La Presse Bisontine 210 - Juin 2019

BESANÇON 8

La Presse Bisontine n°210 - Juin 2019

PATRIMOINE Au temps de Besançon-les-Bains Dans les secrets du Grand Hôtel des Bains Un remarquable travail de collecte d’archives retrace la grande époque de l’Hôtel des Bains devenu une résidence seniors. Une exposition lui est consacrée par le C.C.H. des Chaprais.

L’ histoire des thermes à Besançon : entre gran- deur et décadence.Gran- deur dès le début de avec l’ouverture du Grand Hôtel des Bains, en 1893, l’un des seuls pour son époque à être équipé d’un ascenseur électrique, d’une ligne de téléphone (1895). L’un des rares à accueillir des stars de l’époque : Sarah Bernhardt en tournée y séjourne, Colette etWilly sont familiers des lieux. Décadence dès l’après-guerre, une situation financière qui se tend, des clients toujours moins

Marie-Hélène Joly, directrice adjointe de la Villa Médicis, a apporté ses recherches photo et sa passion pour ce lieu.

nées du Patrimoine (2017) puis un second : une exposition du mardi 11 juin au vendredi 21 juin prochains sur l’histoire de la construction du bâtiment à laVilla Médicis d’aujourd’hui. L’archiviste de la bibliothèque de Besançon a également apporté son aide. De belles anecdotes remontent : les premières polémiques sur la construction de ce bâtiment débutent avec une soi-disant mauvaise qualité des matériaux,

le grand jardin” évoque Marie- Hélène Joly. Réquisitionné durant la Pre- mière guerre mondiale comme annexe de l’hôpital, l’Hôtel le sera également lors de la seconde par les officiers du III ème Reich cette fois, qui l’utilisent comme mess. En 1950, la Ville rachète l’établissement, en 1981, il devient l’Hôtel Ibis avant que le groupe ne s’en sépare en 2002. En 2004, Hubert Rouy, homme d’affaires dijonnais issu de la célèbre famille de fromagers le rachète. En 2009, laVillaMédicis ouvre ses portes… La suite est à découvrir. n E.Ch. Exposition de l’histoire du Grand Hôtel des Bains du mardi 11 juin au vendredi 21 juin (du lundi au jeudi de 10 heures à 17 heures, vendredi de 10 heures à 12 heures). Entrée libre.

nombreux et des travaux tou- jours plus coûteux. Les thermes seront détruits en 1960. De ce passé thermal, il reste le Casino, et encore les eaux salées (venues de Miserey-Salines) qui sont encore utilisées par le cabi- net de kinésithérapie, et le fameux hôtel, au 4 de l’avenue Carnot. Devenu depuis 2009 une résidence seniors, l’hôtel a été largement réhabilité. Habitante du quartier des Cha- prais depuis les années quatre- vingt, Marie-Hélène Joly a tou- jours admiré cette imposante bâtisse dans laquelle elle tra- vaille depuis 2010 comme infir- mière coordinatrice.Une passion pour ce lieu l’a conduite à amas- ser des photos et documents d’époque chez des brocanteurs ou ailleurs. Une rencontre avec Jean-Claude Goudot, membre de la Commission histoire et patrimoine au sein du Conseil consultatif des habitants de Cha- prais-Cras, donne lieu à un pre- mier événement lors des Jour-

Sa construction, en 1893.

l’embauche d’ou- vriers italiens, puis les fêtes à l’inté- rieur du parc, ces dames qui appor- tent jusqu’à 17 bagages avec elles… “Avant- guerre, l’hôtel était plein demai à octo- bre. Il fallait ima- giner un lieu de fête avec des bals, des fêtes, des spectacles pour enfants dans

“Avant- guerre, l’hôtel était rempli

de mai à octobre.”

L’Hôtel devenu résidence seniors.

SPORT

Arts martiaux “Encadrer le M.M.A. pour éviter une pratique sournoise” Violente voire dangereuse, la pratique du free-fight est sujette à débat. Le sénateur et judoka Jacques Grosperrin a réalisé un travail parlementaire sur le sujet.

C’ est un sport à la mode. Le free-fight (combat libre ou arts martiaux libres) se déve- loppe aussi rapidement qu’un uppercut se décoche. Le sujet revient sur le ring suite à une déclaration de l’actuelle ministre des Sports Roxana Maracineanu, qui a indiqué vouloir “légaliser” cette pratique actuellement interdite en compétition. Le Mixed Martial Arts (M.M.A.) est un sport de combat associant de nombreuses dis- ciplines, allant du judo à la boxe thaï, en passant par la lutte. Pratiqué dans une cage en forme d’octogone, il autorise les coups de pied, poing, genou et coude, mais aussi les coups au sol. Le vain- queur est désigné par K.-O., décision des juges ou immobilisation. Pour le moment, les combats sont - officielle- ment - interdits en France. Norvège et Thaïlande ont fait de même. Le sénateur de Besançon, judoka (en passe d’obtenir le 6 ème dan) connaît ce

dossier sur le bout du kimono. En 2016, il s’était vu confier avec PatrickVignal (député de l’Hérault) une enquêteminis- térielle par le Premier ministre de l’époque Manuel Valls. Après une cen- taine d’auditions, des déplacements sur le terrain, les deux parlementaires ont mis en place un observatoire des arts maritaux et ont proposé “un enca- drement de la pratique” en adossant le combat libre à une fédération en place afin de le réglementer.

de l’encadrer, rappelle Jacques Gros- perrin. Certains vont combattre dans d’autres pays et reviennent avec des traumatismes crâniens. Il faut légaliser cette pratique afin d’éviter une pratique sournoise car dans certains lieux, des combats sont organisés dans des caves” indique le Bisontin. La ministre a évoqué un danger de “radicalisation” dans certaines salles, ce que confirme le sénateur. Car sans fédération, ce sport ne dispose pas de formateurs diplômés, d’où la nécessité de l’adosser à une fédération comme le judo l’avait fait dans les années soixante en s’associant avec la lutte. “Il ne faut accepter que les combats amateurs. Le judo est aujourd’hui la seule fédération capable d’accueillir ce sport” martèle Jacques Grosperrin. Accueillir de nouveaux licenciés est un business . C’est aussi un moyen d’offi- cialiser une pratique établie par environ 30 000 personnes en France. n

Mais depuis, les ministres des Sports successifs se sont passé la patate chaude. Sans jamais tran- cher. “Ce sport vit de clichés dus aumonde professionnel où des gens se battent dans une cage. Cela paraît avi- lissant. En réalité, ce n’est pas ça, mais il existe un véritable enjeu de santé publique, d’où la nécessité

“C’est un cas de santé publique.”

Le sénateur Jacques Grosperrin, ceinture noire de judo, voit son rapport ministériel revenir dans l’actualité.

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