La Presse Bisontine 209 - Mai 2019

32 LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n°209 - Mai 2019

DANNEMARIE-SUR-CRÈTE

Formations agricole

Le bien-être animal, ça s’apprend dès l’école La question du bien-être animal est sous les feux de l’actualité. Dans l’exploitation gérée par le lycée agricole de Dannemarie-sur-Crète, la notion de bien-être n’est pas un vain mot. Là-bas, les cochons disposent de ballons pour jouer !

P orcs charcutiers, bovins à viande, escargots, céréales et un cheptel de 55 vaches laitières, l’exploi- tation agricole gérée par le lycée de Dannemarie a toute d’une grande. C’est ici que les élèves de l’établisse-

ment d’enseignement viennent parfaire leur savoir et s’aguerrir aux pratiques de leur futur métier. Ils le font sous la houlette bienveillante de Laurence Maire-du-Poset, la directrice de cette exploitation agricole presque comme

les autres. Ici, la notion de bien-être animal fait partie intégrante de la formation. “On n’a pas attendu que tout le monde parle de cette question pour s’en préoccuper. Dans la notion d’éleveur, il y a le mot élever, faire grandir. Dès lors, les pro- blématiques de santé de l’animal sont au cœur des préoccupations” note la directrice. Un petit tour à l’atelier des porcs suffit à mettre des images sur les mots. À la disposition des cochons qui grandissent là, des balles en caoutchouc et des bûchettes en bois sur lesquels les ani- maux peuvent se “divertir”. “Le porc a un besoin permanent de mâchouiller, d’appréhender des objets. Ils ont ten- dance à s’en prendre à la queue de leurs congénères, c’est la raison pour laquelle nous leur proposons ce genre d’alter- natives” explique M me Maire-du-Poset. Le lycée a d’ailleurs signé une conven- tion de partenariat avec Bevifranc- Interporc pour tester plusieurs essences de bois plus ou moins tendres pour les bûchettes laissées à disposition des

Laurence Maire-du-Poset, directrice de l’exploitation du lycée agricole de Dannemarie-sur-Crète.

Ce souci de bien-être guide également l’exploitation à destination des bovins, choyés. “Les animaux ont évidemment leur sensibilité, mais ils ne sont pas des êtres humains pour autant. Dès lors qu’on respecte les codes des ani- maux, on est dans le bien-être pour eux. Nos élèves sont très sensibles à ces ques- tions.” Et à l’heure d’un “agri-bashing” exacerbé par les militants antispécistes, les élèves de Dannemarie aiment à rappeler qu’ici, on considère les ani- maux non pas comme des personnes, mais pour ce qu’ils sont : des êtres vivants à respecter comme tels, et des éléments d’une agriculture durable et respectueuse. n J.-F.H.

porcelets. “L’idée est donc qu’il s’intéresse plus à la bûchette qu’à la queue de leur voisin. Ces tests en cours sont suivis par un élève ingénieur” note la direc-

trice. Et si l’ambiance n’est pas sereine dans les bâtiments d’élevage des porcs, l’agressivité des cochons va en décu- plant. D’où l’importance de leur assurer ce bien- être bénéfique pour la croissance du porc et par conséquent aussi pour la qualité de la charcu- terie. 700 porcs sortent de la ferme de Danne- marie tous les ans.

700 porcs sortent de la ferme tous les ans.

Dans l’atelier porcin, les conditions sont réunies pour éviter toute agressivité des cochons.

EN BREF

THISE

Vie municipale “Le maire a divisé pour mieux régner” La majorité municipale à Thise s’est délitée après huit démissions. Conseiller municipal de la majorité, Jean-Pierre Moine est désormais un électron libre.

La Grette La Ville de Besançon a entamé mi-avril la démolition de l’ancienne école Lamartine sur le site de la Grette. Ce chantier doit durer trois semaines. Le chantier a été confié à l’entreprise P.B.T.P. basée à Devecey. Une pelle mécanique de 20 tonnes équipée d’une pince de tri interviendra ensuite pour démolir le bâtiment et procéder aux tris des matériaux. La cour en enrobé sera démolie et remplacée par de la terre végétale. Les arbres seront conservés et un engazonnement sera réalisé. L’emprise ainsi libérée facilitera la dernière intervention du bailleur Grand Besançon Habitat, prévue en octobre 2020, pour la déconstruction du dernier immeuble du 15-27, rue Brulard. Optique La Mutualité Française Comtoise a ouvert le 11 avril un nouveau magasin optique et audition à Besançon- Châteaufarine proposant plus de 1 000 montures optiques, et 200 montures solaires.Les prises de mesures y sont réalisées en 3D.

