La Presse Bisontine 204 - Décembre 2018

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n°204 - Décembre 2018

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SOCIÉTÉ

À partir du 2 janvier (et du 7 pour Besançon)

Déchets : moins de collectes prévues dans le Grand Besançon Habitués à payer les déchets au poids et au nombre de levées, les Grands Bisontins sortent moins souvent leurs poubelles. Ce qui pousse l’Agglomération à adapter son ramassage à compter de janvier.

“La gestion des déchets du Grand Besançon conti- nue de faire exception en France”, a rappelé Gabriel Baulieu aux côtés de la directrice du service gestion des déchets Marie-Laure Journet-Bisiaux.

I l n’y a pas si longtemps, passer à une collecte toutes les deux semaines aurait été inimaginable. Aujour- d’hui, c’est bel et bien possible grâ- ce à l’évolution des comportements. La

redevance incitative mise en place en 2012, avec une part fixe d’abonnement et une part variable calculée selon le poids des déchets et le nombre de levées du bac, a eu ses effets. “La production

des déchets résiduels a baissé de 34 % sur notre territoire, elle est passée de 227 kg par an et par habitant à 150 kg” , se félicitait dernièrement Gabriel Bau- lieu, premier vice-président du Grand Besançon. “Et nous ne désespérons pas de tendre vers les 100 kg.” Ces bons résultats s’expliquent par la volonté des usagers de mieux gérer la charge liée à la gestion des déchets, en pratiquant le compostage, en fré- quentant les déchetteries, mais aussi en appliquant les consignes de tri éten- dues à tous les emballages plastiques il y a deux ans. “Ce qui a permis de réduire encore le contenu du bac à déchets résiduels” , d’après François Lopez, vice-président en charge de la gestion des déchets. C’est dans ce contex- te que l’Agglomération a décidé la nou- velle organisation de sa collecte. Elle devait également harmoniser la rede- vance et les modalités de facturation dans les 15 nouvelles communes inté- grées en 2017. Un courrier a d'ailleurs été adressé à l’ensemble des habitants concernés par un changement. La principale évolution se fait dans la deuxième couronne, où 85 % des usa- gers ne sortent plus leur bac pour une collecte hebdomadaire.Mieux, un grand nombre de foyers ne le sortent qu'une fois par mois. 39 communes passent ainsi au rythme d’une collecte tous les 15 jours au lieu d’une par semaine (sachant que neuf le suivaient déjà). Ce qui aura une incidence minime mais positive tout de même sur la facture. La collecte des recyclables se fera en alternance, également toutes les deux

Le nouveau schéma de collecte.

semaines, le même jour de la semai- ne. Les grands bisontins auront à leur disposition un calendrier de collecte pour 2019. Saint-Vit rejoint le même rythme que 19 autres communes de la première couronne où le bac gris est sorti une fois par semaine et le jaune une fois toutes les deux semaines. Les Saint- Vitois voyaient jusqu’ici une collecte hebdomadaire de leurs recyclables. Le rythme de collecte reste, lui, inchan- gé à Besançon : une fois par semaine hors du centre-ville et deux fois par semaine dans le centre-ville, avec l’ap- port volontaire des recyclables dans les conteneurs “malheureusement sou- vent saturés le samedi matin.” C’est pourquoi, dès 2019, huit stations de tri multiflux de forte capacité de stoc- kage seront testées. Il y a également “encore des marges de progrès sur l’ha- bitat vertical” , concédait Gabriel Bau- lieu. En effet, dans ce type d'habitat, l'appropriation de la redevance inci- tative y est moins aisée qu'en habitat pavillonnaire. Une évolution est néanmoins atten- due sur le quartier de Planoise. “Mis

