La Presse Bisontine 209 - Mai 2019

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n°209 - Mai 2019

LE COMMERCE DE CENTRE-VILLE DÉCLARE L’ÉTAT D’URGENCE

l Commerce 20 % de passagers en moins pour Ginko Au secours du commerce de centre-ville Se disant fortement impacté par les manifestations à répétition, les commerçants du centre-ville ont incité la Ville à engager un plan d’urgence pour redynamiser l’activité commerciale. La baisse de chiffre d’affaires le samedi se chiffrerait en moyenne à 20 %. Réactions.

La présence de manifestations à répétition tous les samedis en ville ferait fuir une partie de la clientèle. Les commerçants parlent d’une baisse de 20 % de leur activité. La Ville et la C.C.I. lancent un plan d’urgence.

C ertains parlent d’une baisse de 15 à 20 %, d’autres vont jusqu’à évoquer 50 à 60 % de perte. Si aucun ne pointe du doigt directement les gilets jaunes, ils ont tous à l’es- prit les manifestations à répé-

tition qui se sont succédé chaque samedi depuis le 17 novembre à Besançon, au départ concen- trées sur les zones périphériques et ensuite descendues au cen- tre-ville. Pour en savoir un peu plus sur l’impact de ces mani- festations, l’Union des commer-

çants de Besançon (U.C.B.) a interrogé un panel de plus d’une cinquantaine de commerçants du centre pour tenter demesurer les conséquences dumouvement social. Le maire de Besançon continue à soutenir que “le cen- tre-ville n’est pas mort” , il n’em- pêche : une frange de consom- mateurs pensent que le centre-ville est paralysé, voire infréquentable le samedi après- midi. “Il est clair que le centre- ville se désertifie en tout début d’après-midi le samedi et que beaucoup pensent que le tram ne circule plus du tout. Pour pré- server nos commerces qui se fra- gilisent, nous attendions un signe fort de la mairie. Ce plan d’ur- gence est le bienvenu” observe Cécile Girardet, la présidente de l’U.C.B. Selon le maire, le mal ne date pas du mouvement des gilets jaunes, il est plus ancien. “Je pense que ça remonte aux tra- vaux du tram quand une cer- taine frange de commerçants disaient “Ne venez pas au cen- tre-ville, c’est Beyrouth ! ” Ceux- là ont fait du tort. Ce plan d’ur- gence doit donc aussi contribuer

Le maire de Besançon, Dominique Roy, président de la C.C.I. du Doubs et Thierry Morton, adjoint bisontin au commerce.

Les principales mesures du plan l Les parkings de Besançon à 1 euro la demi-journée, de 12 heures à 19 heures jusqu’au 13 juillet. l La gratuité du bus et du tram à partir des parkings-relais chaque samedi jusqu’au 13 juillet. Une ligne téléphonique dédiée aux commerçants et artisans pour les aider dans leurs démarches (06 77 69 93 61). l La prolongation des Samedis piétons jusqu’en mars 2020. l L’ouverture au centre-ville dès le mois de mai d’une conciergerie (dépôts des poussettes, prêt de parapluies…). l La mise en place d’un village de food-trucks à proximité du cinéma Marché-Beaux-arts. l Un plan de communication pour promouvoir le commerce de centre-ville par un affichage dans un rayon de 200 km. Coût global du plan : 300 000 euros

contraint de s’arrêter aux arrêts Chamars (quand ce n’est pas Polygone) et République. Selon Laurent Sénécat, le directeur

geurs, ça commence à compter.” Les deux mesures les plus emblématiques de ce plan d’ur- gence qui court jusqu’au 13 juil- let (voir ci-dessous) sont les par- kings à 1 euro l’après-midi et la gratuité des transports en com- mun depuis les parkings-relais. Sera-ce suffisant pour relancer l’activité commerciale du cen- tre-ville qui souffre, comme tous les autres centres-villes de France, de la concurrence des zones périphériques toujours plus fortes et des achats sur Internet toujours plus nom- breux ? n J.-F.H.

à redonner de l’attractivité au centre-ville et à montrer à tout le monde que ce centre est bien vivant, avec des commerçants dynamiques et motivés.” Pour Dominique Roy, le président de la C.C.I. du Doubs, c’est “la peur des manifestations et surtout des débordements qui entraînent cette baisse de fréquentation.” Il estime aussi que pour donner sa chance au centre-ville, “il faut arrêter de développer les zones commerciales tous azimuts.” Le mouvement des gilets jaunes a également des effets notables sur l’activité de Ginko puisque bien souvent le tram est

du réseau Ginko, “nous enregistrons 20%de baisse sur l’usage du réseau Ginko. 20 % de fré- quentation en moins sur des samedis où on enregistre entre 65 000 et 70 000 voya-

“Il faut arrêter de développer les zones commerciales.”

Made with FlippingBook Online newsletter