La Presse Bisontine 209 - Mai 2019

ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n°209 - Mai 2019

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Vers de nouvelles propositions l Analyse - 15 à 30 % selon les semaines Bien accueilli par les gérants du magasin “L’Air de rien”, le plan présenté par la Ville n’est selon eux qu’un premier pas. Ils veulent enclencher la suite.

L’Alsacien, l’exception qui confirme la règle l Grande rue Le spécialiste des Flammeküche Mikaël Duffau, le gérant du restaurant L’Alsacien installé 2, quai Vauban, à côté du pont Battant, est en première ligne des rassemblements de gilets jaunes. Mais ne souffre aucunement du mouvement.

P our les responsables du magasin “L’Air de rien”, situé au bas de la rue des Granges, le plan dit “d’urgence”, bien qu’ils réprouvent ce terme, est une étape nécessaire, cependant insuffisante. “Il faudra aller plus loin, estime Pascal Arnoud, le gérant de ce magasin spécialisé dans la décoration et l’équipement de la maison. L’U.C.B. et les com- merçants ont été entendus, c’est très bien, mais l’étape suivante devra être enclenchée en organisant des réunions de travail entre nous, unir nos forces, échanger pour aboutir à une nouvelle série de propositions bien structurées qu’on soumettra à la municipalité.Mais il faut surtout harmoniser nos propositions” développe le commerçant qui a fait ses comptes : “Nous sommes désormais en deçà des chiffres que l’on faisait jusqu’en novembre. La dégringolade date surtout dumois de janvier. Et entre janvier et aujourd’hui, les samedis ont tous été en demi-teinte.” Lui et son épouse ne comptent plus les clients

disant avoir rebroussé chemin le samedi face aux manifestations, sans parler de la clientèle suisse qui a déserté. M. Arnoud le mesure au nombre de détaxes qu’il effectue, en chute libre. La baisse d’activité, le couple Arnoud l’estime “entre 15 et 30 % selon les semaines. ”

Ils ne sont pourtant pas du genre à baisser les bras, d’au- tant qu’ils sont persuadés que le centre-ville de Besançon a tous les atouts pour réussir. Les responsables de l’enseigne“L’Air de rien”estiment aussi que “tout ne doit pas reposer sur les élus. En tant que commerçants, nous avons le rôle principal à jouer en misant sur l’accueil et l’at- tractivité de nos boutiques.” Le cœur du sujet selon eux. n J.-F.H.

“Aboutir à une nouvelle série de propositions.”

Mikaël Duffau (à droite) et son col- laborateur Matthieu n’ont ressenti aucune baisse d’activité, au contraire.

O n pourrait penser que le restaurant L’Alsacien est une des premières vic- times de la baisse de fréquen- tation du centre-ville lui qui tous les samedis voit se garer devant sa devanture un car de C.R.S., posté là pour prévenir les débordements. Il n’en est rien, bien au contraire, à tel point que Mikaël Duffau, le directeur, ose à peine avouer qu’il “cartonne : nous faisons + 60 % par rapport à l’année dernière à la même époque…” dit-il. Il faut dire que l’emplacement privilégié du restaurant qui est une des toutes premières achats effectués sur Internet concernent en fait des produits qui se trouvent à portée de main de l’acheteur” , précise son associé. L’intérêt de leur application se résume à “relier les deux mondes.” “On est un peu sur la même situation que les cartes routières d’autrefois, à qui on préfère aujourd’hui le G.P.S.Tee- kers, c’est le G.P.S. du commerce.” Les deux entrepreneurs y voient aussi une manière de restaurer l’attractivité des centres-villes, en répondant à “une nouvelle culture de consommation.” “La transformation digitale du com- merce physique de proximité est un enjeumajeur pour l’économie locale” , estimeAlaé Quarjouane. “Teekers permet de savoir quel produit est disponible 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, de le réserver et de venir le retirer quand on le souhaite lors d’une

terrasses de Besançon quand on arrive au centre-ville, allié à une météo plutôt clémente depuis le printemps contribue à la bonne santé de l’établis- sement. Mieux : les gilets jaunes s’arrêtent bien volon- tiers boire une bière ou siroter

dynamique si on la compare avec certaines autres villes de la même taille. On voit égale- ment beaucoup d’étrangers ici, de plus en plus.” Lorsque l’activité bat son plein, L’Alsacien peut employer jusqu’à 16 personnes avec les extras. Le mouvement des gilets jaunes n’a en rien per- turbé le développement de cette adresse prisée des amateurs de tartes flambées.Mikaël Duf- fau prend le plan d’urgence annoncé par laVille avec d’au- tant plus de satisfaction que le tram s’arrête (hors samedis des gilets jaunes) à deux pas de son restaurant. n J.-F.H.

un café le samedi après- midi avant ou après leur manifestation. Le gérant qui vient du Pays Basque estime d’ailleurs que “Besançon est une ville parti- culièrement

Valérie et Pascal Arnoud ont repris le magasin “L’Air de rien”

On voit également de plus en plus d’étrangers.”

en août dernier.

l Commerce Le virage de la vente en ligne “Teekers, c’est le G.P.S. du commerce”

Présenté comme l’Amazon du circuit court, l’application Teekers veut gagner en visibilité et lancera une grande campagne de communication à partir du 17 mai. Pour booster les utilisateurs et les commerçants sur Besançon.

F aire ses achats locaux en ligne, c’est possible. Tout en conservant la relation de proximité avec son commerçant. C’est en tout cas ce qu’entendent déve- lopper Alaé Quarjouanne et Jean-Georges Tonon, les deux entrepreneurs francs-comtois à l’origine de Teekers. Leur appli- cation, expérimentée depuis un an à Besançon, a eu du mal à prendre son envol, jusqu’ici confrontée à un certain nombre d’inerties et de résistances au changement.Mais cela pourrait bien évoluer. “Cela a été long, mais il y a aujourd’hui une vraie adhésion de tous les partenaires” ,

note Jean-Georges Tonon. “Depuis le début d’année, nous recrutons de nouveauxmagasins en leur présentant un plan d’ac- compagnement avec le soutien de la Ville et des représentants de commerçants.” Une campagne de communica- tion, prévue à partir de la mi- mai et durant tout l’été, appuiera la démarche sur la capitale com- toise “pour asseoir un premier volet d’utilisateurs, auxquels on proposera 60 à 70 commerçants (dans l’alimentaire, la mode, la coiffure…).” Les deux co-fonda- teurs aimeraient arriver d’ici la fin de l’année à une centaine de commerçants référencés, avec

chacun 150 produits ou services, pour atteindre les 15 000 offres en ligne. À Pontarlier, où Teekers a été lancé en novembre dernier, 100 commerçants se sont déjà digi- talisés, avec 1 500 articles en ligne. D’autres commerçants sont aussi référencés sur Belfort. L’objectif à court terme est de s’étendre à la grande région (Dijon, Beaune…), puis à d’au- tres villes de France d’ici 2022. “La vente en ligne sera de plus en plus incontournable” , souligne Jean-GeorgesTonon, qui rappelle que l’e-commerce et le commerce de proximité ne sont pas néces- sairement opposables. “80 %des

Alaé Quarjouane et Jean-Georges Tonon, co-fondateurs de Teekers, espèrent élargir leur cybershopping de proximité à d’autres villes.

çant, selon eux. “L’une des forces de Teekers réside aussi dans le service après-vente assuré loca- lement et le retour colis faci- lité.” n S.G.

cession shopping.” Si leur solution intègre bien aussi la livraison à domicile, elle n’est pas systématique et n’implique pas pour autant une perte du lien avec le commer-

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