La Presse Bisontine 209 - Mai 2019

BESANÇON

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La Presse Bisontine n°209 - Mai 2019

P ierre Contoz, maire de Montfaucon, et Michel Loyat, vice-président de l’Agglo en charge des transports, n’iront pas en vacances ensem- ble… à vélo. Le premier a cri- tiqué le manque de concer- Blessé L ’ h u m e u r

SANTÉ

Le praticien condamné La contre-attaque du Professeur Humbert Soutenu par ses patients, lâchés par ses pairs, le médecin se pourvoit en cassation dans l’affaire judiciaire l’opposant à l’hôpital.

glomération. Le second lui a rétorqué qu’il

tée par Philippe Humbert. Ce spécialiste a précisé au patient qu’il aurait pu mourir dans les prochains jours sans ce diag- nostic. Franck se réserve d’ester en justice parce qu’il a été amputé d’un organe (une glande surrénale) sans en avoir été informé. “J’ai envoyé des recom- mandés : tout le monde se dédouane. Ils sont passés à tra- vers quelque chose de grave pen- dant presque deux ans (depuis septembre 2017). Si j’étais décédé, tout le monde aurait dit que c’était dû au cancer… alors qu’en réalité je serais mort d’une insuffisance surrénalienne aiguë car on m’a fait une ablation de ma glande sans que j’en sois n’avait “pas la légitimité sur le Plateau, peut-être même pas dans sa commune !” Pierre Contoz a vu rouge, s’est levé, a quitté l’as- semblée avant d’y revenir une fois l’intervention finie. Blessé, mais pas vexé, Pierre Contoz demande que les élus “de la vallée s’élèvent au niveau du Pla- teau.” Pour cela, il faudra chan- ger de braquet en matière de concertation. l

tation du schéma cyclable sur le Plateau (Mont- faucon-Gennes-Saône- Nancray) présenté au dernier Conseil d’Ag-

exemple toujours un chirurgien aux R.C.P. (réunion de concer- tation pluridisciplinaire), ce qui n’était pas le cas avant” dit le scientifique. Il avait signalé 63 dossiers, tous expertisés par l’Agence régionale de santé. 18 concernaient la dermato-can- cérologie, 45 des problématiques hors R.C.P. La mission d’inspec- tion a estimé au vu des dossiers signalés par le dermatologue “qu’il existait un défaut dans l’organisation des R.C.P. à

P hilippe Humbert ne digère pas la décision de la Cour d’Appel de Besançon qui le recon- naît coupable de diffamation à l’encontre de l’hôpital et de sa directrice (arrêt du 11 avril). L’ex-chef de service de derma- tologie du Centre hospitalier de Besançon avait, en 2015, alerté

les autorités sur “des dossiers litigieux en dermato-cancérolo- gie, des problèmes liés au non- respect de règles pourtant obli- gatoires dans la prise en charge du cancer, des négligences de traitement ayant conduit au décès d’une patiente à l’hôpital, des lettres de malades se plai- gnant de maltraitances.” La

Cour d’Appel l’a condamné à 10 000 euros d’amende, dont 4 000 avec sursis. Le médecin se pourvoit en cas- sation : “Je n’ai pas dénoncé tout cela pour rien !” dit-il. Depuis sa prise de parole, l’organisation a évolué, ce qui fait dire au médecin que son combat est juste : “Il y a maintenant par

l’époque des faits, dont la res- ponsabilité incombait au chef de service de l’époque.” Cette phrase le conforte. “L’enquête conclut que les R.C.P. ne sont pas conformes ! Exactement ce que je disais. Cela confirme qu’il y a eu des défauts d’organisation et de fonctionnement, mais une fois de plus, il est dit que c’était de la responsabilité du P r Hum- bert (car chef de service). Or, le tribunal de l’Ordre des médecins a récusé cette accusation. C’est clair : l’A.R.S. m’a accusé à tort.” Il s’interroge encore : “Pourquoi jamais le nom du médecin res- ponsable n’a été cité ?” Il a son idée. Mis à pied, Philippe Hum- bert ne peut plus prescrire mais voit ses patients à titre gratuit. “Il m’a sauvé la vie. Pourquoi doit-on se priver de ses compé- tences ?” interroge Franck, un de ses patients, atteint d’un can- cer qui a témoigné à l’audience du tribunal (N.D.L.R. : le prénom a été modifié). Ce Bisontin soi- gné à Minjoz perdait du poids - assez normal quand on est sous chimio - mais trop pour ne pas interpeller le professeur qui a découvert un dysfonctionne- ment de la glande surrénale en mars. Un endocrinologue du C.H.U. a vu Franck le 9 avril et confirmé la grave maladie détec- ‘

informé. On m’a amputé d’une chance de guérison ! Sans Philippe Humbert, je serais mort” déclare ce patient. Lemédecin a franchi une ligne en s’atta- quant à l’institution. Il assume. Le tribu- nal lui a répondu. Pas convaincu des réponses, il attend désormais celles de la Cour de cassa- tion. n E.Ch.

“Il m’a sauvé la vie.”

Le Professeur Humbert est toujours rémunéré par l’hôpital mais ne peut pas consulter.

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