinquance n’augmente pas, elle est juste mieux traitée” pour- suit-il. Le ressenti des habitants a fait l’objet d’une éva- luation menée par le laboratoire de sociologie et d’anthropologie de l’Université de Franche-Comté. Globalement, c’est un satisfecit. Adrien Vitte, le directeur d’Intermarché souhaiterait par exemple “une meilleure coordination entre la police et la sécurité privée que j’emploie. je souhaiterais aussi que la police municipale maintienne sa présence, malgré l’existence de cette P.S.Q.” Alain Pugin, le responsable de l’association P.A.R.I. souhaiterait quant à lui, pour renforcer encore l’intégration, “d’autres actions symboliques comme une journée de la citoyenneté qui pourrait être organisée tous les ans à destination des jeunes qui ont eu 18 ans dans l’année.” Fode Ndao, impliqué dans lemilieu sportif, estime, lui, qu’il est nécessaire de “parler des choses qui marchent à Planoise, et il y en a plein. Le problème, c’est quand un journal évoque une fusillade à Cassin, ça met forcément le rideau sur toutes les choses positives” déplore-t-il. n

A près un an de fonctionnement, comment les habitants de Planoise ressentent-ils la présence du nouveau commissariat de secteur avec ses 16 policiers dédiés ? C’était le sens de la journée organisée par la préfecture du Doubs le 22 novembre dernier dans le quartier, en présence des autorités et des riverains. La présence renforcée des forces de l’ordre a sem- ble-t-il produit ses effets concernant un des objec- tifs de ce “quartier de reconquête républicaine” comme l’a nommé l’État, à savoir “lutter contre les trafics et l’économie souterraine.” Le nouveau directeur de cabinet du préfet, Jean Richert, indique que “224 interpellations liées aux stupé- fiants ont été effectuées en un an depuis que la police de sécurité du quotidien (P.S.Q.) est là. Cela ne signifie pas qu’il y a plus de délinquance en reconquête républicaine

G.B.H. va inaugurer en décembre les bâtiments rénovés de Palente.

L e conseil d’agglomé- ration du Grand Besançon de novem- bre a validé la fusion du bailleur social Grand Besançon Habitat et de la S.A.I.E.M.B. Les instances représentatives du personnel (I.R.P.) de G.B.H. ont voté contre, mais il ne s’agit qu’un avis. Il ne reste plus qu’aux deux conseils d’administration de voter cette fusion pour qu’elle soit effective. Quelques avancées ont été obtenues notamment sur la représen- tativité des syndicats. “Avec cette fu sion, l’objectif est tou- jours de faire du social avec une structure plus forte. Grâce à cette société d’économie mixte, nous pourrons par exemple travailler sur l’acces- sion à la propriété et la notion de syndic, travailler aussi sur

le cœur de ville” avance Pas- cal Curie, président de G.B.H. Le futur directeur de cette S.E.M. devrait être la directrice actuelle de G.B.H., si elle accepte le poste. Selon les élus qui ont validé ce regrou- pement, cette nouvelle struc- ture “sera positive pour les locataires.” Les deux bailleurs avaient jusqu’à présent des coûts de loyers quasiment similaires. Avec une seule structure, les deux directions promettent des économies d’échelle… qui pourraient à terme permettre d’accélérer encore un peu plus la transi- tion énergétique des bâti- ments qu’ils soient situés à Planoise, Palente, Orchamps, Clairs-Soleils, pou Saint- Claude…Le nom de la future structure n’est pas encore connu. n

Adrien Vitte, le directeur d’Intermarché à Planoise, souhaiterait une meilleure coordination entre la police et la sécurité privée qu’il emploie.

Cinq nouvelles voitures pour la Roue de secours

L’ association La Roue de secours, basée rue Krug à Besançon, récupère des voitures usagées, les remet en état, les loue ou les vend à un prix modique à destination d’une clientèle qui n’a pas les moyens financiers de s’adresser à un garage classique ou au bénéfice de personnes à la recherche d’un emploi et pour qui la mobilité pro- fessionnelle est un obs- tacle. Sa flotte de véhi- cules (voitures, scooters, vélos électriques…) vient de s’enrichir de cinq nou- velles voitures offertes

par le Département du Doubs. La remise des clés s’est déroulée le 12 novembre dernier dans les locaux de l’associa- tion. “Ce don est particu- lièrement bienvenu se réjouit Hugues Menant, le directeur de cette asso- ciation créée il y a vingt ans, car les besoins en termes de mobilité sont un vrai enjeu pour l’em- ploi. En un an, 600 per- sonnes ont bénéficié de nos services à l’échelle du département.” Pour le Conseil départemental du Doubs qui dit avoir fait “du retour à l’emploi une de nos priorités” , ce don

de véhicules issus de son propre parc “contribue à lever des freins à l’inser- tion des personnes confrontées à des pro- blèmes de mobilité.” Pour la Roue de secours, c’est aussi un vrai coup de pouce au projet de garage solidaire qui est sur le point de se concré- tiser à Besançon. “Il ouvrira en janvier rue Jac- quard” annonce Hugues Menant. À l’échelle du département, la Roue de secours dispose désor- mais d’une flotte de 120 véhicules dont une bonne moitié de scooters. n

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Hugues Menant, directeur de l’association la Roue de Secours, et Odile Faivre-Petitjean, vice-présidente du Département en charge de l’enfance-famille (photo : C.D. 25).

Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Ont collaboré à ce numéro : Sarah George, Nicolas Pierron. Contact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à Nancy Print - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Décembre 2019 Commission paritaire : 0220 D 80130 Crédits photos : C.D. 25, C.R.T.-B.F.C., D.R.E.A.L., P. Herrmann, Maisons Moyse, J. Varlet.

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