La Presse Bisontine 204 - Décembre 2018

LE DOSSIER

La Presse Bisontine n°204 - Décembre 2018

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COMMERCE : LE GRAND PARADOXE

Le cœur de ville veut battre plus fort l Commerce Traquer les cellules vides Manager de centre-ville, opération Cœur de ville, animations de fin d’année… Le centre-ville veut se donner les moyens de continuer à exister face à des zones périphériques qui grandissent toujours plus. Alors que la ville de Besançon se structure pour maintenir, sinon développer, un tissu commercial de centre-ville (opération Cœur de ville, embauche d’un manager de centre-ville…), le développement de la périphérie bisontine poursuit sa frénésie, en dehors ou presque de tout contrôle. Dossier.

C’est Pierre Bouvier, ancien président de l’Union des commerçants de Besançon qui a la charge de “manager” le commerce de centre-ville à Besançon.

L a fameuse loi N.O.T.R.E. obli- ge les agglomérations à prendre la compétence en matière de développement commercial, en lieu et place des communes concernées. Le 17 décembre, au prochain conseil com- munautaire de la C.A.G.B., les élus devront néanmoins se prononcer sur un partage des compétences entre Vil- le et Agglo : reviendront à l’Agglo toutes les questions liées à la stratégie glo- bale d’aménagement commercial alors que la Ville conservera ses préroga- tives sur l’animation commerciale du centre et de ses commerces de proxi- mité. “Car si on n’a rien fait avant le 31 décembre 2018, la totalité de la com- pétence commerce passerait à l’Agglo- mération. C’est ce que nous voulions éviter, c’est la raison pour laquelle on

Troisième étage de la fusée commer- ciale : l’office du commerce présidé par Jacques Mariot (ancien adjoint au… commerce), dont le seul but est de “fédé- rer et animer le centre-ville.” Cet office vit quant à lui des subsides de parte- naires privés pour l’essentiel, de la C.C.I. et un peu de la Ville. Trois personnes le font vivre. Ajoutées aux trois per- sonnes du service commerce, d’un ser- vice à l’Agglo limité à quelques per- sonnes également et de ce nouveau manager du centre-ville, on est loin d’une armée.Mais ces soldats sont bien décidés à relever le défi actuel : éviter que ne se disloque un peu plus le tissu commercial de centre-ville avec, en parallèle, une périphérie bisontine qui semble poursuivre tous azimuts son développement commercial effréné. n J.-F.H.

jusqu’à maintenant une certaine dif- ficulté à occuper le terrain au quoti- dien. C’est le rôle que joue Pierre Bou- vier à 100 % de son temps.” Concrètement, que fait le manager de centre-ville depuis son entrée en fonc- tion le 1 er septembre dernier ? “Mon but est de créer un observatoire vivant du commerce de centre-ville en étant au plus près des commerçants et de leurs préoccupations tous les jours” répond l’intéressé. Repérer les cellules vides, connaître les propriétaires des fonds de commerce, en lien avec les agences immobilières de la place, connaître le montant des loyers, des droits au bail, les mètres carrés dispo- nibles… C’est son job du quotidien. “Avant, la Ville avait un observatoire du commerce mais elle attendait la demande. Désormais, nous maîtrisons

votera cette répartition le 17 décembre” résume ThierryMorton, l’adjoint bison- tin au commerce. La Ville tient donc à garder la main sur le devenir de son commerce de centre-ville. Et veut se donner les moyens de ses ambitions. D’où l’em- bauche récente d’unmanager du centre- ville en la personne de Pierre Bouvier, ancien commerçant bisontin (La Paillot- te) et ancien président de l’Union des commerçants de Besançon. Ajouté à l’office du commerce dont le rôle est de créer des animations commerciales (Samedis piétons, Instants gour- mands…), le dispositif se veut offen- sif. Raillé par l’opposition qui a dénon- cé “une armée de Mexicains au service du commerce”, ce nouveau mode de fonctionnement est pleinement justi- fié selon l’adjoint Morton : “Nous avions

mieux l’offre et nous pouvons proposer aux éventuels demandeurs.Mon travail être d’être proactif” commente Pierre Bouvier. Le manager de centre-ville est un des maillons de la chaîne de reconquête du centre-ville qu’ambitionne Besançon. LaVille est également en train de recru- ter un chef de projet pour l’action Cœur de ville financée en partie par l’État. L’opération Cœur de ville a été signée le 18 octobremais lamajorité des finan- cements seront “d’abord fléchés sur l’amélioration de la l’habitat de centre- ville. Mais l’idée est bien de faire reve- nir des habitants au centre-ville. Et le commerce est une conséquence directe de la présence d’habitants” note l’ad- joint. C.Q.F.D. Le chef de projet Cœur de ville commencera samission àBesan- çon dès le début de l’année prochaine.

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