La Presse Bisontine 209 - Mai 2019

LE DOSSIER

La Presse Bisontine n°209 - Mai 2019

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Alors qu’on annonce des records d’abstention pour les élections européennes du 26 mai, beaucoup de citoyens se demandent encore à quoi servent les institutions et le budget de l’Europe. En même temps que de décrypter des enjeux qui échappent à nombre de nos concitoyens, ce dossier se donne pour mission d’illustrer par des exemples concrets le rôle que jouent les fonds européens pour les projets de dévelop- pement local. Coup de projecteur sur les enjeux de ces prochaines Européennes. DANS UN MOIS LES ÉLECTIONS EUROPÉENNES QUE FAIT L’EUROPE POUR LE GRAND BESANÇON ?

L’Europe, c’est loin ! l Europe Les enjeux financiers Traditionnellement, le scrutin européen est le plus boudé des électeurs. Les élections du 26 mai prochain ne devraient pas échapper à la règle. L’Europe, qui paraît si éloignée, est pourtant présente partout dans la vie quotidienne des habitants du Grand Besançon.

Zoom Des projets financés par l’Europe dans notre région Dans l’actuelle programmation 2014- 2020, les fonds européens ont permis de soutenir financièrement : l 1 476 jeunes agriculteurs Francs-Comtois et Bourguignons. l 1 942 entreprises. l 2 000 logements rénovés. l 44 nouveaux services créés en milieu rural. Dans le Doubs, on peut citer plusieurs projets financés en partie par les fonds européens : la maison des services de Quingey, le développement de l’entre- prise Sefoc à Saint-Vit, l’espace socio- éducatif d’Audincourt, les équipements sportifs de Besançon-Palente- Orchamps, la réhabilitation énergétique de logements sociaux à Pontarlier ou Sochaux, la nouvelle ligne de bus Gare Viotte-campus de Témis à Besançon, le projet de liaisons douces àMalbuisson, les visites numériques à la Citadelle de Besançon, le spectacle d’images et sons numériques à la saline d’Arc-et- Senans, la création d’un FabLab à Besançon, la création du bâtiment d’ac- cueil du Gardot à Montlebon, la réno- vation d’un hôtel à Valdahon, la création d’un autre hôtel à Malbuisson… n

La ligne 3 Viotte-Témis est un des plus récents projets soutenus par l’Europe à Besançon, à hauteur de 3 millions d’euros.

M ais à quoi peut bien nous servir l’Europe depuis le Grand Besançon ? À quoi travaillent les milliers de fonctionnaires européens à Bruxelles et pourquoi élit-on des députés au Par- lement européen que nous ne voyons jamais sur le terrain ? Ces idées reçues ont la dent dure et il est vrai que l’Eu- rope, vue du Grand Besançon, paraît bien éloignée des préoccupations des citoyens qui souvent estiment que l’Eu- rope coûte cher et rapporte peu. Qu’en est-il ? Qui pense Europe pense avant tout Politique agricole commune dans ce territoire rural et fortement imprégné d’agriculture comme notre région. La P.A.C. est d’ailleurs le premier budget de l’Union européenne avec pas moins de 411 milliards d’euros consacrés au volet agricole sur la période en cours 2014-2020. Au titre des programmes de développement rural, la région Bour- gogne-Franche-Comté bénéficiera sur

cette même période d’environ 1milliard d’euros pour le développement de son agriculture. Loin d’être une paille, vu à cette échelle…Mais les inquiétudes sont vives pour la prochaine période 2021-2027 actuellement en discussion à Bruxelles. “La proposition de budget pour la P.A.C. passerait à 365 milliards

rope a également annoncé une baisse de ces fonds structurels de l’ordre de 10 %. “Nous avons demandé aux auto- rités nationales de confier l’autorité de gestion du F.S.E. aux Régions. Un pro- gramme où les Régions seraient can- tonnées à un simple rôle d’exécutant sous l’autorité de l’État central serait voué à l’échec” estime encore la Région, soucieuse de préserver une enveloppe d’aides qui est donc annoncée en forte baisse. Sur la période 2014-2020, 374 dossiers ont déjà été soutenus par les fonds européens à l’échelle de l’ex-Franche- Comté au titre du F.E.D.E.R., 133 opé- rations au titre du F.S.E., ainsi que 91 opérations franco-suisses soutenues par les fonds Interreg. L’Europe, loin- taine, répond néanmoins présente sur les territoires. n J.-F.H.

travail de lobbying en demandant aux autorités françaises “d’œuvrer aumain- tien du budget de la P.A.C.” Le deuxième principal volet de la pré- sence européenne sur nos territoires se traduit par les aides liées à ce que l’Europe appelle la “politique de cohé- sion.” Il s’agit de tous les fonds F.E.D.E.R., F.S.E. ou encore Interreg franco-suisses auxquels peuvent pré- tendre les porteurs de projets (collec- tivités locales par exemple) et inves- tisseurs privés. Ces aides européennes sont destinées à soutenir la croissance et l’emploi dans les territoires. Au titre de ces fonds structurels, la France bénéficie de 15,6 milliards d’eu- ros toujours sur la période 2014-2020. Sur cette enveloppe globale, 470 mil- lions d’euros ont été dévolus à notre région. Même tour de vis pour la pro- chaine campagne 2021-2027 où l’Eu-

d’euros. La P.A.C. per- drait donc 15 % par rap- port à 2014-2020. Pour la France, le montant des aides directes pas- serait de 52 à 50 mil- liards. Par ailleurs, les paiements directs aux agriculteurs seraient réduits au-delà de 60 000 euros et un pla- fond sera appliqué aux paiements supérieurs à 100 000 euros par exploitation” indique la Région qui poursuit son

Les inquiétudes sont vives pour la période 2021-2027.

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