La Presse Bisontine 215 - Décembre 2019

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La Presse Bisontine n°215 - Décembre 2019

EN BREF

CYCLISME Un médecin bisontin à l’écoute des coureurs Il soigne les maux de Thibaut Pinot Le docteur Jacky Maillot a professionnalisé le parcours santé des cyclistes de l’équipe Groupama- F.D.J. Au point de désinfecter leurs chambres d’hôtel lors du dernier Tour de France. Rencontre.

Jacky Maillot, ici au centre d’optimisation de la performance

Téléthon À l’occasion du Téléthon 2019, l’association Sport Santé Nature de Besançon organise une randonnée sur la ceinture bisontine avec plusieurs parcours proposés : 12, 24, 34 et 56 km. Tous les départs auront lieu depuis le magasin Décathlon de Châteaufarine le vendredi 6 décembre à 18 heures. Réservations obligatoires au 06 37 96 79 08 ou sur fmigard@wanadoo.fr. Objectif des organisateurs : réunir au moins 200 participants. C’est pour la bonne cause. Banque La Banque populaire de Bourgogne-Franche-Comté a créé en mai 2016 une agence spécialisée dans la gestion des entreprises en Procédure Collective et en Plan de continuation. Elle a déjà aidé 1 000 entreprises régionales. Santé Samedi 30 novembre, de 9 h 15 à 16 h 30, un colloque intitulé “Intelligence artificielle et démocratie sanitaire : la machine, le médecin et moi ?” se déroule à l’auditorium du Conservatoire à Rayonnement Régional du Grand Besançon. Il est organisé par l’Espace de Réflexion Éthique Bourgogne-Franche-Comté (E.R.E.B.F.C.). Parmi les nombreux invités, Axel Kahn, président fondateur de la Fédération Internationale de la Recherche Appliquée sur le Handicap et de la Ligue contre le Cancer.

sportive à Besançon (Montbou- cons), là où vient de s’installer Groupama- F.D.J.

L a Presse Bisontine :Vous êtes directeur médical de l’équipe professionnelle cycliste Grou- pama-F.D.J. Quel est votre rôle ? Jacky Maillot (diplômé de la faculté de médecin de Besançon) : Pour que les cyclistes soient perfor- mants, il faut qu’ils soient en bonne santé ! C’est un travail collaboratif que je mène avec les entraîneurs car on connaît les charges de travail que peu- vent s’infliger les coureurs. Ces entraînements ont des effets positifs et négatifs : c’est à nous de trouver le juste milieu pour éviter un surentraînement à nos 28 cyclistes World Tour et 12 de l’équipe Continentale. L.P.B. :La France vous découvre dans le documentaire“AvecThibaut”diffusé sur France 2 le 28 juillet. On vous voit ausculter Thibaut Pinot, la veille de son abandon dans les Alpes. Racon- tez-nous ? J.M. : Thibaut, je l’ai connu en 2010 lorsqu’il est venu dans mon ancien cabinet alors situé à Lure. Je connaissais bien ses

parents. Il savait que j’étais à l’époque le médecin de l’équipe Cofidis (jusqu’en 2007). Une confiance s’est installée entre nous. En 2015, il a souhaité que je vienne travailler avec lui au sein de l’équipe. Lorsque je l’exa- mine à la fin de l’étape (18 ème étape Embrun-Valloire), je constate un hématome au niveau du quadriceps. Nous avons fait de la physiothérapie et de la cryothérapie pour tenter de le soigner. Le lendemain matin, ça n’allait pas si mal… mais il aurait fallu que l’étape soit tranquille, ce qu’elle n’a pas été. L.P.B. : Vous avez paru démuni… J.M. : Oui, parce que ce genre de blessure chez un cycliste est extrê- mement rare et que la seule façon de la guérir : c’est le repos. On avait le petit espoir mais j’avais dit à Marc Madiot que “Pas de culte de la maigreur.”

ça allait être compliqué. Ses adversaires ont bien vu le len- demain que Thibaut avait un emplâtre sur la jambe. L.P.B. : Comment Thibaut va-t-il aujourd’hui ? J.M. : Très bien, la coupure lui a permis de passer aux projets 2020. L.P.B. :Quels seront vos projets médi- caux ? J.M. : Nous avons développé par le passé la nutrition qui reste un des éléments principaux de la performance. L’image du cycliste qui ne mange que des plats de pâtes, c’est terminé. Il mange varié avec des antioxy- dants, des microbiotes pour la flore intestinale. On travaille sur le bilan biologiqueTous nos coureurs ont passé des tests d’efforts, cardiaques, respira- toires, en octobre au C.H.U. Minjoz.

a changé ! Sinon, je ne serai pas à cette place. Jusqu’en 2008, le cyclisme a vécu une période difficile car mes collègues ont mélangé performance et santé. Nous ne sommes pas des méde- cins de la performance mais de la santé. L.P.B. : Ne mettez-vous pas la santé des coureurs en danger en leur deman- dant de rouler 180 km à 40 °C… J.M. : Ce sont des athlètes pré- parés. En 2011, j’ai demandé à un élève en médecine de la faculté de Besançon de réaliser une thèse dans laquelle il a contacté 750 anciens cyclistes qui ont couru entre 1947 et 2010 pour voir s’ils avaient développé des maladies ou étaient décédés plus tôt. La réponse est non : ces cyclistes vivent enmoyenne quatre ans de plus et ont moins de maladies cardio-vasculaires. La sédentarité est bien plus nuisible. n Propos recueillis par E.Ch.

