La Presse Bisontine 212 - Septembre 2019

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n°212 - Septembre 2019

LA VÉRITÉ SUR LA SITUATION BISONTINE CANICULE, SÉCHERESSE, POLLUTION…

l Environnement Après un été caniculaire “La pollution ne cesse de diminuer” Mieux informés et sensibilisés aux questions environnementales, les citoyens redoutent une hausse constante de la pollution. Mais à en croire les spécialistes locaux, c’est tout le contraire ! Plusieurs pics de chaleur ont émaillé l’été dans le Grand Besançon. Si la météo a fait la joie des baigneurs, il n’en est pas de même pour la nature qui a particulièrement souffert des conditions climatiques. Bilan.

Anaïs Detournay est responsable du service études à A.T.M.O. Bourgogne- Franche- Comté.

L es réseaux sociaux, encore eux… En plein épisode de canicule fin juin, c’est sous la pres- sion citoyenne que le service hygiène-santé s’est finalement résolu à poser des panneaux “Alerte pollution” à l’entrée de Besançon. Sauf que…Besançon n’était pas en alerte pollution ozone malgré l’arrêté préfectoral qui, puisqu’il est préfectoral, cou- vrait tout le Doubs. Mais cette alerte-pollution ne concernait dans les faits queMontbéliard… C’était aussi aumoment où Paris était en alerte ozone que les observateurs se sont agités, alors qu’à Besançon, “nous n’avions jamais dépassé les 140 mg/m 3 jusqu’au 27 juin. L’alerte est déclenchée à partir de 180. Et le vrai seuil d’alerte est à 240 mg. Ce qui s’est passé fin juin, c’est

sentes l’été. Si les particules et autres toxiques sont en baisse, ce n’est pas le cas des pollens dont les taux sont mesurés grâce à un capteur situé sur le toit du Conseil départemental rue Charles-Nodier à Besançon. “Depuis début juin, nous avons été en alerte pollen pendant qua- tre semaines. La présence de pol- lens est directement liée au climat et il est clair que sans pluie, les pollens ne sont pas dispersés.” L’été dernier, une alerte à l’ozone avait été déclenchée en août à Besançon. Cet été, le taux d’ozone a souvent dépassé les 120 mg, sans jamais atteindre les 240. Si aucune alerte spécifique n’est déclenchée, l’excès d’ozone est néanmoins nocif à la végétation. C’est ce gaz qui cause des micro- lésions sur les feuilles des arbres,

fait baisser les rendements agri- coles et cause des dégâts sur la santé des arbres en forêt. À l’échelle de la région Bour- gogne-Franche-Comté, Besançon ne compte donc pas parmi les sites les plus touchés par les dif- férentes pollutions de l’air. “Le secteur de Belfort-Montbéliard avec les Vosges d’un côté, le Lomont de l’autre et l’autoroute qui traverse l’agglomération est concerné par les particules. Le secteur de Dijon, plus pollué que Besançon est surtout touché par le dioxyde d’azote.” Ces deux secteurs urbains, contrairement à Besançon, sont concernés par des plans de pro- tection de l’atmosphère. Besan- çon, en ce domaine, fait donc mieux que Dijon. Chiffres à l’ap- pui ! n J.-F.H.

provoquer des réactions chez certaines personnes sensibles : yeux qui piquent, ou problèmes respiratoires. Selon les spécialistes régionaux de la surveillance de la qualité de l’air, l’air ambiant n’est pas plus pollué qu’avant, au contraire. “La pollution ne cesse de diminuer” affirme même Anaïs Detournay. “Les relevés sont constamment orientés à la baisse, on atteint un palier bas.

niveau a baissé de moitié depuis les années quatre-vingt-dix” , grâce notamment aux filtres à particules installés sur les moteurs et les appareils de chauf- fage.Mieux : les dioxines furanes, ces résidus d’hydrocarbures qui s’échappent notamment des fours d’incinération des ordures ménagères sont “à des niveaux 100 fois inférieurs à ce qu’ils étaient en 1976” affirmeA.T.M.O. “Tous ces taux ont été réduits, mais cela ne signifie pas qu’il n’y en a plus. Et il faut continuer à les réduire aumaximum” tem- père Anaïs Detournay. La source principale de présence des particules fines, c’est le chauf- fage domestique. D’où ces alertes plus fréquentes l’hiver. “Le trafic routier ne participe qu’à 20 % de l’émission de particules.” Les particules sont donc moins pré-

une procédure d’information et de recommandations à destina- tion des personnes les plus fra- giles. Le 28 juin, nous sommes passés en procédure d’alerte sur persistance de l’épisode de pol- lution, alerte qui a été maintenue tout au long du week-end, et levé le lundi 1 er juillet.” observeAnaïs Detournay, responsable du ser- vice études à A.T.M.O. Bour- gogne-Franche-Comté. Cette pro- cédure d’information et de recommandations s’est reproduite une deuxième fois au cours de l’été, le 24 juillet avec la deuxième vague de canicule. Dès le 25 juil- let, nous sommes passés en pro- cédure d’alerte sur persistance de l’épisode de pollution, alerte qui a été maintenue le 26, et levée le 27 suite à la survenue de vio- lents orages.” L’ozone, qui est formé par l’action du soleil, peut

On constate de plus en plus d’in- quiétudes de la population, et c’est légitime, mais les niveaux de pollu- tion sont au plus bas” insiste-t-elle. Un seul exemple avec les particules “fines”, “leur

“Les niveaux de particules ont baissé de moitié.”

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