La Presse Bisontine 204 - Décembre 2018

BESANÇON

La Presse Bisontine n°204 - Décembre 2018

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SANTÉ

Pédopsychiatrie à Saint-Jacques

Dysfonctionnements mis au jour à l’unité de pédopsychiatrie Chambre d’isolement non conforme, adolescents qui se scarifient avec du mobilier non adapté, agent agressé, porte d’entrée bloquée : si des problèmes ont été résolus, la sécurité des patients et des agents serait en danger.

L’ ex-hôpital Saint-Jacques n’est pas tout à fait vide. Dans un bâtiment d’arrière-cour,“L’Es- pace Accueil Adolescent” accueille nuit et jour 7 patients âgés entre 11 et 18 ans atteints de troubles psychiques, traduits par de l’agressi- vité, tentatives de suicide ou des crises clastiques (N.D.L.R. : violence qui se traduit par des bris d’objets). Deux places sont réservées pour les hospi- talisations de jour. En septembre, un malade en crise a été placé en chambre d’isolement. Il est parvenu à “dégonder” la fenêtre, a utilisé les gonds pour se scarifier et il a lancé le vitrage sur le dos d’un per- sonnel soignant qui s’en est sorti indem- ne, comme le patient d’ailleurs. Un peu avant, dans cette même chambre, un autre était parvenu à retirer une plaque du faux plafond pour ensuite arracher les fils électriques. L’équipe soignan- te est intervenue à temps. Ces faits ont été rapportés par le biais du registre des dangers et périls immi- nents, portés à la connaissance de la direction du C.H. Novillars puis du C.H.R.U. qui accueille l’unité de soins. Les deux directions ont réagi en effec-

Zoom Une visite du C.H.S.C.T. prévue le 5 décembre L a direction du C.H.R.U. apporte sa réponse : “Dans le cadre du déménagement dans un autre bâti-

L’unité de pédopsychiatrie à Saint-Jacques face à des dysfonctionnements.

employé. Plusieurs fois le barillet de la porte a été changé mais le problè- me n’a pas été réglé. Pour rappel, en décembre 2015, une adolescente avait mis le feu à sa chambre et grâce à la réactivité des équipes, aucun dégât - autre que maté- riel - ne fut à déplorer. Le syndicat C.G.T. de l’hôpital de Novillars a aler- té l’Agence régionale de santé (A.R.S.) après avoir constitué une intersyndi- cale (C.G.T. - F.O. - Sud). Contacté par nos soins, Ian Szoblik (C.G.T.) ne veut pas lâcher : “Il faut mettre en avant ces problèmes, les régler, pour garantir la sécurité des patients et des agents notam- ment. La direction ne peut pas faire l’économie de la précaution ou trouver des solutions de bricolage” lance-t-il. L’inspection du travail a également été interpellée. n E.Ch.

tuant des travaux de sécurité pour la chambre d’isolement en scellant le lit de contention au sol ou en réglant le problème de la fenêtre. Mais le Comi- té d’hygiène, de sécurité et des condi- tions de travail (C.H.S.C.T.) - qui s’est tenu le 2 octobre dernier - n’aurait pas apporté toutes les garanties de sécu- rité des patients et des agents : “Un dysfonctionnement

la part des équipes techniques du C.H.U. ou d’entreprises extérieures (détérioration de l’oculus, “dégonda- ge” de la fenêtre…). La chambre est équipée d’une fenêtre intérieure qui fait désormais l’objet d’une sécurisa- tion maximale. Quant à la porte d’en- trée du service, une expertise est en cours par le fabricant pour comprendre certains dysfonctionnements (usure prématurée et changement à répéti- tion de la serrure). Le remplacement pérenne est imminent. Une prochaine visite du C.H.S.C.T. du C.H.S. de Novil- lars sur place est programmée le 5 décembre.” n

ment de Saint-Jacques fin 2016-début 2017, l’ensemble des nouveaux locaux a été rénové pour un montant total de 182 000 euros (financement C.H.R.U.). Cette unité d’hospitalisation fait l’objet de travaux courants en réponse aux demandes d’intervention du person- nel encadrant : remise en état et sécu- risation régulières suite aux dégrada- tions récurrentes générées par les patients. Concernant la chambre d’iso- lement, les nombreuses dégradations font l’objet d’interventions rapides de

majeur est à régler : il s’agit de la porte d’ac- cès à l’unité de soins qui reste bloquée ! Cel- le-ci ne s’ouvre pas de l’intérieur si bien que le personnel est obligé d’appeler l’équipe située à l’étage inférieure pour l’ouverture. En cas d’in- cendie, cela serait dra- matique” dénonce un

En cas d’incendie, la porte est bloquée.

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