L.P.B. : La performance se joue dans le détail. Un exemple ? J.M. : Au Tour 2019, j’ai demandé à ce qu’une société désinfecte toutes les chambres des coureurs, les climatisations, les poignées de porte… pour éviter que nos cyclistes attra- pent un virus lors de la troi- sième semaine, là où ils sont les plus vulnérables. Cette année, je vais travailler sur leur sommeil : une équipe sera char- gée de leur amener leurs mate- las, couettes, oreillers. L.P.B. : Que pensez-vous du culte de la maigreur chez les cyclistes ? J.M. : Pas à la Groupama-F.D.J. en tout cas où nous privilégions le “poids de forme”. Pas un de nos coureurs possède un indice de masse grasse inférieur à 5. L.P.B. : Les médecins ont été dans l’œil du cyclone lors des cas de dopage. Le cyclisme semble s’être assaini. J.M. : Heureusement que tout

SPORT

Roller hockey, ce sport méconnu À la découverte des Griffons Petit tour d’horizon d’un sport qui gagne à être connu : le roller hockey, dont Besançon possède une équipe en route vers le plus haut niveau national.

L e roller hockey vit dans l’ombre de son voisin, le hockey sur glace. Moins médiatisé et parfois méconnu, la discipline n’en demeure pas moins captivante. Comme sur la glace, l’objectif est de marquer plus de buts que son adversaire en mettant un palet (un puck aux États-Unis une rondelle au Canada) avec

match amical en lever de rideau du match de Nationale 1 oppo- sant Besançon à Tours. En Pré-national, une catégorie régionale, l’équipe se reconstruit cette année sur des nouvelles bases et des nouveaux joueurs, avec la volonté de prendre du plaisir et de progresser ensemble avec les conseils avisés de Yann Godet, aux commandes des “trai- nings”.Ce dernier explique avant l’entraînement : “Le mot d’ordre

une crosse dans une cage plus petite (1,05 m par 1,70 m) que dans les autres sports. Le tout se passe dans un gymnase entouré d’une balustrade qui empêche (théoriquement) le palet de sortir. À l’inverse du hockey sur glace, les charges sont interdites et la règle du hors-jeu (le palet doit franchir en premier la zone

adverse) n’existe pas, ce qui a tendance à favoriser le jeu rapide et de passes pour des matches de 50 minutes (2 X 25) contre 60 sur la glace (3 X 20). Besançon peut se vanter de compter d’avoir une équipe parmi les meilleures de France : les Griffons. Ce club d’une ving- taine d’années d’expérience marque chaque hockeyeur qui a eu le privilège de porter les couleurs rouge et noir, quel que soit le niveau. Riche d’une cen- taine de joueurs, le Roller Hockey Besançon compte de nombreuses équipes évoluant dans différents championnats, des jeunes à la nationale 1 (la deuxième meil- leure division). Les jeunes participent à diffé- rents tournois et à des rencontres avec d’autres clubs. Pour exem- ple, le 26 octobre dernier, tous les jeunes de Besançon avec le renfort de quelques jeunes pon- tissaliens, ont eu pu disputer un

À l’entraînement, tout le monde est à 100 %.

une grande complicité et une fidélité sans faille au club. Portés par leur entraîneur Lukas Franck, les Griffons ont sans cesse connu le haut du classe- ment. Cette année ne fera sans doute pas exception à la vue des performances qu’affiche le club en ce début de saison, une seule défaite à Bordeaux et une qua- lification pour les 1/16èmes de finales en coupe de France. Il dégage de ce club une âme qui le rend unique, un passé qui lui a forgé une identité, et un futur serein avec de nombreux sou- venirs à construire avec peut- être, un jour, Besançon dans l’élite du roller hockey en France.. n N.P.

La Nationale 3, qui a joué les play-off l’an dernier, revient plus conquérante que jamais avec l’arrivée de nouveaux joueurs et joueuses dans l’équipe, avec pour objectif de retourner dans les phases éliminatoires pour ne pourquoi pas prétendre à une montée en Nationale 2. Enfin, tout le club et les suppor- ters sont derrière l’équipe phare Nationale 1, qui s’est vue il y a deux ans accéder au cercle très fermé des 25 meilleurs clubs de France.Après une saison remar- quable avec un nombre infime de défaites (2), c’est à domicile que Besançon devient champion de France de Nationale 2 en 2017. Un long travail qui a payé pour une équipe qui se base sur

est l’entraide, avan- cer ensemble et à son rythme, je veux quelque chose de propre mais sérieux, c’est comme ça qu’une équipe se façonne.” Plusieurs gros rendez-vous les attendent notamment un déplacement à Pon- tarlier le 15 décem- bre.

Le roller hockey, un sport pour tous.

Lukas Franck explique le prochain exercice.

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