La Presse Bisontine 210 - Juin 2019

BESANÇON 16

La Presse Bisontine n°210 - Juin 2019

AUTOMOBILE Histoire La saga des voitures Schneider racontée par deux passionnés Produites avenue Fontaine-Argent à Besançon

Le Bisontin Patrick Frachebois, plus grand collection- neur de Schneider

au monde (photo A. Prêtre).

entre 1910 et 1929, les voitures de course Schneider ont marqué leur temps avant de tomber dans l’oubli.

D ifficile d’imaginer qu’en lieu et place de l’établis- sement scolaire Saint- Joseph, au 28 de l’ave- nue Fontaine-Argent, s’est nouée l’une des plus belles pages de l’ère industrielle automobile française aujourd’hui disparue. Avant-guerre, 250 véhicules sor- taient chaque année des ateliers “Théophile Schneider”, du nom de ce financier venu à Besançon pour trouver une compétence en main-d’œuvre. La première voiture proposée à la vente en 1911 était une quatre cylindres qu’il fallait démarrer

sionnés d’autos. “Ce sera une conférence grand public, explique l’ingénieur retraité Jean Pracht. Bien sûr, il y aura des éléments techniques. Je rappellerai par exemple que Schneider a tout de suitemisé sur la bonne technique, le pétrole en 1894, quand d’autres pensaient à la vapeur” poursuit le technicien. En 1924 apparaît un moteur spécial à culbuteurs, avec pistons en aluminium et bielles tubulaires. 26 300 francs à l’époque, la Torpédo a cessé d’être produite en 1929,la société étant liquidée en 1931. La faute à la crise de 1929 et à la concur- rence des grandes séries produites par Citroën ou Ford. À peu de choses, Besançon aurait pu être le Sochaux du Doubs... n E.Ch.

avec une manivelle. Dopée par les résultats sportifs obtenus dès 1912 au Grand Prix de France ou au Circuit des Ardennes, la production devient importante jusqu’à se retrouver sur le marché automobile bri- tannique, puis Canadien, et en Amérique du Sud ! Les Schnei- der sont des bolides de course de l’époque…à qui il fallait plu- sieurs centaines de mètres pour s’arrêter. Pointe de vitesse : 50 km/h pour 1,5 litre d’essence aux 100 km. De ce passé disparu, il demeure des pépites précieusement gar- dées par “LE” collectionneur en chef de la saga Schneider. Cet homme : Patrick Frachebois. Bisontin, il possède 11 véhicules - dont la plupart fonctionnent - acquis depuis les années qua- tre-vingt, faisant de lui le plus grand collectionneur au monde de Schneider. Il a fallu la ren- contre fortuite avec un ancien ingénieur automobile, Jean Pracht, ancien élève de Saint- Joseph pour que naisse l’idée d’une conférence autour du constructeur automobile bison- tin. “Personne à Besançon ne

connaît l’existence de ce construc- teur. Il n’y a même pas une rue à son effigie” remarque Patrick Frachebois, le collectionneur, déçu mais heureux… Quand la commission histoire et patrimoine du Conseil consul- tatif des habitants Chaprais- Cras lui propose d’animer cette conférence avec Jean Pracht,

Patrick démarre au quart de tour. “Il pos- sède, en plus de ses voitures,des archives remarquables” sou- ligne Jean-Claude Goudot, membre de la commission. Autant dire que ce rendez-vous (ouvert à tous et gratuit) va plaire, et pas uni- quement aux pas-

250 voitures produites par an.

Les ouvriers sortent de l’usine (collection P. Frachebois).

Conférence dans le cadre de l’histoire des Chaprais Théophile Schneider, constructeur d’automobiles à Besançon Par Jean Pracht (ancien ingénieur) Jeudi 13 juin de 17h à 19h Groupe scolaire Saint-Joseph Saint-Paul Entrée dans la limite des places disponibles

L’atelier de “mise au point” (collection P. Frachebois).

ART

Dans l’atelier de l’artiste Antoine Aranda fête ses 40 ans de création Le sculpteur bisontin invite à une rétrospective dans son atelier de Saint-Ferjeux et sort un ouvrage, aux éditions Aréopage, retraçant son parcours.

L’exposition rétrospective, adossée à l’atelier d’Antoine Aranda au 37, rue de l’Oratoire, retrace toutes

I l joue avec les formes dans l’espace et a fait évoluer son travail au fil des périodes. D’abord tourné vers les courbes et le bronze poli, dans un esprit proche de Brancusi,Antoine Aranda connaîtra un tournant au décès de sa maman. “J’ai eu deux ans de pages blanches, rien ne sortait de bon” , confie-t-il, jusqu’à ce que s’imposent à lui des silhouettes filiformes,marquant un nouveau pas dans son art. Puis, viendra cette envie de creuser l’abstraction raisonnée et ce qui devien- dra sa forme favorite : le carré. Dans le berceau de Proudhon, Fourier…L’ar- tiste se met immanquablement à ques- tionner la notion d’utopie et insère chif- fres et formes géométriques abstraites

dans ses œuvres. Il grave dans le bronze des éléments calligraphiques et imbrique les chiffres accomplis du 3 et du 5. Des carrés soudés aux carrés suspendus à base de mosaïque, Antoine Aranda signe une production protéiforme. Faite à la fois d’ombre et de lumière. “J’explore

les périodes créatives du

sculpteur bisontin.

de création : les poutres de charpente et les traverses de chemin de fer. D’im- posantes pièces brutes attendent ainsi leur métamorphose dans un coin de son atelier. “Le bois a eu sa vie végétale, puis l’homme lui a donné une utilité et moi, j’interviens dans leur troisième vie pour les rendre immortels.” Ces tra- verses, présentées à la verticale, font partie des 350 œuvres exposées dans sa rétrospective.À découvrir aux heures

d’ouverture de l’atelier ou sur rendez- vous. Les 40 ans de carrière du sculpteur bisontin reconnu au-delà des frontières régionales feront également l’objet d’une exposition en Chine, à Shenyang, ce mois de juin. Antoine Aranda avait déjà été invité en 2016 au musée Asir àTaïwan. Certaines de ses œuvres par- tiront aussi du 6 au 9 juin au Base’ art up cycling à Saint-Raphaël. n S.G.

pièces récentes. Celui qui se rappelle être parti de rien : “avec quelques kilos de terre préparés par un ami céramiste d’art, après une exposition” , se retrouve à toucher à tout, y compris à la peinture. On devine derrière ses toiles une gestuelle dansée. “J’aime travailler le relief un peu à la Pollock et la Messagier.” Ses dernières orientations l’ont amené à expérimenter un nouveau support

l’altuglas, l’acier, le bois, la pierre, le marbre et la pâte de verre, ouvrant mon champ d’expérimentation à toutes sortes de combinai- sons de matériaux, volumes, écritures, inclusions et ins- tallationsmobiles” , explique- t-il.À l’image de ces graphies celtiques présentes dans ses

Exposé jusqu’en Chine.

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