La Presse Bisontine 209 - Mai 2019

BESANÇON 14

La Presse Bisontine n°209 - Mai 2019

ENVIRONNEMENT

61 participants

Pesticides dans les urines : “Nous en avons tous” Des volontaires ont pris part à la campagne Glyphosate 25 et ont envoyé leurs urines pour ana- lyse à un laboratoire indépendant. Une seconde opération de prélèvement se tiendra le 11 mai.

Hélène Malgouyres, qui préside le collectif Glyphosate 25, envisage une action collective lors du dépôt de plainte.

A u Havre, à Blois, Narbonne, Perpignan, Dijon… et aujourd’hui Besançon : de plus en plus de citoyens se prêtent au jeu du prélèvement d’urines, à leurs frais personnels, pour détecter la pré- sence de glyphosate. Ceux qu’on appelle désormais “les pisseurs de glyphosate” cherchent à éveiller les consciences. “L’objectif est de prouver que nous vivons dans un environnement saturé de pes- ticides et que tout le monde en a dans ses urines” , remarque Hélène Mal-

le plus haut 3,91 ng/ml. La soixantaine de volontaires, présents à Besançon début avril, ne se faisaient pas d’illusions au moment du prélè- vement. “Je me doute que j’aurai un taux élevé” , note Jeanne, 13 ans, “car je ne mange pas tout le temps bio.” L’usage des pesticides est “une des choses qui font que la planète part en sucette” à ses yeux, et contre lequel elle milite. Même son de cloche pour Annette, qui pense à ce qu’elle laissera à ses futurs petits-enfants. “Ce qui en ressortira ne m’angoisse pas comme une prise de sang. Je ne le fais pas tant pour moi que pour la santé publique.” Elle a déboursé pour sa part 135 euros, incluant le dépôt de plainte (N.D.L.R. : les frais d’analyse seuls sont de 85 euros). “Nous n’obligeons personne à aller plus loin. Mais ceux qui le souhaitent peuvent porter plainte pour mise en danger de la vie d’autrui, tromperie aggravée et atteinte à l’environnement”, précise HélèneMalgouyres. Leur cible ? Tous les fabricants et distributeurs du glyphosate et les responsables poli- tiques qui l’autorisent.

gouyres, à la tête du collectif Glyphosate 25. Le millier d’analyses réalisées à ce jour dans 60 départements de France leur donne jusqu’ici raison, avec une présence systématique de l’herbicide à des taux bien supérieurs à la limite fixée. “On relève en moyenne nationale 1,6 nanogramme par millilitre, ce qui est plus de 10 fois supérieur à la norme tolérée dans l’eau potable qui est de 0,1 ng/ml.” Pour l’heure, le taux le plus bas analysé est de 0,15 ng/ml et

elle,Muriel a fait le déplacement depuis Mouthe avec sa fille de 3 ans, Arielle, “pour être fixée.” Les prélèvements étaient accompagnés d’un question- naire pour connaître les habitudes de vie, car “il n’y a pas que ce que l’on mange, il y a aussi l’air qu’on respire, l’eau…” , souligne Carine. Cette Bison- tine, végétarienne et adepte du bio, ne se pense pas plus épargnée. Tous ceux qui aimeraient connaître leur taux peuvent encore participer le 11 mai, avec un soutien financier pos- sible (inscription sur campagne.gly- phosate25@gmail.com). Le but étant d’avoir un maximum d’analyses pour avoir plus de poids lors de la saisie du tribunal administratif. n S.G.

“C’est un marqueur autour duquel les preuves cancérigènes s’accumulent” , soulignent Stéphane et Laurent, venus faire les analyses depuis Montfaucon. S’inquiétant des pratiques de désher- bage massif - “y compris dans la zone

de l’A.O.C. comté où le cahier des charges a été modifié pour pouvoir répandre l’herbicide” -, ils appellent à une agri- culture plus respectueuse du vivant, et ne compren- nent pas que “certains particuliers continuent à utiliser du Roundup.” Aussi préoccupée par “les produits injectés dans le champ” à côté de chez

“La planète part en sucette.”

Les tubes contenant les prélèvements d’urine ont été numérotés et contrôlés par huissier.

MUSIQUE Samedi 18 mai Trompes de chasse : “Le Real de Madrid vient à Besançon” Le concert exceptionnel du “Débuché de Paris” fera résonner les murs de l’église Saint-Claude à l’invitation des Trompes Bisontines.

Les Trompes bisontines organisent ce concert. Mais cette fois, ils ne joueront pas.

D’ ordinaire, ce sont eux qui donnent la chair de poule aux auditeurs par les sonsmélodieux sortis de leurs trompes de chasse. Pour la pre- mière fois, les sonneurs bisontins deviendront - samedi 18 mai - des spectateurs. Ils écouteront, religieusement le concert donné par le Débuché de Paris, une troupe composée des meilleurs spécialistes en Europe de cet instrument destiné à l’origine aux chasseurs, mais qui s’est largement propagé. “Nous tré- pignons d’impatience ! Le Débu- ché de Paris qui a accepté notre invitation fait partie des meil- leurs. C’est comme si en football le Real de Madrid venait à Besançon” image Jérôme Cart, le président des Trompes bison-

tines depuis 2012, une associa- tion composée de 23 sonneurs - dont 2 femmes - répartis dans le groupe des chevronnés et l’école de musique. Les Bisontins ont convaincu la troupe parisienne vieille de 92 ans dont la renommée s’est for- gée par des concerts somptueux en l’église Notre-Dame de Paris, à Chambord, ou pour ses nom- breux enregistrements C.D. “On s’est dit qu’ils ne viendraient jamais” dit modestement Jérôme Cart qui a finalement obtenu un retour favorable en 2018. Il faut dire que l’association bisontine a un public et des réfé- rences. La première année, elle a rempli à l’aise les 650 places assises de l’église du quartier Saint-Claude. La seconde, elle

gnés par les chants de L’Écho du Rosemont. Des surprises sont attendues. L’une concerne les Trompes Bisontine puisque le compositeur Sylvain Oudot a accepté d’écrire la fanfare du groupe bisontin. Elle sera jouée pour la première fois : “Sylvain a eu la gentillesse de composer ce qui s’apparente à notre hymne, le tout sonné par des maîtres. C’est une vraie chance” conclut l’organisateur.Des larmes d’émo- tion, il y en aura durant les 2 h 45 de concert... n E.Ch.

a dû fermer les portes faute de place. Il existe à Besançon et plus largement un public d’ama- teurs. “Ils vont nous raconter un livre, avec une belle histoire, qui va transporter les gens dans un univers théâtralisé, promet Jérôme Cart. Cela va mettre de l’ambiance dans cette église par- faite pour ce genre de concerts. La trompe amène une émotion chez les gens ! Combien en ai-je vu pleurer sans que l’on sache pourquoi. Peut-être est-ce les vibrations ?” émet le président. Les sonneurs seront accompa-

Les sonneurs du Débuché de Paris ici à Notre-Dame de Paris le 18 novembre dernier (photo O. Bizard).

Concert du Débuché de Paris samedi 18 mai à 20 heures avec L’Écho du Rosemont, église Saint-Claude à Besançon. Places numérotées (15 euros). Renseignements au 06 84 96 20 44

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