La Presse Bisontine 212 - Septembre 2019
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La Presse Bisontine n°212 - Septembre 2019
URBANISME Planoise, renouvellement urbain “L’idée n’est pas de vider le quartier de sa population” 1 191 logements seront déconstruits à Planoise d’ici 2029 pour “seulement” 397 reconstructions dont 64 % à Besançon, 34 % dans les autres communes. L’opération touche également à la vie du quartier.
L e Grand Besançon a déposé un projet de renouvellement urbain du quartier prioritaire pour 2019-2029. Soumis à l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (A.N.R.U.), il a été accepté pour unmontant de 184 millions d’euros. C’est en France l’un des dix plus importants dossiers de rénova- tion urbaine. “Entre Planoise et les 408, ce sont près de 1 700 logements qui seront décons- truits” annonce Nicolas Bodin, adjoint à l’urbanisme à Besan- çon. D’après une étude comman- dée par la Communauté urbaine Interventions sur le patrimoine des bailleurs 2019-2029 l 1 191 logements démolis (238 G.B.H., 228 Habitat 25, 314 S.A.I.E.M.B., 411 Néolia) l 695 logements réhabilités (468 G.B.H., 137 Habitat 25, 90 Néo- lia) l 1 495 logements résidentialisés (1 039 G.B.H., 137 Habitat 25, 86 S.A.I.E.M.B., 233 Néolia) l 397 reconstructions en dehors de Planoise et des autres quartiers prioritaires dont 64 % seront bâtis à Besançon, et 36 % dans les autres communes de la Commu- nauté urbaine.
perdra en population “pour y gagner en qualité de vie” assu- rent les porteurs du projet. Les démolitions vont concerner le 2 et 4, rue de Picardie, un bâtiment rue du Luxembourg, les 8-10-12 à Île-de-France, 198 logements rue de Savoie, le 6 de l’avenue du Parc sur une période de 10 ans. Les réhabi- litations vont porter sur 695 logements. Les habitants de Pla- noise se verront proposer des logements à Besançon à des loyers équivalents (en comptant les charges), hors du quartier, mais aussi dans les communes limitrophes. Lesquelles ? “Pour
(N.D.L.R. : qui n’a pu nous la fournir), le logement social “est détendu à Besançon” d’où le prin- cipe du “1 logement construit pour 3 démolis.” “L’idée n’est pas de vider Planoise de sa popula- tion mais plutôt d’en ramener
Les aménage- ments vont aussi concerner le “Tripode”, rue de Bruxelles.
une nouvelle car c’est un quartier bien équipé, bien desservi” nuance Karima Rochdi, vice-présidente de la communauté urbaine en charge de la politique de la Ville. Forcé- ment, Planoise
Un nouveau gymnase à côté de Diderot.
Cette barre de Planoise (ici Île-de-France) disparaîtra.
rue du Luxembourg, un Centre de formation des apprentis au numérique proche d’Île-de- France, une maison médicale à Île-de-France, un futur gymnase à côté du collège Diderot. Les centres commerciaux seront rénovés, notamment Cassin. La galerie commerciale sera sup- primée et les cellules seront positionnées sur la place cen- trale. En revanche, rien pour les Époisses. Une enseigne com- merciale présente là pourrait définitivement baisser le rideau. n E.Ch.
résidentialisation dans ce quar- tier, associer les habitants, leur offrir des espaces agréables, que les conseils consultatifs d’habi- tants aient leur mot à dire” pour- suit l’adjoint à l’urbanisme. Si l’arrivée de policiers supplémen- taires dans le commissariat ave- nue du Parc a été remarquée par les habitants, leur absence après 18 heures et le week-end est pointée du doigt. Au-delà des aménagements purement urbanistiques, des services supplémentaires arri- vent avec la création d’une coo- pérative du numérique au 11,
l’instant, rien n’est encore arrêté mais on peut estimer que des communes comme Saint-Vit, Saône, Pirey, Serre-les-Sapins, Dannemarie-sur-Crète, Deve- cey… seront concernées. Cela fera moins de 40 logements par an sur 10 ans pour toutes ces communes” prédit l’adjoint à l’urbanisme. Les élus le savent : la rénovation urbaine ne résout pas les pro- blèmes qui gangrènent le quar- tier comme la tranquillité publique ou la sécurité. “La sécu- rité est l’attente première des habitants. Il faudra veiller à la
Vue aérienne des bâtiments appelés à disparaître d’ici 2029.
ASSOCIATION À l’Arsenal Le collectif Hôp, hop, hop réinvente la ville Les anciens locaux de la faculté de médecine ont repris vie sous l’impulsion d’Hôp, hop, hop. On y trouve aujourd’hui des espaces de travail, des salles polyvalentes, un café associatif et une recyclerie.
L’accès à la recyclerie, côté rue Charles Nodier, sera bientôt “matérialisé par une arche en bois”, préviennent Anna, Lucile et Marine d’Hôp, hop, hop.
A u départ du projet se trouve un collectif d’ar- chitectes et d’urbanistes qui a eu l’idée de croiser la demande de personnes en recherche d’espaces avec le deve- nir de bâtiments inoccupés ou en transition. “L’idée est de les occuper de manière temporaire pour en faire des lieux d’hospi- talité” , précise Lucile Andersen, administratrice de l’association Hôp, hop, hop. Une recette qui a rapidement séduit graphiste, photographe, plasticien, costumière, naturo- pathe, ethnologue, micro-bras- seur…Tout ce petit monde (une
quarantaine de résidents), issu d’univers très disparates, est désormais installé à l’Arsenal et participe à faire vivre les lieux. Condition sine qua non pour y entrer. “Nous ne voulions pas d’un simple espace de co-wor- king, mais d’un lieu générateur
baptisé “Multiples” (ouvert au public tous les deuxièmes same- dis du mois), un autre : une bou- tique regroupant les productions de chacun (ouvert les vendredis et samedis de 17 heures à 20 heures). “Un pôle bien-être naturopathie-réflexologie a éga- lement été ouvert au public et aux résidents.” En parallèle, divers événements sont organi- sés dans les salles polyvalentes mises à disposition des associa- tions et des particuliers (cours deTaï Chi, projections ciné, répé- titions de théâtre…). Bref, le lieu est foisonnant d’activités. Bien sûr, il a d’abord fallu obtenir
l’aval du C.H.U., propriétaire et vendeur des murs. Après un an de discussion, l’association a signé une convention d’occupa- tion temporaire des lieux, puis a lancé un appel à candidatures. Libéré depuis 2015, le bâtiment nécessitait un bon nettoyage mais ses espaces de travail ont très vite été remplis, à tel point qu’a été créée une liste d’attente.
Et le projet ne s’est pas arrêté là avec la création dans une deuxième aile d’un café asso- ciatif,“l’Arsenic” (ouvert les mer- credis, vendredis et samedis), d’une salle d’exposition et d’une recyclerie (ouverte le samedi après-midi avec des ateliers zéro déchets) où l’on vend à bas prix C.D., vêtements, bijoux… dépo- sés à l’accueil. Des ateliers de
bricolage partagés s’y tiennent aussi les mercredis après-midi et “on projette d’ouvrir une maté- riauthèque, pour sensibiliser au réemploi.” Ici, ce ne sont pas les idées qui manquent. À la vente du bâtiment, le projet pourrait perdurer ou déménager selon l’accord avec le nouveau pro- priétaire. n S.G.
d’échanges. Sa libre appropria- tion permet que s’y greffent toutes sortes d’initia- tives.” Une résidente a ainsi proposé d’ouvrir un fonds de livres d’artiste
Une convention d’occupation temporaire.
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