L a Presse Bisontine : Pourquoi, à moins d’un an des élections municipales, un conseiller de la majorité monte-t-il au créneau ? Jean-Pierre Moine (retraité - ex-directeur de concessions automobiles) : Je tenais à réagir aux propos tenus par Alain Loriguet, le maire, dans vos colonnes (La Presse Bisontine 208). Il dit que “s’il se repré- sente, il lui faudra une équipe solide.” Sauf qu’il l’avait cette bonne équipe for- mée d’anciens et de nouveaux. Ce qui amanqué, c’est un chef, unmaire capable de gérer une équipe qui s’est délitée. J’étais le dernier de la liste Loriguet en mars 2014. J’ai été nommé conseiller municipal de Thise par le préfet en novembre 2016 après huit démissions - en 16mois - dont quatre de ses adjoints. Je croyais en lui. J’ai œuvré pour qu’il devienne maire et plus encore, conseiller départemental. Après trois mois de pseudo-collaboration, j’ai compris qu’il ne changerait pas laméthode, qu’il conti- L.P.B. : Pourtant, vous le souteniez ? J.-P.M. :

nuerait à travailler sans organisation interne, qu’il rejetait en équipe, préférant diviser pour mieux régner. L.P.B. : Qu’est-ce qui a mis le feu ? J.-P.M. : L’affaire du Plan local d’urba- nisme intercommunal fut un schisme. Au conseil, nous avions rejeté le P.L.U.I. à 14 voix contre 5 (N.D.L.R. : les com- munes du Grand Besançon devaient se

Jean-Pierre Moine, l’électron libre de la municipalité thisienne.

dettement passera de 1,14 à 5 millions d’euros. L.P.B. : Certes, mais la commune a acheté des bâtiments qu’elle va louer, construit une Maison de retraite (M.A.R.P.A.), elle rénove les hangars de l’aérodrome (600 000 euros). Tout n’est pas à jeter ! J.-P.M. : Pour l’instant, les bâtiments ne sont pas loués. La M.A.R.P.A., nous sommes endettés pour 40 ans. Si l’in- tercommunalité veut prouver son utilité, qu’elle investisse dans les hangars pour y créer un Zénith ! Tout est possible. L.P.B. : Est-ce une façon de vous placer pour 2020 ? J.-P.M. : Non, car je ne me présenterai pas. n Propos recueillis par E.Ch.

L.P.B. : Vous auriez dû démissionner ! J.-P.M. : Nous aurions dû démissionner en bloc. J’ai tenté cette manœuvre mais je n’ai pas obtenu la majorité au sein de l’équipe qui a craint la mauvaise image. Nous aurions évité bien des pro- blèmes. L.P.B. : L’ambiance s’annonce tendue pour cette fin de mandat… J.-P.M. : Je suis déçu du manque de com- munication qu’il y a eu. Il n’y a pas de commission, à part celle des finances. On ne peut pas voter tête baissée. Le maire a été mis en minorité cinq fois sur la chaufferie bois, le P.L.U.I., le pas- sage en Communauté urbaine, sur le nom d’une rue…On n’avance pas. L’ave- nir de la commune est engagé car l’en-

prononcer en vue d’un pas- sage en Communauté urbaine). Or, Alain Lori- guet n’a pas respecté notre décision : il a voté “pour” à l’Agglo. C’est anti-démo- cratique. Je me demande même ce que sa famille politique qui l’a propulsé conseiller départemental en a pensé… puisqu’il est allé dans le sens de Jean- Louis Fousseret ! Moi, je ne fais pas confiance à la technocratie bisontine gérée par des juristes au détriment des élus locaux.

“Le schisme est né du P.L.U.I.”

Made with FlippingBook Online newsletter