La Presse Bisontine 204 - Décembre 2018

26 DOSSIER

La Presse Bisontine n° 204 - Décembre 2018

l Animations Jusqu’au 6 janvier “Un marché de Noël fonctionne s’il a une âme”

Après une année 2017 en retrait, Besançon s’est réservé un programme ambitieux pour ses fêtes de fin d’année et invite à vivre une féerie polaire.

D ifficile de faire sa pla- ce dans le milieu très concurrentiel des mar- chés de Noël, non loin de la frontière alsacienne en pri- me, véritable référence dans le domaine.Mais Besançon semble bel et bien décidé à tirer son épingle du jeu cette année. Avec deux points forts d’at- tractivité trouvés dans le retour de la grande roue d’abord, pla- ce de la Révolution, - “on nous la réclamait depuis plusieurs années” , remarque Jean-Fran- çois Lepin, directeur de l’Office du commerce et de l’artisanat de Besançon (O.C.A.B.) -, puis dans l’exposition “Féerie glacée” sur la promenade Granvelle. Ce parcours inédit à base de sculp-

tures de glace, imaginé en par- tenariat avec l’Espace des mondes polaires de Prémanon et le Centre dramatique natio- nal de Besançon, attire. “Des comités d’entreprise de Dijon, notamment, m’ont contacté.” L’objectif était “de proposer autre chose” , sans multiplier les ani-

ciation sur le projet d’illumina- tion des façades l’an dernier. On continue de proposer des choses innovantes.” Bien sûr, cela a un coût : de l’ordre de 243 000 euros cette année (contre 170 000 euros en 2017). Mais cela drainera sans nul doute plus de public. Pour l’O.C.A.B., il faut toutefois assurer l’équilibre financier. La location des emplacements de chalets y répondra en partie pour 180 000 euros H.T., en plus des recettes qui proviendront de la vente de tickets d’accès à la grande roue et à l’exposition (en pré-vente jusqu’au 30 novembre). La Ville inter- vient, elle, d’un point de vue technique en mobilisant ses ser- vices.

mations au détri- ment du qualita- tif. “Il faut être plus exigeant” , d’avis du directeur de l’O.C.A.B., pour qui un marché de Noël ne fonction- ne que “si l’on y met une âme.” “Nous avions déjà tenté la différen-

Attirer le public en centre-ville.

La fin des travaux du Musée des beaux-arts et d’archéologie permet de réinvestir la place de la Révolution, rendez-vous historique des animations de Noël. Avec une roue de 35 m de haut (photos J.-C. Sexe - Ville de Besançon).

ils ont besoin à travers une déambulation dans les rues. “C’est l’occasion de ré-attirer tous ceux qui ne fréquentent plus le centre-ville commerçant” , recon- naît Jean-François Lepin. D’au- tant que les ambitions sur les produits exposés au marché ont elles aussi été revues à la haus- se grâce à plus de candidatures. L’abandon des marchés de Noël dans certaines villes après le difficile hiver de 2017 a amené

les artisans à se recentrer. On notera qu’à Granvelle, le Bis- trot de Noël chauffé change aus- si de prestataire et qu’un nou- veau manège autour de la neige et de la glace est installé. Les animations qui débutent le 1 er décembre s’y poursuivent jusqu’au 31. Tandis que la pla- ce de la Révolution jouera les prolongations jusqu’au 6 jan- vier. n S.G.

Si certains Bisontins auraient préféré une centralisation des fêtes de fin d’année, l’articula- tion sur deux lieux principaux : place de la Révolution (avec un village gourmand, en plus de la grande roue) et promenade Granvelle (où se trouve le mar- ché de Noël avec sa cinquan- taine de chalets et l’invité d’hon- neur : la ville roumaine de Bistrita), permet de donner aux commerçants la visibilité dont

Une cinquantaine de chalets composent le marché de Noël sur la promenade Granvelle.

l Exposition Jusqu’au 31 décembre à Granvelle Un monde polaire à portée de main

Inuits, manchots, traîneau… Tout est là pour rappeler l’Arctique et l’Antarctique, y compris la température glaciale : - 6 °C. L’exposition “Féerie glacée” propose une vraie immersion.

U n mois avant l’ouver- ture, on s’affairait dans les anciens entrepôts Ginko de la rue deTrey pour construire les décors. La création, en préparation depuis le printemps, était attendue, annoncée comme le point d’orgue du marché de Noël de cette année. Un projet pas vraiment de tout repos selon sa scéno- graphe, Léna Brissoni. “Cela a été assez complexe d’un point de vue technique en raison de l’es- pace restreint de 150 m 2 et des diverses contraintes.” Mais qu’im- porte, l’heure est au résultat. Conçue de façon à pouvoir déam- buler librement, l’exposition pré- sente sept scènes, derrière des cloisons “qui peuvent autant représenter des montagnes que des icebergs.” On y retrouve un traîneau avec un renne, des kayaks, des ours… entièrement sculptés dans la glace. Une tren- taine de pièces en tout, conser- vées à bonne température. Ce qui supposera d’enfiler ses gants et son bonnet pour s’en appro- cher. C’est le sculpteur Jean-

Bitume et des Plumes, la com- pagnie Un château en Espagne… Plasticienne de formation (for- mée à l’école supérieure des Arts décoratifs de Strasbourg et à la Kunstakademie de Düsseldorf), Léna est arrivée à la scénogra- phie de façon autodidacte. “En fait, j’imagine des morceaux de sculpture qui se dressent.” Dans cette exposition, le spec- taculaire vient aussi de la fée- rie dégagée par les jeux de lumiè- re. Des photos couleurs incrustées dans les murs sensibilisent par ailleurs le public à la fragilité de ces environnements, situés aux extrémités du globe. Réali- sée en partenariat avec l’Espa- ce des Mondes Polaires de Pré- manon et le Centre Dramatique National de Besançon, cette “Fée- rie glacée” est présentée du 1 er au 31 décembre sur la place Granvelle. n S.G.

Charles Lemoy (deux fois cham- pion du monde d’Ice sculpture en Alaska et en Autriche), qui se cache derrière ces impres- sionnants blocs translucides. “L’Office du commerce et de l’ar- tisanat de Besançon qui s’était déplacé à la Féerie de glace à Metz, voulait mettre en place ici quelque chose de plus intime.” Ce qui a donné l’idée à Léna Bris- soni de concevoir ces cloisons, partie simplement de petits mor-

ceaux de papiers pliés. Remarquée pour la mise en scène de l’exposi- tion Zoospective à la Citadelle, elle n’en est pas à son coup d’essai avec de multiples autres collabora- tions avec la M.J.C. de Palen- te, le festival du

Le champion du monde de sculpture sur glace.

La construction des décors a pris quatre semaines à Léna Brissoni et d’autres intermit- tents.

Entrée payante : 4 euros, 2, 50 euros jusqu’à 12 ans et gratuit aux moins de 7 ans (en pré-vente jusqu’au 30 novembre)

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