La Presse Bisontine 212 - Septembre 2019

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La Presse Bisontine n°212 - Septembre 2019

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Se loger à BeSançon, comBien ça coûte ?

En cette rentrée, une des préoccupations de nombreux Bisontins à la recherche d’un logement, qu’il soit étudiant, résident principal ou investisseur, est de trouver le bon logement au meilleur prix. Location, achat dans l’ancien, construction neuve, La Presse Bisontine fait le point sur le coût du logement à Besançon.

L’offre en logements de qualité ne couvre pas la demande l Conjoncture Trop de logements neufs à Besançon ? La vacance locative dans le parc locatif privé du Grand Besançon a - encore - diminué depuis 2015 pours’établir à 3,6 % fin 2018. C’est quasiment un record.

La vacance locative dans le Grand Besançon (Source : O.D.H.).

C’ est un chiffre dont la municipalité va se gargariser car il témoigne d’un dynamisme. Avec 3,6 % de vacance locative dans le parc privé locatif, jamais le Grand Les mal-aimés La vacance locative concerne surtout le parc intermédiaire (loge- ments construits entre 1945 et 1970). Cette vacance entraîne souvent une baisse des loyers à la relocation sur ce segment du marché. Ces logements souffrent de la comparaison avec les pro- duits neufs qui sortent sur le mar- ché, non seulement en termes de prix, mais aussi en termes de prestations et de performances énergétiques. Le niveau d’exi- gence des nouveaux locataires est de plus en plus important : cuisine équipée, stationnement, ascenseur, double vitrage, maî- trise des charges, etc. n

Besançon - et particulièrement Besançon - n’a connu un taux si bas. “Plus le taux de vacance est faible, plus la tension est forte. Il est généralement admis qu’un taux oscillant entre 3,5 % et 5 % permet d’assurer la fluidité néces- saire sur le marché locatif pour lamobilité résidentielle” indique le l’Observatoire Départemental de l’Habitat piloté par le Dépar- tement du Doubs dans son ana- lyse de synthèse de juin 2019. La synthèse a pour objectif le suivi et l’évaluation régulière (deux fois par an) du phénomène de la vacance et de sa saisonna- lité dans les deux parcs locatifs (public et privé). En janvier 2014, Jean-Louis Fousseret avait piqué une colère noire à la suite de la diffusion d’un reportage de France 3 natio- nal qui selon lui, l’avait piégé sur le thème de la vacance loca- tive. L’enquête avait abouti à cette conclusion : la Ville avait répondu aux sirènes des promo- teurs en délivrant trop de permis de construire sans se soucier de savoir s’il y aurait du monde

dans un contexte de faible évo- lution du nombre de logements locatifs privés, une diminution du volume des lots gérés par les professionnels, une amélioration de l’attractivité du parc par des travaux de rénovation et la limi- tation des hausses de loyer” pour- suit le service en charge de l’étude. Le prix (+ de 10 euros au m 2 ) d’une location demeure élevé pour une ville de la taille de Besançon. “Beaucoup de per- sonnes qui ne sont pas de la région et qui s’installent ici nous le font remarquer. Elles sont sur- prises par les montants élevés des loyers, notamment pour cer- tains quartiers comme les Cha- prais, le centre-ville” ajoute une professionnelle de l’immobilier à l’agence StartImmo de Besan- çon. C’est donc tout bénéfice pour les promoteurs immobiliers qui ont investi ici. Toujours d’après l’Office, “les professionnels de l’immobilier sont de plus en plus attentifs quant à l’état d’entretien des biens pour lesquels ils sont man- datés. L’incitation aux travaux

pour occuper les logements. L’émission pointait notamment, malgré une suroffre de loge- ments vacants, le profit tiré par la Ville du dispositif de défisca- lisation Duflot (devenu Pinel). D’après l’étude des services de l’habitat, la tendance à la baisse amorcée en 2015 se poursuit donc sur le Grand Besançon, ce qui revient à répondre que Besançon n’a pas trop construit. Encore une fois, il ne s’agit que d’une photographie à un instant T. “Le taux global moyen de la vacance locative s’établissait à 5,1 % fin 2016, à 4,1 % fin 2017

Comment l’étude a été réalisée ? Cette note de conjoncture a été réalisée à partir d’une synthèse des points de vue et ressentis des bailleurs sociaux et d’un panel important de bailleurs privés. La partie concernant le parc locatif privé porte sur les logements du secteur libre. Les données ont été recueillies auprès des principales agences immobilières dans le département. La partie concernant le parc locatif social porte sur l’ensemble du parc géré par les cinq principaux bailleurs du département. n

locative a pour effet d’engorger l’entrée dans le parc et de limiter la mobilité. À l’instar du parc locatif privé, le patrimoine des organismes H.L.M. affiche éga- lement une baisse continue de la vacance locative : de 3,6 % (2016) à 2,4 % (2018). Concernant la vente, lesmaisons sont toujours recherchées à Besançon, et des tensions se font fait sentir sur les T2 et les T5 en centre-ville. À l’inverse, des quartiers sont les grands oubliés à l’image de Planoise où le prix au m 2 a diminué d’environ 5 % en deux ans. n E.Ch.

et la remise en état des logements sont devenues un passage qua- siment obligatoire avant toute relocation.” Le recul de la vacance locative dans le parc privé de la Communauté urbaine pourrait laisser penser que le marché de la relocation a mieux fonctionné ces trois dernières années. Selon les professionnels de l’immobilier interrogés, “le délai de transition entre deux locataires excède rarement le délai de préavis (3 mois), les offres de relocation étant géné- ralement publiées dès la réception du congé du locataire.” En contre- partie, cette plus faible vacance

et à 3,6 % fin 2018” précise Jacqueline Cue- not-Stalder, conseillère dépar- tementale délé- guée, en charge de l’habitat et du logement. Comment expli- quer cette baisse ? “La reprise de la demande locative

“Le délai de transition excède rarement le délai de préavis.”

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