La Presse Bisontine 204 - Décembre 2018

BESANÇON

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La Presse Bisontine n°204 - Décembre 2018

POLITIQUE

Contre la réforme institutionnelle “Je ne serai pas candidate à Besançon”

La députée du Doubs s’est hissée première vice-présidente de l’Assemblée nationale. La rumeur donne cette valeur montante de L.R. donne candidate potentielle de L.R. pour Besançon en 2020. Elle dément. Interview.

L a Presse Bisontine : Des rumeurs récurrentes vous voient comme la candidate idéale pour la droite aux pro- chaines municipales à Besan- çon… Fondé ? Annie Genevard : Je ne sais pas d’où vient cette rumeur qui m’est en effet revenue aux oreilles plu- sieurs fois,mais je tiens àmettre les choses au clair : je n’ai pas quitté ma mairie de Morteau pour reprendre un autre man- dat municipal. C’est clair et net. De plus, je suis très attachée à mon mandat national. L.P.B. : Jacques Grosperrin semble pour l’instant hésiter, on parle de Ludo- vic Fagaut aussi. Votre point de vue ? A.G. : Jacques Grosperrin a rai- son de ne pas se dévoiler trop vite. Il avait fait une excellen- te campagne en 2014. Et je pen- se que pour Besançon, il faut un Bisontin. L.P.B. : Vous avez coiffé récemment une nouvelle casquette avec cette pla- ce de première vice-présidente de l’Assemblée nationale. Une vraie sur- prise pour vous ? A.G. : Complètement. Chaque

groupe avait désigné ses can- didats pour occuper les six vice- présidences de l’Assemblée.Deux postes devaient revenir à L.R., deux autres à L.R.E.M., un au MoDem et un à l’U.D.I. Je ne pensais pas que l’on pouvait rayer des noms et panacher et c’est ce qui s’est passé. Finale- ment, c’est celui qui “prend le moins de balles”, dont le nom est le moins rayé, qui sort en tête. Pour moi, ça a donc été une surprise totale, mais j’y vois quand même un petit succès d’estime. C’est la première fois qu’il y a un premier vice-prési- dent d’opposition depuis une cinquantaine

ferait pas peur. Je n’ai jamais fait de plan de carrière, je vis les choses comme elles se pré- sentent. J’ai toujours pris avec bonheur ce qui m’arrivait. L.P.B. : Soutenez-vous le projet de réforme des institutions et notamment la baisse de 30 % du nombre de par- lementaires ? A.G. : Cette baisse était dans le programme de la droite. Le pro- blème, c’est qu’Emmanuel Macron ajoute une part de 15 % de proportionnelle. Résultat : on va aboutir, notamment en zone montagne, à une dispari- tion de 40 % des circonscrip- tions. Dans le Doubs, on passe- rait par exemple de 5 à 3 et ma circonscription deviendrait de loin la plus étendue, avec plus de 230 communes. Comment je fais le jour où la circonscription couvre la moitié du départe- ment ? C’est une perte éviden- te de proximité. Et contraire- ment à ce qu’on entend parfois, la France n’est pas un pays “sur- parlementarisé”. Il y a par exemple beaucoup moins de députés qu’au Danemark si on rapporte leur nombre à la popu-

d’années, je pen- se que c’est une bonne chose. L.P.B. : Et la pro- chaine fois, ce sera la présidence de l’Assemblée ? A.G. : Pour ça, il y a encore quelques petits détails à régler… (rires). Mais ça ne me

“Présidente de l’Assemblée, ça ne ferait pas peur.”

Annie Genevard est depuis quelques semaines première vice-présidente de l’Assemblée nationale (photo D.R.).

urbains seront proportionnel- lement mieux représentés que les secteurs ruraux. n Propos recueillis par J.-F.H.

lation du pays. Les Français considèrent qu’il y a trop de par- lementaires mais quand les gens réaliseront que concrètement

leur député sera moins présent, ils vont peut-être changer d’avis. Avec cette réforme, une nouvelle fois, les territoires

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