La Presse Bisontine 204 - Décembre 2018

BESANÇON 18

La Presse Bisontine n°204 - Décembre 2018

SPORT

Politique Besançon et ses sportifs “mercenaires”

Les clubs de foot et de basket ne sont pas professionnels mais doivent recruter large pour espérer progresser. L’E.S.B.- F. a réussi à promouvoir sa formation. Jusqu’à quand ?

A u soir d’une rencontre de cou- pe d’Europe de handball rem- portée par les Bisontines (15 octobre), le maire de Besan- çon s’est félicité de la façon dont les joueuses du “cru” se battent pour le maillot, principe à nouveau respecté samedi 17 novembre avec une quali- fication face aux Polonaises de Lublin au terme d’une folle soirée (31 à 28). Un message subliminal d’après-mat- ch dans le carré V.I.P. qui faisait sui- te à une autre rencontre, footballis- Laura Sivert, championne du monde de karaté Le club “Sauvegarde de Besançon” compte une championne du Monde de karaté. La Bisontine Laura Sivert a remporté l’or par équipes avec Leï- la Heurtault, Léa Avazeri, Laura Sivert et Andréa Brito au championnat du monde de karaté (du 6 au 11 novembre à Madrid). Une belle récompense pour le club installé à Planoise, dirigé par Fodé Ndao. n

tique celle-là, où le B.F. Football et le Racing Besançon lors d’un derby atten- du ont déçu (victoire 1-0 du B.F.). Peu d’intensité, pas d’ambiance. En fili- grane, la question est posée : y a-t-il trop de mercenaires dans nos clubs ? Ne seraient-ils là que pour l’argent ? L’équipe première du Racing Besan- çon possède 50%de joueurs de la région, celle du Besançon Football 70 % (qua- lifiée pour le 8 ème tour de Coupe de France). Le cinq majeur du club de basket du BesAc (National 1) n’en pos- sède de son côté aucun. Pour eux trois, la Ville alloue 350 000 euros par an, subvention qui permet de faire fonc- tionner l’ensemble du club. Elle n’est pas là pour payer les salaires. “C’est péjoratif de parler de mercenaires, répond d’emblée Pierre Labbé pour le BesAc. C’est prendre le problème à l’en- vers : grâce à ces joueurs, le BesAc se veut une locomotive pour développer le basket dans notre région. Nous sommes obligés à notre niveau de recru- ter plus large.” Deux basketteurs vien- nent par exemple d’Orléans, deux de Lituanie. Du côté de l’E.S.B.-F., le meilleur exemple local de formation et perfor- mance, on se garde de donner des leçons : “Quand tu n’as pas le choix, tu vas chercher à l’extérieur. Des joueuses comme Maria Nunez (Espagnole) tirent

L’E.S.B.-F. (ici avec Marine Dupuis) a réussi à intégrer des joueuses formées au club dans son équipe première.

thorique mais nos deux clubs plafon- nent en N3. D’où cette sempiternelle question : faut-il un seul club ? “LaVil- le reste sur la même position : il en faut un fort mais nous ne pouvons rien fai- re sans la volonté des deux présidents, explique Abdel Ghezali, adjoint aux sports. S’il y avait un club, on pourrait sans doute arriver à 200 000 euros par an. Besançonmérite aumoins une équi- pe en N2.” Si la Ville dit ne pas avoir toutes les cartes en main, elle n’a jamais tran- ché comme l’a fait Dijon par le passé en priorisant un club. La suite est

connue : Dijon est en L1. Des solutions, il y en a : “On peut imaginer que le B.F. et le Racing gardent chacun leur struc- ture, qu’une société anonyme sportive privée (S.A.S.P.) soit créée pour former une équipe élite avec des représentants de chaque club dans celle-ci” émet Roland Girard, pour le Racing. Son club s’est structuré avec 5 salariés et dispose d’un budget solide. Un début de rapprochement entre le Racing et B.F. s’était initié en avril dernier avant que la période de recrutement ne vien- ne stopper cet élan. À suivre. n E.Ch.

les filles vers le haut comme Alizée Fré- con, Chloé Bouquet. Elles progressent” estime le président de l’E.S.B.-F. Daniel Hournon. L’ancien adjoint aux sports

et handballeur Jacques Mariot résume la situa- tion : “Il faut la règle des trois tiers à ce niveau : un tiers de joueurs de Franche- Comté, un tiers du natio- nal, un tiers étranger.” Reste le football à Besançon. Le réservoir de bons joueurs est plé-

“1/3 de locaux, 1/3 de nationaux, 1/3 d’étrangers.”

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