La Presse Bisontine 207 - Mars 2019

BESANÇON 12

La Presse Bisontine n°207 - Mars 2019

CULTURE Art contemporain Acheter des œuvres d’art permet d’enrichir le patrimoine régional La nouvelle exposition du Fonds régional d’art contemporain (F.R.A.C.) présente des œuvres qu’il a acquises ces trois dernières années. Mais comment se font au juste ces achats ? Éléments de réponse.

La collection du F.R.A.C. Franche-Comté s’axe depuis 2005 autour de la notion du temps et des œuvres sonores. Comme ici avec “Duet” d’Ari Benjamin Meyers.

N és au début des années quatre-vingt, les F.R.A.C. se dédient à la diffusion et la découverte de la création artistique contempo- raine.Unemission qu’ilsmènent au plus proche de chaque terri-

phies, installations… L’objectif est de “constituer un fonds cul- turel pour la région” , précise Syl- vie Zavatta, directrice du F.R.A.C. Franche-Comté, et le choix n’est pas laissé au hasard. “Pour pouvoir faire des acquisi-

toire et à laquelle ils contribuent en partie avec l’acquisition d’œu- vres. Chaque année, une enve- loppe y est ainsi consacrée et permet d’enrichir leur collec- tion. Peintures, sculptures, photogra-

ressant, ils feront l’objet d’une attention. Ils peuvent d’ailleurs envoyer leur candidature spon- tanée sur le site Internet du F.R.A.C. Franche-Comté. À ceux qui considèrent que cet argent serait mal dépensé, la directrice répond que “c’est le patrimoine de demain.” Aujourd’hui, 649œuvres (de plus de 300 artistes) constituent ainsi la collection du F.R.A.C. Franche- Comté.Toutes ont déjà été expo- sées, lors de prêts, d’expositions hors lesmurs…Le taux de sortie est d'environ 16 % chaque année. Le dépôt de ces œuvres est gratuit et se fait générale- ment sur sollicitation comme en ce moment dans les locaux de France 3 ou au Musée des Beaux-Arts. n S.G.

de montants précis.Tout dépend aussi de leur intérêt ou leur cote. Le F.R.A.C. Aquitaine est ainsi la seule collection publique en France à disposer d’une œuvre de Jeff Koons, un artiste qui se vend aujourd’hui plusieurs mil- lions d’euros. Il l’avait acquise dans les années quatre-vingt. “Nous sélectionnons aussi bien

tions, tous les directeurs de F.R.A.C. s’entourent d’experts et de spécialistes de l’art. Nous allons prospecter ensemble pour trouver des œuvres en cohérence avec le projet artistique que nous fixons sur trois ans et nous les proposons ensuite en commission d’achat.” Co-financées via les Régions et le ministère de la Culture, les acquisitions se font en concertation avec leurs repré- sentants. Le F.R.A.C. Franche-Comté se voit allouer environ 160 000 euros annuels. Le volume d’œuvres est aléatoire : 21 œuvres ont été par exemple acquises l’an dernier, contre 22 en 2017, 27 en 2016 et 15 en 2015. “Les prix peuvent égale- ment varier” , nous précise-t-on, sans nous dévoiler pour autant

des artistes émer- gents que reconnus. Ce qui suppose aussi de prendre des risques” , note Sylvie Zavatta. L’origine n’est pas plus privi- légiée “car l’art n’a pas de frontière” , rappelle-t-elle. Bien sûr, si des artistes régionaux présen- tent un travail inté-

Les 649 œuvres de la collection sont conservées dans des réserves au sein de la Cité des arts (photo N. Waltefaugle).

160 000 euros dédiés chaque année.

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