La Presse Bisontine 204 - Décembre 2018

DOSSIER

21 La Presse Bisontine n°204 - Décembre 2018

l Interview

L’adjoint au commerce “Notre rôle est d’accompagner l’évolution du commerce” Thierry Morton revient du salon international de l’immobilier à Cannes où il jouait les V.R.P. du

commerce bisontin. Selon lui, le commerce de centre- ville a un bel avenir pour peu qu’il sache s’adapter.

L a Presse Bisontine : Malgré tous les efforts déployés pour dynamiser le commerce de centre-ville, le taux de locaux vides est désormais de 8 % à Besan- çon, contre 6 % il y a encore 5 ans. C’est un motif d’inquiétude ? Thierry Morton : Ce taux de vacan- ce commerciale est loin d’être dramatique si on le compare avec certains autres centres-villes. Et désormais il semble stagner. Le principal souci est que dans ces 8 %, on déplore de la vacan- ce longue sur des commerces symboliques de Besançon com- me Camponovo ou Interprix par exemple. On sait que la situa- tion se durcit pour les affaires, que ça devient plus compliqué pour les commerçants et c’est bien ce qui justifie nos efforts actuels en faveur du commerce. Le manager de centre-ville est justement là pourmettre de l’hui- le dans les rouages. On avait besoin de quelqu’un qui aille à la manœuvre tous les jours au contact des commerçants. L.P.B. : Il ne peut pas révolutionner les choses pour autant ? T.M. : C’est un travail de longue

haleine. Manager de centre-vil- le, c’est un nouveau métier et il est également important que les commerçants sentent qu’ils sont soutenus et que ce projet de dynamisation est validé politi- quement. Son rôle passe aussi par des petits soucis tout simples du quotidien comme régler un problème d’attache-vélos, d’une place de livraison à créer ou d’un point d’apport volontaire de déchets à déplacer comme on l’a fait très récemment square Cas- tan par exemple. C’est aussi avoir un relais des commerçants en lien direct avec les services de la voirie ou de la police muni- cipale. Avoir une personne iden- tifiée qui en plus a autorité sur les services municipaux, ça chan- ge beaucoup de choses pour les commerçants. L.P.B. : Le problème de fond est sans doute ailleurs pour le commerce de proximité qui souffre de la hausse conti- nue du commerce par Internet, non ? T.M. : Sans doute, sauf que les pure players, ces commerçants qui ne vendent que sur Inter- net, recherchent de plus en plus de la crédibilité en s’installant

Thierry Morton : “Le commerce doit s’adapter et se diversifier.”

dans des magasins en dur, et notamment au centre-ville. À Seattle, Amazon vient de créer unmagasin incroyable au centre- ville : une librairie ! Le même phénomène se constate dans la grande distribution avec des enseignes qui réinstallent de plus en plus des commerces de proximité. Même des grandes enseignes comme Décathlon ou Leroy Merlin visent désormais les centres-villes. Ce phénomè- ne va se poursuivre.

la déco… Ils s’intéressent éga- lement de plus en plus aux réseaux sociaux, à Facebook, Instagram… Nous sommes là pour les soutenir en leur pro- posant par exemple des forma- tions à ces nouveaux outils.Notre rôle est d’accompagner l’évolu- tion du commerce. L.P.B. : En tant que V.R.P. du com- merce bisontin, vous revenez du M.A.P.I.C. à Cannes, le salon interna- tional de l’immobilier commercial. Quels sont les résultats concrets de

votre présence là-bas ? T.M. : Le dernier exemple en date, c’est l’enseigne Culinarion qui vient de s’installer place de la Révolution à la place de l’an- cienne pharmacie. C’est au M.A.P.I.C. à Cannes que nous l’avons rencontrée et convain- cu de venir s’installer à Besan- çon. Auparavant, d’autres grandes enseignes avaient repé- ré Besançon auM.A.P.I.C., com- me Cultura ou Boulanger par exemple. n Propos recueillis par J.-F.H.

L.P.B. : Le commerce de proximité a donc de l’avenir selon vous ? T.M. : Oui, mais il doit s’adapter et se diversifier. Passer à la ven- te sur Internet, c’est une révo- lution pour les commerçants. Des applications comme Tee- kers récemment lancée à Besan- çon vont dans ce sens. Les com- merçants indépendants se diversifient de plus en plus et se dirigent plus vers des concept- stores. Un commerce qui ne fai- sait que de l’habillement va se mettre à vendre des bijoux, de

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online