La Presse Bisontine 212 - Septembre 2019

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n°212 - Septembre 2019

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CONSOMMATION Des exigences plus “écologiques” Le nombre de piscines est en forte hausse La France a passé l’an dernier le cap des 2,5 millions de piscines privées. Réchauffement climatique oblige, notre région n’échappe pas à la règle.

A vec 118 000 piscines privées vendues en France en 2018, le marché a fait un nouveau bond de 7 %. “Le marché est au beau fixe est affiche une troisième année de hausse consécutive avec une croissance du chiffre d’affaires de la profession de + 7,5 % sur un an” confirme la Fédé- ration des professionnels de la piscine (F.P.P.). Le secteur des piscines emploie désormais plus de 51 000 salariés en France. “Près de quatre entreprises sur dix émettent un besoin de recru- tement” ajoute la direction de la F.P.P. D’après une enquête récente du cabinet Decryptis, 15 % des Français résidant en maison individuelle possèdent donc une piscine. Au total, on compte plus d’1,3 million de piscines enterrées et 1,2 million de piscines hors sol. Et la piscine n’est plus l’apanage des plus aisés. “42,2 % des possesseurs de pis- cines ont des revenus mensuels situés

En 25 ans d’expérience, le Bisontin Bernard Sabbatucci vient de dépas- ser le cap des 1 500 piscines vendues. Un record.

vendues à lui seul. Un record dans la profession. Si le marché de la piscine s’est un peu tassé ensuite avec la crise de 2008, il est reparti de plus belle ces dernières années. “La sécheresse, les épisodes de canicule ont un effet immédiat. Avec l’été qu’on vient de vivre, je m’attends encore à énormément de demandes cet automne” note le professionnel. À l’échelle de la Franche-Comté, l’en- seigne Waterair a vendu 132 piscines entre juillet 2018 et fin juin 2019. À lui seul, Bernard Sabbatucci en com- mercialise entre 60 et plus de 100 par an, pour un budget unitaire moyen situé entre 10 000 et 15 000 euros. La piscine est l’achat d’impulsion par excellence. Les plus gros mois pour les professionnels de la piscine sont août, “et surtout septembre” confirme le Bisontin qui affichait précisément 1 505 piscines au compteur à mi-juil- let. Si le marché de la piscine continue sa progression, la prise de conscience liée au manque d’eau est malgré tout pré- sente. C’est la raison pour laquelle les professionnels de la piscine proposent de plus en plus des équipements “éco- logiques” comme les couvertures auto- chauffantes qui évitent l’installation d’une pompe à chaleur ou encore des traitements au sel. La taille moyenne des piscines est également revue à la baisse, elle se situe désormais autour des 7 mètres de longueur. ■ J.-F.H.

entre 1 500 et 3 000 euros” ajoute le cabinet d’études. La Franche-Comté et a fortiori le Grand Besançon ne sont pas épargnés par le phénomène. Si la perspective d’installer une piscine chez soi était immédiate- ment écartée il y a une vingtaine d’an- nées à cause du climat, ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui. La preuve : une trentaine de professionnels de la piscine sont aujourd’hui présents sur le marché régional, contre une petite dizaine il y a 25 ans. À côté des plus connus (Desjoyaux, Waterair, Aqua Star, Magiline…), de plus en plus d’ar- tisans du bâtiment ont ajouté à leur activité des prestations liées à la vente de piscines. Commercial chez Waterair depuis 25 ans (fabricant alsacien devenu numéro 1 français de la piscine en kit), le Bisontin Bernard Sabbatucci a connu ces évolutions. “Quand je me suis lancé il y a 25 ans ici, tout le monde se deman-

Pour une belle piscine enterrée, il faut compter un budget d’au moins 20 000 euros.

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DOUBS

dait ce que j’allais faire dans le marché de la piscine. Mais depuis le démarrage, nous en sommes en constante augmen- tation et nous avons connu un vrai coup de fouet après la canicule de 2003” confirme le profes- sionnel qui a dépassé cette année le cap des 1 500 piscines

“Nous en sommes en constante augmentation.”

Google Earth, la nouvelle arme du fisc Q ui dit piscine, dit taxe foncière en hausse car cet élément d’agrément est intégré dans le calcul de la taxe sur le foncier bâti. Encore faut-il que les propriétaires déclarent leur piscine. Si certains tentent par plusieurs moyens de réaliser leur piscine en toute discrétion (notamment en n’affichant pas le panneau de chantier pourtant obligatoire), ils sont de plus en plus rattrapés par la patrouille. Et ce, grâce aux nouvelles technologies. “Nous avons un système informatique qui nous permet de recueillir directement les informations transmises au service urbanisme des mairies au moment de la déclaration de travaux” indique la direction des finances publiques du Doubs. Et si cette déclaration n’est pas faite en bonne et due forme, “nous avons des moyens de contrôle” ajoute la D.G.F.I.P. Parmi ceux-ci, “Google Earth” indique un agent du fisc. “Nous passons un quartier ou une commune par le filtre Google Earth. Ce sont des opérations que nous menons régulièrement” reconnaît-il. Et si un propriétaire cachottier est repéré, il recevra un courrier du fisc qui dit à peu près cela : “D’après nos informations, vous avez effectué un changement dans votre propriété…” Là aussi, la peur du gendarme semble plutôt efficace. Dans le sud de la France, les agents du fisc emploient des méthodes encore plus radicales avec l’utilisation d’avions pour repérer les taches bleues dans les communes… “Ce n’est pas le cas ici” assure la D.G.F.I.P. ■

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