La Presse Bisontine 212 - Septembre 2019

LE PORTRAIT

43 La Presse Bisontine n°212 - Septembre 2019

BESANÇON

Les médicaments de demain

La santé publique locale lui doit de belles avancées Nommé au siège de l’Établissement français du sang à Paris, Pascal Morel quittera

A près dix ans passés à la tête de l’E.F.S. Bourgogne- Franche-Comté, Pascal Morel s’apprête donc à pas- ser un nouveau cap, en devenant l’un des cadres dirigeants de l’E.F.S. Son nouveau costume de directeur médical de la recherche et de la valorisation lui paraît grand, bien qu’à propos dans la continuité de son parcours. “Ce qu’on a mis en place ici est assez vertueux et c’est perçu comme tel au niveau national” , explique-t-il. “Si deux études cli- niques sont en cours sur des médi- caments de thérapie innovante et que deux start-up se sont créées (bientôt trois), ce n’est pas un hasard. Il y a de vrais savoir-faire et une synergie locale à Besançon. Habi- tuellement, il est plutôt rare de voir émerger de tels projets sur des hôpi- taux et des E.F.S. de cette taille.” Sa nature modeste lui fait dire qu’il n’y a que peu participé, sinon “en ses fonctions en fin d’an- née à Besançon. Mais il promet de garder un œil sur les travaux en cours.

Pascal Morel garde de la médecine cette priorité donnée à l’humain et non aux enjeux économiques.

duction. “Avec MiMédi, on se donne l’ambition, si ces médicaments sont efficaces, de pouvoir les produire à moindre coût et les proposer au plus grand nombre. Un objectif en phase avec l’identité de service public de l’E.F.S. et celle que je porte.” Bien sûr, tout cela reste fragile et la construction a été longue : “Cela a mis 15 ans.” Arrivé à ce moment clef du projet, il s’agit donc d’être prudent. “Je veillerai à accompagner mon successeur et je garderai un œil, dans mes nouvelles fonctions, sur tout ce qui se fait en région. Je pense que cette nomination tenait compte de cela.”

Talon (alors responsable du réseau de lutte contre les infections noso- comiales). Là où certains auraient rechigné à reprendre des études à une trentaine d’années, lui n’hésite pas. Il deviendra finalement responsable de site à Dijon et y restera jusqu’en 2005, avant d’être nommé directeur régional adjoint puis directeur en 2010. Très fier des avancées obte- nues sur le champ de l’immunothé- rapie et des médicaments issus du vivant, il parle avec enthousiasme du consortium créé avec la filière microtechniques locale afin de déve- lopper de nouveaux moyens de pro-

Difficile par ailleurs de quitter son équipe et Besançon, auxquelles il est très attaché. “Le déracinement n’était pas envisageable” , confie-t- il. Il conserve donc son domicile et aura un pied-à-terre à Paris, en emportant avec lui le buste deVictor Hugo dans son nouveau bureau. Louant la douceur de vivre bison- tine, il continuera à y faire ses balades “au fort de la Dame Blanche, à la Chapelle des Buis, au centre-ville…” et à partager ses cli- chés comme ceux réalisés derniè- rement dans les jardins de la pré- fecture. n S.G.

est alors en 1987, deux ans après la fin de ses études. L’établissement s’appelait encore Centre régional de transfusion. “Il recrutait des médecins pour encadrer les trans- fusions de sang.” À l’époque se pose la question de la sécurisation dans le recrutement des donneurs avec la découverte du V.I.H. Puis arrive ce virage avec des postes à respon- sabilités dans la qualification bio- logique et la délivrance des produits sanguins. “Je me suis rapproché des patients par appétence.” Un travail qu’il va poursuivre tout en soutenant une thèse de science, encadrée par le docteur Daniel

préservant l’héri- tage” de ses prédé- cesseurs : André Peters, Patrick Hervé et Pierre Tiberghien. Sans être chercheur, cet ancien médecin urgentiste passé par les centres hos- pitaliers de Morez, Dole, Vesoul…, prendra vite part à l’activité de recherche en inté- grant l’E.F.S. Franche-Comté. On

“Ce qu’on a mis en place ici est assez vertueux.”

Bio express Né à Montbéliard, il arrive à Besançon en 1978 pour ses études de médecine l

59 ans

l

l Marié et père de deux enfants

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