La Presse Bisontine 210 - Juin 2019

DOSSIER I

La Presse Bisontine n°210 - Juin 2019

24

l En périphérie La proposition de Jean-Paul Michaud “Que nos plaintes soient suivies, que lemontant des amendes soit aggravé”

Le maire de Thoraise porte plainte dès qu’il identifie un pollueur mais s’interroge des suites données. Soutenu par d’autres maires de la C.A.G.B., il vient de proposer aux parlementaires de durcir la loi et sollicite le procureur.

l’amende de cinquième classe n’est pas adaptée et n’est pas suffisamment dissuasive. “À plu- sieurs reprises, nous avons déposé des plaintes. De ces plaintes, bien que parfois iden- tifiant parfaitement les auteurs, nous n’avons eu aucun retour. Je demande au procureur d’être tenu au courant des suites des procédures engagées à l’encontre des contrevenants. Et d’appliquer fermement et systématiquement

retraitement que doivent payer nos communes” argumente-t-il. Rencontré dans la mairie flam- bant neuve de Thoraise, il ne peut s’empêcher de nous dévoiler le dernier “cadeau” abandonné en bord de route : un dépôt de sacs contenant les restes d’une fête, sans doute bien arrosée, “puisque j’ai trouvé des sacs contenant des cartons de bière, pour plus de 300 bouteilles ! Ce dépôt n’est pas exceptionnel. Il pose le problème de l’évacuation et du retraitement puisque sou- vent ces déchets ne vont pas en déchetterie. Nos collectivités ont mis en place des systèmes effi- caces de ramassage des ordures ménagères, elles ont également créé un réseau de déchetteries ou les déchets sont triés et, quand les filières existent, valorisés. Il n’y a aujourd’hui plus aucune raison pour que nous subissions encore de tels dépôts qui repré- sentent des coûts non négligea-

J ean-Paul Michaud, maire de Thoraise, ne compte plus les dépôts sauvages enregistrés sur sa commune. “C’est environ un par semaine, dit-il agacé. Je ne supporte plus ces incivilités, d’autant plus que ces dépôts ont lieu autour du site de la déchet- terie de Thoraise.” L’édile a écrit - le 21 mai dernier - aux 67 maires de l’Agglomération du Grand Besançon afin de le sou- tenir dans sa démarche. Voici la teneur de ce courrier : “Je souhaite associer mes collègues maires à une démarche auprès du procureur de la République

pour lui demander toute la rigueur lorsque les pollueurs sont identifiés et l’application stricte, systématique, et maxi- mum du montant des amendes. J’ai déjà identifié des pollueurs, porté plainte, mais je n’ai pas eu de suivi ! J’interpelle égale- ment nos parlementaires pour relever le montant des amendes lorsque les dépôts sont effectués en pleine nature avec aggrava- tion des sanctions lorsque ceux- ci comportent des matières pol- luantes” explique celui qui est vice-président de l’Aggloméra- tion. Selon Jean-Paul Michaud,

le maximum des peines encourues pour ce type d’in- fractions. Celles- ci entraînent des nuisances olfac- tives, visuelles, des pollutions des sols avec des risques pour la nappe phréatique, des coûts importants pour le tri, l’éva- cuation et le

“Être tenu au courant des suites des procédures engagées.”

Jean-Paul Michaud a envoyé un courrier aux 67 maires, aux parlementaires, au procureur, pour proposer des mesures face aux dépôts sauvages.

où il a déposé plainte. Les 2 heures qu’il y a passées à régler ce litige sont autant de temps qui n’est pas consacré à d’autres tâches… n E.Ch.

bles pour nos collectivités et des pollutions locales” pointe Jean- Paul Michaud. La commune a payé le traite- ment. Le maire a été accueilli à la gendarmerie de Saint-Vit

Ces commerçants 0 déchet l Initiative Commerce Une association sensibilise les commerçants bisontins à accepter les contenants réutilisables afin de diminuer les emballages uniques.

“Faut-il qu’un animateur braille toute la journée dans le micro ?” l Bruit Nuisances sonores L’adjoint Cyril Devesa veut une réglementation

cela est normal. Il faut revoir les arrêtés municipaux.” Pour que ces derniers évoluent, il faut “des remontées et des pétitions de Bisontins” ajoute son homo- logue Danièle Poissenot. Dernièrement, les services de la Ville sont intervenus pour la climatisation trop bruyante d’une boulangerie. Les services de la voirie ont, eux, scellé une bouche d’égout qui claquait à chaque passage de véhicules, avenue Gaulard. Le bruit métal- lique, lancinant, ne tapera plus sur le système nerveux des rive- rains. n

autour des manifestations sportives près de la Rodia et pour les enceintes amplifiées utilisées par les jeunes dans la rue.

L a liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. Avec les beaux jours de retour, les nuits risquent d’être plus courtes pour certains Bisontins demeurant à proximité des bars. “Quand les négociations ne suffisent pas, alors nous prenons des sanctions avec les établissements qui ne respectent pas la loi, en lien avec la préfecture. L’an dernier, un bar a subi deux fermetures tempo- raires” souligne Danièle Poisse- not, adjointe chargée de la tran- quillité publique. Si le phénomène des “nuits bison- tines” est connu, les nuisances sonores liées aux manifestations sportives l’est moins. De nom- breuses plaintes de riverains des Prés-de-Vaux sont remontées jusqu’en mairie suite aux évé- nements qui se sont déroulés à proximité de la Rodia. L’adjoint au maire Cyril Devesa, délégué à la santé, en fait un combat : “Faut-il qu’un animateur braille toute la journée dans le micro ?

Je ne le pense pas. Je veux mettre la pression pour que cela soit mieux géré, dit-il en rappelant que le bruit est un enjeu de santé publique. Enfin, je souhaite que la police municipale intervienne ou sanctionne ceux qui se bala- dent en pleine rue avec des enceintes amplifiées. Peut-être y a-t-il une jeunesse qui pense que

La Citronnade, un des huit commerçants de Besançon qui accepte qu’un client vienne avec ses propres contenants réutilisables.

L e meilleur déchet, c’est celui que l’on ne produit pas. Du 18 au 26 mai dernier, en réponse à l’appel de Zero Waste France, l’as- sociation “Zéro Déchet Besan- çon” et ses bénévoles ont mis en action dans un marathon “Mon commerçant Zéro Déchet” à Besançon. L’objec- tif : engager le plus grand nombre de commerçants bisontins à accepter les conte- nants réutilisables des clients afin de diminuer les embal- lages à usage unique et démo- cratiser la démarche Zéro

Déchet. Avant l’opération, “huit com- merçants bisontins avaient déjà accepté d’apposer l’au- tocollant en vitrine indiquant

net” indique Sarah El Ham- dani, bénévole de l’associa- tion. Ce temps fort est l’occasion de “se mobiliser pour géné- raliser la pratique de venir faire ses courses avec ses pro- pres contenants réutilisables et inciter les enseignes de la distribution à réduire l’usage du plastique jetable.” Les bénévoles ont effectué une action devant un fast-food du centre-ville samedi 25 mai visant à dénoncer l’utilisation du jetable et le non-respect du tri. n

qu’ils acceptent les contenants propres et secs de leurs clients : Gloria Mea Fides, Day by Day, le Vrac, Doubs Direct, la Citronnade, le Trou de Sou- ris, Biocoop et Traiteur Bon-

Le fast-food, mauvais élève.

Les manifestations sportives à la Rodia, c’est bien. Mais les riverains doivent supporter la sono, parfois forte.

Made with FlippingBook Learn more on our blog