à part certains ensembles situés sur le passage du tramway ou sur des axes de circulation importants, les collectes ne se feront plus le matin tôt, mais en deuxième partie de tournée les mardis et jeudis. Les bacs pourront n'être sor- tis que le jour même de la collecte, évi- tant les dégradations ou les remplis- sages intempestifs” complète Marie-Laure Journet-Bisiaux, direc- trice de la Gestion des Déchets. Les services espèrent également que cet- te mesure aura un impact positif sur le cadre de vie des habitants de Pla- noise. Cette mesure est limitée pour l’heure par la réglementation qui ne permet ce changement de fréquence du ramas- sage des ordures ménagères que dans les communes en zones agglomérées de moins de 2 000 habitants. Le Grand Besançon ne cache pas vouloir l’élar- gir à la première couronne “en deman- dant par exemple une dérogation après ce retour d’expérience.” n S.G. Infos sur les nouvelles tournées sur www.grandbesancon.fr

CUSSEY-SUR-L’OGNON Après un accident L’architecte se reconstruit Michèle Bourgeois, architecte installée à Cussey-sur-l’Ognon, a tout perdu après avoir été ensevelie dans une maison effondrée. Ne pouvant plus exercer sa profession, elle se reconstruit par l’écriture.

M ichèle Bourgeois a inventé un nouveau métier : “habitat thé- rapeute”. Désormais, elle propose ses services de conseil en aménagement demai- son et en cadre de vie, aux entre- prises et aux particuliers. Choix des couleurs, de l’emplacement des meubles, de l’exposition des ouvertures… Son observation scrupuleuse de la nature, ses voyages multiples, ses connais- sances historiques font d’elles une spécialiste de la mise en œuvre d’un espace de vie har- monieux. Ses conseils et son his- toire sont compilés dans le livre qu’elle vient de publier aux édi- tions Sydney Laurent :“Se récon- cilier avec la nature pour mieux habiter”. Ce livre, dont la première ver- sion devait être destinée aux professionnels de l’architectu- re, elle l’a complètement réorien- té à destination du grand public suite à un drame personnel. En

2007, alors qu’elle visitait une maison dans le sud du Maroc, le premier étage de la bâtisse s’écroule et Michèle Bourgeois est ensevelie jusqu’à la taille par les gravats, les deux jambes broyées. Des années d’hôpital, de cliniques, de fauteuil roulant et de rééducation sont néces- saires avant que l’architecte ne retrouve l’usage de la marche. “Au moment où j’ai eu cet acci- dent, mon cabinet d’architecte tournait très bien, j’avais trois salariés. Du jour au lendemain,

intégrales aux chevilles, que Michèle Bourgeois reprendra l’usage quasi normal de ses jambes. “Comme je ne pouvais de toute façon plus reprendre mon activité d’architecte comme avant, je me suis dit que je devais reprendre le livre que j’avais com- mencé à préparer avant l’acci- dent mais cette fois en le desti- nant au grand public pour faire partager mes connaissances. Ce livre qui vient de sortir est un peu aussi ma revanche sur la vie” dit-elle. Au cœur de cet ouvrage : la pla- ce de l’homme qui selon elle “n’est plus au cœur des préoccupations dans ce monde où on a perdu le bon sens et la connaissance glo- bale. J’ai tiré plein d’enseigne- ments de la nature et je montre comment on peut adapter ses principes dans son habitat.” Beaucoup plus qu’un traité d’ar- chitecture ou d’aménagement intérieur, son livre qui puise éga- lement ses vérités dans l’his-

j’ai dû cesser mon activité sans plus jamais pouvoir la reprendre malgré plu- sieurs tenta- tives.” Ce n’est qu’au début de l’année dernière, après s’être fait poser des prothèses

“On a perdu le bon sens et la connaissance globale.”.”

Se réconcilier avec la nature pour mieux habiter Aux éditions Sydney Laurent

Michèle Bourgeois revient de loin après un grave accident. Elle sort un livre comme un hymne à la nature et à la vie.

toire antique est un appel à la reconnexion aux choses essen- tielles en même temps qu’un hymne à la vie, elle qui est pas- sée à deux doigts de la mort. n J.-F.H.

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