La Presse Bisontine 212 - Septembre 2019

10 DOSSIER BESANÇON

La Presse Bisontine n°212 - Septembre 2019

POLÉMIQUE

Sur fond de conflit de voisinage Une casse peut-elle s’installer dans une zone naturelle ?

C’est la question que pose un riverain du quartier des Torcols en conflit avec le propriétaire d’une casse automobile qui prévoit de déménager son activité. Le riverain mécontent avait entamé une grève de la faim.

Pompiers Dans le cadre de sa politique de recrutement de sapeurs-pompiers volontaires, le Service départemental d’incendie et de secours du Doubs souhaite renforcer les effectifs du Service de Santé et de Secours Médical (S.S.S.M.) et recrute donc des médecins et des infirmiers. Vous êtes médecin ou infirmier ? Vous avez envie de diversifier votre activité professionnelle ? Vous pouvez rejoindre l’équipe du S.S.S.M. Contact : Médecin-cheffe Laure- Estelle Piller au 03 81 85 36 21 ou au 06 74 75 77 48. Routes Le Département du Doubs a lancé le 15 juillet la restauration du pont entre Sauvagney et Chambornay-lès-Pin qui permet de franchir l’Ognon constituant la limite entre le Doubs et la Haute-Saône sur le R.D. 205. Objectifs : supprimer la limitation de tonnage existante, élargir la voie unique à 3,5 m et sécuriser le franchissement des piétons hors chaussée. Montant de l’opération : 455 000 euros. La route est totalement fermée jusqu’au 31 décembre. Mise en place d’une déviation via Émagny. Installée depuis plusieurs décen- nies chemin de Valentin, l’en- treprise Auto Pièces 25000 a prévu de déménager une partie de ses activités à quelques cen- taines de mètres de là, chemin des Champs, en lieu et place d’une ancienne usinemécanique. Or, la révision du plan local d’ur- banisme de Besançon a récem- ment prévu de classer ces ter- rains situés entre le chemin de Valentin et la rocade menant à Valentin en zone naturelle. Plu- EN BREF L a préfecture est saisie de ce dossier que Georges Scalabrino, un habitant du quartier des Torcols à Besançon est bien décidé à mener à son terme. Cette ques- tion est même devenue publique à l’occasion d’un des débats orga- nisés par le maire de Besançon dans les quartiers en juin der- nier. Ce dernier, interpellé par le riverain mécontent, s’est engagé à faire la lumière sur ce dossier. De quoi s’agit-il préci- sément ?

Le terrain en question était jusqu’ici classé en zone à urbaniser, la révision du P.L.U. le classe en zone naturelle.

sieurs élus locaux se sont rendus sur place à la demande de M. Scalabrino (qui est par ailleurs en procès avec ces voisins suite à un conflit de propriété). Jacques Grosperrin, Éric Alauzet, Anne Vignot,Anthony Poulin, Ludovic Fagaut ainsi que plusieurs asso- ciations de défense de l’environ- nement (F.N.E., C.P.E.P.E.S.C.) ont fait le déplacement pour constater la réalité des faits que dément le propriétaire incriminé. “M. Scalabrino a déjà perdu plu-

sieurs procès contre nous, il souhaite sans doute se venger. Concernant ce site du chemin des Champs, nous pré- voyons d’en faire juste une zone de démontage des véhi- cules, sur 100 m 2 à peine. Le classement ou non en zone naturelle ne change rien” justifie Franck Petitjean, le gérant

d’Auto Pièces 25000. Mais M. Scalabrino ne décolère pas. “La Ville nous oblige à réa- liser pour notre domicile une mini-station de traitement des eaux usées qui va nous coûter plus de 15 000 euros et on laisse faire n’importe quoi à d’autres ? On ne va pas me faire croire qu’une activité de démontage de carcasses de voitures n’est pas polluante ! Je dénonce une injus- tice” martèle le riverain qui affirme par ailleurs que la société

en question “n’a toujours pas d’agrément préfectoral.” Pour médiatiser son opposition, Georges Scalabrino avait entamé une grève de la faim le 19 août. La préfecture du Doubs a déjà diligenté plusieurs enquêtes sur l’activité de ce garage également spécialisé dans la vente de véhi- cules d’occasion et de pièces déta- chées. Il avait été mis en demeure une première fois en 2013 de respecter la législation des casses automobiles et un

inspecteur de l’environnement avait réalisé le 16 novembre 2017 une nouvelle inspection du site. Le propriétaire des lieux avait été invité notamment à procéder à l’évacuation des déchets et des véhicules hors d’usage. Depuis l’an denier, la préfecture du Doubs n’a donné aucune nouvelle. “Le fond de l’affaire, c’est que M. Petitjean va déménager pour ensuite pouvoir vendre son ter- rain chemin de Valentin et réa-

liser une opération immobilière” laisse entendre M. Scalabrino. “Ce sera certainement mis en vente confirmeM. Petitjean,mais ce terrain ne m’appartient pas personnellement.” Des propriétaires d’un autre ter- rain situé chemin des Champs avaient acquis une parcelle il y a quelques années pour y construire une maison. Mais le classement en zone naturelle les y en empêche… ■ J.-F.H.

