La Presse Bisontine 212 - Septembre 2019

18 BESANÇON

La Presse Bisontine n°212 - Septembre 2019

SOCIAL Accès au logement Une nouvelle vie avec

“un chez soi d’abord”

P ortée par l’État et l’Assurance- maladie, la démarche “d’un chez soi d’abord” rompt avec la prise en charge classique, en propo- sant un accès direct au logement “ordi- naire”, sans le conditionner à la réussite d’étapes préalables. Un véritable souffle pour les sans-abri les plus vulnérables, ceux qui présentent des troubles psy- chiques sévères et qui passent habi- tuellement à travers les mailles du système. “L’objectif est de les sécuriser, avec un accompagnement intensif et pluridisciplinaire au domicile” , résume Anne-Catherine Schweitzer, référente locale. Des accompagnateurs se rendent au moins une fois par semaine chez eux pour répondre à leurs besoins. Besançon. Il concerne déjà une dizaine de personnes. Le dispositif, destiné à accompagner des personnes sans domicile fixe, atteintes de troubles psychiques sévères, est en place depuis mai à

Le modèle, qui a fait ses preuves outre- Atlantique autour du “housing first”, a d’abord été expérimenté à Toulouse, Paris, Lille et Marseille. “On a pu constater que 85 %des personnes étaient toujours dans leur logement deux ans après, et que les durées d’hospitalisation diminuaient de moitié.” Il a donc été décidé de le déployer sur 16 sites d’ici 2022. Besançon qui a candidaté, s’est vu attribuer 20 places et pourrait passer prochainement à 55, sous réserve d’ob- tention des crédits nationaux. C’est un groupement de coopération sociale et médico-sociale (G.C.S.M.S.) réunissant le centre hospitalier de Novillars, l’A.D.D.S.E.A., le C.C.A.S., l’association Julienne Javel et l’agence immobilière sociale Soliha A.I.S., qui se charge localement de sa gestion. “Ces cinq structures mettent à dispo- sition du personnel : travailleurs sociaux, infirmiers, psychiatres…” L’équipe pluridisciplinaire, composée de 8 personnes, est en activité depuis quelques mois. Deux commissions d’at- tribution ont déjà permis à sept sans- abri d’accéder à des logements dans

la ville. Une prochaine se tiendra le 17 septembre. Toujours à la recherche de propriétaires volontaires,Anne-Catherine Schweitzer veut rassurer sur le principe. “C’est le G.C.S.M.S. qui est locataire. Nous garantissons le paiement des loyers et la remise en état éventuel du logement en fin de contrat. Ces locations solidaires permettent aussi jusqu’à 85 % de défis- calisation.” L’idée étant d’amener au fur et à mesure la personne de sous- locataire à locataire en titre. “Notre

Le dispositif permet un meilleur rétablissement en santé mentale et une rationalisation des dépenses publiques d’après Anne-Catherine.

but est de les réintégrer dans une vie sociale et permettre à plus long terme un retour dans l’emploi” , précise la coor- dinatrice de l’équipe bisontine. Au-delà du logement et d’une dotation permet- tant de se meubler, “nous travaillons aussi avec eux au retour de leurs droits (R.S.A., allocation handicap ou de loge- ment). Cela n’a pas

En recherche de logements.

qui passent de rien à tout, n’en revien- nent pas. “Un monsieur nous a dit que c’était mieux que Noël !” Pour accéder au dispositif, il faut être S.D.F., faire attester les troubles psy- chiques par un médecin, avoir des besoins d’accompagnement sociaux élevés et accepter a minima une visite hebdomadaire. ■ S.G.

qu’une visée philanthropique. Ils par- ticipent à leur loyer, c’est une façon de se responsabiliser.” Leurs “savoirs expé- rientiels” sont aussi pris en compte avec la présence d’un médiateur de santé “pair” (un ancien malade qui a fait face aux mêmes difficultés). “Les personnes concernées sont pour la plu- part schizophrènes ou bipolaires. Par- tager un vécu est essentiel.” Certains,

Contact : 03 39 25 04 89 - admission.ucsa@besancon.fr

MUSIQUE

Association L’orchestre Victor Hugo peut compter sur ses amis Un groupe de mélomanes passionnés œuvre depuis trois ans dans l’ombre de l’orchestre, pour soutenir ses actions culturelles et sa programmation artistique.

Zoom Les grands rendez-vous de la saison 19-20 Le thème intemporel de Roméo et Juliette ouvrira le bal le 6 septembre lors du concert d’ouverture du Festival de musique de Besançon. Puis la programmation de l’orchestre s’ouvrira à des grandes œuvres du répertoire classique dont la symphonie du Nouveau monde de Dvorak, la 4 ème symphonie de Mozart ou celle de Beethoven (dont on fêtera le 250 ème anniversaire). Tout en offrant une découverte parallèle de compositeurs visionnaires, de grandes voix romantiques ou du jazz. Du côté des invités, on retiendra notamment la venue du talentueux violoncelliste Aurélien Pascal, qui jouera un concerto de Haydn. Tandis que le concert du Nouvel an, toujours très apprécié, nous amènera du côté des Balkans. ■

C réée en 2016, l’associa- tion des Amis de l’Or- chestreVictor Hugo veut faire connaître à un public toujours plus large, la musique et l’ambiance des concerts symphoniques. “Parce qu’il n’est de plus belle découverte

sur “Le carnaval (gastrono- mique) des animaux” conçu par Bernard Friot et le chef de l’or- chestre, Jean-François Verdier, ou l’édition du livre orchestre “Nuage Rouge”, pour l’heure mis en attente. En échange de cette bienveil- lance, les Amis de l’orchestre peuvent assister une à deux fois par an à une répétition. Une rencontre privilégiée avec l’un des artistes invités leur est éga- lement proposée. “Il y a deux ans, c’était avec la grande mezzo- soprano Karine Deshayes et l’an dernier, avec le quatuor Zaïde.” Cette année, une dizaine de per- sonnes se rendront aussi à un concert à la Philharmonie de Paris le 30 novembre, où Jean- François Verdier animera éga- lement une master-class pour les cheffes d’orchestre. Pas d’intervention en revanche dans la programmation artis- tique de l’orchestre. “Ce n’est pas notre rôle” , prévient Jean- Pierre Govignaux. “On s’emploie surtout à le promouvoir en région et au-delà.” Un soutien qui s’était traduit, au moment du projet de fusion avec l’orchestre de Dijon, par une intervention auprès des différents élus régio- naux, semble-t-il vaine. Il s’étend aujourd’hui à cette probléma-

que la culture” , selon Jean-Pierre Govignaux, journaliste à la retraite à l’origine du collectif. À contre-pied de cette croyance qui voudrait faire du classique quelque chose de trop savant ou désuet, les membres de l’as- sociation ont choisi “dès le début

de se tourner vers la jeunesse.” Ils ont ainsi soutenu financiè- rement l’Orchestre des jeunes et ont aidé, l’an dernier, la mise en place des “Rendez-vous conte” (destinés aux familles). Une aide ponctuelle est aussi apportée aux créations artistiques, comme

précise Jean-Michel Badet qui a succédé en mars dernier à Jean-Pierre Govignaux à la tête de l’association. Pour ce pas- sionné (animateur d’une émis- sion musicale sur R.C.F. et ancien praticien O.R.L. hospi- talier), le problème ne se trouve pas tant dans le lieu d’implan- tation que dans la volonté poli- tique. “Pour certains, ce n’est que faire plaisir à une élite culturelle. Mais c’est une grossière erreur. La culture est populaire !” ■ S.G.

tique de salle de concert adaptée, qui fait défaut à Besançon, avec une pétition lancée collective- ment au début de l’été sur change.org. La démarche, qui recueillait 700 signataires à la

mi-juillet, fait bien sûr écho aux prochaines élections muni- cipales. “On aimerait que les candidats l’in- tègrent dans leur réflexion” ,

Une cinquantaine de membres.

Plus d’infos : lesamisdelovh@gmail.com ou sur www.ovhfc.com (onglet “soutenir l’orchestre”)

Jean-Pierre Govignaux (à gauche) est aujourd’hui le secrétaire de l’association et Jean-Michel Badet, son président.

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