La Presse Bisontine 209 - Mai 2019

La Presse Bisontine n°209 - Mai 2019

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l Réaction La présidente de l’U.C.B. “On demande que ce plan soit

prolongé au-delà de juillet”

Cécile Girardet, commerçante et

présidente de l’Union des commerçants de Besançon, se satisfait de constater que les autorités ont pris en compte les difficultés

et finalement nous avons obtenu le parking à 1 euro entre 12 heures et 19 heures. Il faudra sans doute attendre plusieurs semaines encore pour tirer un premier bilan, mais ça va vrai- ment dans le bon sens. Certains clients souhaiteraient encore la gratuité,mais il faut savoir aussi se satisfaire de cette belle avan- cée qui sert tout le monde. On sait que cette question du sta- tionnement cristallise tout à Besançon. La deuxième mesure principale selonmoi, c’est le bud- get communication débloqué pour communiquer jusqu’en Suisse. Il est clair que depuis décembre, la clientèle suisse a quasiment disparu. Ce plan est une étape avant une autre.

des fêtes et le début des soldes. Avant novembre, les choses allaient plutôt bien de l’avis général et la situation s’est dégradée en décembre. Il est évi- dent que les manifestations des gilets jaunes ont un impact réel. C’est la raison pour laquelle nous avons demandé des gestes forts à la municipalité. L.P.B. : Vous considérez donc avoir obtenu satisfaction avec ce“plan d’ur- gence” ? C.G. : Nous avions réclamé le parking gratuit entre 12 heures et 14 heures tous les jours de la semaine, unemesure qui nous a été refusée. Le plan B, c’était le parking gratuit le samedi entre 15 heures et 19 heures,

L.P.B. :Que souhaiteriez-vous de plus ? C.G. : On demande que ce plan soit prolongé au-delà du 14 juil- let et qu’il soit valable toute l’an- née. Même chose pour les cam- pagnes d’affichage jusqu’en Suisse. Il est nécessaire que ce genre d’opérations soient conduites toute l’année à l’occa- sion de grands événements, et notamment en fin d’année. Les avances de trésorerie à taux 0 mises en place par le Conseil départemental vont également dans le bon sens. La trésorerie est le nerf de la guerre pour un commerçant et il y a parmi nos collègues certains qui sont vrai- ment limites en trésorerie.

conjoncturelles du centre-ville.

Cécile Girardet tient un magasin de chocolats et de thés rue des Granges.

L a Presse Bisontine :La situa- tion du commerce est-elle réellement tendue au cen- tre-ville ? Cécile Girardet : J’avais sollicité un rendez-vous avec le maire de Besançon fin janvier parce que oui, la situation était tendue. J’avais des échos très moyens de mes collègues pour la période

expliquer les choses, faire de la pédagogie. Par exemple oser dire que s’il y a quelques vitrines vides, c’est souvent parce que les propriétaires veulent imposer des loyers beaucoup trop élevés. Il faut que les gens prennent un peu de recul par rapport à leur ressenti ou aux a priori. n Propos recueillis par J.-F.H.

le moral ? C.G. : Il est indispensable de faire passer un message positif, surtout dans la période que l’on traverse. Dire qu’à Besançon, il y a du parking pour se garer, dire que cette ville est attractive. Ceux qui me disent que non, je les invite à aller voir dans d’au- tres villes pour comparer. Et

L.P.B. : Les commerçants retrouvent

l Témoignage Place de la Révolution Culinarion aux premières loges

Polémique “La fermeture de la cote de Morre

est une catastrophe” L a polémique de la fermeture jusqu’au 2 août dans le sens descendant de la côte de Morre enfle. Une réunion entre les services des routes et l’Union des commerçants devait se tenir jeudi 25 avril, à 19 h 30, à la C.C.I., pour trouver une solution. “Ce sera une catastrophe pour le marché Beaux-arts de Besançon, pour les commerçants du centre-ville car 15 000 véhicules passent par là tous les jours ! Qui l’a décidé ?Avec qui ? L’automobiliste qui descendra par les Mercureaux ne viendra plus au centre-ville” évoque Benoît Vuillemin qui représente A.S.A. Grand Besançon et tourisme, une commission qui travaille pour la Chambre de Commerce et d’In- dustrie du Doubs pour l’attractivité du commerce. Il espère obtenir gain de cause : à savoir l’accès dans le sens descendant. Le donneur d’ordres a émis la possibilité d’ouvrir le week-end dans le sens descendant sans toutefois l’inscrire dans le marbre. D’où l’inquiétude palpable des commerçants de Rivotte, de la rue Bersot, et plus généralement du centre. n

L’enseigne spécialisée dans les accessoires de cuisine qui a ouvert ses portes au démarrage du mouvement subit tous les samedis la présence des manifestations.

Le magasin Culinarion a ouvert ses portes au démarrage du mouvement des gilets jaunes.

L a coïncidence pourrait faire sourire : le magasin Culi- narion de Besançon, enseigne spécialisée dans les accessoires de cuisine, a ouvert ses portes le 16 novembre dernier, le jour de l’inauguration du musée des beaux-arts, avec la venue d’Em- manuel Macron qui avait paralysé le centre-ville toute la matinée. C’était également la veille du démarrage dumouvement des gilets jaunes. Depuis, Stéphanie Clerget- Buhr et sonmari sont aux premières loges pour suivre le va-et-vient des manifestants sur la place de la Révo- lution. Après bientôt cinq mois de mouve- ment social, il est difficile pour la gérante de tirer des conséquences

scientifiques sur l’impact des gilets jaunes sur son activité. Mais “il est clair qu’entre 13 heures et 15 heures, il n’y a pas beaucoup de clients sur la place. Beaucoup de nos clients nous disent qu’ils ne viennent plus en ville le samedi après-midi et qu’ils viennent par conséquent soit en semaine, soit le samedi matin. Si on ne peut pas tirer de conclusions hâtives sur les répercussions du mouvement, on peut dire que dans le contexte, ça n’aide pas” souligne Stéphanie Clerget-Buhr. C’est dire si le plan d’urgence annoncé par la Ville est accueilli avec soulagement par la gérante de Culinarion. “Le parking à 1 euro pour tout l’après-midi et le transport en commun gratuit, ça va forcément

redonner de l’attractivité au cen- tre-ville” estime la commerçante originaire de Belfort qui pense que Besançon reste “une ville très attrac- tive dont le centre-ville allie le côté culturel et le côté shopping.” Beau- coup plus sympa que Dijon à l’en- tendre. Culinarion est pour l’instant “dans

le prévisionnel qu’on s’était fixé. Mais on tirera les premières conclu- sions au bout d’un an. Ce plan d’ur- gence va forcément nous faire du bien à tous, d’autant que la Ville a prévu de lancer un plan de commu- nication pour toucher les gens de l’extérieur.” n J.-F.H.

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