“Je dénonce une injustice” fulmine le riverain.

POLITIQUE Municipales 2020 Vers d’improbables alliances ? Des centristes avec une partie de L.R.E.M. pro Alexandra Cordier. Des Républicains qui ratissent large. Tout ce petit monde cherche à casser la dynamique Anne Vignot et isoler Éric Alauzet.

U ne nouvelle ère politique s’amorce àBesançon.Des discussions encore impen- sables il y a peu de temps se nouent dans le secret entre des personnes qui jusque-là s’op- posaient au conseil municipal. Alors que les programmes des candidats se dessinent,LesRépu- blicains - conduits par Jacques Grosperrin - discutent avec le centre gauche. Du côté du centre droit (Agir), Philippe Gonon et Catherine Comte-Deleuze se rapprochent fortement d’Alexandra Cordier et s’éloignent des mêmes Répu- blicains avec qui ils ont partagé l’oppositionavant de prendre leur distance il y a un an et demi.L’art dugrand écart ? “Il y aune crainte de voir des idées éloignées des nôtres, c’est-à-dire des extrêmes, de prendreune ville commeBesan- çon” dit Philippe Gonon. N’est- ce pas aussi unmoyen de bloquer des candidats qui montent ou qui font peur ? Il y ade cela. “Il appar- tient à la génération des quadras de prendre les choses enmain car il semble évident que le besoin de renouvellement des élus est une

nous donne largement au-dessus des autres, coupe Anne Vignot qui sort des journées d’été de son parti avec dynamisme. Nous avons balayé le scepticisme, cela libère la pensée politique.” Le 12 octobre,“L'Équipe”réunira au Kursaal à Besançon toutes les personnes qui le souhaitent autour de leur projet. ÉricAlauzet officiellement investi par le parti L.R.E.M. devait ren- contrer fin août Alexandra Cor- dier. Il sera question de pro- gramme. Suite au vote “serré” de la commission d’investiture du parti, la référente En Marche Doubs souhaite “qu’une part importante des idées et des per- sonnes du collectif Besançon Métropole 2020 se retrouvent dans le projet de L.R.E.M., dit-elle. Nous avons élaboré plus de 120 propositions avec et pour lesBison- tins. La clé de la réussite, c’est le rassemblement.Besançon restera dans le bon camp politique, à savoir celui du progrès, de l’hu- manisme,si nous savons rassem- bler au-delà de nos différences avec ÉricAlauzet ! Je pense aussi ànos partenaires du centre gauche

exigence forte : il serait juste de confier à une nouvelle classe, très rajeunie, le soin de penser et de construire son propre avenir” dit Philippe Gonon qui ne cache pas un rapprochement avecAlexan- dra Cordier (36 ans). Parmi les autres “quadras”, citons égale- ment Nicolas Bodin, investi par le Parti socialiste (48 ans), ou encore Laurent Croizier pour le MoDem(44 ans).Ludovic Fagaut (L.R. - 41 ans) sauf surprise, se range derrière son chef de file. AnneVignot (E.E.L.V.),confortée par les résultats des élections européennes, a vécu un été radieux grâce à un sondagemené par L.R.E.M. la donnant large- ment en têteau premier tour devant ÉricAlauzet à Besançon.

L’intergroupe a été le premier à compren- dre la nécessité à s’ouvrir aux autres et a lancé un “appel à l’union” signé par 400 Bisontins. “Ce n’est qu’un sondage, je garde les pieds sur terre et je reste modeste même s’il

“Je garde les pieds sur terre.”

Anne Vignot revigorée par un sondage estival qui la placerait en tête au premier tour.

Cette rentrée politique tient déjà ses promesses alors que laFrance Insoumise n’a pas encore dévoilé sa tactique. ■ E.Ch.

et du centre droit. Il y a beaucoup d’attente” conclutAlexandraCor- dier.Le député risque aussi d’être affaibli dans son propre camp suite à son vote contre le C.E.T.A.

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker