La Presse Bisontine 209 - Mai 2019

BESANÇON

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La Presse Bisontine n°209 - Mai 2019

P as vu, pas pris. Présente sur les réseaux sociaux et non pas au registre du commerce, cette enseigne POLÉMIQUE Vente à distance Quand alcool et cigarettes arrivent sur un plateau, sans autorisation Une obscure société livre sur la voie publique alcool et cigarettes à toute heure de la nuit à Besançon, en toute illégalité. “Je suis en règle, mais on m’empêche de travailler” M y Drink est une société qui a pignon sur rue à Besançon, rue de Dole, nommée “Boire facile chrono” (traduction de l’anglais) propose de livrer n’importe où à Besan- çon de l’alcool et des cigarettes de 18 heures à 7 heures, sans interruption. Rien de plus facile. Un appel téléphonique sur le numéro de portable suffit pour

Besançon interdit la vente à emporter et

à distance d’alcool à certaines

heures de la nuit. Ce n’est pas toujours respecté (photo D.R.).

Ce marché parallèle dans lequel se sont engouffrés des “auto- entrepreneurs” progresse en sous-marin aux dépens d’autres (lire par ailleurs) : “Nous faisons la chasse. Le C.O.D.A.F. (comité départemental anti-fraude) véri- fie et contrôle” assure l’élue char- gée de la sécurité. À l’inverse d’autres villes, Besan- çon a choisi de durcir cette vente d’alcool qui concerne aussi les épiceries de nuit.À elle d’assurer les contrôles en lien avec la Police. “Des commerçants ont critiqué cet arrêté parce qu’ils allaient perdre du chiffre d’af- faires et donc mettre la clé sous la porte. Cinq ans après, on se rend compte que ce n’est pas le cas” répond Danièle Poissenot. n E.Ch.

être livré à minuit d’une bou- teille de vodka (20 euros avec chips, mélange, et gobelets) au square Saint-Amour à Besan- çon. On peut aussi commander des cigarettes. “C’est noté, dans 10 minutes nous serons là. Par contre pour les cigarettes, je ne serai livré que semaine pro- chaine” nous indique poliment l’homme au téléphone. Sauf qu’à Besançon, un arrêté municipal pris en novem- bre 2014 interdit la vente à emporter et à distance sur la commune, de 1 heure à 6 heures du matin toutes les nuits du dimanche au mercredi, et de 22 heures à 6 heures du jeudi au samedi. “Le non-respect vaut une amende de 4 ème classe (135 euros). Nous avions pris

cet arrêté dans un but de tran- quillité et de santé publique notamment pour les soirées du jeudi soir. D’après nos premiers retours, cela semble porter ses fruits” commente Danièle Pois-

senot, adjointe en charge de la police municipale. Visiblement, cela ne freine pas cette obscure société. Pour les cigarettes, la loi exige qu’elles soient achetées obligatoirement au bureau de tabac le plus proche et notées sur un registre pour per- mettre le contrôle des douanes.

refusé hier soir trois commandes hors domicile : une à l’arrêt Cha- mars, une à Planoise, une à la gare ! En s’attaquant à des socié- tés comme moi, on fait le jeu des sociétés illégales. Je ne com- prends pas pourquoi je ne peux pas vendre à domicile alors que toutes les autres villes de France l’ont autorisé. Je dis non à l’alcool au volant, oui à domicile” explique Philippe Goguey, qui emploie 30

autres personnes avec ses autres sociétés d’aide à domicile ou de restauration. Pour “My drink”, il rémunère un salarié aux 35 heures - en heures de nuit - et paie 700 euros de cotisations Urssaf par mois. Il s’interroge sur la pérennité de son activité de vente d’alcool, lui qui embauche par ailleurs 30 autres personnes dans le domaine du service à la personne et la restauration. n

“Il y a des contrôles de police.”

à l’inverse de celle citée plus haut. Elle est en règle, déclare ses salariés, livre de l’alcool à domicile. Comme les autres, elle est soumise à l’arrêté municipal : “J’ai eu 3 contrôles en 2 jours. On me contrôle parce que j’ai des voitures floquées mais je suis en règle. J’ai d’ailleurs encore

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